Chine : la mer, la puissance et le (non) droit - Le Dessous des cartes | ARTE
Summary
TLDRCe script traite de la montée en puissance maritime de la Chine, symbolisée par la mise en service de son porte-avions, le Shandong. La Chine revendique des droits souverains sur la mer de Chine méridionale, s'appuyant sur des cartes historiques pour contester les conventions internationales. L'émission détaille les tensions régionales, les revendications territoriales et la militarisation croissante, notamment dans les îles Paracels et Spratleys. Les États voisins comme les Philippines, le Japon et l'Indonésie renforcent leurs défenses tandis que les États-Unis maintiennent une forte présence militaire dans la région.
Takeaways
- 🚢 La Chine a mis en service son porte-avions "le Shandong" en décembre 2019, démontrant sa volonté de devenir une force maritime dominante.
- 🇨🇳 La Chine cherche à s'imposer comme la plus grande puissance maritime mondiale et à contrer les États-Unis dans la région Indo-Pacifique, avec l'objectif de réintégrer Taïwan.
- 🌍 La Chine utilise plusieurs stratégies maritimes, notamment l'occupation d'îlots et de récifs, et l'exploitation des ressources en dépit du droit international de la mer.
- 📜 Le droit de la mer est régi par des conventions internationales, notamment celle de Montego Bay de 1982, qui distingue trois types d'espaces maritimes : eaux territoriales, zones économiques exclusives (ZEE) et haute mer.
- 📈 La Chine conteste les ZEE des pays riverains de la mer de Chine méridionale en revendiquant la zone selon la "carte des 9 traits", couvrant 2 millions de km².
- 🗺️ Les revendications chinoises s'appuient sur une prétendue antériorité historique et des cartes publiées dans les années 1930, renforcées après la Seconde Guerre mondiale.
- 🏝️ La Chine a occupé par la force des îles et atolls, comme les îles Paracels en 1974 et les récifs de Fiery Cross et Johnson Sud, pour étendre ses ZEE.
- 🏗️ Depuis 2013, la Chine a mené une poldérisation massive, transformant des rochers en îles artificielles avec infrastructures militaires pour justifier sa souveraineté.
- 🎣 La Chine utilise également sa flotte de pêche pour occuper certains îlots, protégée par des milices maritimes et des garde-côtes.
- ⚔️ La militarisation accrue de la région inquiète les pays voisins et les puissances occidentales, notamment les États-Unis, qui maintiennent une forte présence militaire pour contrer l'influence chinoise.
Q & A
Pourquoi la Chine veut-elle s'imposer comme la plus grande force maritime mondiale ?
-La Chine souhaite s'imposer comme la plus grande force maritime mondiale pour contrer les États-Unis dans l'Indo-Pacifique et pour réintégrer Taïwan, qu'elle considère comme une province rebelle.
Quels sont les trois types d'espaces maritimes définis par le droit de la mer ?
-Les trois types d'espaces maritimes sont les eaux territoriales (12 milles marins), les zones économiques exclusives (ZEE, 200 milles marins) et la haute mer, où la liberté de navigation et de pêche prévaut.
Que représente la 'carte des 9 traits' revendiquée par la Chine ?
-La 'carte des 9 traits' représente une zone maritime couvrant 2 millions de km², soit 1/5e du territoire chinois, et inclut une grande partie des eaux internationales et des ZEE revendiquées par d'autres pays côtiers.
Comment la Chine justifie-t-elle ses revendications maritimes en mer de Chine du Sud ?
-La Chine justifie ses revendications maritimes par une supposée antériorité historique, en s'appuyant sur des cartes publiées dans les années 1930, ainsi que sur des actions militaires et la construction d'îles artificielles.
Quels sont les défis auxquels font face les autres pays riverains de la mer de Chine du Sud ?
