GABRIEL ZUCMAN, L’ÉCONOMISTE QUI FAIT TREMBLER LES MILLIARDAIRES

BLAST, Le souffle de l'info
23 Oct 202359:18

Summary

TLDRL'économiste Gabriel Zucman, directeur de l'Observatoire européen de la fiscalité, dévoile les mécanismes d'évasion fiscale utilisés par les ultra-riches et les multinationales, et met en lumière les faiblesses du système fiscal actuel. Il propose des solutions audacieuses pour taxer efficacement ces acteurs économiques mobiles, comme un impôt minimum mondial sur les milliardaires et une taxe minimum sur les multinationales, soulignant que l'évasion fiscale n'est pas une fatalité, mais un choix politique.

Takeaways

  • 😀 L'évasion fiscale est un sujet explosif et la répartition de l'impôt est inégale, avec les ultra-riches et les multinationales en payant considérablement moins que les classes moyennes et petites entreprises.
  • 💥 Les scandales comme le Panama Papers et les Pandora Papers révèlent des décennies de pratiques d'évasion ou d'optimisation fiscale parmi les plus aisés.
  • 🏦 La banque HSBC a été impliquée dans un système d'évasion fiscale international impliquant plus de 300 multinationales et plus de 180 milliards d'euros cachés.
  • 🔍 L'économiste Gabriel Zucman, directeur de l'Observatoire européen de la fiscalité, a mené des travaux importants sur l'évasion fiscale et propose des solutions concrètes pour y faire face.
  • 🏆 Gabriel Zucman a reçu la médaille John Bates Clark pour ses recherches qui ont prouvé l'importance de l'évasion fiscale et ont influencé le débat public.
  • 🌐 Le rapport du nouvel Observatoire européen de la fiscalité, dirigé par Zucman, dresse le bilan des initiatives internationales de lutte contre l'évasion fiscale et évalue leur efficacité.
  • 📉 Le secret bancaire a été considérablement réduit ces dernières années, rendant l'échange automatique d'informations entre les banques et les administrations fiscales possible.
  • 🔑 Il y a eu des progrès dans la réduction de la fraude fiscale offshore, mais 10% du PIB mondial reste dans des paradis fiscaux, représentant une part stable mais problématique.
  • 💼 La distinction entre évasion fiscale, fraude fiscale et optimisation fiscale est complexe, avec de nombreux cas tombant dans une zone grise entre illégalité et légalité.
  • 🌍 L'accord de l'OCDE de 2021 visant à imposer un taux d'imposition minimum de 15% aux multinationales a été critiqué pour être insuffisant et pour avoir été partiellement détricoté.
  • 📉 L'évasion fiscale des milliardaires est un problème majeur, avec des taux effectifs d'imposition sur les revenus très faibles, menant à une régressivité fiscale inacceptable.

Q & A

  • Quels sont les thèmes principaux abordés dans l'entretien avec Gabriel Zucman ?

    -L'entretien couvre des sujets tels que l'évasion fiscale, la fiscalité des milliardaires et des multinationales, les défis de la justice fiscale dans un contexte mondialisé, et les propositions de solutions pour lutter contre ces problèmes.

  • Quel est le rôle de Gabriel Zucman dans le domaine de l'économie et de la fiscalité ?

    -Gabriel Zucman est un économiste spécialisé dans l'évasion fiscale et les inégalités, enseignant à l'université de Berkeley en Californie, et est le directeur de l'Observatoire européen de la fiscalité. Il a reçu la médaille John Bates Clark pour ses travaux influents sur ces sujets.

  • Quels sont les effets des pratiques d'évasion fiscale sur les sociétés et les économies ?

    -L'évasion fiscale a des conséquences néfastes telles que la perte de revenus pour les trésoreries publiques, l'augmentation des inégalités, et la réduction de la financement des services publics essentiels, comme la santé, l'éducation et la lutte contre le changement climatique.

  • Quels progrès ont été réalisés dans la lutte contre l'évasion fiscale ces dernières années ?

    -Des progrès significatifs ont été réalisés, notamment l'échange automatique d'informations bancaires entre les pays, qui a réduit l'opacité et la facilité de dissimuler des patrimoines dans les paradis fiscaux.

  • Quels sont les défis restants dans la lutte contre l'évasion fiscale ?

    -Les défis comprennent la mise en œuvre efficace des accords internationaux, la fermeture des niches fiscales qui permettent aux multinationales et aux milliardaires de contourner les réglementations, et le besoin d'une volonté politique forte pour taxer équitablement les grandes fortunes et les entreprises.

  • Quelles sont les propositions de Gabriel Zucman pour améliorer la fiscalité des milliardaires et des multinationales ?

    -Zucman suggère d'instaurer un impôt minimum mondial sur les milliardaires, équivalent à 2% de leur patrimoine, et un impôt minimum de 25% sur les sociétés multinationales qui paient moins à l'étranger.

  • Comment l'accord de l'OCDE sur un taux d'imposition minimum de 15% pour les multinationales a-t-il été critiqué ?

    -L'accord a été critiqué pour avoir introduit des niches fiscales et des exemptions qui réduisent son efficacité, ainsi que pour le fait que les États-Unis n'ont pas ratifié cet accord, limitant ainsi son impact global.

  • Quels sont les arguments contre la taxation accrue des milliardaires et des grandes entreprises ?

    -Certains argumentent que la taxation accrue pourrait entraîner un exode des investissements et des créateurs de richesse, ou que les entreprises et les milliardaires ont le droit de minimiser leur fiscalité dans la légalité, en utilisant des stratégies d'optimisation fiscale.

  • Comment Gabriel Zucman répond-il aux arguments qui considèrent l'évasion fiscale comme une fatalité inévitable ?

    -Zucman soutient que l'évasion fiscale n'est pas une fatalité mais le résultat de choix politiques, et que des changements unilatéraux ou internationaux peuvent être effectués pour y remédier, comme le montrent les progrès réalisés avec l'échange automatique d'informations bancaires.

  • Quels sont les impacts potentiels de la mise en place d'un impôt minimum mondial sur les grandes fortunes et les multinationales ?

    -La mise en place d'un tel impôt pourrait générer des revenus significatifs pour les trésoreries publiques, réduire les inégalités, améliorer la perception de la justice fiscale et fournir des ressources supplémentaires pour financer des politiques publiques essentielles.

Outlines

00:00

💥 L'explosivité du sujet de l'impôt et l'évasion fiscale

Le paragraphe aborde la question sensible et explosive de l'impôt, mettant en évidence que les ultra-riches et les multinationales paient considérablement moins que les classes moyennes. Il mentionne les révélations des scandales de l'affaire Clearstream, des Panama Papers et des documents de Pandora, montrant que l'évasion fiscale est toujours largement pratiquée, avec plus de 300 multinationales et 180 milliards d'euros cachés via un système frauduleux orchestré par la banque HSBC. L'extrait souligne également l'impuissance perçue face à ce phénomène et la récente dynamisation de la question par l'économiste Gabriel Zucman, qui offre des solutions concrètes au lieu de considérer l'évasion fiscale comme une situation sans issue.

05:00

🌐 L'impact de la révolution informationnelle sur l'évasion fiscale

Ce paragraphe explore les progrès réalisés dans la lutte contre l'évasion fiscale, en particulier la révolution des échanges automatiques d'informations bancaires qui a réduit la facilité de dissimuler des patrimoines dans les paradis fiscaux. Il décrit comment les grandes fortunes ont été jusqu'à 90% échappées aux impôts, mais que ce pourcentage a baissé à 30% en raison des réformes. Le paragraphe explique également les différences entre la fraude fiscale, l'évasion fiscale et l'optimisation fiscale, et comment les grandes entreprises multinationales créent des structures pour échapper à l'impôt tout en restant dans la légalité.

10:02

📚 Entretien économique avec Gabriel Zucman sur l'évasion fiscale

Dans ce paragraphe, l'entretien avec l'économiste Gabriel Zucman est présenté, soulignant ses contributions majeures à la compréhension de l'évasion fiscale et de ses impacts. En tant qu'ancien enseignant à la London School of Economics et professeur actuel à l'Université de Berkeley, en Californie, il est reconnu pour ses travaux sur l'évasion fiscale et les inégalités. Zucman a reçu la médaille John Bates Clark et dirige l'Observatoire européen de la fiscalité, qui a publié un nouveau rapport sur l'évasion fiscale, analysant les initiatives prises ces dernières années et leurs efficacités.

15:03

🔍 L'évaluation des politiques mises en place pour lutter contre l'évasion fiscale

Le paragraphe examine les politiques fiscales internationales et leur efficacité dans la lutte contre l'évasion fiscale. Il mentionne les efforts pour rendre la fiscalité plus transparente et les défis rencontrés, notamment la montagne qui accouche d'une souris, ce qui fait référence à l'accord OCDE de 2021 qui, malgré ses objectifs ambitieux, a été affaibli par des exceptions et des niches fiscales. L'extrait souligne également l'importance de la coopération internationale et la nécessité de trouver de nouvelles solutions face à l'évasion fiscale.

20:06

🏦 L'impôt des multinationales et les défis de la réglementation internationale

Ce paragraphe se concentre sur les difficultés rencontrées pour imposer correctement les sociétés multinationales, en particulier les grandes entreprises comme Google qui ont utilisé des structures offshore pour minimiser leur facture fiscale. Il discute des clauses anti-abus et de la complexité de la frontière entre l'évasion fiscale et l'optimisation fiscale, ainsi que des défis posés par les paradis fiscales et les lobbys qui façonnent les politiques internationales.

25:06

🛣️ L'importance de la coopération internationale dans la fiscalité

L'extrait met en lumière l'importance de la coopération entre les administrations fiscales et les chercheurs pour comprendre et lutter contre l'évasion fiscale. Il décrit comment les nouvelles politiques ont créé de nouvelles sources de données confidentielles, utilisées pour évaluer l'impact des mesures mises en place. Le paragraphe souligne également le rôle des chercheurs dans l'analyse de ces données complexes et l'importance de partager ces connaissances avec le public.

30:08

🌍 L'impact de la concurrence fiscale sur l'équité et la justice mondiales

Ce paragraphe discute de l'effet négatif de la concurrence fiscale et des politiques de dumping fiscal sur l'équité et la justice mondiales. Il compare ces pratiques à celles du changement climatique et souligne l'importance de la coopération internationale pour éviter une course à la baisse en matière de fiscalité. Il appelle également à la mise en place de mécanismes de surveillance pour évaluer l'impact de ces politiques et alerter si elles mènent dans la mauvaise direction.

35:09

🤔 L'engagement personnel de l'économiste dans la fiscalité

Dans ce paragraphe, l'auteur se questionne sur les motivations de Gabriel Zucman derrière son engagement dans la fiscalité et son choix de se spécialiser dans l'évasion fiscale et les inégalités. Il souligne l'importance de la fiscalité dans la vie démocratique et la nécessité de comprendre et d'évaluer les systèmes fiscaux pour assurer leur pérennité et soutenabilité face à l'augmentation des inégalités.

40:11

📉 L'échec de l'accord OCDE de 2021 à lutter contre l'évasion fiscale

Ce paragraphe critique l'accord OCDE de 2021 qui prévoyait un taux d'imposition minimum de 15% pour les multinationales, mais a été affaibli par des exceptions et des niches fiscales. Il souligne que les États-Unis, en particulier, n'ont pas ratifié cet accord, ce qui a limité son impact. L'extrait met en évidence les défis de la coopération internationale et la nécessité d'une approche différente pour lutter efficacement contre l'évasion fiscale.

45:12

💼 L'évasion fiscale des milliardaires et la fiscalité en France

Ce paragraphe révèle que les milliardaires français ont des taux effectifs d'imposition sur leurs revenus très faibles, d'environ 2%, en raison de la structure de leurs holdings. Il dénonce la faillite de l'impôt sur le revenu en France et souligne que si ces milliardaires partaient, l'impact sur les finances publiques serait négligeable, ce qui met en lumière le problème d'équité et de pérennité du système fiscal français.

