Ce que le coronavirus nous apprend sur la gestion de l’incertitude

Summary

Le coronavirus, en tant qu'événement inédit, génère une crise internationale majeure, soulevant des questions sur la peur et l'incertitude. Comparé à la grippe, une maladie récurrente et bien connue, le coronavirus demeure incertain en raison de son potentiel inconnu, notamment sa létalité et sa propagation. La distinction entre risques et incertitudes, introduite par l'économiste Frank Knight, aide à comprendre cette situation. Face à cette incertitude, les décideurs doivent jongler entre la prise de mesures drastiques, parfois excessives, et l'inaction, risquant une catastrophe. Le processus de décision devient un exercice complexe d'évaluation des risques et des pertes acceptables.

Takeaways

• 😀 La crise du coronavirus est un événement inédit qui prend de court les prévisionnistes et suscite des interrogations sur sa gestion.
• 😀 La peur du coronavirus est alimentée par l'incertitude concernant sa létalité et son impact, plutôt que par le nombre de morts potentiel.
• 😀 La distinction entre risque et incertitude est essentielle pour comprendre la gestion des crises sanitaires, comme la différence entre la grippe et le coronavirus.
• 😀 Le risque se base sur des événements connus et répétables, tandis que l'incertitude concerne des situations inédites, comme l'apparition de nouveaux virus.
• 😀 La grippe est une maladie récurrente, donc un risque connu, tandis que le coronavirus est un phénomène inédit et une source d'incertitude importante.
• 😀 Les décideurs doivent maîtriser l'incertitude, en distinguant ce qu'ils savent, supposent, ignorent et ne peuvent pas savoir.
• 😀 Il est plus facile d'évaluer une perte acceptable que le gain attendu dans des situations d'incertitude.
• 😀 Les situations analogues, comme d'autres épidémies ou crises, peuvent aider à évaluer les risques, bien qu'elles ne soient jamais identiques.
• 😀 Le coronavirus présente un double risque pour les décideurs : agir de manière excessive, ce qui peut avoir des conséquences économiques, ou ne pas agir assez tôt, ce qui peut entraîner une catastrophe.
• 😀 L'incertitude liée à la gestion de crises sanitaires peut mener à des paradoxes, comme la guerre du Kippour, où une alerte préventive a évité une attaque, mais a aussi créé des doutes sur la menace réelle.
• 😀 Pour les décideurs confrontés à l'incertitude, il est crucial d'identifier les pertes acceptables et de privilégier une action préventive face aux risques de crises sanitaires.

Q & A

Pourquoi le coronavirus suscite-t-il une crise internationale majeure ?

Le coronavirus suscite une crise internationale majeure en raison de son caractère inédit, de l'incertitude sur son évolution, et de l'impact qu'il pourrait avoir sur la santé publique, l'économie et la société en général.

Quel est l'enjeu de la distinction entre risque et incertitude dans la gestion de la crise ?

La distinction entre risque et incertitude est cruciale car elle permet de comprendre que le coronavirus est un événement incertain, dont les conséquences ne peuvent pas être précisément prédites, contrairement à des événements récurrents comme la grippe.

Comment Frank Knight définit-il le risque et l'incertitude ?

Frank Knight définit le risque comme un futur dont les événements sont connus et quantifiables, permettant d'estimer les probabilités. L'incertitude, en revanche, concerne un futur dont la distribution d'événements est inconnue, rendant les prévisions impossibles.

Pourquoi la comparaison entre la grippe et le coronavirus n'est-elle pas légitime ?

La comparaison n'est pas légitime car la grippe est un événement récurrent, bien connu et gérable avec des statistiques précises, tandis que le coronavirus est un événement inédit et incertain, dont l'impact est encore difficile à évaluer.

Pourquoi l'incertitude concernant la létalité du coronavirus est-elle une source d'anxiété ?

L'incertitude quant à la létalité du coronavirus est une source d'anxiété car elle pourrait entraîner un nombre de morts bien plus élevé que ce qui est actuellement estimé, voire devenir une épidémie de grande envergure comme la grippe espagnole de 1918.

Quel est le paradoxe auquel les décideurs sont confrontés dans cette crise ?

Le paradoxe est que si les décideurs prennent des mesures drastiques de prévention, cela pourrait réduire l'impact de l'épidémie, mais ils risquent alors d'être accusés d'alarmisme. En revanche, si les mesures sont prises trop tard, cela pourrait entraîner des conséquences catastrophiques.

En quoi la prise de décision dans un contexte d'incertitude est-elle compliquée ?

La prise de décision est compliquée car il est difficile d'évaluer à la fois la perte acceptable et le gain attendu, et il existe un risque de sous-estimer ou de surestimer l'ampleur de la menace, d'où la nécessité de prendre des décisions rapidement malgré l'incertitude.

Pourquoi les situations analogues sont-elles importantes pour la gestion de l'incertitude ?

Les situations analogues permettent de s'inspirer d'événements passés pour comprendre les similitudes et les différences, ce qui aide à mieux anticiper l'avenir, bien que chaque situation demeure unique.

Quel rôle joue la gestion des pertes acceptables dans la gestion de la crise du coronavirus ?

La gestion des pertes acceptables aide à orienter les décisions en faveur de la prise de mesures préventives, même si elles peuvent avoir un coût élevé, afin de minimiser le risque d'une catastrophe future.

Qu'est-ce que l'exemple de la guerre du Kippour nous enseigne sur la gestion de l'incertitude ?

L'exemple de la guerre du Kippour montre que la prise de mesures préventives, même en l'absence d'une attaque immédiate, peut être bénéfique pour éviter une surprise stratégique, mais ces mesures peuvent également être perçues comme inutiles si la menace ne se concrétise pas.