Transition énergétique : une pénurie de plus ?
Summary
TLDRL'épisode de Synapses aborde la transition énergétique et les défis posés par l'augmentation des coûts, notamment liés à la hausse spectaculaire des prix du cuivre. Christian Parisot, président d'Altaïr Economics, analyse les facteurs techniques et fondamentaux à l'origine de cette hausse, y compris les problèmes géopolitiques et la demande croissante liée à la transition énergétique, aux data centers et à l'intelligence artificielle. Le réchauffement climatique et les difficultés d'extraction minière rendent le cuivre plus coûteux à produire, posant un dilemme entre souveraineté économique et rapidité de la transition. L'épisode explore également les implications pour l'investissement, mettant en avant l'importance de la diversification et la potentialité des métaux comme actifs à long terme.
Takeaways
- 📈 La transition énergétique est mise à l'épreuve, en particulier en raison de l'augmentation des coûts, dont l'un des facteurs clés est la hausse spectaculaire des cours du cuivre.
- 🛠️ Des facteurs techniques et financiers, tels que le phénomène de 'short squeeze', influencent les cours du cuivre, mais ce sont les facteurs fondamentaux qui expliquent l'augmentation à long terme.
- 🌍 Des problèmes géopolitiques, comme l'exclusion du cuivre russe et chinois du marché américain, contribuent à la rarefaction de l'offre et à la hausse des prix.
- ⚡️ La demande de cuivre est poussée par la transition énergétique, l'essor des data centers et l'intelligence artificielle, ainsi que l'adoption croissante des véhicules électriques.
- 💧 L'impact du réchauffement climatique sur la production de cuivre est significatif, les sécheresses augmentant les coûts d'exploitation et réduisant la disponibilité de l'eau nécessaire pour l'extraction et le raffinage.
- 🏭 La rareté de l'offre de cuivre est accentuée par la difficulté d'ouvrir de nouvelles mines et les contraintes environnementales qui ralentissent les investissements dans le secteur minier.
- 📊 La production chinoise de véhicules électriques et de batteries est massive et excède les besoins du marché intérieur, ce qui soulève des questions sur la souveraineté et la concurrence internationale.
- 🔌 L'industrie électrique et les entreprises telles que Schneider Electric pourraient bénéficier de la demande croissante liée à l'électrification et à la transition énergétique.
- 💼 Pour les investisseurs, il est suggéré d'exposer leur portefeuille au marché du cuivre en tant que classe d'actifs à long terme, malgré les risques potentiels de corrections de marché à court terme.
- ⚖️ Les pays face à un dilemme entre accélérer la transition énergétique en adoptant les produits chinois à bas prix et maintenir la souveraineté économique en développant leurs propres industries, ce qui pourrait retarder la transition.
- 🔉 La concurrence chinoise est un facteur à surveiller pour les producteurs d'énergie renouvelable, car elle peut exercer une pression déflationniste sur les prix et affecter la rentabilité.
Q & A
Quelle est la question centrale abordée dans l'émission Synapses avec Christian Parisot ?
-La question centrale est de savoir si la transition énergétique a du plomb dans l'aile, en d'autres termes, si elle est remise en cause, et en particulier si le coût de cette transition va augmenter considérablement dans les prochaines années.
Quels sont les facteurs qui expliquent la hausse spectaculaire des cours du cuivre?
-Les facteurs incluent des problèmes géopolitiques tels que le refus du CME d'accepter le cuivre produit en Russie et en Chine pour des raisons de qualité et géopolitiques, ainsi que des spéculateurs qui ont pris des positions de vente à découvert et sont maintenant forcés d'acheter du cuivre pour clôturer leurs positions.
Comment la transition énergétique est-elle liée à l'augmentation de la demande en cuivre?
-La transition énergétique impose de consommer de plus en plus d'électricité, et le cuivre est le matériau le plus utilisé pour les câbles de transport d'électricité. De plus, l'investissement massif dans les data centers et l'intelligence artificielle augmente également la demande de cuivre.
Quels sont les défis supplémentaires pour l'extraction de cuivre mentionnés dans l'émission?
-Les défis incluent l'impact du réchauffement climatique qui augmente les coûts d'exploitation des mines en raison des sécheresses, la réduction de la teneur en cuivre dans les gisements exploités, et les problèmes de pollution qui conduisent à la fermeture de mines et à l'opposition de la population à l'ouverture de nouvelles mines.
Quel paradoxe est soulevé par Christian Parisot concernant l'extraction de cuivre pour la transition énergétique?
-Le paradoxe est que pour extraire une tonne de cuivre, qui est essentiel à la décarbonation de l'économie, il est nécessaire d'utiliser encore plus d'énergie carbonée, ce qui émet plus de CO2, donc on contribue à l'émission de gaz à effet de serre pour éviter de les émettre à terme.