50:13

🏛️ La nécessité de taxer les plus fortunés pour la justice sociale

Le paragraphe insiste sur l'importance de taxer les plus fortunés pour assurer la justice sociale et la pérennité des systèmes fiscaux face aux défis du XXIe siècle, tels que le changement climatique, la santé et l'éducation. Il souligne le problème d'acceptabilité et de finance publique lorsque les milliardaires et les grandes entreprises ne contribuent pas suffisamment, et appelle à une réforme fiscale pour assurer l'équité et la soutenabilité.

55:16

🌐 Propositions de solutions pour lutter contre l'évasion fiscale

Ce paragraphe présente des propositions de solutions pour lutter contre l'évasion fiscale, notamment l'instauration d'un impôt minimum mondial sur les milliardaires et une taxe minimum de 25% sur les multinationales. Il discute de la faisabilité et de la nécessité de ces mesures, en soulignant que les arguments contre la taxation des riches, comme le risque de les faire partir, peuvent être contrecarrés par des politiques efficaces.

🛑 L'évasion fiscale n'est pas une fatalité, mais un choix politique

Dans ce paragraphe, l'auteur soutient que l'évasion fiscale est le résultat de choix politiques et non d'une fatalité inévitable. Il appelle à des changements.

Mindmap

Keywords

💡Évasion fiscale

L'évasion fiscale désigne l'acte de ne pas déclarer ou de fausser sa déclaration fiscale afin d'éviter de payer tout ou partie des impôts dus. Dans le script, il est question des scandales révélant des pratiques d'évasion fiscale par des individus très aisés et des multinationales, mettant en lumière le problème de la répartition inégale de la charge fiscale.

💡Optimisation fiscale

L'optimisation fiscale est la pratique de réorganiser sa situation financière ou commerciale pour réduire au maximum le montant des impôts à payer, tout en restant dans le cadre de la loi. Le script mentionne cette notion en tant qu'activité légale qui peut être utilisée par les grandes fortunes et les entreprises pour réduire leur facture fiscale.

💡Fiscalité des multinationales

La fiscalité des multinationales se concentre sur les méthodes et les règles fiscales appliquées aux grandes entreprises qui opèrent dans plusieurs pays. Le script aborde le sujet en mentionnant les accords de l'OCDE et les taux d'imposition minimum pour ces entreprises, soulignant les défis de la taxation internationale.

💡Paradis fiscaux

Les paradis fiscaux sont des juridictions offrant des conditions fiscales avantageuses pour attirer des investissements et des fonds, souvent critiqués pour favoriser l'évasion et l'optimisation fiscale. Le script mentionne les paradis fiscaux dans le contexte de la dissimulation de patrimoines et de l'optimisation fiscale offshore.

💡Impôt sur le revenu

L'impôt sur le revenu est un impôt payé sur le revenu brut d'un individu ou d'une entreprise. Dans le script, il est question de la faible progression de cet impôt pour les milliardaires français, mettant en évidence l'inégalité dans la charge fiscale.

💡Impôt sur la fortune

L'impôt sur la fortune est un impôt payé sur la valeur totale de la fortune d'une personne, y compris les biens, les titres, etc. Le script discute de la mise en place d'un impôt minimum mondial sur les milliardaires, qui pourrait représenter un changement significatif dans la fiscalité des grandes fortunes.

💡Banque HSBC

La Banque HSBC est mentionnée dans le script comme étant impliquée dans un système d'évasion fiscale international, mettant en lumière le rôle des banques dans les pratiques fiscales contestables.

💡Pandora Papers

Les Pandora Papers sont un ensemble de documents révélés par des journalistes internationaux, exposant des informations sur les comptes offshore des personnalités mondiales. Le script les mentionne comme un exemple de scandale révélant des pratiques d'évasion fiscale.

💡Gabriel Zucman

Gabriel Zucman est un économiste français connu pour ses travaux sur l'évasion fiscale et les inégalités. Dans le script, il est présenté comme un expert clé dans le débat sur la fiscalité, offrant des perspectives sur la manière de lutter contre l'évasion fiscale.

💡Observatoire européen de la fiscalité

L'Observatoire européen de la fiscalité est une organisation dirigée par Gabriel Zucman, qui publie des rapports sur la fiscalité à l'international. Le script mentionne le rôle de cet observatoire dans la production d'un nouveau rapport sur l'évasion fiscale.

💡Concurrence fiscale

La concurrence fiscale fait référence à la situation où les pays tentent d'attirer des investissements en offrant des taux d'imposition compétitifs. Dans le script, cette pratique est discutée comme un élément contribuant à l'évasion fiscale et à l'inégalité fiscale.

Highlights

L'évasion fiscale est un thème explosif, révélant que les ultra-riches et les multinationales paient considérablement moins d'impôts que les classes moyennes.

Plus de 300 multinationales bénéficient d'un système de fraude fiscale internationale, cachant plus de 180 milliards d'euros.

L'affaire des Panama Papers a mis en lumière les pratiques d'évasion fiscale des plus aisés, incluant des chefs d'État et des responsables politiques.

Gabriel Zucman, économiste et directeur de l'Observatoire européen de la fiscalité, propose des solutions concrètes pour lutter contre l'évasion fiscale.

Les travaux de Gabriel Zucman soulignent l'importance de l'évasion fiscale et forcent les économistes à reconnaître l'ampleur du phénomène.

Le rapport du nouvel Observatoire européen de la fiscalité dresse le bilan des initiatives internationales pour lutter contre l'évasion fiscale et évalue leur efficacité.

L'échange automatique d'informations bancaires a entraîné une révolution dans la lutte contre l'évasion fiscale offshore.

Les grandes fortunes ont utilisé des paradis fiscaux pour cacher des intérêts, dividendes et revenus, évitant ainsi la déclaration à l'administration fiscale.

L'accord de l'OCDE de 2021 imposant un taux d'imposition minimum de 15% aux multinationales n'a pas eu les effets escomptés en raison de niches fiscales et d'exonérations.

La France est un paradis fiscal pour les milliardaires, ceux-ci bénéficient d'un taux d'imposition effectif de seulement 2% sur leurs revenus.

Les milliardaires français utilisent des sociétés écran pour éviter quasiment complètement l'impôt sur le revenu.

Les pertes de recettes fiscales due à l'évasion fiscale des milliardaires et multinationales représentent des sommes colossales.

Zucman suggère de mettre en place un impôt minimum mondial sur les milliardaires et les multinationales pour résoudre la régressivité fiscale.

L'évasion fiscale n'est pas une fatalité, mais un choix politique qui peut être changé unilatéralement par un pays.

Des pays comme les États-Unis taxent les citoyens même à l'étranger, tandis que d'autres comme la France ne taxent plus quelqu'un qui déménage à l'étranger.

Zucman propose des changements de loi pour empêcher les milliardaires de s'expatrier et de ne pas contribuer fiscalement à la société qui les a aidés à s'enrichir.

Le rôle de l'impôt dans la lutte contre le changement climatique est crucial et doit être progressif pour être juste et efficace.

Si nommé ministre de l'économie, Zucman mettrait en place un impôt minimum sur les milliardaires et les multinationales pour augmenter la justice fiscale.

Transcripts

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matière de réduction de cette fraude

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fiscale là donc concrètement aujourd'hui

