Foucault, Discipline and Punish - De Dicto #10

Summary

Dans cet épisode de *De Dicto*, nous explorons *Surveiller et punir* de Michel Foucault, une œuvre clé qui analyse l'évolution du système pénal et la naissance de la prison. Foucault y décrit la transformation des peines publiques spectaculaires en un système disciplinaire plus subtil, où la surveillance et le contrôle des corps deviennent centraux. Il montre comment la prison incarne une société disciplinaire, où les individus sont soumis à un pouvoir diffus et omniprésent. À travers cette analyse, Foucault remet en question les mécanismes de pouvoir et de savoir qui façonnent nos sociétés modernes.

Takeaways

• 😀 Foucault explore l'évolution du système pénal, en mettant l'accent sur la transition de la torture publique vers le modèle de la prison moderne.
• 😀 Le livre commence par la description choquante de l'exécution de Robert-François Damiens, illustrant la brutalité des punitions publiques du 18ème siècle.
• 😀 Foucault montre que la torture publique était un spectacle destiné à afficher le pouvoir royal, mais a disparu au profit de formes de punition plus discrètes, comme l'incarcération.
• 😀 Le passage d'une société qui punit le corps à une société qui surveille et corrige les comportements est central dans *Discipline et Punish*.
• 😀 La prison n'est pas simplement un lieu de punition, mais devient un modèle pour toute la société disciplinaire qui se construit à la fin du 18ème et au 19ème siècle.
• 😀 Foucault introduit la notion de « micro-pouvoirs » pour décrire comment la surveillance et le contrôle se diffusent dans toutes les sphères de la vie (écoles, hôpitaux, usines, etc.).
• 😀 Le modèle panoptique de Jeremy Bentham est un symbole clé de la société disciplinaire : il permet une surveillance continue et invisible des individus, qui finissent par s'auto-surveiller.
• 😀 La société disciplinaire transforme les individus en objets de connaissance, optimisant ainsi leur productivité et leur soumission.
• 😀 Foucault critique l'idée que la prison soit une solution efficace pour réduire la criminalité, montrant que la prison produit de la délinquance et maintient un cycle de réincarcération.
• 😀 Le modèle carceral de la prison, qui normalise la surveillance et la gestion des comportements, s'étend à toute la société, créant un système où la punition et le soin se confondent.
• 😀 Foucault démontre que la prison est un outil central dans l'émergence d'une société où le pouvoir et la connaissance se renforcent mutuellement, créant une population plus disciplinée et contrôlable.

Q & A

Quel est le sujet principal du livre *Discipline et Châtiment* de Michel Foucault ?

Le livre de Foucault explore l'émergence du système carcéral et son lien avec la société disciplinaire qui émerge à partir du XVIIIe siècle. Il examine la transition des châtiments publics vers une forme plus cachée et systématique de punition et de surveillance.

Comment Foucault décrit-il le changement dans les pratiques de punition au fil du temps ?

Foucault décrit le passage de la torture publique, utilisée comme un spectacle pour affirmer le pouvoir royal, à une forme de punition qui cherche à corriger, discipliner et rendre les individus productifs, dans le cadre d'une société visant l'efficacité sociale.

Que signifie la notion de 'pouvoir-savoir' chez Foucault ?

'Pouvoir-savoir' fait référence à l'interdépendance entre le pouvoir et la production de connaissances. Dans une société disciplinaire, le savoir sur le corps humain, qu'il soit celui des prisonniers, des travailleurs ou des enfants, est utilisé pour exercer un pouvoir, surveiller et optimiser l'efficacité.

Qu'est-ce que le 'panoptique' et quel rôle joue-t-il dans la société disciplinaire selon Foucault ?

Le panoptique est un modèle architectural de prison conçu pour permettre à un surveillant de contrôler tous les détenus sans être vu. Il illustre comment la surveillance constante incite les individus à s'auto-surveiller et à intégrer la discipline, représentant ainsi l'efficacité du pouvoir dans la société disciplinaire.

Pourquoi Foucault parle-t-il de la prison comme d'un échec ?

Foucault considère la prison comme un échec parce qu'elle produit de la délinquance et de la récidive, plutôt que de réhabiliter les individus. Au lieu de corriger, la prison participe à la création d'une nouvelle forme de délinquance en produisant des individus qui sont ensuite surveillés et contrôlés de manière systématique.

Quelle est la fonction de la prison dans la société disciplinaire selon Foucault ?

La prison est l'instrument principal d'une société disciplinaire, servant à transformer les individus en objets de pouvoir et de connaissance. Elle symbolise la manière dont le contrôle social est exercé par des institutions et des pratiques qui quadrillent la vie des individus.

Comment Foucault lie-t-il la prison à d'autres institutions comme les écoles et les hôpitaux ?

Foucault montre que la prison n'est pas isolée mais fait partie d'un ensemble d'institutions disciplinaires comme les écoles, les hôpitaux, et les usines, qui partagent les mêmes mécanismes de contrôle, de surveillance et de normalisation des comportements.

Que veut dire Foucault lorsqu'il parle d'une 'société de la soumission' ?

La 'société de la soumission' désigne un type de société où les relations de pouvoir sont omniprésentes et fonctionnent à un niveau micro, influençant les comportements individuels à travers des mécanismes comme la surveillance, la normalisation et l'inculcation de la discipline.

Comment la prison reflète-t-elle la structure de pouvoir dans la société selon Foucault ?

La prison est le reflet d'une société où le pouvoir n'est pas centralisé mais diffus, agissant à travers des réseaux de contrôle et de surveillance. Les individus, en tant qu'objets de surveillance et de pouvoir, deviennent des éléments intégrés à une machine disciplinaire qui assure l'efficacité sociale.

Qu'est-ce que Foucault entend par 'les corps dociles' et comment cela est-il lié à la discipline ?

Les 'corps dociles' sont des individus qui ont internalisé la discipline et la surveillance, ce qui les rend plus faciles à contrôler et à normaliser. Cette transformation des corps en corps dociles est au cœur de la discipline, qui cherche à organiser les corps et les esprits pour qu'ils soient productifs et conformes aux attentes sociales.