Quelle est la position de la Chine dans la production de véhicules électriques et de batteries?
-La Chine produit 50% des véhicules électriques dans le monde et a deux fois plus de capacité de production de batteries lithium que ce qui est nécessaire sur son marché intérieur, ce qui la rend un acteur majeur sur le marché de la transition énergétique.
Quels sont les choix difficiles auxquels les pays sont confrontés en termes de transition énergétique et souveraineté économique?
-Les pays doivent choisir entre accélérer la transition énergétique en achetant des produits chinois à bas prix et en sacrifiant leur industrie nationale, ou protéger leur industrie en imposant des taxes et des barrières commerciales, ce qui retarderait la transition énergétique.
Quel conseil Christian Parisot donne-t-il en termes d'investissement dans le contexte de la transition énergétique et de la hausse des cours du cuivre?
-Christian Parisot suggère d'exposer son portefeuille à la thématique des métaux, en particulier du cuivre, à travers des ETF ou des entreprises qui profitent de la demande en électricité et en électrification, comme Schneider Electric.
Quels sont les risques pour les investisseurs liés à l'investissement dans les producteurs de panneaux solaires et d'énergies renouvelables?
-Le risque principal est la concurrence chinoise qui est fortement déflationniste et pourrait impacter négativement les producteurs européens d'énergies renouvelables, en particulier si l'Europe ne peut pas protéger efficacement cette industrie.
Quelle est la conclusion de Christian Parisot sur la situation actuelle de la transition énergétique et de l'investissement dans ce secteur?
-Christian Parisot conclut que la transition énergétique est complexe et présente des défis majeurs, mais que la thématique des métaux, en particulier du cuivre, est une classe d'actifs et de diversification importante pour les investisseurs à long terme, malgré les tensions et les potentielles corrections de marché à court terme.
Outlines
📈 'Climat de l'augmentation du prix du cuivre'
Le paragraphe introduit la question de la transition énergétique et son impact sur les prix, en particulier celui du cuivre. Christian Parisot, président d'Altaïr Economics, est invité pour discuter de la hausse spectaculaire des cours du cuivre. Il mentionne des facteurs techniques et spéculatifs mais souligne l'importance des facteurs fondamentaux. Le marché du cuivre est influencé par des problèmes géopolitiques, comme la non-acceptation de cuivre russe et chinois sur le CME aux États-Unis, ce qui crée une pénurie et pousse les prix à la hausse. Des traders qui ont vendu à découvert sont maintenant forcés d'acheter du cuivre pour clôturer leurs positions, ce qui alimente la hausse des prix. La transition énergétique et l'augmentation de la consommation d'électricité jouent également un rôle dans cette hausse.
🌐 'Impact de la transition énergétique et des data centers sur l'offre de cuivre'
Ce paragraphe explore les conséquences de la demande croissante de cuivre due à la transition énergétique et l'expansion des data centers. L'augmentation de la demande de cuivre est mise en évidence par l'exemple des véhicules électriques et des investissements dans les data centers nécessaires au développement de l'intelligence artificielle. Le cuivre est un élément clé pour les câbles et les capacités de calcul. Le réchauffement climatique affecte la production de cuivre en augmentant les coûts d'exploitation des mines, en raison de la sécheresse et de l'utilisation d'eau. Les problèmes environnementaux et sociaux liés à l'extraction des métaux rendent l'ouverture de nouvelles mines difficile, ce qui conduit à une rareté de l'offre de cuivre et à une hausse de ses coûts.
🏭 'Défis de la production chinoise et implications géopolitiques'
Le texte examine les implications de la production massive de véhicules électriques, d'éoliennes et de panneaux solaires en Chine. La Chine est en mesure de produire à grande échelle ces équipements essentiels à la transition énergétique, ce qui pourrait accélérer cette transition mondialement. Cependant, cela soulève des questions politiques et économiques sur la concurrence, la souveraineté et les émissions de CO2. La Chine pourrait potentiellement déstabiliser les industries étrangères avec des exportations à bas prix. Le choix entre l'adoption rapide de véhicules électriques chinois et la protection de l'industrie nationale est discuté, ainsi que les implications de cette décision sur la transition énergétique et la souveraineté économique.
🛑 'Dilemme économique et environnemental de la transition énergétique'
Dans ce paragraphe, les difficultés économiques et environnementales de la transition énergétique sont abordées. Il est question de l'équilibre à trouver entre protéger l'industrie nationale et permettre une transition rapide vers les véhicules électriques. Les implications de l'utilisation de cuivre et d'autres matériaux pour la décarbonation de l'économie sont discutées, y compris les coûts croissants et les émissions de CO2 liées à l'extraction de ces métaux. L'importance de trouver le bon équilibre entre souveraineté économique, coûts de la transition et soutien à l'industrie nationale est soulignée.