play06:57

comme il y a 10 ans comme il y a 20 ans

play06:59

il y a de l'ordre de 10 % du PIB mondial

play07:03

en en fortune offshore c'est-à-dire en

play07:06

patrimoine qui sont détenus dans des

play07:09

institutions financières à l'étranger en

play07:12

Suisse ou dans les autres centres de

play07:13

gestion de fortune international donc on

play07:15

en a pas fini 10 % on a pas fini mais ce

play07:17

qui ce qui est très important de

play07:18

comprendre c'est 10 % ça c'est la masse

play07:20

d'argent qu'il y a dans les paradis

play07:21

fiscaux assez stable mais jusqu'en 2016

play07:28

90 % environ de cette masse d'argent

play07:31

correspondait à de l'évasion fiscale

play07:32

c'est-à-dire les intérêts les dividendes

play07:35

les revenus qui étaient générés par ces

play07:37

fortune n'était pas déclaré aux

play07:38

administrations fiscales compétentes une

play07:40

fraude fiscale qui était très très

play07:42

concentré au sommet de la distribution

play07:43

des revenus et des patrimoines donc qui

play07:45

concerernit principalement les les

play07:46

grandes fortunes 90 % correspondant à de

play07:49

l'évasion fiscale aujourd'hui c'est

play07:50

plutôt de l'ordre de 30 % qui correspond

play07:52

à de l'évasion fiscale pourquoi parce

play07:55

que il y a 70 % de ces fortunes qui

play07:58

avant été dissimulés et qui maintenant

play08:00

sont déclarés euh au fisqu français ou

play08:03

aux autres administrations fiscales

play08:05

c'est peut-être le moment de faire un

play08:06

petit point lexical justement avant

play08:08

d'aller un petit peu plus loin puisque

play08:09

c'est un entretien sur on parle

play08:10

d'évasion fiscale vous de quoi parle

play08:12

votre rapport et comment quelle

play08:14

distinction vous établissez entre

play08:16

l'évasion fiscale la fraude fiscale ou

play08:17

l'optimisation fiscale qui sont des

play08:19

termes qu'on va utiliser pendant cet

play08:20

entretien la fraude fiscale c'est

play08:22

vraiment comment dire vous vous touchez

play08:25

un revenu vous vous devriez le déclarer

play08:27

vous le déclarez pas c'est c'est blanc

play08:30

ou noir c'est-à-dire que c'est voilà

play08:32

vous enfraigz la loi c'est illégal après

play08:35

il y a tout un tas de pratiques qui sont

play08:41

à la frontière entre ce qu'on qualifie

play08:44

de fraude fiscale ou d'évasion fiscale

play08:46

donc

play08:46

illégale et ce qui est parfois appelé

play08:50

l'optimisation fiscale qui est légale

play08:53

qui est légal donc il a la fraude

play08:55

l'évasion d'un côté illégal

play08:57

l'optimisation où on reste dans la

play08:59

frontière de la légalité et puis il y a

play09:01

tout un il y a tout un entre deux et

play09:03

c'est en fait cet entre deux qui est le

play09:04

plus le plus intéressant et quand on

play09:06

parle d'évasion fiscale quand al nous

play09:08

quand on parle d'évasion fiscale ça va

play09:09

être à la fois la fraude ce qui est

play09:11

clairement illégal et puis tout cet

play09:14

entre deux toute cette zone grise entre

play09:18

la l'illégalité très très claire et et

play09:22

la légalité alors quelle est cette zone

play09:23

grise ça c'est vraiment intéressant dans

play09:25

la pratique fiscale des sociétés

play09:28

multination

play09:30

des grandes fortunes souvent il y a la

play09:33

création de de société écran ou de de

play09:36

structure intermédiaire à des fins

play09:40

d'optimisation mais qui en fait pourrait

play09:44

être qualifié d'évasion fiscale ou de

play09:45

fraude fiscale je vais vous donner deux

play09:46

exemples très simples ça va être plus ça

play09:47

va être plus simple à comprendre comme

play09:49

ça souvent la façon dont les ce débat

play09:52

est très intéressant parce que souvent

play09:53

la façon dont les les les grandes

play09:54

fortunes les multinationales se

play09:56

défendent c'est qu'ell disent tout ce

play09:58

qu'on fait parfaitement lég c'est de

play09:59

l'optimisation on est dans le cadre de

play10:01

la loi circuler il y a rien à voir en

play10:03

pratique les choses sont plus sont plus

play10:05

compliquées pour la raison suivante dans

play10:07

la loi de la France de la plupart des

play10:10

pays il y a des clauses qui s'appellent

play10:14

des clauses de substances ou des des

play10:16

règles antiabus qui consistent à dire

play10:18

que si une une structure est créée avec

play10:22

le seul but d'échapper enfin de réduire

play10:26

sa sa facture fiscale alors cette

play10:29

structure là est ilillégal or quand on

play10:32

regarde ce que font les grandes sociétés

play10:34

multinationales ou certaines grandes

play10:35

fortunes bah en fait ils passent leur

play10:36

temps à créer des structures de cette

play10:38

nature là par exemple si on regarde les

play10:41

sociétés multinationales vous

play10:43

prenez alphabè Google en 2003 juste

play10:47

avant de de de d'entrer en bourse ils

play10:50

ont créé une filiale au Bermude qui est

play10:54

voilà une île où le taux d'imposition

play10:56

sur les sociétés est 0 % et en gros il

play10:58

se passe strictement rien ils ont créé

play11:00

une filiale au Bermudes et ils ont

play11:01

transf ils ont transféré à cette filiale

play11:03

aux Bermudes une partie de leur

play11:05

propriété intellectuelle de 2003 à

play11:09

2020 cette structure a permis à Google

play11:12

d'enregistrer des centaines de milliards

play11:15

de dollars de Bénéfic au Bermudes sujet

play11:19

à un taux d'imposition de 0 %. alors

play11:21

quand on leur dit c'est l'évasion

play11:24

fiscale vous avez mis centaines de

play11:25

milliardses dollars au Bermude où il se

play11:27

passe strictement rien il vous répond ah

play11:28

non non non c'est de l'optimisation on

play11:30

est on est dans la frontière de la

play11:31

légalité en revanche en en réalité les

play11:34

choses sont beaucoup plus compliquées

play11:35

parce que cette structure au bermud tout

play11:37

le monde comprend pourquoi êtes-vous

play11:38

implanté au Bermude la seule raison

play11:40

légitime c'est pas parce qu'il y a des

play11:41

ingénieurs particulièrement qualifiés

play11:43

qui ont développé des algorithmes

play11:44

particulièrement sophistiquée la seule

play11:46

raison pour la der la création de cette

play11:47

cette structure de cette société écran

play11:49

c'est bien sûr d'échapper à l'impôt donc

play11:51

même si cette pratique est qualifié par

play11:54

les gens qui s'y adonnent de de

play11:55

d'optimisation légale en réalité on est

play11:59

souvent plus près de de l'évasion purure

play12:02

et simple ensuite ça te pose tout un tas

play12:04

de question intéressantes pourquoi si

play12:05

c'est vraiment de l'évasion pourquoi

play12:06

est-ce que les gouvernement s'y attaque

play12:07

pas plus sérieusement et cetera on y

play12:09

reviendra mais en tout cas c'était tout

play12:10

simplement pour résumer pour dire que un

play12:13

un un point fondamental qui est que la

play12:15

frontière entre évasion fraude d'un côté

play12:19

parfaitement illégal et l'optimisation

play12:22

qui serait parfaitement légal circuler

play12:24

il y a rien à voirè et en fait beaucoup

play12:26

plus poreuse et beaucoup plus complexe

play12:28

que ce qu'on veut bien nous mais de

play12:29

manière générale c'est un sujet qui est

play12:31

émidemment complexe qui demande une

play12:34

certaine connaissance de la loi des

play12:36

intérêts de ce qui se passe à

play12:37

l'international et on a souvent la

play12:39

sensation que on n pas de prise

play12:40

là-dessus et voir même que c'est trop

play12:42

compliqué qu'on qu'on arrive pas à

play12:43

saisir complètement ce qui se passe donc

play12:45

l'objectif d'un entretien comme ça

play12:46

aujourd'hui c'est vraiment de d'arriver

play12:48

à éclairer peut-être les personnes qui

play12:49

nous regardent et c'est aussi je crois

play12:51

l'objectif de votre rapport de faire le

play12:53

point sur ce que vous dites ce qui a

play12:55

marché ce qui n'a pas marché quelles

play12:57

sont les nouvelles données auxquel vous

play12:59

avez eu accès qui font que ce rapport se

play13:00

distingue encore une fois des autres

play13:02

rapports qui ont été publiés jusqu'à

play13:03

présent avec les évolutions qui ont eu

play13:05

lieu ces dernières années la création de

play13:07

l'échange automatique d'information

play13:08

bancaire que j'évoqué à l'instant et

play13:10

d'autres évolutions sur la taxation des

play13:12

des sociétés multinationales sur

play13:13

lesquelles on reviendra il y a eu en

play13:15

quelque sorte un Big Bang informationnel

play13:17

c'est-à-dire que c ces nouvelles

play13:19

politiques ont conduit à la création de

play13:21

nouvelles sources de données qui sont

play13:24

typiquement confidentielles c'est

play13:26

qu'elles sont pas en libre accès mais

play13:27

qui sont dis au sein des administrations

play13:29

fiscales et en en travaillant avec ces

play13:33

administrations fiscales d'un certain

play13:34

nombre de pays que soit aux États-Unis

play13:35

en France dans plein d'autres pays on a

play13:37

pu travailler sur ces données là pour

play13:39

regarder à la loupe voilà ce qui se

play13:41

passait quelles étaient les fortunes qui

play13:42

étaient déclaré précédemment ne l'était

play13:44

pas où est-ce que les sociétés

play13:45

multinationales enregistré leurs

play13:46

bénéfices ça s'inscrit dans une

play13:48

évolution plus générale dans la science

play13:49

économique qui est que depuis une

play13:50

vingtaine d'années de plus en plus de

play13:52

coopération entre les administrations

play13:54

fiscales et les d'un côté et les

play13:57

chercheurs de l'autre en fait les

play13:58

administration fiscale elles sont très

play13:59

demandeuses de ces coopérations parce

play14:01

que elleselles ont pas vraiment le temps

play14:02

d'analyser toutes ces masses de données

play14:03

fantastiques qu'elles ont elles ont

play14:05

voilà les gens ils ont un travail au

play14:06

quotidien ils doivent s'assurer de la la

play14:07

collecte de l'impôt les chercheurs eux

play14:10

ils sont ravis d'avoir accès à ces

play14:11

données particulièrement détaillées très

play14:14

très riches et eux c'est le luxe d'être

play14:15

charercheur c'est qu'on a le temps à

play14:16

tout toute sa journée pour travailler

play14:19

sur sur sur sur ces données et essayer

play14:21

de les faire parler donc le rapport

play14:23

s'appuie sur de très nombreuses études

play14:25

qui ont pu être menées dans le cadre de

play14:26

ce de de de part de ce partage donné

play14:29

entre administration fiscale d'un côté

play14:30

et chercheur de l'autre pour pour encore

play14:32

une fois essayer de faire comprendre

play14:33

votre démarche au public moi ça m'a fait

play14:36

penser finalement ce que fait le JC avec

play14:38

l'écologie c'est-à-dire queaujourd'hui

play14:39

ça représente le consensus scientifique

play14:41

parce qu'ils ont rassemblé les études le

play14:43

JC ne produit pas en tant que tel les

play14:45

études c'est que c'est vraiment ça

play14:46

rassemble les études qui ont déjà été

play14:48

menées sur le sujet est-ce que vous

play14:49

c'est un peu le g de de la fiscalité

play14:51

finalement n on pense qu'il y a besoin

play14:53

effectivement d'un équivalent du GC pour

play14:56

la fiscalité c'est-à-dire organisation

play15:00

qui s'appuie sur la

play15:03

recherche à la frontière scientifique la

play15:05

recherche de pote qu'elle est en train

play15:07

d'être menée aujourd'hui pour en en

play15:10

tirer des leçons qui soient accessibles

play15:13

au pour le grand publicque pour la

play15:15

société civile pour les journalistes qui

play15:17

permettent de tirer des leçons dans le

play15:18

casadre du GC sur voilà l'évolution du

play15:21

climat dans notre cas à nous l'évolution

play15:24

de l'évasion fiscale de l'opacité

play15:27

financière de la concurrence fiscale

play15:29

internationale mais qui en plus de tirer

play15:32

les leçons en s'appuyant sur la science

play15:34

propose aussi différents scénarios

play15:37

d'évolution possible pour pour le futur

play15:39

comme le fait leog avec selon les formes

play15:41

de politiques publiqu qui sont mises en

play15:43

œuvre selon les formes de coopération

play15:44

les choix qu'on fait en tant que nation

play15:46

B peut-être que la planète va se

play15:48

réchauffer de 2 3 4 5 degrés de la même

play15:51

façon selon les choix qu'on fait en

play15:53

matière de concurrence fiscale sans

play15:56

limite ou harmonisation fiscale

play15:58

transparence financière avec des des

play16:00

cadastres financiers avec un échange

play16:02

automatique d'information bancaire ou

play16:03

secret bancaire complet euh et ben on

play16:05

pourrait avoir une montée des inégalités

play16:08

