Histoire et mémoires intro - HGGSP

Summary

Cette vidéo introduit le thème 3 du programme d'AGGSP de terminale, portant sur l'histoire et la mémoire. Elle explique la différence fondamentale entre ces deux concepts : l'histoire, une science objective basée sur des preuves et des recherches rigoureuses, et la mémoire, subjective et en constante évolution en fonction des individus et des sociétés. L'exemple de la Seconde Guerre mondiale en France illustre bien l'évolution de la mémoire collective. La vidéo aborde également la notion de crimes contre l'humanité et de génocide, mettant en lumière leurs différences juridiques et leur impact sur la mémoire historique.

Takeaways

• 😀 L'histoire est une science qui étudie le passé à partir de sources diverses telles que les archives, les témoignages et les objets. L'historien critique ces sources pour reconstituer le passé.
• 😀 Contrairement à la mémoire, qui est subjective, l'histoire vise à être objective. L'historien n'est pas là pour juger, mais pour expliquer les événements.
• 😀 L'objectivité parfaite est difficile à atteindre en histoire, car les historiens sont influencés par leur époque et leur contexte social.
• 😀 La mémoire est un ensemble de souvenirs d'un individu ou d'un groupe concernant un événement. Elle peut évoluer avec le temps, les contextes sociaux et les intérêts des groupes.
• 😀 La mémoire peut omettre certains aspects d'événements, comme dans le cas de la Seconde Guerre mondiale en France, où la résistance a été longtemps mise en avant au détriment du régime de Vichy ou du génocide juif.
• 😀 L'histoire des mémoires d'un événement permet d'observer comment la mémoire collective d'un groupe évolue au fil du temps et selon les contextes.
• 😀 Un exemple concret : lors de la Coupe du Monde de Football 2022, la mémoire collective française se souvient principalement du triplé de Mbappé et du match intense, tandis qu'un historien évoquerait aussi les 80 premières minutes difficiles de l'équipe de France.
• 😀 La mémoire est aussi influencée par la justice, par exemple, la reconnaissance juridique de certains événements, comme le génocide, aide à construire la mémoire collective.
• 😀 Les crimes contre l'humanité et le génocide sont des notions juridiques distinctes mais parfois confondues. Le génocide implique une intention de destruction d'un groupe spécifique, alors que les crimes contre l'humanité sont des actes généraux commis contre des civils.
• 😀 Le génocide arménien est un exemple de génocide, où il y avait une intention de détruire les Arméniens en tant que groupe. En revanche, la traite négrière est un crime contre l'humanité, car il n'y avait pas de volonté de détruire les populations africaines, mais de les exploiter comme esclaves.
• 😀 En France et dans de nombreux pays, les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles, ce qui signifie que les auteurs peuvent être jugés et condamnés à tout âge, comme l'exemple de Joseph Schutz, un ancien gardien de camp nazi jugé à 101 ans.

Q & A

Qu'est-ce que l'histoire et comment se distingue-t-elle de la mémoire ?

L'histoire est une science qui étudie le passé en se basant sur des sources diverses comme des objets, des archives, des témoignages, etc. Elle cherche à expliquer les événements de manière objective. La mémoire, en revanche, est un ensemble de souvenirs subjectifs, propres à un individu ou un groupe, et peut évoluer selon le temps, les intérêts, ou les changements sociaux.

Pourquoi est-il important de faire la distinction entre histoire et mémoire ?

La distinction est essentielle car l'histoire cherche à reconstituer le passé de manière objective en confrontant diverses sources, tandis que la mémoire est subjective et peut être influencée par des émotions, des interprétations personnelles ou des contextes sociaux. Cela aide à mieux comprendre les phénomènes collectifs et individuels liés à un événement historique.

Comment l'historien critique-t-il les sources ?

L'historien critique les sources en vérifiant leur authenticité, en s'assurant que l'auteur est de bonne foi et en comparant les informations avec d'autres sources pour garantir la fiabilité. Cette démarche ressemble à une enquête policière, mais portant sur des événements passés.

Pourquoi l'objectivité parfaite est-elle difficile à atteindre en histoire ?

L'objectivité parfaite est difficile à atteindre car l'historien est influencé par son époque, ses croyances et son contexte social. Même si l'objectif est de rester neutre, il est inévitable que ses perspectives et ses recherches soient influencées par son environnement.

En quoi la mémoire évolue-t-elle avec le temps ?

La mémoire évolue avec le temps car elle peut être modifiée par les changements sociaux, politiques et culturels. Par exemple, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale a d'abord mis l'accent sur la résistance, en laissant de côté des événements comme le régime de Vichy ou le génocide juif, ce n'est que plus tard que ces aspects ont été intégrés.

Qu'est-ce que l'exemple de la finale de la Coupe du Monde 2022 illustre sur la différence entre histoire et mémoire ?

La mémoire collective française de la finale de la Coupe du Monde 2022 se concentre sur des éléments émotionnels et marquants comme le triplet de Mbappé. L'historien, lui, adopterait un point de vue plus objectif en rappelant que l'équipe de France a d'abord mal joué et a été menée 2-0 avant la remontée.

Quel rôle joue la justice dans la construction de la mémoire ?

La reconnaissance par la justice d'un acte, comme la qualification de certains événements comme crimes contre l'humanité ou génocides, aide à façonner la mémoire collective. Par exemple, après la Seconde Guerre mondiale, des notions juridiques ont été introduites pour reconnaître le génocide et les crimes contre l'humanité.

Quelle est la différence entre un crime contre l'humanité et un génocide ?

Le crime contre l'humanité désigne des actes commis de manière systématique contre des civils, comme des meurtres, des tortures, etc., sans viser spécifiquement un groupe particulier. Le génocide, en revanche, vise la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux spécifique.

Pourquoi la traite négrière n'est-elle pas considérée comme un génocide, mais comme un crime contre l'humanité ?

La traite négrière n'est pas un génocide car il n'y avait pas de volonté de destruction systématique des Africains comme groupe, mais plutôt l'exploitation de leur travail. L'objectif n'était pas de tuer, mais de réduire ces populations en esclavage.

Que signifie la notion d'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité ?

L'imprescriptibilité signifie que les crimes contre l'humanité ne peuvent pas être prescrits, c'est-à-dire que les responsables peuvent être poursuivis en justice à tout moment, même des décennies après les faits, comme cela a été le cas en 2022 avec Joseph Schutz, un ancien gardien de camp nazi, jugé à 101 ans.