💼 'Stratégies d'investissement face à la tension du marché du cuivre'
Le paragraphe se concentre sur les stratégies d'investissement dans le contexte de la tension du marché du cuivre. Il est suggéré que malgré la croissance potentielle des industries liées aux énergies renouvelables, la concurrence chinoise et les défis géopolitiques posent des risques. L'importance de la diversification et de l'exposition au marché des métaux, y compris le cuivre, est mise en évidence. Les entreprises impliquées dans l'électrification, telles que Schneider Electric, sont identifiées comme des options intéressantes pour l'investissement à long terme. Cependant, il est recommandé de surveiller la situation de près, en tenant compte des fluctuations potentielles des cours du cuivre et des défis concurrentiels.
🤖 'Impact croissant de l'intelligence artificielle sur la demande de cuivre'
Ce paragraphe insiste sur la demande supplémentaire de cuivre due à l'essor de l'intelligence artificielle et des data centers. Il est question de la nécessité pour les investisseurs de s'exposer à cette thématique englobant la transition énergétique et l'augmentation de la demande de cuivre pour soutenir ces technologies. Les défis de la concurrence chinoise pour les producteurs de matériel d'énergie renouvelable sont également notés, soulignant la nécessité de faire preuve de prudence dans ces investissements.
Mindmap
Keywords
💡Transition énergétique
💡Cuivre
💡Short squeeze
💡Géopolitique
💡Data centers
💡Intelligence artificielle
💡Réchauffement climatique
💡Souveraineté économique
💡Concurrence chinoise
💡Investissement
Highlights
La transition énergétique est remise en question en raison de l'augmentation des coûts, notamment du cuivre.
Les cours du cuivre ont connu une hausse spectaculaire et récente due à des facteurs techniques et fondamentaux.
Des problèmes géopolitiques et de qualité ont entravé l'offre de cuivre de la Russie et de la Chine, augmentant ainsi les prix.
Des spéculateurs 'short' sur le cuivre ont dû racheter des contrats, contribuant à la hausse des prix.
La transition énergétique impose une augmentation de la consommation d'électricité, et donc un besoin accru de cuivre pour les câbles.
L'investissement massif dans les data centers et l'intelligence artificielle est un facteur nouveau pour la demande de cuivre.
Le réchauffement climatique affecte la production de cuivre en augmentant les coûts d'exploitation des mines.
La rareté de l'offre de cuivre est prévisible à cause de la difficulté à ouvrir de nouvelles mines et de la résistance environnementale.
La production chinoise de véhicules électriques et de batteries est un défi pour l'industrie mondiale en termes de souveraineté et de concurrence.
La Chine représente 50% de la production mondiale de véhicules électriques, soulignant son rôle de 'usine du monde'.
Le choix entre l'adoption rapide de la transition énergétique en achetant des produits chinois et la protection de l'industrie nationale est complexe.
L'industrie électrique doit gérer l'équilibre entre la rentabilité et la souveraineté économique face à la concurrence chinoise.
Les investisseurs sont encouragés à exposer leur portefeuille au marché du cuivre en raison des tensions persistantes sur le marché.
Les entreprises impliquées dans l'électrification, telles que Schneider Electric, sont à surveiller en raison de la demande croissante.
La concurrence chinoise dans la production d'énergies renouvelables est un risque pour les producteurs européens.
L'intelligence artificielle contribue à une demande supplémentaire de cuivre pour les data centers.