ou au contraire une réduction des

play16:09

inégalités donc nous on essaie aussi de

play16:11

proposer comment dire une une une

play16:13

panoplie euh des des futurs possibles

play16:16

selon les choix que en tant que pays on

play16:19

va être amené à faire dans les années

play16:21

qui viennent donc cette analogie

play16:22

s'applique bien elle s'applique d'autant

play16:24

mieux l'analogie avec ce qu'essaie de

play16:25

faire le le GC que fondamentalement

play16:30

quand certains pays

play16:33

choisissent des politiques fiscales du

play16:36

type paradis fiscal c'est-à-dire dumping

play16:40

attirer des activités en offrant des

play16:42

taux d'impôt sur les sociétés faibles ou

play16:45

attirer des grandes fortunes en leur

play16:46

offrant des régimes fiscaux

play16:48

dérogatoires c'est c'est des politiques

play16:51

qui du point de vue de ces

play16:52

pays-là peuvent se justifier

play16:54

c'est-à-dire ça leur rapporte de

play16:55

l'argent ça leur rapporte de recettes

play16:57

fiscal ça peut leur rapporter de la

play16:58

activité économique mais du point de vue

play17:00

de la planète dans son ensemble ces

play17:02

pratiquesl sont à somme nul en fait pire

play17:05

que ça elles sont à somme négative

play17:07

c'est-à-dire que l'activité qui se

play17:08

déplace mettons de France vers l'Irlande

play17:10

euh si les usines se se réimplant des

play17:14

des des territoires fiscalité faiblebl

play17:15

ou si les bénéfices sont délocalisés

play17:17

dans des paradis fiscaux ça change pas

play17:18

du tout la masse de bénéfices mondiaux

play17:20

ça change pas la le stock de capital

play17:22

mondial hein c'est juste voilà

play17:23

l'activité bouge du pays a vers le pays

play17:25

B mais en revanche euh

play17:29

ce qui se passe c'est qui sont les

play17:30

grands gagnants de tout ça c'est infé

play17:32

les actionnaires de ces sociétés

play17:33

multinationales qui dont les profits

play17:35

viennent s'enregistrés dans les paradis

play17:37

fiscaux ou dont les activités se

play17:38

déplacent dans les paradis fiscaux or

play17:40

les actionnaires des sociétés

play17:41

multinationales ils sont plutôt en haut

play17:43

de la distribution des revenus en haut

play17:45

de la distribution des patrimoines c'est

play17:46

plutôt des gens riches donc ces

play17:48

processus là de concurrence fiscale de

play17:52

certains pays qui décident de de se

play17:55

comporter comme des paradis fiscaux

play17:56

c'est des process qui

play17:59

viennent réduire le bien-être mondial de

play18:03

la même façon que si vous êtes un pays

play18:04

vous choisissez de vous voilà produire

play18:06

beaucoup de pétrole mais du point de vue

play18:08

d'un pays comme ça individuel ça peut

play18:11

être une bonne stratégie ça peut

play18:12

rapporter de l'argent mais du point de

play18:14

vue de la planète dans son ensemble

play18:15

est-ce qu'on veut

play18:16

vraiment extraire du du pétrole

play18:18

aujourd'hui non parce qu'il y a toutes

play18:19

ces externalités négatives qui sont pas

play18:21

prises en compte dans les choix que les

play18:24

pays individuellement font ce qu'on veut

play18:26

faire dans ce rapport on espère qu'il y

play18:27

en aura d'autres à l'avenir c'est de

play18:29

monitorer en gros l'évolution de de de

play18:33

dispositifs de cette nature là pour

play18:34

tirer la sonnette d'alarme pour dire si

play18:36

on va dans la mauvaise direction si tous

play18:38

les pays sont en train de jouer ce

play18:39

jeul-là de la concurrence fiscale à

play18:41

somme négative bah il faut pouvoir tirer

play18:43

le sonner l'alarme comme le fait le je

play18:46

pour le changement climatique et au

play18:47

contraire parfois et ben il y a des

play18:49

formes de coopération qui sont à somme

play18:51

positives et qu'il faut saluer comme par

play18:53

exemple le cas de l'échange automatique

play18:55

d'information bancaire donc là on était

play18:57

un peu sur le positif mais la ré ité

play18:58

c'est quand même que il y a encore une

play19:00

évasion fiscale qui est très importante

play19:02

qu'on va même dans la mauvaise direction

play19:03

dans certains cas j'aimerais vous poser

play19:05

une question un peu plus personnel avant

play19:06

d'aller sur cet aspect qui est aussi

play19:08

technique pourquoi est-ce que vous en

play19:10

tant qu'économiste je le disais vous

play19:12

êtes un économiste reconnu pour ses

play19:13

travaux là vous avez choisi de vous

play19:15

spécialiser dans l'évasion fiscale dans

play19:17

les inégalités pourquoi est-ce qu'en

play19:19

tant qu'économiste on choisit ce type de

play19:22

spécialisation là pourquoi avoir voulu

play19:25

passer tout votre temps sur la fiscalité

play19:27

non mais en en fait quel est le lien que

play19:29

vous faites avec le réel que vous avez

play19:30

commencé à établir parce qu' encore une

play19:31

fois on a toujours l'impression que

play19:32

c'est des questions ultra techniques

play19:34

ultra administratives alors que ça des

play19:36

conséquences sur l'ordre du monde en

play19:38

fait c'est ça que vous nous expliquez

play19:39

bah la question de l'impôt c'est sans

play19:40

doute la question démocratique ou en

play19:43

tout cas une des questions démocratiqu

play19:45

ou même philosophique les les plus

play19:46

importantes quand on y réfléchit on vit

play19:49

en France dans un pays où le le taux de

play19:51

préement obligatoire c'est 50 % du

play19:53

revenu national qu'est-ce que ça veut

play19:54

dire ça veut dire que la puissance

play19:56

publique chaque année prélève la moitié

play19:59

de tous les revenus de toutes les

play20:00

nouvelles richesses qui sont créées pour

play20:02

ensuite les redistribuer les dépenser et

play20:05

la façon dont on organise tout ça bah

play20:08

c'est c'est c'est sans doute le une des

play20:10

questions les plus importantes du du du

play20:12

débat démocratique et donc c'est

play20:15

particulièrement important d'avoir des

play20:17

bonnes statistiques déjà sur qui qui

play20:20

contribue à quelle hauteur est-ce que le

play20:22

système fiscal est progressif est-ce

play20:24

qu'il est régressif euh et c'est

play20:26

particulièrement important de pouvoir

play20:28

évaluer les efforts qui sont faits pour

play20:31

pour lutter contre les différentes

play20:33

formes d'évasion fiscal euh et et puis

play20:36

c'est si on est attaché euh à ce à ce

play20:38

modèle social qui repose sur les taux de

play20:40

prélevement obligatoire important bah il

play20:43

est vraiment essentiel de comprendre euh

play20:45

quels sont les les les réformes qui vont

play20:48

permettre que ce système-là soit soit

play20:51

soutenable à l'avenir c'est-à-dire que

play20:53

il y a beaucoup de gens qui sont qui

play20:55

sont laissés convaincre que finalement

play20:57

euh dans une Union européenne très

play21:00

intégrée dans un monde globalisé très

play21:03

intégré il était impossible d'avoir à la

play21:06

fois l'ouverture économique

play21:08

internationale et de l'autre la justice

play21:10

fiscale la progressivité fiscale de

play21:12

taxer les haut revenus de taxer le

play21:14

capital de taxer les grandes fortunes et

play21:16

donc finalement que le seul choix la

play21:18

seule alternative c'était soit de fermer

play21:20

les frontières soit de d'abandonner

play21:24

toute tout idéal de justice fiscale et

play21:26

et de progressivité de l' mais c'est là

play21:28

où il y a de l'espoir et nous ce qu'on

play21:30

essaie voilà nous ce qu'on essaie de

play21:31

dire c'est que fondamentalement cette

play21:33

cette vision là est est erronée

play21:35

c'est-à-dire que il y a 1000 façons

play21:38

concrètes de combiner de réconcilier

play21:41

l'ouverture économique internationale

play21:42

d'un côté avec la justice économique la

play21:45

justice fiscale la progressivité de

play21:47

l'impôt de l'autre et on pense que c'est

play21:49

essentiel d'arriver à cette

play21:51

réconciliation pour la la soutenabilité

play21:55

de nos systèmes fiscaux pour éviter pour

play21:58

s'assurer qu'il y a pas une explosion

play22:00

des inégalités à l'avenir oui parce

play22:01

qu'on a commencé cet entretien

play22:03

finalement en disant on a mis fin à

play22:04

l'opacité fiscale effectivement il y a

play22:07

des progrès mais globalement le constat

play22:08

que vous dressez c'est qu'il y a encore

play22:10

une évasion fiscale extrêmement

play22:11

importante que vous évaluez à 1000

play22:13

milliards de dollars à l'échelle

play22:15

mondiale en 2022 ce qui est quand même

play22:16

absolument colossal vous ne donnez pas

play22:18

de chiffres précis pour la France mais

play22:20

je le disais souvent on établit quand

play22:21

même ça entre 60 et et 100 milliards en

play22:24

fonction des des évaluations il y a des

play22:27

personnes euh qui affirme qu'aujourd'hui

play22:29

c'est bon on a plus de paradis fiscaux

play22:30

notamment à cause d'un accord qui a été

play22:32

particulièrement important dans la lutte

play22:34

contre l'évasion fiscale ou en tout cas

play22:36

dans l'histoire de la lutte contre

play22:37

l'évasion fiscale qui est un accord dont

play22:38

on avait déjà parlé ici sur ce plateau

play22:40

avec l'un de ses de ses acteurs c'était

play22:43

Pascal saintaman qui nous expliquait

play22:44

qu'en 2021 les membres de l'OCDE ont

play22:47

signé un accord qui nous qui impose aux

play22:50

multinationales un taux d'imposition

play22:53

minimum de 15 % pour tout le monde donc

play22:56

c'est ce qui qui était absolument

play22:58

historique et qui nous disent bon bah

play23:00

Pascal saint-aman nous disait sur ce

play23:02

plateau c'est ça qui met fin à

play23:03

l'existence de ces paradis fiscaux et

play23:05

c'est une véritable victoire vous vous

play23:07

êtes beaucoup plus prudent plus nuancé

play23:09

sur cette question vous expliquez que ça

play23:12

n'a pas du tout les effets escomptés et

play23:14

que les bénéfices escomptés ont été

play23:17

divisés par deux pourquoi alors il faut

play23:20

d'abord commencer par effectivement

play23:22

saluer cette cette cet accord et cette

play23:25

volonté c'estd il faut il faut il faut

play23:27

bien avoir conscience qu'il s'agit à

play23:29

certains égards d'un tournant historique

play23:31

en 2021 vous avez 140 pays qui se

play23:34

mettent d'accord pour dire on va avoir

play23:36

un taux planché minimum pour

play23:39

l'imposition des bénéfices des sociétés

play23:41

multinationales ce sera 15 %. pourquoi

play23:44

est-ce que c'est historique parce que

play23:45

c'est la première fois qu'il y a un

play23:46

accord international qui fixe un taux

play23:49

minimum d'imposition jusqu'à récemment

play23:52

tout le monde nous disait c'est

play23:53

impossible vous n'y songez pas comment

play23:55

voulez-vous que tous les pays se mettent

play23:56

d'accord sur un taux minimum

play23:58

il y aura toujours des paradis fiscaux

play23:59

qui voudront 0 % on peut rien y faire là

play24:02

c'est c'était la preuve que en fait s'il

play24:04

y a la volonté politique c'est possible

play24:06

de se mettre d'accord sur des formes

play24:07

concrètes d'harmonisation fiscale donc

play24:09

c'était quand même conceptuellement un

play24:12

un gros progrè le problème qui s'est

play24:14

passé c'est que depuis cet accord a été

play24:17

en parti détricoté finalement c'est la

play24:20

montagne qui ACC cougeun souris pourquoi

play24:22

parce que un certain nombre de niches

play24:24

fiscales et d'exonération ont été

play24:26

introduites progressivement entre de

play24:27

2021 et 2023 dont la conséquence au

play24:31

total c'est effectivement de réduire par

play24:34

deux les les recettes fiscales qu'on

play24:36

peut atteindre de cette qu'on peut

play24:37

attendre de cet accord les différents

play24:38

problèmes c'est que au début on partait

play24:41

de l'idée qu'il y aurait un taux de 15 %

play24:44

qui s'appliquerait sur tous les

play24:46

bénéfices et puis après on a commencé à

play24:48

dire ah non si une entreprise a

play24:49

suffisamment d'activités économique réel

play24:53

dans un paradis fiscal en Irlande ou

play24:55

ailleurs alors elle pourra exclure les

play24:56

bénéfices respondant de l'assiette du

play24:58

taux minimum puis après on a dit ah non

play25:00

il y a des crédits d'impôt vous savez le

play25:02

crédit impôt recherche ou des crédits

play25:04

d'impôt comparabl cela on va pas les

play25:06

compter comme une réduction d'impôts

play25:07

donc ils vont pas être affectés par la

play25:10

taxe minimale à 15 %. et puis après il y

play25:12

a un troisième problème qui est que les

play25:13

États-Unis euh les sociétés

play25:16

multinationales américaines sont

play25:17

responsables d'une grosse partie de la

play25:18

délocalisation des bénéfices dans les

