Retrouver le plaisir d’apprendre et d’enseigner Philippe Meirieu

Summary

Dans cet extrait, le discours explore la complexité de l'enseignement et de l'apprentissage, en particulier dans la relation entre le professeur et l'élève. À travers un passage tiré de l'œuvre de Witold Gombrowicz, l'orateur met en lumière la fragilité de la pédagogie et le défi de susciter l'enthousiasme chez les élèves. L'analyse aborde différents courants pédagogiques du XXe siècle, allant de la pédagogie naturaliste de Nil à celle centrée sur l'intérêt et l'utilitarisme fonctionnel. Le discours se conclut sur la nécessité d'une redécouverte de la joie de comprendre, essentielle à l'épanouissement de l'élève.

Takeaways

• 😀 La relation pédagogique est marquée par un décalage constant entre le savoir à transmettre et l'intérêt personnel de l'élève, ce qui rend l'enseignement souvent incertain et difficile.
• 😀 Le passage de Gombrowicz dans *Ferdydurke* illustre l'indifférence de l'élève, Galkevic, face à la poésie de Jules Slovaquie, mettant en lumière la difficulté à susciter l'enthousiasme chez les étudiants.
• 😀 L'enseignement des savoirs est souvent confronté à un manque de désir de la part des élèves, ce qui soulève la question de l'aléatoire dans la réussite pédagogique.
• 😀 Les idées pédagogiques de Piaget, Montessori et Dewey ont marqué le 20e siècle, chacune apportant une perspective unique sur la manière d'enseigner et d'éveiller l'intérêt des élèves.
• 😀 Le problème principal en pédagogie est de savoir comment faire en sorte que les savoirs scolaires rencontrent réellement l'intérêt des élèves, et ce, de manière personnelle et significative.
• 😀 Il existe différentes approches pédagogiques, comme celle de Nil, qui prône une éducation plus naturaliste et spontanée, en laissant les enfants découvrir leur désir d'apprendre par eux-mêmes.
• 😀 L'idée d'enseigner à partir de l'intérêt des élèves, comme le propose Claparette, se heurte parfois à des résistances, car les élèves peuvent se sentir manipulés par l'enseignement de savoirs culturels élaborés.
• 😀 Le courant de pensée utilitariste, qui consiste à lier l'apprentissage scolaire à des compétences pratiques et à l'employabilité, cherche à rendre les savoirs plus concrets pour les élèves.
• 😀 John Dewey, qui incarne une approche plus subtile de l'éducation, considère que le plaisir d'apprendre doit émerger de l'intérieur même des savoirs, plutôt que d'être imposé de l'extérieur.
• 😀 La véritable innovation pédagogique réside dans la capacité des enseignants à réinventer des savoirs anciens, à les rendre vivants et à permettre aux élèves de découvrir la joie de comprendre, en tant qu'acte personnel et révélateur.

Q & A

Pourquoi les poésies de Jules Slovaquie suscitent-elles l'enthousiasme chez certains, mais pas chez d'autres, comme le montre l'exemple de l'élève Galkevic ?

Les poésies de Jules Slovaquie, bien que considérées comme belles et importantes, ne suscitent pas forcément l'enthousiasme de tous les élèves, car l'enthousiasme pour l'apprentissage est une réponse imprévisible et aléatoire qui dépend des goûts, des intérêts et des expériences personnelles de chaque individu.

Qu'est-ce que la 'double antériorité' dans le contexte pédagogique ?

La 'double antériorité' désigne l'idée selon laquelle les savoirs et la culture précèdent toujours la relation pédagogique. Cela signifie que les enseignants transmettent des connaissances qui existent indépendamment de l'élève, et qu'il appartient à l'enseignant de rendre ces savoirs attrayants et pertinents pour chaque élève.

Pourquoi l'enseignement est-il vu comme une aventure 'aléatoire' selon le script ?

L'enseignement est considéré comme une aventure aléatoire parce que la motivation et l'engagement des élèves dépendent de facteurs imprévisibles, et il est difficile de garantir que tous les élèves développeront un intérêt pour les mêmes savoirs ou de façon uniforme.

Quels sont les différents courants pédagogiques présentés lors du congrès de 1921 à Calais ?

Le congrès de 1921 a présenté plusieurs courants pédagogiques : 1) L'approche naturaliste et spontanée de Nil, qui prône la liberté d'apprentissage; 2) L'approche centrée sur l'intérêt des élèves, qui tente de relier leurs intérêts personnels à l'apprentissage; 3) L'approche utilitariste, qui met l'accent sur la fonction pratique des savoirs pour la vie quotidienne; et 4) L'approche de John Dewey, qui cherche à cultiver le désir d'apprendre à partir de l'intérieur des savoirs eux-mêmes.

Quel est le problème avec la pédagogie basée uniquement sur les intérêts immédiats des élèves ?

Le problème de cette pédagogie est qu'elle peut parfois mener à un sentiment de manipulation, où les élèves ressentent qu'on cherche à les amener à aimer des savoirs qui ne les intéressent pas spontanément, ce qui peut diminuer leur engagement à long terme.

Comment la pédagogie de l'intérêt peut-elle aboutir à des résultats contradictoires, selon le script ?

La pédagogie de l'intérêt peut aboutir à des résultats contradictoires lorsqu'il est difficile de faire passer les intérêts immédiats des élèves à des intérêts plus culturels ou abstraits. Par exemple, un élève peut être intéressé par les chansons anglaises mais ne pas voir l'intérêt d'apprendre la grammaire, ce qui rend difficile l'introduction de savoirs plus complexes.

Qu'est-ce que la 'joie de comprendre' et pourquoi est-elle importante dans l'enseignement ?

La 'joie de comprendre' est l'expérience intense et éclairante lorsqu'un élève réussit à déchiffrer quelque chose de complexe et le comprend soudainement. Elle est essentielle dans l'enseignement, car elle génère un plaisir d'apprendre et un sentiment de maîtrise, ce qui motive les élèves à poursuivre leur apprentissage.

Pourquoi le rôle de l'enseignant est-il comparé à celui d'un chercheur dans son propre domaine ?

L'enseignant est comparé à un chercheur parce qu'il doit constamment explorer et redécouvrir ses propres savoirs afin de pouvoir les transmettre de manière vivante et engageante. Cela permet non seulement de raviver l'enthousiasme de l'enseignant, mais aussi de rendre l'apprentissage plus dynamique et pertinent pour les élèves.

Comment l'enseignant peut-il transmettre son enthousiasme pour les savoirs aux élèves ?

L'enseignant peut transmettre son enthousiasme en présentant les savoirs de manière engageante, en montrant leur actualité et leur pertinence, et en partageant sa propre joie de découvrir et de comprendre. En étant passionné par ses matières, l'enseignant suscite chez les élèves un désir similaire d'apprendre.

Quel est l'enjeu principal de l'éducation au 20e siècle, selon le script ?

L'enjeu principal de l'éducation au 20e siècle est d'assurer que tous les élèves, sans distinction, rencontrent les savoirs et la culture, et échappent ainsi à l'aléatoire. Cela implique de repenser les méthodes pédagogiques pour rendre l'apprentissage accessible et stimulant pour chacun, indépendamment de son origine ou de ses prédispositions.