-Les pays comme le Vietnam, les Philippines et la Malaisie revendiquent des ZEE plus larges autour des îles qu'ils occupent, mais ils sont confrontés à la puissance militaire chinoise, qui les empêche de réagir efficacement.
Quel a été l'impact de l'annexion des îles Paracels par la Chine en 1974 ?
-L'annexion des îles Paracels par la Chine en 1974, après le retrait des Américains du Sud-Vietnam, a marqué le début de l'expansion militaire chinoise en mer de Chine du Sud, avec des offensives similaires dans les années suivantes.
Comment la Chine a-t-elle renforcé sa présence militaire dans la région des îles Spratleys ?
-La Chine a renforcé sa présence militaire dans les îles Spratleys en construisant des infrastructures comme des bases militaires, un aéroport de 3 km de long et des complexes hôteliers, justifiant ainsi sa souveraineté sur ces territoires.
Comment les autres pays, notamment l'Indonésie et le Japon, réagissent-ils à la présence militaire chinoise ?
-L'Indonésie a renforcé sa présence militaire dans l'archipel de Natuna, tandis que le Japon a augmenté ses capacités militaires en créant des escadres aériennes et des unités de sécurité pour protéger ses eaux territoriales.
Pourquoi les Philippines ont-elles porté plainte contre la Chine en 2016 ?
-Les Philippines ont porté plainte contre la Chine en 2016 en raison de l'annexion par la Chine du récif de Scarborough et d'autres territoires maritimes philippins. Toutefois, la Chine n'a pas reconnu la juridiction internationale qui lui a donné tort.
Quel est le rôle des États-Unis dans la région pour contrer l'influence chinoise ?
-Les États-Unis maintiennent une présence militaire importante dans la région, avec 50 000 soldats basés au Japon et des bases sur l'île de Guam, et renforcent leurs partenariats avec les Philippines pour contrer l'hégémonie chinoise.
Outlines
⚓ La montée en puissance maritime de la Chine
Ce paragraphe introduit l'émission en évoquant la montée en puissance de la Chine dans le domaine maritime, symbolisée par la mise en service du porte-avions 'Shandong' en 2019. La Chine cherche à s'affirmer comme la plus grande force maritime mondiale, notamment dans la région indo-pacifique, où elle vise à reprendre Taïwan. Elle contourne le droit international de la mer, établi par la convention de Montego Bay, et revendique une vaste zone maritime à travers la 'carte des 9 traits'.
🌊 Conflits territoriaux en mer de Chine du Sud
Ce paragraphe se concentre sur les conflits en mer de Chine du Sud. La Chine annexe par la force des archipels comme les îles Paracels et Spratleys, malgré les revendications des autres États côtiers (Vietnam, Philippines, etc.). Utilisant divers prétextes, elle transforme des récifs en îles artificielles, renforçant ainsi ses revendications territoriales et maritimes, tout en militarisant la zone. Les États voisins, malgré quelques tentatives de résistance, n'ont pas pu empêcher cette expansion.
✈️ Militaires et tensions croissantes dans la région
Le dernier paragraphe décrit la militarisation croissante dans la région, notamment avec les bases américaines au Japon et à Guam, en réponse à l'expansion navale chinoise. La Chine, en quête de contrôle sur la mer de Chine du Sud, est perçue comme une menace par plusieurs pays asiatiques et occidentaux. Des alliances et renforcements militaires se forment pour contrer cette hégémonie, et la situation est comparée à la Russie, qui poursuit également une politique expansionniste.
Mindmap
Keywords
💡Porte-avions Shandong
💡Mer de Chine méridionale
💡ZEE (Zone Économique Exclusive)
💡Convention des Nations Unies sur le droit de la mer
💡Langue de boeuf
💡Îles Spratleys
💡Poldérisation
💡Taïwan
💡Milices de mer chinoises
💡Course à l'armement
Highlights
La Chine cherche à s'imposer comme la plus grande force maritime mondiale et à contrer les États-Unis dans l'Indo-Pacifique.
