Dominique Wolton, Les dérives de la communication politique
Summary
TLDRDominique Wolton, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des médias et de la communication politique, aborde les changements fondamentaux de ces dernières années dans la communication politique. Il souligne la réduction de l'influence des hommes politiques face à la pression des médias et des sondages, ainsi que l'impact de la mondialisation et des réseaux sociaux. Wolton insiste sur la nécessité pour les politiques de se désengager de la communication superficielle et de se concentrer sur l'action et l'argumentation face au populisme, en citant l'exemple de Donald Trump.
Takeaways
- 😨 La communication politique est devenue plus importante que jamais, avec une pression croissante des médias et des sondages sur les hommes politiques.
- 📉 La marge de manœuvre des hommes politiques est réduite en raison de la mondialisation et de l'institutionnalisation de la société, qui créent une pression infernal des médias.
- 📺 L'obsession médiatique pour l'information en temps réel et les réseaux sociaux peut conduire à une réduction de la démocratie à un voyeurisme constant des dirigeants.
- 🗳️ Les sondages sont omniprésents et influencent fortement la communication politique, réduisant souvent l'opinion publique à un simple indicateur de popularité.
- 📉 La politique est de plus en plus axée sur la communication plutôt que sur l'action, ce qui peut mener au populisme si les politiques ne s'occupent pas de la substance.
- 🤔 Les politiques devraient avoir une meilleure maîtrise de la communication, en évitant l'obsession pour les médias et en se concentrant sur la politique elle-même.
- 🌐 L'impact de la mondialisation et de l'Union européenne est évoqué comme un facteur limitant les capacités des politiques à agir de manière indépendante.
- 📈 La communication politique doit être plus judicieuse et moins obsédée par les médias et les réseaux sociaux pour éviter le populisme.
- 👥 Il est crucial de différencier le commentaire de l'action dans la politique, car les citoyens attendent des solutions concrètes plutôt que des commentaires superficiels.
- 🤐 Les politiques sont parfois condamnés à devenir de simples communicants, ce qui peut être dangereux si cela les empêche de prendre des décisions fortes et durables.
- 🇺🇸 L'exemple de Donald Trump met en évidence les dangers de la surmédiatisation et de l'absence de débat sur les arguments populistes, ce qui peut conduire à un soutien accru pour des positions extrêmes.
Q & A
Quel changement fondamental a-t-il été mentionné dans la communication politique ces dernières années?
-La communication politique a évolué vers des enjeux plus importants et cruciaux, principalement à cause de la modélisation et de l'augmentation de la concurrence et de la vitesse des médias, ainsi que la pression de l'opinion publique basée sur les sondages.
Quels sont les défis auxquels sont confrontés les hommes politiques d'aujourd'hui?
-Les hommes politiques sont confrontés à une réduction de leur marge de manœuvre due à la mondialisation, l'institutionnalisation de la société, et la pression des médias et des sondages, qui les obligent à se concentrer davantage sur la communication que sur l'action politique.
Quelle est l'influence des médias sociaux sur la communication politique actuelle?
-Les médias sociaux ont un impact significatif en raison de leur omniprésence et de la vitesse à laquelle ils diffusent des informations non vérifiées, contribuant ainsi à un environnement de communication politique plus rapide et superficiel.
Quel conseil donneriez-vous aux candidats à une prochaine élection présidentielle?
-Les candidats devraient se dégager de l'obsession médiatique et des réseaux sociaux, et se concentrer sur la politique et la communication de manière plus réfléchie et moins consumée par les événements et les sondages.
Quels sont les dangers d'une communication politique axée sur les sondages et les réseaux sociaux?
-Un focus excessif sur les sondages et les réseaux sociaux peut mener à une réduction de la politique à un simple commentaire de l'actualité, risquant ainsi de favoriser le populisme et de négliger la profondeur et la substance nécessaires à une démocratie saine.
Quelle est la différence entre la communication politique et le commentaire de l'actualité selon Dominique Wolton?
-La communication politique devrait être axée sur l'action et la proposition de solutions, tandis que le commentaire de l'actualité est plus superficiel et ne nécessite pas la même profondeur ou la mise en œuvre de politiques concrètes.
Comment la surmédiatisation peut-elle affecter la perception de la politique par le public?
-La surmédiatisation peut créer une perception de la politique comme étant une course à la notoriété et à la vitesse d'information, ce qui peut éloigner le public de la compréhension des enjeux réels et des décisions politiques à long terme.
Quels sont les risques liés à la réduction de l'opinion publique au niveau des sondages?
-La réduction de l'opinion publique aux seuls résultats des sondages peut aboutir à une compréhension tronquée et superficielle des préoccupations et des besoins du public, négligeant ainsi la complexité et la diversité des opinions.
Quel est le rôle des médias dans la formation de l'opinion publique?