Transcripts
Bonjour à tous et bienvenue sur Synapses. La transition énergétique a-t-elle du plomb dans
l'aile ou devrais-je dire a-t-elle du cuivre dans l'aile ? Eh bien c'est peut-être la question à se
poser, en tout cas c'est la question que se pose notre invité du jour, Christian Parisot,
président d'Altaïr Economics. Mais avant d'engager la discussion avec Christian, petit rappel rituel,
pour soutenir Synapses qui est une chaîne indépendante, je vous le rappelle, eh bien
c'est très simple, il suffit de vous abonner, de commenter les émissions, de les partager
et de mettre un pouce vers le haut si vous les appréciez. Christian, bonjour. Bonjour. Alors,
est-ce que la transition énergétique est remise en cause ? Alors en partie, c'est surtout qu’on
s'aperçoit que son coût va beaucoup augmenter dans les prochaines années, beaucoup plus qu'on
pouvait l'anticiper. Alors vous avez tous entendu parler, dans l'actualité, on parle de ce cuivre,
de ces cours du cuivre qui s'envolent. Alors il y a des facteurs peut-être techniques,
ponctuels, de spéculation comme toujours, mais il y a des facteurs beaucoup plus importants,
et on s'aperçoit aujourd'hui qu'on va vers une très forte hausse des cours du cuivre dans les
prochains mois. Alors premier graphique à l'écran, ce sont les cours du cuivre justement, et on voit
bien cette envolée, spectaculaire, assez récente, on doit le dire. Alors, vous dites qu'il y a des
facteurs techniques qui l'expliquent, et puis il y a des facteurs fondamentaux. Attardons-nous
d'abord sur les facteurs techniques, parce que c'est toujours intéressant de rentrer un peu
dans la cuisine financière et de voir ce qui peut finalement motiver cette appréciation des cours
du cuivre, voire l'entretenir. Oui, alors c'est comme toujours, c'est un marché, et il y a des
gens qui avaient parié sur une baisse des cours du cuivre. On peut se tromper, mais ces gens-là,
ce qu'on appelle, étaient short de cuivre, ils avaient vendu du cuivre. Et quand vous voulez
sortir d'une position comme ça, en général, vous devez livrer du cuivre, vous êtes long de cuivre,
et vous apportez le cuivre, et ça permet de clôturer votre position. Alors ce qui s'est passé,
c'est qu'il y a eu un petit problème sur les marchés, et qui est un problème géopolitique
qu'on n'avait pas forcément en tête. C'est-à-dire que le CME, qui est le marché sur lequel est coté
le cuivre aux États-Unis, Le CME n'accepte pas le cuivre aujourd'hui produit en Russie et le cuivre
chinois. Le cuivre chinois pour des problèmes de qualité, le cuivre en Russie on comprend pourquoi,
c'est pour des raisons purement géopolitiques et de vouloir exclure la Russie de ce marché-là. Du
coup, véritablement, ces gens-là qui avaient parié sur la baisse du cuivre ne peuvent pas
clôturer leur position et donc sont obligés de ce qu'on appelle roler leur position c'est-à-dire de
racheter des contrats qui arrivent à terme, de différer la livraison et ça, ça leur coûte de
plus en plus cher. D'autres personnes se sont mis en face d'eux, ont anticipé finalement, et donc on
a forcément un aspect un peu spéculatif dans ce qu'on voit actuellement, dans les mouvements du
cuivre actuellement. Alors je vais reformuler les choses pour que ça soit bien clair pour tout le
monde, et vous allez me dire si je les reformule bien. Donc on a des vendeurs à découvert,
qui ont pris des positions de vente sur le cuivre, qui voient que les cours montent, donc ils veulent
racheter leurs positions. Mais ils ont du mal à trouver du cuivre, puisqu'en fait, physiquement,
puisqu'ils doivent apporter du cuivre physiquement pour pouvoir clôturer leur position. Donc,
il faut qu'ils en rachètent. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, on a une sorte de contraction de
l'offre pour des raisons de qualité du côté de la Chine et géopolitique du côté de la Russie. Donc,
ça veut dire que le cuivre disponible sur le marché coûte de plus en plus cher, ce qui fait
monter les cours, en fait. Voilà. Donc pour sortir de leur position, ils doivent consentir finalement
à payer toujours davantage. C'est bien ça. Et donc, bien sûr, des gens en profitent aussi
pour jouer ce mouvement-là. Donc ça, c'est ce qu'on appelle un short squeeze dans le jargon.
Donc des gens qui se retrouvent dans une impasse parce qu'ils ont pris des positions de vente à
découvert. Bon, ça, ce sont les critères purement techniques et financiers, mais on a des critères
fondamentaux qui aident à la propulsion du cuivre vers des sommets. Oui bien sûr, la spéculation ne
fait qu'amplifier un mouvement, mais en général à l'origine, il y a quand même quelque chose qui
explique. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on est dans un cas de hausse du cuivre assez particulier
parce que ce n'est pas une hausse du cuivre liée à la conjoncture économique. Si vous me
disiez que la construction en Chine est en plein boom, bon ben c'est très consommateur de cuivre.
Je comprendrais. Si vous me disiez qu'aux États-Unis, l'immobilier est en plein boom,
je comprendrais. Là, ce n'est pas le cas. Là, ce n'est pas lié au marché classique. Alors,
c'est lié naturellement à cette transition énergétique. Et ce qui est clair, c'est que
la transition énergétique impose de consommer de plus en plus d'électricité. Et pour transporter
l'électricité, ça reste le cuivre qui est le plus utilisé pour les câbles. Et on sait que là,
il y a véritablement un boulevard. Mais ça, c'est connu, ce n'est pas nouveau, ce n'est pas apparu
sur les derniers mois. L'élément nouveau qui a vraiment bouleversé le marché du cuivre c'est
le fait qu'on investit massivement aujourd'hui dans ce qu'on appelle les data centers, dans
tout ce qui est lié à l'intelligence artificielle. Avant de développer l'intelligence artificielle,
il faut avoir des capacités de calcul. Et on pense tout de suite à des Nvidia, des gens qui
fabriquent des processeurs. Mais oui, mais il faut les alimenter en énergie, ces processeurs.