La mise en service du porte-avions chinois 'Shandong' en décembre 2019 marque un moment clé dans l'expansion maritime de la Chine.
La Chine défie les normes internationales de la mer, notamment en colonisant des îlots et en exploitant des ressources, tout en redéfinissant les ZEE (Zones Économiques Exclusives).
Le droit de la mer, fixé par la convention de Genève en 1958 et remanié en 1982 à Montego Bay, régit les eaux territoriales, les ZEE et la haute mer.
Les zones maritimes sont divisées en trois : les eaux territoriales (12 milles), les ZEE (200 milles) et la haute mer où prévaut la liberté de navigation.
La 'carte des 9 traits' ou 'langue de bœuf' est utilisée par la Chine pour revendiquer une vaste zone maritime en mer de Chine du Sud, couvrant 2 millions de km².
Les revendications chinoises s'appuient sur une prétendue antériorité historique et des cartes des années 1930.
La Chine annexe des îles et des atolls inhabités pour revendiquer des ZEE qui seraient normalement contrôlées par les États riverains, comme le Vietnam ou les Philippines.
En 1974, la Chine annexe les îles Paracels après avoir profité du retrait des Américains du Sud-Vietnam.
La militarisation de la mer de Chine du Sud s'intensifie, notamment avec la création d'îles artificielles dotées de bases militaires et d'aéroports par la Chine.
Le récif de Scarborough, annexé par la Chine en 2012, fait partie des nombreux territoires disputés par la région.
Les États-Unis maintiennent une présence militaire significative dans la région, avec 50 000 soldats stationnés au Japon pour contrebalancer l'influence chinoise.
La Chine exploite sa flotte de pêche pour occuper certaines zones disputées, soutenue par des milices maritimes et les garde-côtes.
Les tensions entre la Chine et les autres pays asiatiques, comme le Japon et la Corée du Sud, augmentent à mesure que Pékin renforce son contrôle maritime.
La situation en mer de Chine du Sud est aggravée par le refus de la Chine de reconnaître les décisions juridiques internationales, notamment celles de 2016 contre ses revendications.
Transcripts
-Ravie de vous retrouver ! On commence cette émission
sur le pont d'un porte-avions chinois, "le Shandong",
en décembre 2019, lors de sa mise en service
célébrée en grandes pompes. La Chine veut s'imposer
comme la plus grande force maritime mondiale
et contrer les Etats-Unis dans l'Indo-Pacifique
pour réintégrer Taïwan,
la petite Chine rebelle et démocratique.
La Chine trace son chemin de puissance sur terre et sur mer.
Dans le domaine maritime, elle joue sur plusieurs tableaux :
équipements militaires, colonisation d'îlots et de récifs,
exploitation des ressources, au mépris d'un droit international
de la mer que Pékin réinvente à sa guise.
Sortons nos cartes...
Les mers et les océans sont régis par un ensemble de règles
regroupées sous le terme de "droit de la mer", fixé en 1958
par la convention de Genève, puis remanié en 1982
par la convention des Nations Unies sur le droit de la mer,
à Montego Bay, en Jamaïque, convention signée par 168 pays.
Elle distingue 3 types d'espaces maritimes :
les eaux territoriales, une bande de 12 milles marins,
soit 22km, qui bordent les territoires des Etats
dont la souveraineté y est quasi totale
sur l'eau, les fonds marins et l'espace aérien.
Les navires étrangers ont un droit de passage inoffensif
dans cette bande, y compris les navires militaires
s'ils ne portent pas atteinte à l'ordre de l'Etat côtier.
Viennent ensuite les Zones Economiques Exclusives, les ZEE,
une bande de 200 milles marins, soit 370km,
bordant les eaux territoriales. Les Etats côtiers y ont des droits
en termes d'exploitation des ressources de la mer,
de son sous-sol et en termes de constructions et de conservation.