-Les médias ont la responsabilité de fournir des informations vérifiées et de contribuer à une compréhension critique et approfondie de la politique, plutôt que de se concentrer uniquement sur des événements sensationnalistes ou des informations non vérifiées.
Quelle est la position de Dominique Wolton sur l'analyse du phénomène de Donald Trump?
-Dominique Wolton considère que le phénomène de Donald Trump est lié à une communication politique qui élimine la politique traditionnelle et profite de la surmédiatisation et du populisme, et que cela peut être attribué en partie à l'inaction des partis traditionnels face aux arguments populistes.
Outlines
🗣️ L'évolution de la communication politique
Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des médias, discute des changements fondamentaux dans la communication politique ces dernières années. Il souligne la modélisation qui a transformé les échanges entre hommes politiques, l'opinion publique et les médias, et la réduction de l'influence des politiciens face à la concurrence des médias et la pression de l'opinion. La communication politique est devenue un jeu à trois où les politiciens ont une marge de manœuvre réduite, et où l'opinion est de plus en plus influencée par les sondages et les réseaux sociaux. Wolton appelle à une prise de conscience des enjeux de la communication politique, à l'approche des élections présidentielles, et à une réflexion sur les stratégies des candidats face à cette nouvelle dynamique.
🌐 Les défis de la communication politique dans un monde interconnecté
Dans ce second paragraphe, Dominique Wolton analyse les défis de la communication politique dans un contexte de mondialisation et d'interconnexion des médias. Il met en lumière la complexité de la situation des politiciens, confrontés à la fois à la dépendance aux marchés et à la pression de l'opinion publique, souvent réduite à des sondages superficiels. Wolton critique la tendance à la surmédiatisation et à la vitesse de l'information, qui entraîne une confusion entre l'actualité et la politique, et appelle à une meilleure utilisation des médias par les politiciens, en gardant à l'esprit la différence entre le commentaire et l'action. Il insiste sur l'importance de ne pas confondre la communication politique avec la simple communication de l'actualité, et de ne pas oublier que le rôle des politiciens est d'agir et non de commenter.
Mindmap
Keywords
💡Communication politique
💡Médias
💡Opinion publique
💡Sondage
💡Mondialisation
💡Populisme
💡Réseaux sociaux
💡Donald Trump
💡Argumentation
💡Démocratie de l'information
Highlights
La communication politique est devenue plus importante et cruciale que jamais, avec une modélisation qui a tout changé en trente ans.
Les hommes politiques sont écrasés par la pression des médias et de l'opinion publique, réduite au niveau du sondage.
La politique est devenue un jeu à trois avec les médias et l'opinion publique, où les politiciens ont une marge de manœuvre réduite.
Les médias sont devenus plus nombreux et compétitifs, tournant vers une politique à une vitesse invraisemblable.
L'opinion publique est de plus en plus influencée par les réseaux sociaux et les médias, conduisant à une démocratie de l'information.
Les politiciens devraient se désengager de la communication de plus en plus axée sur les coupures des sondages et les réseaux sociaux.
La prochaine présidentielle pourrait se différencier des précédentes en termes d'importance de la communication politique.
Les candidats devraient se concentrer sur leur art et éviter l'obsession médiatique et des réseaux sociaux.
La folie médiatique est plus grande que jamais, avec une concurrence intense entre les médias pour l'information.
Les réseaux sociaux ont créé une logique où l'information non vérifiée est considérée comme la vérité.
Les politiciens sont invités exclusivement dans de nombreuses émissions, contribuant à une course événementielle.
La politique n'est pas la culture et les politiciens devraient se concentrer sur l'action plutôt que sur les commentaires.
Les médias et les réseaux sociaux sont au nom de l'information, mais cela peut conduire à des phénomènes pervers comme le complotisme.
Les rôles entre les médias, l'opinion publique et les politiciens doivent être mieux distribués pour une communication politique efficace.
Le populisme est une conséquence de la réduction des marges de manœuvre des politiciens et de l'obsession médiatique.
Les politiciens sont de plus en plus condamnés à devenir des communicants plutôt que des acteurs de la politique.
La communication politique doit être axée sur l'action et la clarté, plutôt que sur la vitesse de l'information.
Le phénomène Donald Trump aux États-Unis peut être lié à une communication plus judicieuse, mais aussi à une surmédiatisation.
Les thèmes populistes apparaissent lorsque les politiciens ne sont pas à l'aise avec des critiques ou des revendications qui ne sont pas dans leur code.
Pour éviter que le populisme prenne trop de place, il est important d'argumenter contre les arguments populistes et de ne pas les ignorer.