Et donc, il faut tirer des câbles électriques. Et un data center, c'est des processeurs, mais c'est
aussi beaucoup de cuivre. Et ça, on l'oublie. Alors, naturellement, il y a aussi peut-être
le cuivre dans votre voiture électrique, où on a plus de cuivre dans un véhicule électrique.
Mais un data center, maintenant, devient aussi un sérieux concurrent dans cette demande de cuivre
à la transition énergétique. Donc c'est-à-dire qu'aujourd'hui on a deux financements à faire. On
a le financement de la révolution technologique, qu’est l'intelligence artificielle, qui va
demander du cuivre, et le financement de cette transition énergétique, qui va demander beaucoup
plus de cuivre dans plein d'éléments, comme les véhicules électriques par exemple. Donc tout cela
induit une tension accrue sur le marché du cuivre, mais on a d'autres explications à cette tension.
On découvre aussi que le réchauffement climatique a d'ores et déjà un impact, affecte d'ores et déjà
la production de métaux et donc de cuivre. Et donc de cuivre. Alors ça c'est un petit élément qu'on
n'a pas forcément en tête, mais vous savez que les phases de sécheresse augmentent énormément les
coûts d'exploitation des miniers. Dans beaucoup d'utilisations et dans beaucoup d'extractions
de métaux, on utilise beaucoup d'eau. Et il faut le savoir, pour raffiner les métaux, pour plein
de choses, l'eau est utilisée et aujourd'hui en plus, dans les zones dans lesquelles sont présents
ces métaux, ce sont des zones très sensibles au réchauffement climatique et à la sécheresse. Et ce
qu'on constate aujourd'hui, c'est que ça coûte de plus en plus cher, et ça c'est tout un paradoxe,
ça coûte de plus en plus cher d'extraire du cuivre, mais d'autres métaux aussi,
de l'ensemble des métaux qui rentrent dans la transition énergétique. Pourquoi ? Alors d'une
part parce qu'on a peut-être une rentabilité des mines qui baisse, c'est-à-dire qu'il faut
remuer beaucoup plus de terre pour extraire les métaux dont on a besoin, parce que les mines sont
beaucoup moins rentables que par le passé. Il y a moins de teneur en métaux. Il y a moins de
teneur dans ces métaux qu'on recherche, même si ce n'est pas des métaux rares dans le sens qu'on
en a abondamment sur Terre, mais après c'est une question de concentration de ces métaux et
on a exploité ce qui était le plus facile. Donc ça c'est quelque chose qu'on connaît,
mais ça c'est un élément qui joue. Mais surtout c'est qu'avec le réchauffement climatique,
il va falloir de plus en plus remuer de terres, et de plus en plus subir des traitements avec
des coûts qui vont augmenter. Et donc ça, ça pose des problèmes en termes de pollution. Et certaines
mines ont fermé, notamment en Amérique latine, parce que les populations ont rejeté massivement,
parce que la pollution et la pollution des eaux usées, dans une période où on manquait d'eau,
c'était plus tenable pour la population. Donc il y a vraiment un problème d'exploitation des
mines et d'ouvertures de nouvelles mines qui sont rejetées par les populations. Et puis derrière,
et c'est là peut-être tout le paradoxe, c'est que pour extraire une tonne de cuivre,
il va falloir encore plus d'énergie carbonée, et donc on va utiliser encore plus d'énergie
qui émet du CO2 pour extraire ce cuivre qui sert à décarboner l'économie. Donc ça, c'est
tout le problème qu'on a aujourd'hui, c'est que la transition énergétique coûte de plus en plus cher
en émissions de CO2 pour éviter d'émettre à terme cette émission de CO2. Donc là, on est vraiment
dans un vrai problème technologique. Aujourd'hui, il va falloir quand même utiliser de plus en plus
d'autres moyens, mais en tout cas, le cuivre en tant que tel, va devenir une denrée rare,
va devenir quelque chose qui coûte très cher. Et ça, on le voit très clairement aussi au travers de
l'offre de cuivre qui va devenir de plus en plus tendue dans les prochains mois. Là, on ne fait que
constater ce qu'on pouvait déjà anticiper depuis belle lurette, parce que finalement, on avait un
peu idée des problèmes qui allaient se présenter. Oui, mais par contre, ce qu'on n'avait peut-être
pas anticipé, c'est qu'il y a eu potentiellement des fermetures de mines, que ça soit de plus en
plus compliqué d'ouvrir des mines. Et vous voyez très clairement, aujourd'hui, quand vous avez deux
grands groupes industriels qui veulent fusionner ensemble, c'est juste pour exploiter mieux et
concentrer les offres sur des mines existantes, mais pas forcément investir de nouveau dans de
nouvelles mines qui permettraient d'augmenter l'offre. Donc on est bien dans l'idée d'une
rareté de l'offre. Et ça c'est un peu paradoxal parce qu'habituellement dans le cycle des matières
premières, lorsqu'on a des tensions sur les matières premières, ça relance l'investissement
dans le secteur minier et derrière on exploite. Mais on voit aujourd'hui qu'il y a des contraintes
qui sont telles, environnementales notamment, qui sont telles qu'on n'investit pas dans de nouvelles
capacités, mais on préfère s'asseoir sur ce qui existe et maximiser via le prix la rentabilité
de ces mines. Alors c'est bien dans une logique industrielle, dans une logique minier, mais ce
n'est pas bon naturellement pour tous les gens qui sont consommateurs de ces produits miniers.