play25:19

paradis fiscaux donc c'est vraiment un

play25:20

acteur fondamental les États-Unis n'ont

play25:22

pas ratifié l'accord ils le font souvent

play25:24

hein il y a encore un bon un parallèle

play25:26

pertinent avec le climat les accords de

play25:28

Kyoto les États-Unis promettent que

play25:32

qu'ils vont y participer puis c'est

play25:33

jamais ratifié par le Congrès américain

play25:35

là c'est la même chose en 2021 ils

play25:37

promettent ah oui la taxe minimale à 15

play25:39

% et puis après pas de ratification au

play25:41

Congrès les lobbyes se mettent se

play25:43

mettent en œuvre euh et et et bloquent

play25:46

la ratification au Congrès même quand

play25:50

les démocrates avaient la la la majorité

play25:52

et contrôler les deux chambres du

play25:53

Congrès américain voilà comment on est

play25:55

passé à cette cette cette montagne qui a

play25:57

couge une souris on pensait dans la

play25:59

version initiale de l'accord qui était

play26:00

déjà pas un accord extrêmement ambitieux

play26:02

parce que 15 % t minimum de 15 % quand

play26:04

la norme pour les sociétés les PME par

play26:07

exemple c'est 25 % en France donc 15 %

play26:09

c'était déjà vraiment un minimum à

play26:11

minima encore une fois c'est c'est quand

play26:13

même le cœur du sujet c'est-à-dire que

play26:14

aujourd'hui un boulanger paye plus

play26:16

d'impôts qu'une multinationale française

play26:18

voà mais il y avait déjà cet énorme

play26:20

problème

play26:21

euh on disait on légalisait finalement

play26:24

une forme une forme d'évasion fiscale on

play26:25

disait finalement bon les sociétés

play26:28

multinationales on vous autorise à faire

play26:29

un peu d'évasion fiscale mais quand même

play26:31

il faut pas aller en dessous de 15 %. ce

play26:33

qui est mieux que 0 %. donc c'était déjà

play26:35

quand même c'était une petit un petit

play26:38

progrès mais très

play26:39

insuffisant à l'époque on estimait que

play26:42

ce soit notre observatoire européen de

play26:44

la fiscalité ou l'OCDE on a des

play26:45

résultats tout à fait concordants sur le

play26:47

sujet une taxe minimale de 15 % au moins

play26:50

sielle a été bien appliqué ça a

play26:51

augmenteraiit les recettes d'impôts sur

play26:53

les sociétés au niveau mondial de

play26:54

l'ordre de 10 %. aujourd'hui avec les

play26:57

diff différentes niches et exonération

play26:59

que j'ai mentionné on est passé à

play27:00

seulement 5 % donc ça c'est le problème

play27:04

pourquoi est-ce qu'on en est arrivé là

play27:05

on en est arrivé là parce que l'approche

play27:08

qui est suivie dans dans la négociation

play27:11

de ces accords est fondamentalement

play27:14

mauvaise c'est-à-dire qu'on part du

play27:15

principe qu'il faut qu'il y ait un

play27:17

consensus une quasi unanimité avant de

play27:21

se mettre d'accord sur quoi que ce soit

play27:22

donc vous comprenez bien que si on fait

play27:24

du consensus le prérequis ça revient à

play27:28

donner euh un pouvoir de de veto aux

play27:31

différents paradis fiscaux ça revient à

play27:33

leur donner une influence considérable

play27:36

dans les négociations et ininé dans dans

play27:39

le produit euh dans l'accord final euh

play27:41

et donc ce qui s'est passé bah c'est que

play27:43

les différents paradis fiscaux on dit ah

play27:44

non non non nous on signe pas si vous

play27:47

n'introduisez pas telle exonération tel

play27:49

traitement spécifique pour les crédis

play27:50

d'impôts sur certains sujets la France

play27:54

d'ailleurs a fait alliance euh avec ses

play27:56

paradis fiscaux sur la question par par

play27:58

exemple du traitement préférentiel des

play28:00

crédits d'impôt la France était

play28:03

également de l'idée que il fallait pas

play28:05

compter mettons le crédit d'impôt

play28:07

recherche comme une réduction d'impôt et

play28:09

que c'était très important que des

play28:11

entreprises puissent continuer à payer

play28:12

moins de 15 % d'impôts si elles avaient

play28:16

un gros crédit d'impôt recherche donc

play28:17

dans certains cas on a fait alliance en

play28:20

quelque sorte avec les paradis fiscaux

play28:22

mais surtout ce qu'il faut comprendre

play28:23

c'est que si on se lit les mains comme

play28:25

ça en partant du principe qu'il faut

play28:27

qu'on se mette tous d'accord à

play28:28

l'évidence l'accord final ne peut être

play28:31

que très décevant on y reviendra un

play28:32

petit peu justement sur les solutions

play28:33

que vous que vous proposez parce que

play28:35

justement vous proposez de changer de de

play28:37

logiciel en fait de changer de paradigme

play28:39

mais j'aimerais vraiment qu'on reste sur

play28:40

ce constat c'est donc que c'est

play28:42

clairement des ans ce que vous dites

play28:43

c'est cette montagne qui a accouché

play28:45

d'une souris qu'on est loin d'avoir mis

play28:47

fin à l'évasion fiscale et

play28:48

qu'aujourd'hui les multinationales

play28:49

peuvent encore s'adonner à tout type de

play28:52

alors optimisation évasion fiscale mais

play28:54

en tout cas d'échappement à l'impôt

play28:56

parce que c'est bien ça dont il est

play28:58

question alors on pourrait en discuter

play28:59

encore des heures mais là pour ça on

play29:01

peut aussi lire votre rapport ou les

play29:02

différents résumés de votre rapport qui

play29:04

vont être publiés j'aimerais qu'on

play29:05

vienne sur un autre de vos combats qui

play29:07

est celui contre l'évasion fiscale des

play29:09

milliardaires qui sont donc à distinguer

play29:11

tout de même des

play29:13

multinationales vous aviez fait un petit

play29:15

peu sensation sur le plateau de C ce

play29:16

soir il y a quelques mois quand vous

play29:18

aviez déclaré que la France était un

play29:19

paradis fiscal pour milliardaires et et

play29:22

que tout le monde semblait découvrir que

play29:23

la fiscalité est très très très riche

play29:26

donc vous vous par des 380 plus grosses

play29:29

fortunes de France était très réduite

play29:31

vous disiez qu'elles étaient de moins de

play29:34

2 % le problème fondamental c'est bon

play29:36

les milliardaires et aussi le fait qu'il

play29:39

vraiment ils payent très peu d'impôts

play29:40

voilà c'est ça qui c'est ça qui pose

play29:42

problème parce qu'il payent très peu

play29:43

d'impôt ça veut dire que le reste de la

play29:45

population doit payer plus d'impôts en

play29:46

l'occurrence les milliardaires français

play29:49

une de leur spécificités c'est qu'il

play29:50

payent vraiment particulièrement peu

play29:53

quasiment zéro c'est la France c'est un

play29:55

paradis fiscal pour les ultra riche et

play29:58

c'est ce que vous réitérez comme

play29:59

affirmation dans ce rapportin vous

play30:00

expliquez que les milliardaires

play30:02

aujourd'hui ne payent quasiment pas

play30:03

d'impôts comment est-ce que c'est

play30:05

possible la stricte vérité c'est la

play30:07

c'est la triste réalité qui est que

play30:09

effectivement euh les les milliardaaires

play30:13

Français ont des taux effectifs

play30:15

d'imposition sur leur revenus de l'ordre

play30:18

de 2 %. euh qu'est-ce que ça veut dire

play30:21

ça veut dire bah sur les milliards

play30:23

d'euros de de de de dividendes qui sont

play30:27

euh versés par par exemple LVMH à la

play30:31

famille Arnaud ou par euh kering aux

play30:34

actionnaires de kering ou par L'Oréal

play30:36

euh la famille Bétancour et cetera le

play30:39

taux effectif d'imposition sur ces

play30:41

milliards-l est de 2 % en moyenne pour

play30:44

les milliardaires français comment

play30:46

est-ce que c'est possible c'est en

play30:48

raison de l'utilisation quasi

play30:50

systématique de société écran

play30:53

c'est-à-dire que euh l'essentiel de la

play30:56

fortune des milliardaires français c'est

play30:58

des actions et pour beaucoup c'est des

play31:00

actions dans des sociétés qui sont côté

play31:02

en bourse comme LVMH King L'Oréal et

play31:04

cetera ces détentions actionnariales

play31:06

elles ne sont pas directes c'estàdire

play31:08

c'est pas les familles les personnes

play31:09

physiques qui détiennent directement les

play31:11

actions comme pourrait voilà comme c'est

play31:13

le cas pour pour les actionnaires

play31:15

individuels en général de façon

play31:17

systématique ces grandes fortunes

play31:18

interposent des sociétés holding

play31:21

personnel qui sont en gros des sociétés

play31:22

écran donc ce sont ces sociétés-là qui

play31:25

sont les actionnaires de le Réal les

play31:27

actionnaires de LVMH et cetera ce sont

play31:29

ces sociétés là ensuite qui touchent les

play31:31

dividendes qui sont payées par par ces

play31:33

entreprises et quand ces dividendes sont

play31:36

versées aux société écran bah ils ne

play31:38

sont sujets à aucun impôt sur le revenu

play31:41

des personnes physiques c'est comme ça

play31:42

que des milliards peuvent être

play31:44

distribués voilà aux grandes fortunes

play31:46

françaises en échappant à l'impôt sur le

play31:49

revenu quasiment complètement donc le

play31:50

taux effectif n'est que de 2 %. c'est

play31:53

une faillite véritablement dramatique de

play31:55

l'impôt sur le revenu français

play31:57

c'estàdire que l'impôt sur le revenu est

play31:58

censé être la pierre angulaire de la

play32:00

progressivité fiscale le but de l'impôt

play32:03

sur le revenu en quelque sorte c'est

play32:04

c'est d'annuler la régressivité des

play32:06

autres impôts donc par exemple il y a

play32:07

une grosse TVA en France et beaucoup

play32:08

d'impôts à la consommation très

play32:09

régressif qui touche plus les les

play32:12

classes populaires les les classes

play32:13

moyennes et l'impôt sur revenu est censé

play32:15

être progressif c'estàdire que son taux

play32:16

est censé augmenter avec le niveau de

play32:18

revenu là c'est le cas jusqu'à un

play32:20

certain niveau de revenu puis sauf tout

play32:22

en haut de la distribution pour les

play32:24

milliardaires l'impôt sur le revenu

play32:26

disparaît

play32:27

s'évapore c'estàdire que il faut bien se

play32:29

rendre compte que si toutes les les les

play32:31

milliardaires français à peu près les 75

play32:33

milliardaires résidentss en France

play32:35

demain choisissait de de déménager et de

play32:38

s'installer aux î cailland mettons ça

play32:42

n'aurait quasiment aucun impact sur les

play32:44

finances publiques de la France c'est

play32:45

pour ça que vous dites que la

play32:47

France tous les Français ils vont

play32:49

s'installer aux Z caimement et comme il

play32:51

payent quasiment pas d'impôt sur revenus

play32:52

aujourd'hui il payerait voilà pas zéro

play32:55

là c'est aujourd'hui c'est c'est très

play32:56

très FA faible demain ce serait zéro ça

play32:57

n'aurait quasiment aucun impact sur les

play32:59

finances publiques de la France et c'est

play33:01

l' alors d'où d'où la France oui paradis

play33:03

fiscal pour milliardaires c'est bon

play33:05

c'est c'est c'est c'est le cas alors il

play33:08

faut ajouter que la France n'est pas la

play33:12

seule dans ce cas c'est-à-dire qu'il y a

play33:14

beaucoup d'autres pays qui sont des

play33:15

paradis fiscaux pour milliardaires alors

play33:17

c'est pas forcément exactement au même

play33:19

degré mais moi j'avais fait une étude il

play33:22

y a quelques années sur le cas des

play33:24

États-Unis où on voyait le même problème

play33:26

de régressivité fiscale où les taux

play33:29

effectifs d'imposition s'effondrai en

play33:31

tout cas baisser assez nettement pour

play33:33

les milliardaires alors c'est pas qu'il

play33:35

payait 2 % d'impôts sur le revenu en

play33:38

pourcent leur revenu économique c'était

play33:40

plutôt de l'ordre de 8 % mais dans tous

play33:42

les cas c'est très très faible par

play33:44

rapport à leur patrimoine c'està-dire

play33:45

qu'on regarde la France les États-Unis

play33:46

on regarde aussi le cas des Pays-Bas où

play33:48

il y a des très bonnes données dans le

play33:49

rapport les

play33:51

milliardairire payent de l'ordre de

play33:53

l'ordre de 0 à 0,5 % de leur patri

play33:57

patrimoine en impôt chaque année en

play33:59

impôt sur le revenu et en impôt sur la

play34:01

fortune quand ils existent 0 à 0,5 % les

play34:04

États-Unis sont plus proche de 0,5 % la

play34:06

France va être plus proche de 0 % mais

play34:09

dans tous les cas c'est très très faible

play34:10

et là bon il y a un problème fondamental

play34:14

de soutenabilité d'acceptabilité de de

play34:17

de de l'impôt quand il y a une telle

play34:18

régressivité du système fiscal il y a un

play34:20

problème de finance publique tout bête

play34:21

qui est juste certes ce sont très peu de

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contribuables mais comme ils ont