Les Etats côtiers doivent y garantir aussi
la libre circulation des navires, mais l'exploitation
de certaines ressources par des navires étrangers
est soumise à autorisation. Au-delà de ces 2 bandes côtières,
on trouve la haute mer où prévaut le principe de liberté
de navigation et de pêche. Mais les choses ne sont pas si simples
dès qu'on s'approche de certaines côtes, notamment celles
de la mer de Chine du Sud, un énorme espace maritime
de 3,5 millions de km2.
Voici les limites théoriques des ZEE des Etats qui entourent
la mer de Chine méridionale et des eaux internationales
définies par la convention de Montego Bay,
mais le Vietnam, les Philippines, Brunei et l'Indonésie
revendiquent des ZEE plus larges du fait de leur présence
sur certaines îles de la zone. La Chine remet même en cause
le principe des ZEE, en brandissant ses propres cartes
et ses propres normes : ses droits souverains
s'étendraient le long d'un tracé appelé "langue de boeuf"
ou "carte des 9 traits". Cette zone maritime couvrirait
2 millions de km2, l'équivalent de 1/5e du territoire chinois,
avalant les eaux internationales et une partie des ZEE
des Etats côtiers. Cette revendication chinoise
s'appuie sur une supposée antériorité historique
de la présence chinoise et s'appuie sur des cartes
publiées dans les années 1930 pour contrer l'installation
des puissances occidentales. Après la 2de Guerre mondiale,
de nouvelles cartes seront publiées.
Avec la signature de la convention de Genève en 1958,
Pékin doit reconnaître que la terre domine la mer
et que les droits souverains sur les mers découlent
d'une souveraineté territoriale. Ne renonçant pas
à ses ambitions maritimes, la Chine va contourner
la norme occidentale des fameuses ZEE. Elle va occuper,
par la force s'il le faut, des îles et atolls de la région,
majoritairement inhabités, pour revendiquer les ZEE
qui vont avec. Problème : ces îles sont revendiquées
par les autres Etats côtiers que vous voyez apparaître.
1re offensive chinoise de ce type dans les îles Paracels...
En 1974, profitant du départ des Américains du Sud-Vietnam,
la Chine annexe l'archipel, après avoir bombardé
la poignée de militaires vietnamiens sur place.
En 1987, la Chine convoite l'archipel des Spratleys
dont certaines îles sont occupées par des Vietnamiens,
des Malaisiens, des Philippins, des Taïwanais et des Japonais.
Prétextant une mission de surveillance du niveau de la mer,
la Chine construit une station océanographique
sur Fiery Cross dont seuls 2 rochers émergeaient
à marée basse. Ce 1er coup de force sera suivi de l'annexion
du récif de Johnson Sud situé dans la ZEE philippine,
puis d'une tentative d'annexion des îles Sin Cowe
occupées par le Vietnam. En 1994, c'est au tour du récif de Mischief
de passer dans le giron de Pékin. Puis en 2012, la Chine annexe,
en interdisant son accès, le récif de Scarborough,
un atoll des Philippines doté de 2 minuscules îles
culminant à marée basse à 3 mètres d'altitude.
Pour asseoir ses revendications, à partir de 2013, la Chine lance
une poldérisation démesurée des atolls qu'elle contrôle,
notamment à Fiery Cross, transformant de simples rochers
en îles artificielles. Aéroport de 3km de long,
bases militaires, complexes hôteliers,
tout est bon pour y justifier la souveraineté chinoise
et revendiquer les ZEE qui les entourent. La plupart de ces îles
sont des entités administratives chinoises, ce que les opposants
à Pékin surnomment "la grande muraille de sable".
La Chine utilise également son importante flotte de pêche
pour occuper de facto certains îlots, comme Julian Felipe
aux Philippines, des pêcheurs qu'elle protège
à l'aide de milices de mer et garde-côtes. Evidemment,
les Etats riverains ne sont pas restés les bras croisés,
mais la puissance de frappe chinoise a fait taire
toute contre-offensive militaire sérieuse.