Donc on voit bien qu'on a une contrainte très forte sur le cuivre qui est la matière première
de la décarbonation. Ok. Mais après, on a un autre sujet, c'est tout ce qu'on va produire également,
de véhicules électriques, de panneaux solaires, tout le matériel nécessaire à l'existence de
la production d'énergie renouvelable et donc décarbonée. Et là aussi, on a un sujet. Oui,
on a un vrai sujet parce que d'un côté, on pourrait presque se réjouir, il y a un pays
qui dispose de capacités de production énormes, largement excédentaires, supérieures aux besoins
de son économie, qui est là, c'est la Chine. Et c'est vrai que la Chine aujourd'hui peut produire
énormément de panneaux solaires, énormément d'éoliennes, énormément de véhicules électriques.
Juste un chiffre pour vous donner une idée, le IA nous dit que cette année, en Chine, on va produire
50% des véhicules électriques qui seront produits dans le monde. Au niveau des véhicules thermiques,
c'est à peine 10%. Donc ça vous montre à quel point on a une usine du monde qui est
là et on pourrait presque se réjouir en se disant finalement s'ils produisent 50%, s'ils produisent
des véhicules électriques pas chers pour tout le monde, c'est un potentiel pour accélérer,
pour la mise en place des véhicules électriques et demain ne plus émettre finalement ce CO2 dans
le transport. Donc c'est potentiellement un moyen pour le monde entier d'accélérer dans
cette transition énergétique. Mais on comprend tout de suite la problématique derrière tout ça.
Si c'est produit en Chine, ce n'est pas produit en Europe. par exemple, ou ce n'est pas produit
aux États-Unis. Et là, on a un problème non plus seulement logique réduction des émissions de CO2,
on est dans un problème politique et économique, c'est que la Chine potentiellement peut
complètement déstabiliser les autres industries, parce que la Chine peut potentiellement exporter
à bas prix de nombreux véhicules électriques. Et après, la question se pose, est-ce qu'on choisit
de rapidement diffuser les véhicules électriques avec des véhicules pas chers produits en Chine,
ou est-ce qu'on protège notre industrie, on permet à notre industrie de monter en puissance,
on sauvegarde peut-être des emplois comme ça en mettant des taxes et des barrières à l'entrée
de la Chine, mais la contrepartie c'est qu'on ira beaucoup moins vite dans l'adoption des véhicules
électriques et finalement, on ralentit cette transition énergétique. Donc on a un vrai choix
à faire aujourd'hui, mais ça j'ai pris l'exemple avec les véhicules électriques, j'aurais pu
prendre l'exemple avec les batteries. Aujourd'hui, la Chine produit deux fois plus de batteries
lithium que ce qui est nécessaire sur son marché intérieur. Avec des prix qui s'effondrent. Avec
des prix qui ont baissé de 70%, l'année dernière. Donc, ils ont des capacités de production énormes
supérieures à leur marché domestique. Alors certains, ils diront, c'est parce
qu'on les a subventionnés, parce qu'il y a eu des surinvestissements. Oui, c'est vrai, peut-être,
mais le fait est là. Si vous voulez des batteries pas chères aujourd'hui, c'est produit en Chine et
vous avez largement une abondance de batteries. Donc on pourrait d'un côté se réjouir en disant,
c'est l'avenir, on va avoir des batteries pas chères qui vont rentrer dans plein d'outils qui
vont nous permettre de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Mais la contrepartie,
c'est que qu'on n'aura pas d'industrie au niveau national, on n'aura pas la souveraineté sur les
batteries et on sera totalement dépendant de la Chine. Donc c'est un choix, je n’émets pas un
jugement de valeur dans ça, mais c'est un choix. Si vous voulez rapidement faire la transition
écologique, il faut acheter chinois. Mais si vous voulez la souveraineté économique, il faut
produire au niveau national, et donc, le temps qu'on mette en place toute la filière, le temps
qu'on produise, vous retardez mécaniquement cette transition. Et c'est un choix aujourd'hui aussi au
niveau des constructeurs automobiles. Si on veut véritablement avoir tous un véhicule électrique
pas cher demain pour tous les consommateurs et qu'on arrête de consommer du pétrole, il
faut acheter chinois. Si vous voulez véritablement attendre que l'offre européenne arrive, qui sera