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beaucoup beaucoup de revenus et beaucoup

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beaucoup de patrimoine le fait de ne pas

play34:27

taxer ses revenus de ne pas taxer ses

play34:29

patrimoines ça représente des pertes de

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recettes fiscales seantes et

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tribuchantes qui sont tout à fait

play34:34

significative alors oui vous dites c'est

play34:36

des pertes significatives mais vous vous

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l'avez évoqué assez rapidement

play34:41

l'acceptabilité c'est important je

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trouve de souligner quel est le problème

play34:45

que ça pose selon vous quand on a

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quelques milliardaires parce que c'est

play34:48

un argument qu'on va beaucoup nous

play34:49

ressortir bon effectivement ces quelques

play34:52

dizaines centaines de milliardaires ne

play34:54

paient pas leurs impôts mais est-ce que

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c'est si grave puisqu'ils sont si peu

play34:58

nombreux finalement tant que la majeure

play35:00

partie des gens payent leurs impôts B

play35:01

c'estàd c'est c'est difficile ensuite de

play35:03

de de demander davantage d'efforts au

play35:06

français et il y a des besoins

play35:09

importants pour financer la lutte contre

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le changement climatique pour investir

play35:13

dans la santé pour investir dans

play35:15

l'éducation dans la recherche et

play35:17

l'innovation et cetera qui vont être les

play35:20

moteurs de la croissance économique du

play35:21

21e siècle donc il y a des il y a des

play35:23

besoins qui sont clairement identifiés

play35:24

c'est difficile de dire euh euh au

play35:27

français vous devez euh faire des

play35:29

efforts quand les plus fortunés ne

play35:32

payent quasiment aucun aucun impôt

play35:34

personnel donc c'est ça le problème

play35:36

d'acceptabilité fondamentale et puis

play35:38

après il y a un problème si vous voulez

play35:40

plus euh immédiat de de de de de

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finances publiques qui est que on a dans

play35:45

le contexte post covid post pandémie euh

play35:48

des déficits publics assez élevés une DT

play35:51

publque élevé des taux d'intérêt sur

play35:52

dett publique qui augmente donc il y a

play35:53

quand même besoin d'une certaine

play35:54

consolidation budgétaire de réduction

play35:56

des déficit et donc la question c'est

play35:59

face à ces déficits public qui on met à

play36:02

contribution il semble le plus logique

play36:05

c'est c'est de mettre à contribution les

play36:07

acteurs économiques qui ont un déficit

play36:09

fiscal c'est-à-dire qui payent moins que

play36:11

les autres les autres acteurs

play36:13

économiques et en l'occurrence bah il y

play36:15

a deux deux grands types d'acteurs

play36:17

économiques qui ont un déficit fiscal

play36:19

important aujourd'hui les milliardaires

play36:22

et les grandes sociétés multinationales

play36:24

et donc si vous prenez la France juste

play36:25

pour qu'on comprenne ce que ça veut dire

play36:27

très précisément dans le cas français si

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au lieu que le taux effectif

play36:30

d'imposition s'effondre comme ça pour

play36:31

les grandes fortunes on s'assurait que

play36:34

le système fiscal n'est pas régressif

play36:37

c'est-à-dire que le taux effectif

play36:38

d'imposition ne baisse pas pour les

play36:39

milliardaires par rapport aux gens juste

play36:41

en dessous ça ça pourrait rapporter de

play36:44

l'ordre 0,5 à un point de PIB de recette

play36:47

fiscale de produit intérieur brut de

play36:49

produit intérieur brut par année si pour

play36:51

les sociétés multinationales maintenant

play36:53

on revenait à l'esprit de plusieurs mil

play36:58

juste pour qu'on ait quand même une

play36:59

notion c'est plusieurs milliards d'euros

play37:01

qui sont qui pourrait être rattrapés

play37:03

chaque anné ouou al le pb de avance pr

play37:05

de la France c'est à peu près 2500

play37:06

milliards d'euros donc un point de PIB

play37:08

c'est 25 milliards d'euros voilà donc

play37:10

les milliardaires il y en a très peu

play37:12

mais ils ont énmément de revenus ils ont

play37:13

de patrimoine ils payent très peu

play37:14

d'impôts donc si on disait non non

play37:15

attention il faut pas qu'il payent moins

play37:17

que la moyenne des Français il faut que

play37:19

leur taux d'imposition en pourcent de

play37:20

leur revenu soit au moins celui de la

play37:22

moyenne des Français ça ça pourrait

play37:24

augmenter recette fiscale de de 05 à un

play37:25

point de PIB première chose deuxième

play37:28

chose les multinationales on a une un

play37:31

taux minimum à 15 % qui va entrer en

play37:33

vigueur à partir de 2024 mais mité d'