Quant aux recours juridiques,
comme les Philippines en 2016, ils sont restés sans effet,
la Chine ne reconnaissant pas la juridiction internationale
qui a condamné Pékin.
Ces revendications chinoises sont d'autant plus problématiques
que Pékin oblige les navires militaires étrangers
à être accompagnés par des navires chinois,
ne respectant pas ainsi le droit international
s'appliquant aux ZEE...
C'est un comble ! La Chine, depuis 2015, a appuyé
son essor économique sur la libre circulation des navires.
Elle est devenue la 1re nation de pêche en haute mer
avec des milliers de navires dans les eaux internationales.
Cette volonté de contrôle de Pékin sur la mer de Chine du Sud
inquiète les pays d'Asie du Sud-Est, le Japon
et la Corée du Sud, la mer de Chine du Sud étant un passage vital
pour ces pays, le quart du commerce mondial y transitant.
Pékin pourrait imposer un contrôle renforcé
des aires situées au-dessus de cette zone,
comme elle l'a fait pour la mer de Chine de l'Est.
Les Etats-Unis n'accepteront pas de modifications du système actuel
de partage de l'espace aérien en mer de Chine du Sud.
Mais que choisiront les compagnies d'aviation ?
Elles se sont déjà pliées aux exigences de Pékin
d'autorisations préalables de survol de la mer de Chine de l'Est
et évitent ce secteur. Au-delà des questions juridiques
que pose l'attitude chinoise, le comportement agressif de Pékin
entraîne une militarisation accrue de la région.
Les Taïwanais, avec une armée de 200 000 hommes,
sont les plus concernés. Pour l'instant, ils modernisent
leurs infrastructures, tout renforcement de leur arsenal
pouvant être interprété comme un acte offensif par Pékin.
L'Indonésie, pourtant en marge de la "langue de boeuf chinoise",
a considérablement renforcé sa présence sur l'archipel
de Natuna où se trouvent d'importantes réserves de gaz.
Enfin, le Japon, grand rival économique de la Chine,
s'est lancé dans une lourde course à l'armement depuis qu'en 2013,
Pékin a publié une nouvelle carte de son espace maritime
qui inclut les îles japonaises Senkaku, baptisées "Diaoyu"
par les Chinois qui justifient ainsi
les incursions de leur marine dans les eaux territoriales japonaises.
Les Japonais ont donc créé en 2016 une 9e escadre aérienne
et 2 unités de sécurité à Amami Oshima et à Miyakojima,
en 2019. Les Etats-Unis sont également très présents
dans la région, seul contre-pouvoir à l'hégémonie chinoise.
50 000 soldats américains sont basés au Japon
sur la base de Yokosuka. Ils sont également présents
sur l'île américaine de Guam. Les Philippines vont accueillir
des bases militaires américaines, renforçant leur puissance de frappe
aux portes de la Chine.
La puissance navale chinoise prend des proportions impressionnantes
qui inquiètent certains stratèges militaires occidentaux
pour qui l'Occident doit conserver coûte que coûte
l'avantage en mer, pour tenir la Chine et la Russie à distance.
L'Occident, puissant historiquement par son implantation mondiale
et par le contrôle des voies maritimes,
est désormais concurrencé par une Chine qui ne s'encombre guère
du droit international pour parvenir à ses fins,
de même que la Russie de Poutine qui mène sa guerre en Ukraine
également sur la façade maritime du pays de Volodymyr Zelensky.
Emission préparée avec Christophe Prazuck
qui a publié sur le site de l'IFRI "Mer de Chine et droit de la mer,
"le paradoxe chinois".
Rendez-vous la semaine prochaine, même endroit, même heure.
N'oubliez pas notre site internet arte.tv/ddc. A bientôt !
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