de qualité avec des investissements, on préservera celle des emplois. Mais la contrepartie, c'est que
ça mettra beaucoup plus de temps que ce qu'on est en train d’aujourd’hui d'envisager ? Alors,
il y a la question du temps. Je reviens sur le taux d'utilisation des capacités industrielles en
Chine. On a un graphique qui apparaît à l'écran, mais pour que tout le monde mesure bien, en fait,
le potentiel chinois en la matière, il y a de la place, en fait. Donc, on a à la fois le taux
d'utilisation des capacités industrielles pour toute l'industrie, et puis on a ce
taux d'utilisation des capacités. dans le secteur automobile, et on voit qu'on est à un niveau… on
est à 65%, particulièrement bas. On est bas, et pour qu'une usine soit rentable dans le secteur
automobile, il faut qu'on soit à 80% de taux d'utilisation, là on est à peine à 65%. Donc pour
les Chinois aussi, c'est aujourd'hui indispensable d'exporter, parce que s'ils veulent que leurs
usines soient rentables, et qu'ils n'aient pas un surinvestissement, pour eux c'est aussi
important d'exporter massivement ces véhicules électriques. Bon, là ce que vous êtes en train de
dire, c'est qu'on est un peu coincé finalement. On est coincé soit par le délai, soit en termes
de souveraineté. Finalement, on est dans cette impasse, il va falloir trancher. Il y a un moment
donné, il va falloir trouver la bonne mesure. Parce que naturellement, je pourrais vous dire,
on importe tous nos véhicules dans Chine, mais on sacrifie notre industrie automobile, ce n'est
pas bien. Ce n'est pas tenable socialement et ce n'est pas tenable politiquement. Mais à l'inverse,
si je vous dis qu'on met des droits de douane et qu'on met des droits de douane de 100%,
en Europe, on parle de 30%, aux États-Unis, ils ont été carrément à 100%, mais si on met
des droits de douane, ça va renchérir le coût des véhicules chinois, ça va réduire forcément,
ça va protéger notre industrie, mais derrière, ça veut dire qu'on n'aura pas de véhicules à bas prix
ou alors il faut subventionner massivement notre production au niveau local et ça coûte très cher
et on en demande le coût. Mais quoi qu'il arrive, il faudra mettre le curseur au bon endroit,
pas trop protéger notre industrie pour pas que ça coûte trop cher en subvention et que ça en demande
trop nos coûts de cette transition, mais pas non plus laisser nos marchés totalement ouverts
et laisser un flux chinois investir. Donc on est quand même sur quelque chose qui s'annonce quand
même très complexe et je dirais que le bon équilibre sera très compliqué à trouver pour
l'ensemble des pays. D'où le fait que cette transition énergétique puisse être remise en
question. C'était un peu votre idée de départ. En termes d'investissement à présent, au regard de
tout ce que vous nous avez décrit de la situation du marché du cuivre, est-ce qu'il ne faut pas
réserver une exposition dans son portefeuille à ce marché d'une façon ou d'une autre ? Oui,
très clairement aujourd'hui, quel est l'intérêt d'acheter des producteurs de panneaux solaires,
d'énergies renouvelables, parce qu'on sait qu'il y aura quand même cette concurrence chinoise,
qu'on est sur un marché très concurrentiel, que l'Europe ne pourra pas protéger cette industrie,
parfaitement. Alors il y a du potentiel de croissance, je ne dis pas le contraire,
mais aujourd'hui très clairement, ce sont les métaux qui sont une classe d'actifs et
qui sont une classe de diversification qu'il faut avoir. Alors vous l'avez au travers si vous jouez
véritablement un ETF sur les cours de ces métaux, mais vous pouvez aussi jouer des acteurs qui
peuvent profiter de ces éléments-là, et notamment dans l'électricité, on pense à des entreprises un
peu comme Schneider, Electric ou des choses comme ça, qui profitent aussi de ces installations,
de ces besoins d'électrification. Mais en tout cas, très clairement, aujourd'hui, la thématique,
comme actif de diversification, la thématique des métaux, est quelque chose qui va durer. Alors
peut-être qu'il y a une exagération à court terme. Il y a eu peut-être des excès liés à
des problèmes de marché, mais sur le fond, on a quand même véritablement des tensions
qui vont être là dans les prochaines années et qui vont être importantes. Bon, Christian,