Transcripts
bonjour dominique wolton beau jeu vous
êtes directeur de recherche au cnrs
directeur de la revue internationale
hermès vous êtes un spécialiste des
médias et de la communication politique
vous avez publié il y à peu la
communication les hommes et la politique
aux éditions du cnrs qui est le bilan de
dizaines d'années de recherches à leur
première question qu'est ce qui a changé
fondamentalement ces dernières années
dans la communication politique est
simplement que les enjeux sont devenues
plus importantes plus cruciaux que
jamais devenu plus important parce qu'à
la modélisation qui a tout changé en
trente ans on oublie tout le temps mais
la communication politique c'est les
échanges entre des hommes politiques
l'opinion publique et des médias donc
c'est un jeu à trois alors ce qui a
changé si je puis dire c'est la baisse
d'influencé le rôle des hommes
politiques sont écrasés sur la double
pression des médias qui sont hautes plus
nombreux que jamais est extrêmement en
concurrence entre eux et terriblement
est trop terriblement tourné vers la
politique un espèce de vitesse
invraisemblable et sur la pression de
l'opinion l'opinion réduite hélas au
sondage donc les uns politiques ont une
marge de manoeuvre réduite à cause de la
mondialisation
2 parce que tout est compliqué
institutionnalisée dans la société
personne n'est jamais d'accord tout on
ne veut changer mais par un condition
que ça passe par lui et la pression est
infernal des médias et des médias des
nouveaux médias des réseaux tout selon
de la démocratie de l'information et de
l'opinion publique réduite le sondage et
quand et quant aux hommes politiques qui
devraient face à cette espèce de pièges
démocratique
nous appelons manière ceux tirés par lo
dia côté ça suffit nous on est face à la
responsabilité exclusive de l'action
donc à terme de la paix de la guerre au
contraire ils n'arrivent pas à se
désengluer et tombe de plus en plus dans
la communication de plus en plus dans
les coupes des sondages que disent les
sondages que disent les réseaux d'ong et
passent leur temps à écouter ce que
disent les uns les autres
n'oublions que le problème principal de
la politique c'est d'agir donc d'offrir
quelque chose donc naturellement les
trois quarts du temps d'état contretemps
et des médias et de l'opinion publique
alors aujourd'hui on est à un an de la
prochaine présidentielle
est-ce que vous pensez que cette
campagne risque de se différencier des
précédentes
de par l'importance de ses enjeux de
communication qu'elle conseille ce que
vous donneriez aux candidats qu'est ce
qui va faire la différence
la rareté leur art et disparaît de
l'obsession médiatique disent pas d'une
obsession des réseaux disent pas de
l'obsession des tweets
je le redis en permanence mais ne
m'écoute pas
parce que la folie médiatique est plus
grande que tous les médias sont en
concurrence entre soi disant non de
l'information au nom de leur concurrence
économique et financière ou prestige les
réseaux sont en train dans la logique il
ya page en alice qui dit que deezer est
aujourd'hui comme si les réseaux c'est
la vérité l'or c'est typiquement une
information qui n'est pas vérifiée les
sondages sont omniprésents sur tous les
sujets pas de la politique au 6 mai de
la grille la religion ne n'importe quoi
du sexe et du coup ces hommes politiques
n'arrête pas de jouer encore plus la
carte de la carte de la com ils sont
invités de manière exclusive dans dix
émissions par semaine ils y vont alors
qu'on n'a pas grand chose à dire tout ni
les médias se suicident eux mêmes est
dans une course événementielles comme ça
l'information n'est pas l'événement
l'événement n'est pas la politique la
politique n'est pas la culture et j'en
juge de paix et de guerre ne sont pas ce
rythme là donc tout va trop vite donc on
va trop vite il faudrait quasiment
revenir à une certain style
mitterrandien de hockey pee wee femme et
tes ambitions vu quoi que lui-même
utilisé bien utiliser les médias parce
que c'est indispensable à la démocratie
mais de manière beaucoup plus rare c'est
à dire on ne demande pas notre politique
de raconter ce qui fait tous les trois
matin et on lui dit ok vous agissez on
sera en verra ce n'est d'accord ou pas
d'accord avec vous vous expliquer ce que
vous faites naturellement pouvez
participer du débat public
mais peut-être à longueur de journée sur
les réseaux sur les médias etc
et je pense que c'est suicidaire parce
que le cette aune tout ça c'est au nom
de l'information mais il faut savoir que
le soi-disant un citoyen qui va être
informés comme vous et moi aussi voyeur
et donc on veut voir on veut enfin on
veut même rentré d'un jour à coucher et
du président c'est possible ou du
premier ministre et c'est une folie
parce qu'on n'en saura jamais assez et
ensuite de ça c'est pas parce qu'on les
voyeurs qu'on accepte il ya une chose
qui est survenu entre autres cantons qui
était pas prévu on pensait que puis
aurait d'informations plus les gens
seraient rassurés plus je serai informé