play37:35

exception de niche fiscale si on

play37:37

revenait à l'esprit de l'accord de 2021

play37:40

c'est y a pas très longtemps et que on

play37:41

augmentait légèrement le taux à 20 % au

play37:44

lieu de 15 % c'est un point de PIB de

play37:47

recette fiscale supplémentaire donc vous

play37:48

voyez qu'en allant collecter le déficit

play37:51

fiscal des multinationales le déficit

play37:53

fiscal des milliardaires déjà on peut on

play37:55

peut collecé de l'ordre de deux points

play37:57

de PIB de recette fiscale supplémentaire

play37:59

ce qui dans l'équation budgétaire de la

play38:01

France quand on parle de d' objectif de

play38:03

déficit public de 3 % du PIB par anné

play38:05

que là il y a deux points de PIB sur

play38:07

très peu de milliardaires très peu de

play38:08

sociétés multinationales qui ont

play38:10

bénéficié énormément de la malisation et

play38:12

qui sont soustaxé aujourd'hui bah voilà

play38:14

c'est c'est c'est ce serait vraiment

play38:16

incompréhensible de s de de se priver de

play38:18

ces recettes fiscales là et alors on l'a

play38:20

mentionné au début de l'entretien vous

play38:21

faites un constat et vous faites des

play38:23

propositions de solution alors on va pas

play38:25

toutes les vous en avez six notamment

play38:28

grande propositions il y en a deux qui

play38:30

concernent exactement ce dont on vient

play38:31

de parler le fait de mettre en place un

play38:33

impôt minimum mondial sur les

play38:35

milliardaires qui serait équivalent à 2

play38:37

% de leur patrimoine alors ça ce serait

play38:40

voilà complètement nouveau pour vous ça

play38:41

pourrait générer 250 milliards de

play38:43

dollars par an à échelle mondiale et

play38:45

deuxè deuxème branche c'est vous parliez

play38:48

de 20 % mais vous moi ce que j'ai lu

play38:49

dans le rapport c'est que vous alliez

play38:50

même jusqu'à 25 % pour avoir un impôt

play38:53

minimum mondial de 25 % sur les

play38:55

multination national donc deux questions

play38:58

un pourquoi ces chiffres là et

play39:00

deuxièmement est-ce que c'est réaliste

play39:01

quand on sait déjà les difficultés qu'on

play39:03

a eu en terme de de de d'accord

play39:06

multilatéral à mettre en place ces

play39:08

fameux 15 % vous l'avez dit qui sont

play39:10

voilà mités vous avez dit en terme de de

play39:13

de nature de ces lois-là et qui sont de

play39:15

toute façon pas complètement effectifs

play39:17

et alors taxer les haut patrimoinees là

play39:18

ça paraît même complètement impensable

play39:20

et et ça suscite déjà beaucoup de de

play39:23

contestations en France y compris de

play39:24

gens qui ne sont pas milliardaires qui

play39:26

nous dis mais ces milliardaires vont

play39:27

partir si on fait ça et vous avez dit

play39:29

s'il partait ces milliardaires on verra

play39:32

pas vraiment la différence en terme

play39:33

d'impôt sur le revenu par contre il

play39:35

créent des emplois car ils sont souvent

play39:37

à la tête de très grosses entreprises

play39:38

ils pourrai fermer ces entreprises et

play39:40

donc renier sur une partie de l'économie

play39:43

et donc ce serait très dangereux quand

play39:45

on lit votre rapport effectivement ça

play39:47

semble logique au vu des recettes

play39:48

fiscales que ça pourrait générer c'est 2

play39:50

% et c'est 25 % mais évidemment on a

play39:52

envie de se dire mais c'est impossible

play39:54

oui mais on disait aussi il y a 15 ans

play39:56

que l'échange automatique d'information

play39:57

bancaire c'était impossible que si la

play40:00

Suisse voulait avoir son secret bancaire

play40:01

c'était bien c'était son droit à elle et

play40:03

qu'on pouvait absolument rien y faire et

play40:05

on nous disait aussi a encore 5 10 ans

play40:07

que un taux minimum d'imposition commun

play40:10

c'était impossible on aurait jamais

play40:12

d'accord interational de cette nature or

play40:14

on l'a vu on a réussi au moins sur

play40:17

certains sujets à faire de vrais progrès

play40:19

donc ça c'est quand même il faut

play40:20

insister sur le fait que je crois qu'une

play40:22

des grandes leçons de de des 10 15

play40:25

dernières années c'est que quand il y a

play40:26

la volonté politique et puis quand il y

play40:28

a un certain contexte aussi avec un pays

play40:30

au moins qui qui va de l'avant de façon

play40:33

unilatérale on peut faire des PES géants

play40:35

assez rapidement c'estàdire que des

play40:36

nouvelles formes de coopération

play40:38

international peuvent émerger en juste

play40:39

quelques années qui étaient parfois

play40:41

considér comme parfitement utopique donc

play40:43

ça c'est un motif c'est un motif

play40:45

d'espoir ensuite concrètement comment

play40:48

progresser sur ces questions c'est

play40:50

l'objectif à terme c'est d'avoir des

play40:53

accords internationaux parce que c'est

play40:55

la façon la la plus la la la la plus

play40:58

efficace de de de de bien taxer les

play41:00

acteurs économiques extrêmement mobiles

play41:02

qui peuvent déménager comme ça d'un pays

play41:03

à un autre mais simplement il faut pas

play41:05

commencer par là si vous commencez par

play41:07

là c'est c'est ce ce se lier les mains

play41:10

et c'est impossible de faire des prt

play41:11

importants simplement pour qu'on ait

play41:12

l'idée c'est c'est c'est très à rebour

play41:14

moi de tout ce que j'ai pu lire sur la

play41:15

lutte contre l'évasion fiscale jusqu'à

play41:17

présent très souvent on nous dit mais si

play41:18

on veut lutter contre l'évasion fiscale

play41:20

ça part de l'accord international et

play41:22

ensuite on voit ce qu'on met en place

play41:23

vous vous dites d'abord on met en

play41:25

place si c'est bien on arrive à quelque

play41:27

chose interation il faut qu' d'abord au

play41:28

moins un pays qui dise voilà moi je vais

play41:32

lutter contre le problème et je vaux

play41:34

mettre en œuvre un impôt

play41:36

minimum significatif sur les

play41:39

milliardaires et sur les sociétés

play41:40

multinationales et après ça fait Tage

play41:42

d'huile et ça se généralise comment

play41:44

exactement c'est ça la grande

play41:45

questionement comment exactement il faut

play41:47

qu'il y ait des pays qui jouent le rôle

play41:51

de collecteur fiscal en dernier ressort

play41:54

qu'est-ce que ça veut dire chaque pays

play41:56

est libre de choisir ces taux

play41:57

d'imposition si l'Irlande veut choisir 6

play42:00

% ou lesement 0 % c'est leur droit mais

play42:03

il faut qu'il y ait des pays qui disent

play42:05

si une entreprise a payé peu d'impôts à

play42:08

l'étranger et qu'elle veut avoir accès à

play42:11

notre marché et bien nous nous allons

play42:13

faire payer à cette entreprise les taxes

play42:16

qu'elle n'a pas payé à l'étranger donc

play42:18

concrètement il faut venir collecter le

play42:21

déficit fiscal des sociétés

play42:22

multinationales en échange de leur

play42:24

donner le droit d'accès à à notre marché

play42:28

donc si vous prenez le cas j' sais

play42:30

prenons le cas d'Apple prenez Apple euh

play42:33

et vous dites la la France demain disons

play42:37

pr janvier 2024 dit bon Apple si vous

play42:40

voulez avoir accès au marché français

play42:42

vous devez vous rapprocher de la norme

play42:44

qui est la norme française et il y a

play42:46

tout un tas de normes pour accéder au

play42:47

marché d aujourd'hui des normes

play42:49

environnementales enfin dans plein de

play42:50

domaine il faut vous rapprochz de la

play42:52

norme française qui est la norme en

play42:53

France c'est 25 % le taux d'impôt sur

play42:55

les société donc on peut calculer le

play42:58

déficit fiscal d'Apple par rapport à

play43:00

cette norme de 25 % qu'est-ce que ça

play43:01

veut dire c'estàdire on peut on peut

play43:03

dire si Apple payer 25 % d'impôts dans

play43:06

chaque pays où ils enregistrent des

play43:07

bénéfices il devrait payer mettons 10

play43:11

milliards de dollars de plus d'impôts

play43:13

que ce qu'il payent aujourd'hui d'accord

play43:14

donc ils ont un déficit fiscal de 10

play43:16

milliards par rapport à cette norme de

play43:17

25 %. ça on peut faire ce calcul

play43:19

première étape deuxème étape la France

play43:22

peut dire voilà si vous voulez avoir

play43:23

accès à notre marché ben on va venir

play43:25

collecter une partie ce déficit fiscal

play43:27

quelle partie et ben on va regarder où

play43:29

se situent vos clients on va regarder où

play43:31

est-ce que vous faites votre chiffre

play43:32

d'affaires vos ventes donc si vous

play43:33

faites par exemple 10 % de votre chiffre

play43:35

d'affaires mondial en France on va venir

play43:38

collecter 10 % de votre déficit fiscal

play43:40

mondial donc dans mon exemple on va dire

play43:42

bon si vous voulez continuer à avoir

play43:43

accès au marché français il faut payer

play43:44

10 % de 10 milliards 1 milliard

play43:46

supplémentaire d'impôt à la France et

play43:49

pourquoi Apple frit ça pourquoi est-ce

play43:51

qu' Apple frit ça benah parce que si la

play43:53

France est un gros marché pour Apple ils

play43:56

vont pas quitter le marché français même

play43:58

avec les impôts ce sera quandême rable

play44:00

c'est juste pour les en gros prenez lo

play44:02

cas limite où Apple n'importe quelle

play44:04

entreprise fait 100 % de son chiffre

play44:05

d'affaires en France donc la France

play44:07

dirait juste on collecte 100 % de

play44:08

déficit fiscal c'est-à-dire votre taux

play44:09

d'imposition c'est 25 % ce qui est le

play44:11

taux normal d'une entreprise française

play44:13

c'est la loi c'est le taux d's en France

play44:15

c'est 25 %. si pour une entreprise

play44:17

entreprise multinationale la France ne

play44:18

qu'une toute petite partie de leur leur

play44:20

activité leur chiffre d'affaires bah

play44:22

l'impôt qu'on leur demanderait de payer

play44:24

serait qu'un tout petit impôt pour eux

play44:26

serait vraiment de de 2e ordre donc ce

play44:28

qui est très important c'est de

play44:30

comprendre l'idée que n'importe quel

play44:32

pays peut choisir de collecter une

play44:36

partie des taxes que les paradis fiscaux

play44:38

choisissent de ne pas collecter d'accord

play44:39

eux c'est leur droit ils veulent pas

play44:41

taxer les multinationales ils veulent

play44:42

pas taxer les milliardaires mais nous

play44:45

les pays où l'activité économique a lieu

play44:47

les consommateurs sont situés on peut

play44:50

venir collecter ces impôts qui sont pas

play44:52

payés à présent et c'est très difficile

play44:54

pour les entreprises d'échapper à ce à

play44:56

ce type d'imposition parce qu'elles

play44:57

peuvent pas délocaliser leur leurs

play44:59

clients hein c'est très facile de

play45:00

délocaliser vosre chiffre d'affaires

play45:01

votre main deos vos usines au Bermudes

play45:04

ou vos profits mais en tout cas les

play45:06

clients ils sont en France on peut pas

play45:07

les les envoyer aux Bermudes donc euh

play45:10

est-ce qu'on a pas un risque que même

play45:12

politiquement les entreprises se disent

play45:14

on va pas commencer à accepter ça sinon

play45:16

on va pas s'en sortir et est-ce qu'on a

play45:17

pas un risque que les multinationales

play45:18

comme Apple se disent bah non alors là

play45:20

s'il y a un pays qui commence à faire ça

play45:21

on leur on on part du marché et ce qui

play45:24

susciterait d'ailleurs des des cri des

play45:26

consommateurs et même politiquement ce

play45:28

serait compliqué à imposer ce qu'on

play45:29

propose là c'est simplement que les

play45:32

multinationales qui payent moins de 25 %

play45:34

d'impôt sur les sociétés se rapproche de

play45:37

cette norme là euh se rapproche qu'elle

play45:41

se rapproche très près si elles ont une

play45:42

grosse partie de leurs chiffre

play45:43

d'affaires en France ou qu'elles son r

play45:44

qu'elles restent qu'elles en restent

play45:46

assez éloigné si elles ont qu'une petite

play45:47

partie de leur chiffre d'affaires en

play45:48

France mais il s'agit de se rapprocher

play45:49

de tôaux qui sont pas des taux

play45:51

confiscatoires on parle pas de taux de

play45:52

90 % 25 % dans dans une perspective

play45:56

historique international c'est quelque

play45:57

chose de de tout à fait comment dire de

play46:00

de de de modéré et je pense qu'une

play46:02

entreprise qui dirait ah non c'est

play46:04

inacceptable vous voulez nous on paye 10

play46:06

% aujourd'hui vous voulez nous nous nous

play46:08

forcer à se rapprocher d'un taux de 25 %

play46:11

nous quittons le marché français je

play46:12

pense qu'elle

play46:14

s'exposerait au ridicule c'est-à-dire

play46:16

que le monde entier dirait mais c'est

play46:17

complètement absurde bien sûr que vous

play46:19

rapprocher de cette norme minimale ça me

play46:21

semble pas être un un risque vraiment

play46:23

très important simplement il s'agit de

play46:26

venir cibler les acteurs économiques qui

play46:29

payent vraiment beaucoup moins que ce

play46:32

qui devrait être une norme minimale qui

play46:35

en fait fait très largement un consensus

play46:37

et je reviens sur les milliardaires

play46:38

parce qu'on en a beaucoup parlé

play46:39

notamment avec le don de Bernard Arnaud

play46:41

de 10 millions d'euros resto du cœur en

play46:43

début de enfin à la rentrée où ça a

play46:45

encore renouvelé le débat sur les

play46:47

milliardaires et sur la fiscalité des

play46:49

milliardaires les chiffres de vos études

play46:51

vos interventions ont été cités sont

play46:52

revenus à ce moment-là et qui a beaucoup

play46:55

été dit par les gens qui défendaient

play46:57

Bernard Arnaud c'était mais il y a une

play46:59

mentalité antiriche en France on aaime

play47:01

pas les gens qui réussissent et Bernard

play47:03

Arnau crée beaucoup d'emploi donc certes

play47:05

il ne paie pas ses impôts comme tout le

play47:06

monde mais par rapport à ce qu'il

play47:08

apporte avec sa sa société notamment

play47:10

LVMH on s'exposerait à de plus grands

play47:13

risques en allant lui faire une chasse

play47:14

fiscale qu'en le laissant tranquille

play47:16

qu'est-ce que vous vous répondez à cet

play47:17

argument qui encore une fois est très

play47:19

présent dans le débat médiatique dans

play47:21

l'espace public on aimerait tous

play47:24

individuellement pouvoir pouvoir payer

play47:26

moins d'impôts et voilà si on pouvait

play47:28

tous payer zéro tout en ayant des

play47:31

services publics extrêmement performants

play47:33

un système éducatif des soins de santé

play47:35

d'autre qualité ce serait l'idéal mais

play47:37

c'est mais c'est pas possible d'accord

play47:39

donc si on est attaché à un certain

play47:42

modèle social et il y a de bonnes

play47:44

raisons d'y être attaché c'est-à-dire

play47:45

que des services publics de qualité une

play47:47

éducation de qualité des des soins de

play47:49

santé des infrastructures publiques

play47:51

c'est vraiment le cœur c'est ce qui

play47:52

c'est le cœur de la croissance

play47:53

économique c'est c'est la croissance

play47:54

économique de demain va venir de ces

play47:58

investissementsl si on est attaché à ce

play48:00

modèle social là c'est difficile de

play48:02

comprendre comment il peut être

play48:03

soutenable si on permet aux gens qui ont

play48:07

les fortunes les plus élevées les

play48:09

revenus les plus élevés de ne pas y

play48:11

contribuer je pense que tout le monde

play48:13

comprend que ça peut pas vraiment ça

play48:16

peut pas vraiment fonctionner comme ça

play48:18

il y a un débat tout à fait légitime à

play48:20

avoir sur le niveau de progressivité

play48:22

idéale jusqu'où il faut que l'impôt

play48:24

monte pour les traits au revenus mais

play48:25

l'idée que plus vous êtes riche et quand

play48:28

vous êtes extrêmement riche vous devez

play48:30

avoir le droit de de ne rien payer ou

play48:32

presque souvent on nous oppose le

play48:34

pragmatisme on nous dit d'accord c'est

play48:36

très bien un impô pour tout le monde

play48:37

mais concrètement ils sont tellement

play48:38

puissants que c'est risqué c'est

play48:40

effectivement en pratique le débat est

play48:42

plutôt de cette nature là c'est-à-dire

play48:44

que la plupart des gens sont d'accord

play48:45

pour dire oui il faut qu'il y ait des

play48:46

normes de progressivité fiscale minimale

play48:48

et les milliardaires pay

play48:50

qui ou 2 % c'est inacceptable mais mais

play48:52

en revanche beaucoup de gens

play48:53

effectivement sont sincèrement persuadés

play48:56

que c'est pas vraiment possible de les

play48:57

faire payer plus qu'actuellement parce

play48:58

que si vous essayez de les taxer bah ils

play49:00

vont se se délocaliser en Suisse c'est

play49:03

l'exile fiscal alors là ce qui est

play49:05

vraiment très important de comprendre

play49:06

c'est que en réalité il y a il y a des

play49:08

il y a des solutions très pragmatiques à

play49:11

ce risque d'exil fiscal donc quelles

play49:14

sont quelles sont les solutions il faut

play49:15

d'abord comprendre les choix qui sont

play49:17

faits aujourd'hui avant qu'on puisse

play49:18

comprendre les les autres choix qu'on

play49:20

pourrait faire euh aujourd'hui il y a il

play49:22

y a deux cas polaires il y a le cas des

play49:24

États-Unis et puis a en gros tous les

play49:26

autres pays compris la France les

play49:28

États-Unis disent ok si vous avez la

play49:31

nationalité américaine la citoyeneté

play49:32

américaine par exemple vous êtes né aux

play49:34

États-Unis donc vous avez la nationalité

play49:35

américaine vous devez payer des impôts

play49:37

aux États-Unis ou vous viviez dans le

play49:39

monde jusqu'au restant de vos jours par

play49:41

exemple quelqu'un qui est né aux

play49:43

États-Unis et qui ses parents déménagent

play49:44

à l'âge de 2 mois doit continuer à payer

play49:46

des impôts jusqu'au restant de séjour

play49:48

aux États-Unis caslaire numéro 1 la

play49:51

France et les autres pays c'est le cas

play49:52

polaire inverse c'est l'exact opposé

play49:54

c'est-à-dire en France on dit ok si vous

play49:56

avez passé toute votre vie en France

play49:58

vous êtes devenu extrêmement riche vous

play49:59

êtes devenu milliardaire en France et

play50:01

maintenant vous choisissez de vous euh

play50:03

vous installeer en en Belgique ou en

play50:05

Suisse et ben au 1er janvier de l'année

play50:06

prochaine vous n'avez plus rien plus un

play50:08

centime d'impôt à payer en France voilà

play50:10

voilà les deux choix qui sont fait

play50:11

aujourd'hui nous ce qu'on explique c'est

play50:13

que il y a tout un tas d'autres choix

play50:15

intermédiaires qui pourrait être fait et

play50:17

que en fait ces deux cas polaires sont

play50:20

insatisfaisants l'un comme l'autre le

play50:22

cas américain insatisfaisant parce que

play50:24

quelqu'un qui aurait passé 2 mois aux

play50:25

États-Unis pourquoi C cette personne

play50:26

devrait payer jusqu'au restant s jour

play50:28

des impôts aux États-Unis surtout si

play50:29

elle a pas des haut revenus c'est un peu

play50:30

difficile à comprendre mais surtout de

play50:31

façon plus problématique le cas français

play50:33

vous êtes devenu milliardaire en France

play50:34

si vous êtes devenu milliardaire en

play50:36

France vous avez passé 60 70 ans en

play50:38

France c'est quand même en partie parce

play50:39

que vous avez bénéficié de l'éducation

play50:40

des services publics des biens publics

play50:42

des infrastructures de l'accès au marché

play50:44

donc il y a aucun droit naturel à

play50:46

s'expatrier une fois forte une fête et

play50:47

ne plus avoir un €o à payer pour revenir

play50:50

enfin je rebondis sur ce que vous dites

play50:51

sur vous avez bénéficié en d'éducation

play50:53

on parle pas de votre éducation on parle

play50:55

de vos

play50:56

salariés du fait que si vous pouvez

play50:58

créer une entreprise qui prospère c'est

play50:59

parce qu'il y a des gens qui sont en

play51:00

bonne santé qui ont des moyens de

play51:01

transport qui peuvent venir jusqu'à

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votre entreprise qui sont éduqués qui

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sont qualifiés et que ça c'est grâce au

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système public parce qu'on a tance à

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l'oublier sûr que la création de