je vais essayer de synthétiser tout ce que vous nous avez dit. Mais avant, petit message
à l'adresse de ceux qui nous regardent. Si vous désirez accéder à des Lives exclusifs,
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à des sélections, d'entreprise cotée, c'est très simple. Il vous suffit de cliquer sur le lien en
haut à droite ou sur celui qui se trouve en bas dans la description. La synthèse à présent. Ce que
vous nous dites, c'est qu'on a un petit problème du côté de la transition énergétique. Déjà parce
qu'on a de très fortes tensions du côté de la production de cuivre, qui est la matière première
de l'électrification et donc de la décarbonation. On a Du côté des marchés financiers, un phénomène
technique de ce qu'on appelle de short squeeze, c'est-à-dire des vendeurs à découvert qui se
retrouvent un peu coincés par la hausse et qui donc entretiennent la hausse, mais ce n'est pas
ce qui explique la hausse au plan fondamental. Ce qui explique la hausse, c'est qu'en fait,
on a du mal à produire et à extraire ce cuivre, notamment en raison du réchauffement climatique,
parce qu'on se rend compte que les sécheresses ont un impact assez négatif sur
la production. réduction de cuivre, et puis on a une acceptation sociale de ces mines qui sont très
polluantes, de plus en plus limitées. Donc on a plutôt une tendance à la réduction du nombre de
mines qu'à la progression, ce qui fait que pour satisfaire la demande, on est un peu coincé.
Il faut rajouter que la teneur en cuivre dans la terre, puisqu'on a exploité les gisements les
plus faciles, est de plus en plus faible. Ce n'est pas que le cuivre manque forcément, mais il faut
dépenser plus d'énergie pour produire ce cuivre. Ça renchérit les coûts et puis indirectement,
ou même très directement, ça fait monter le bilan carbone de toute cette production de cuivre. Donc
pour décarboner, on carbone davantage. Bon, ça c'est le point essentiel. Donc, ce qu'on voit,
c'est qu'on a un problème de ce côté-là. On a un autre problème, c'est qu'on doit faire le choix
entre la souveraineté ou le prix. Et le prix, on sait qu'on peut le tirer vers le bas pour
l'électrification en se tournant vers la Chine qui a des surcapacités industrielles, notamment en
matière de véhicules électriques, qui a aussi une offre pléthorique de batteries à nous proposer.
Mais voilà, c'est ce choix, cet arbitrage entre souveraineté et finalement décalage dans le
temps de la transition énergétique, le temps que justement nous nous équipions et nous nous dotions
des moyens de produire par nous-mêmes nos batteries, nos véhicules électriques pour
atteindre les objectifs que l'Europe s'est fixé. Ça semble un peu compliqué. Du point de vue de
l'investisseur, parce que c'est ce qui nous intéresse, en l'occurrence, une exposition au
cuivre vous semble nécessaire dans le contexte actuel, parce qu'on sait que la demande est là,
même si, vous l'indiquez, on pourrait avoir tout de même un retracement des cours du cuivre,
parce qu'ils ont monté très vite, très fort, et qu'on n'est pas à l'abri d'une correction. Mais
pour jouer pour la thématique sur le long terme, ça vous semble intéressant. Et puis autrement,
se méfier un petit peu de tous ceux qui produisent les matériels susceptibles
de produire des énergies renouvelables, les éoliennes, les panneaux solaires, parce que là,
ces producteurs sont soumis à la concurrence chinoise. Elle est fortement déflationniste,
donc ça peut les impacter négativement. En revanche, tous les industriels qui
tirent finalement, ou qui participent de l'électrification comme les Schneider,
vous semble à regarder. J'oubliais, dans les facteurs de tension sur le marché du cuivre,
l'intelligence artificielle. Vous disiez, on a cette demande de la transition énergétique, mais
on a aussi ce surcroît de demande des data centers avec ce boom de l'intelligence artificielle. Tout
ça fait qu'on a un marché assez contraint et que du point de vue de l'investissement,
il faut chercher à s'exposer à cette thématique. C’est correctement résumé ? C'est ça. Très bien.
Christian, merci beaucoup. Merci à vous de nous avoir suivis. Abonnez-vous, commentez,
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