CONCOURS 2018 // LE CORPS : Le corps et la morale

Summary

Ce discours explore l'évolution de la relation des sociétés au corps humain, de la régulation des comportements corporels au contrôle social, jusqu'aux nouvelles formes de subjectivité et d'identité corporelle dans les sociétés contemporaines. L'accent est mis sur l'impact des transformations historiques, les débats sur la normativité du corps, ainsi que sur des pratiques sociales et culturelles comme les tatouages et les scarifications. À travers des références sociologiques, philosophiques et historiques, le discours aborde aussi les défis modernes liés à l'individualisme, la numérisation et la distance sociale, tout en invitant à une réflexion critique sur les postures corporelles et les normes sociales actuelles.

Takeaways

• 😀 La notion du corps a toujours été un outil de pouvoir et de contrôle dans la société moderne, à travers des systèmes comme l'éducation, l'armée, et le travail.
• 😀 Les corps sont modelés et disciplinés dans des institutions et des pratiques sociales pour renforcer l'ordre et la conformité dans la société.
• 😀 Des philosophes comme Foucault ont analysé comment le corps est soumis à des mécanismes de surveillance et de correction, reflétant un pouvoir qui contrôle les individus à travers le corps.
• 😀 Dans les siècles précédents, les corps étaient vus comme des objets de propriété et de contrôle, souvent régis par des valeurs bourgeoises ou religieuses.
• 😀 L'ère moderne a vu l'émergence d'une valorisation du corps à travers le sport, l'hygiène, et la recherche du beau corps physique, notamment dans le contexte romantique du 19e siècle.
• 😀 Le corps dans la société postmoderne est devenu un moyen d'expression individuelle, avec des pratiques comme le tatouage, le piercing, et le bodybuilding.
• 😀 Le surgissement de nouvelles pratiques corporelles (tatouages, piercings, etc.) montre un passage de la conformité à une quête de l'authenticité et de l'individualité.
• 😀 Cette évolution reflète un phénomène culturel où la performance corporelle, l'esthétique et la recherche du bien-être deviennent des impératifs sociaux, notamment via les réseaux sociaux.
• 😀 Les débats contemporains sur le corps incluent des discussions sur les postures « hors norme » et la question du consentement physique, notamment avec les discussions sur le droit d'importuner.
• 😀 La société postmoderne tend à favoriser des liens sociaux plus distants, souvent médiatisés par la technologie, limitant ainsi les interactions corporelles directes, ce qui modifie notre rapport à l'autre.

Q & A

Quel est l'objectif de l'intervention sur le corps dans ce script ?

L'objectif est d'explorer le corps sous un angle sociologique, en abordant son lien avec les morales et idéologies, ainsi que les différents modes de jugement et de valorisation du corps dans la société moderne.

Pourquoi le corps est-il considéré comme un objet de pouvoir selon le script ?

Le corps est un objet de pouvoir car il peut être surveillé, corrigé, classé et mis en ordre par diverses institutions modernes telles que l'hôpital, l'école ou l'armée, ce qui reflète la discipline et la régulation des comportements corporels dans la société.

Comment Michel Foucault aborde-t-il la question du corps dans 'Surveiller et punir' ?

Foucault montre que, contrairement à la liberté relative du corps au Moyen Âge, la modernité impose une surveillance stricte des corps à travers des institutions qui cherchent à les discipliner et à les contrôler, notamment dans des lieux comme les prisons ou les écoles.

Quelles différences y a-t-il entre les visions du corps dans le roman de Rabelais et celui de Céline ?

Dans le roman de Rabelais, le corps est perçu de manière naturelle et harmonieuse, tandis que dans l'univers de Céline, il est montré sous un jour de déliquescence et de dégradation, souvent lié à la misère et à la guerre.

Comment le corps a-t-il été normalisé et discipliné au XIXe siècle ?

Au XIXe siècle, le corps est soumis à des régulations strictes dans des contextes comme l'armée, l'industrie et l'école, avec des gestes et postures normalisés dans le but d'augmenter l'efficacité, la productivité et la discipline sociale.

Quel rôle joue le sport dans la valorisation du corps au XIXe siècle ?

Le sport, initialement lié aux classes aristocratiques, devient un moyen de valoriser le corps dans une société bourgeoise qui cherche à promouvoir la forme physique, la performance et la rigueur, notamment après la défaite de 1870 et la montée de la culture de la discipline.

Pourquoi le corps a-t-il été souvent considéré comme un objet de dégradation dans certaines cultures ?

Le corps a parfois été perçu comme un objet de dégradation dans certaines cultures, notamment à travers des pratiques comme les tatouages et scarifications, qui sont vues comme des marques d'appartenance à des groupes marginaux ou des symboles de rébellion.

Comment le rapport au corps a-t-il évolué dans les sociétés postmodernes ?

Dans les sociétés postmodernes, le rapport au corps a évolué vers une quête de perfection physique et une hypervisibilité à travers des technologies comme les réseaux sociaux, où l'image du corps devient une performance constante et souvent une source de narcissisme.

Quels sont les débats contemporains sur les postures corporelles et les limites de l'interaction physique ?

Il existe un débat contemporain sur les postures corporelles et le droit d'importuner autrui, où les normes sociales autour du contact physique sont questionnées, notamment dans un contexte où l'individualisme et les interactions numériques prennent une place prépondérante.

Quelle est la critique des sociétés modernes vis-à-vis de la perception du corps selon David Le Breton ?

David Le Breton critique le fait que dans les sociétés modernes, l'individu se tourne souvent vers une quête de l'image corporelle idéale, souvent en se déconnectant du monde extérieur et des autres, et en s'isolant dans une relation individualisée avec son propre corps.