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richesse c'est toujours en partie une

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création sociale personne ne crée une

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grande société multinationale comme ça

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dans dans le vide sans avoir bénéficié

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de toutes les dépenses publiques de

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toutes les dépenses social qui ont

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permis à ce business d'être prospère de

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séendre l'international donc la création

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richesse est toujours une création en

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partie une création sociale voilà les

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choix qu'on pourrait faire on pourrait

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dire très très concrètement si vous avez

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vécu longtemps en France le critère

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c'est pas la nationalité le critère

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c'est est-ce que vous avez vécu

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longtemps en France et si vous êtes

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devenu très riche en France on peut

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discuter qu'est-ce que ça veut dire très

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riche très bien et troisièmement

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maintenant si vous décidez de déménager

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dans un territoire à fiscalité faible si

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ces trois conditions sont remplies la

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France va continuer à vous taxer après

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après votre départ comme si vous n'étiez

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pas parti c'est-à-dire la France va

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venir collecter votre déficit fiscal va

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venir dire bon maintenant vous VZ dans

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un compte Suisse vous payez quasiment

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pas d'impôts mais nous on va considérer

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que non vous devez continuer à payer des

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impôts en France comme si vous étiez

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résident fiscal français pendant au

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moins un certain nombre d'années on peut

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discuter 5 ans 10 ans 15 ans mais ça

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illustre un point fondamental qui est

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que la concurrence fiscale

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internationale c'est pas une espèce de

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loi de la nature une espèce de fatalité

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comme ça et que bon les riches si on les

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T forcément ils vont partir et on peut

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rien y faire non non aujourd'hui on les

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laisse partir en leur disant oh ben si

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vous partez vous n'aurez plusien à payer

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mais on pourrait tout à fait dire et les

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États-Unis le font maladroitement mais

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on pourrait tout à fait dire si vous

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partez non non non non non si certaines

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conditions se remplit nous allons

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continuer à vous taxer et donc ça vient

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enlever les incitations à se délocaliser

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à des fins purement fiscales et ça ça

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passe par des changement de loi et donc

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c'est un peu le aussi le mot de

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conclusion quand on parle de ce rapport

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là et c'est ce que vous vous avez écrit

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que l'évasion fiscale n'est pas une loi

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de la nature mais un choix politique

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qu'on voudrait nous faire croire que

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c'est une forme de fatalité mais c'est

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vraiment un choix qu'on a fait

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collectivement et on peut changer les

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choses déjà unilatéralement moi c'est

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vraiment le message que je retiens selon

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vous en tout cas et selon toutes ces

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recherches aussi que vous avez accumulé

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que vous avez synthétisé dans ce rapport

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j'aimerais terminer avec une question

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peut-être

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plus pas philosophique mais plus

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économique au sens large sur la

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croissance économique que vous avez ok

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puisque on parle de plus en plus dans le

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cadre de la crise écologique du fait de

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devoir changer d'indicateur de ne plus

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se référer au PIB comme étant le seul

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indicateur de la santé économique d'un

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pays vous vous dites comme vous proposez

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vous dites comme argument pour défendre

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toutes ces mesures que ça va rapporter

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beaucoup parce que les milliardaires

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sont des milliardaires qu'ils ont

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énormément de richesse que les

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multinationales continuent à prospérer

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et à et à accumuler énormément de

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richesses et à faire beaucoup de

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bénéfices mais c'est souvent à cause

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grâce à des activités polluantes on sait

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que les trains de vie des

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multimilliardaires ne sont pas

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soutenables qu' ils ont accumulé aussi

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leur fortune en partie avec des

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activités qui ne sont pas durables qui

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qu'on va pas pouvoir continuer à

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conserver est-ce que vous avez intégré

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cette donnée écologique dans toute cette

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pensée de la fiscalité des ultrriches et

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des multinationales oui c'est c'est une

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excellente question le l'outil fiscal a

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un énorme rôle à jouer dans la lutte

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contre contre le changement climatique

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le problème c'est c'est que les

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instruments fiscaux qui ont été utilisés

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jusqu'à présent euh pêchent par leur

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leur injustice et leur leur simplisme

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c'est-à-dire que on a on a tout misé sur

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des des taxes carbon régressives ou qui

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viennent raboter tout le monde au même

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taux alors même que et vous l'avez bien

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dit euh les les émissions carbone sont

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extrêmement inégalitaires que les les

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grandes fortunes et les revenus é

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mettent beaucoup beaucoup plus de de de

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carbone que les classes moyennes les

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classes populaires il faut qu'il y ait

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une révolution dans la pensée de la

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fiscalité climatique qui correspond à la

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révolution qui a eu lieu au début du 20e

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siècle à la fin du 19e siècle dans

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l'imposition des revenus c'est-à-dire

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que jusqu'à la fin du 19e siècle il y

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avait que des des flat taxes des taxes

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uniformes sur les revenus tout le monde

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était taxé au même taux que vous soyez

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millionnaire ou ou simple paysan et puis

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à la fin du 19e siècle début du 20e

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siècle c'est la naissance de l'impôt

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progressif alors plus votre revenu est

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élevé plus le taux marginal d'imposition

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va être élevé il faut qu'on évolue dans

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cette direction là pour la fiscalité

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carbone c'est la façon la plus à la fois

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puissante et juste et et logique pour

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pour lutter contre le changement

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climatique et dernière question je vous

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avais dit que c'était la dernière mais

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il en restait une dernière dernière

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demain vous êtes nommé ministre de

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l'économie par Emmanuel Macron qui vous

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laisse les mains complètement libres qui

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vous dit vous pouvez faire ce que vous

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voulez qu'est-ce que vous faites passer

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là demain en 2023 comme loi à l'échelle

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française en terme de fiscalité ah bah

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c'est les deux principales

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préconisations du rapport donc

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premièrement nous créons un impôt

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minimum sur les milliardaires sur les

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très grandes fortunes plus généralement

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de 2 % du patrimoine c'est-à-dire que

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vous ne devez pas pouvoir

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payer moins de 2 % de votre fortune

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chaque année en impôt sur le revenu et

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et IFI voilà on change on ch on crée C

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nouvelle taxe minimale et on vient aussi

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dire bon elle va s'appliquer au milliard

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franç mais on est cohérent on va aussi

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l'appliquer au milliardaires étrangers

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dans la mesure où les milliardaires

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étrangers ont des une partie de leur

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fortune provient de la détention

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d'entreprises qui sont présentes en

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France et cetera donc c'est pas voilà on

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va taxer les milliardaires mondiaux à

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notre échelle première chose je pense

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que là il y a un point de de produit

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intérieur brut de recette fiscale

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supplémentaire sonnante et trébuchante

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deuxième chose les sociétés

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multinational on a cet accord qui a été

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ratiboisé sur la taxe minimale à 15 %

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mais nous on est plus plus ambitieux en

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France on va mettre un impôt minimum de

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25 % sur les sociétés multinationales

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pareil qu'ell soit française ou

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étrangère si elle payent trop peu à

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l'étranger on va venir collecter une

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partie de leur déficite fiscal et voilà

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un point de PIB supplémentaire de

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recette fiscale monsieur le Président de

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la République on peut déjà commencer

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avec ça peut-être qu'il regarde cet

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entretien merci beaucoup Gabriel zuukman

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d'avoir été avec nous on est très

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heureux de vous avoir reçu sur le

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plateau de blest merci à vous j'espère

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que cette vidéo vous a plu et que vous y

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avez appris des choses la fiscalité est

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toujours un thème un peu difficile à

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traiter car c'est technique et que ça

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suscite malheureusement souvent trop peu

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d'intérêt en tant que média on est donc

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facilement tenté de ne pas en parler ou

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d'en parler plus sommairement

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aujourd'hui j'ai fait le choix d'un long

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entretien récapitulatif car je crois que

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les travaux de l'Observatoire européen

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de la fiscalité marque un tournant en

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matière de savoir sur le sujet et qu'il

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est vraiment important qu'ils impactent

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le débat public et médiatique je vous

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demande donc plus que d'habitude de

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partager cet entretien sur vos réseaux

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sociaux ou de l'envoyer à vos proches

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afin qu'il rencontrre l'écho espéré

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j'aimerais terminer en vous donnant un

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petit aperçu de ce qui se passe ici en

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conférence de rédaction quand j'annonce

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que je veux faire un entretien d'une

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heure sur la fiscalité alors que

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l'actualité est extrêmement chargés et

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nos moyens limités ce n'est pas naturel

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ni automatique qu'on me donne le temps

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et les moyens de le faire mais

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heureusement j'ai la chance d'être dans

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un média où les audiences ne sont pas la

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seule boussole où je peux défendre ces

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sujets où la rédaction en chef laisse la

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place à des thématiques que l'on

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considère essentielles comme l'écologie

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ou l'économie cette liberté éditoriale

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avec laquelle j'ai la chance de

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travailler à une valeur inestimable et

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c'est uniquement grâce à vous c'est

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grâce à vos dons votre soutien financier

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que je peux produire ce type de contenu

play58:42

donc si vous pensez que c'est important

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si vous le pouvez n'hésitez pas à faire

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un don ou à vous abonner sur

play58:47

blast-info.fr et moi je vous dis à

play58:53

bientôt

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[Musique]

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