c'est pour ça alors ça développe deux
phénomène pervers totaux puis à
l'information puis du complotisme à oulu
dit ça c'est qu'on nous cache
l'essentiel donc peut vous en rajoutez
+1 trop tôt et puis à l'information plus
une rumeur doit par conséquent
l'information simple la communication
publique à la communication politique
la distribution des rôles entre les
médias qui doivent s'informer et
critiquer l'opinion publique qui se fait
très lentement son opinion bien plus
lentement et bien plus manière
compliquée puis via les sondages et des
acteurs politiques devraient beaucoup
plus s'occuper de la politique tous à ce
bruit et on risque d'arriver à ce qu'on
appelle le populisme c'est à les
politiques disent quelque chose qui
n'existe qui n'existeront pas les médias
allaient et poursuivre dans leur vie
privée de manière éhontée et les
sondages donné totalement voyeur
résultat des courses
fait du populisme alors vous avez parlé
il ya un instant de la réduction des
marges de manoeuvre vous avez évoqué la
mondialisation pourrait aussi parler de
bruxelles on pourrait parler de la
dépendance aux marchés
est ce que finalement de manière un peu
cynique on pourrait dire que les
politiques sont condamnés à devenir des
simples communicants pour ne pas dire
des simples commentateurs de l'actualité
de temps en temps il ya paradoxe ils
deviennent commentateurs d'actualité il
commente on a envie de leur dire mais
attendez votre problème ce n'est pas de
commenter c'est d'agir bon d'une part et
d'autre part s'ils deviennent de plus en
plus communicants alors là il ya une
semaine où j'ai pu dire une source pour
le populisme c'est à dire que la culture
démocratique elle elle est inscrit en
europe notamment qu'elle appelait parti
démocratique du monde même si elle trop
longtemps ses valeurs mais l'europe le
monde occidental surtout l'europe c'est
quand même que des pop sophistiquée et
intelligent est critique mais à
condition qu'on voit la différence entre
le commentaire et l'action la tragédie
des politiques c'est qu'ils s'imaginent
que puis comme unique puis s'exprime
plus sympa sinon ils oublient une règle
élémentaire de la communication que les
cas la communication le problème numéro
un c'est de récepteurs vous et moi on
peut vous dire n'importe quoi on peut
nous dire n'importe quoi si on n'a pas
envie d'entendre ne l'entend pas ou
comme on dit il n'ya pas pire sourd que
celui qui veut pas entendre
donc la question de la politique c'est
pas qu'elle ait une marge de manoeuvre
limitée par bruxelles par la
mondialisation par les marchés c'est que
qu'est ce qui attend les citoyens
attendent que les hommes politiques
traces des avenues forte est celle du
site owni explique quand ils réussissent
explique quand il rate et surtout ne
confondent pas le rythme la vitesse de
l'information avec la lenteur de la
politique dernière question dominique
wolton comment est-ce que vous analysez
le phénomène donald trump aux états unis
est ce que il peut être lié à une
communication nettement plus judicieuse
qui n'y paraît vu d'ici
en europe l'indicé fait pervers de cette
surmédiatisation vitesse est positif
tout le monde voit tout le monde sait
tous les aspects pervers les solutions
n'apparaissent pas et le populisme se
glissent là dedans et le défaut pour les
états unis comme pour l'europe c'est que
les partis traditionnels de droite et de
gauche par une espèce de déni ne veulent
pas entendre ses arguments populistes
sur l'identité le racisme la xénophobie
ne les traite pas et du coup il rend
dans une culture politique donc ce que
j'ai envie de dire en permanence aux
politiques c'est que quand vous voyez
apparaître des thèmes populistes au lieu
des condamnés de ne pas en parler
d'avoir un jugement moral il faut
argumenter la grandeur de la politique
c'est qu'on peut argumenter partout et
quand même les gens entendent des
arguments et donc trump c'est
typiquement l'élimination de toute la
politique et n'était pas belle qui était
pas propre et qui revient parce que les
légendes il retourne à ma
on n'en veut pas de vos messages on ne
veut pas de vos mensonges et du coup ils
se réfugient là dedans donc pour éviter
que le populisme dont trump est un
exemple prennent trop de place
il faut qu'à chaque fois que des
arguments complètement stupide négatif
et parfois des choses intelligentes
entendre nosca négatif ce soit argumenté
de telle sorte que c'est normal qu'une
extrême droite c'est normal qu'ils aient
du populisme mais pas à ce point là et 6
pire cette proportion trop grande du
populisme est encore en bonne partie une
conséquence de ce que les hommes
politiques de droite et de gauche n'ose
pas affronter des critiques ou des mots
ou des revendications qui n'entre pas
dans leur code et bien merci beaucoup
dominique wolton pour cet éclairage sur
la communication politique aujourd'hui
dans ce contexte d'élection
présidentielle américaine et également
française qui approchent merci beaucoup
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