Paul Laurent Assoun, colloque Athènes 2014, Le Corps en Crise.

Summary

Ce script explore la crise du corps à travers le prisme de la psychanalyse, en particulier les théories de Freud et Lacan. Il examine la disjonction entre le corps et le langage, la pulsion, et la répression culturelle qui affecte la jouissance et la santé. Le corps, en tant qu'entité pulsionnelle et morale, se trouve dans une tension constante entre désir et normes sociales. Le texte propose aussi une critique de la psychosomatique et examine les symptômes comme des manifestations du malaise culturel, tout en soulignant l'importance de la psychanalyse pour comprendre le lien entre l'inconscient et le corps. Un regard critique sur la médecine et la culture contemporaines.

Takeaways

• 😀 Le corps, en psychanalyse, est lié à la pulsion et à la culture, et il traverse une crise permanente due à la répression pulsionnelle imposée par la culture.
• 😀 Depuis Hippocrate, il existe une relation indissociable entre le soma (le corps) et le sema (le tombeau), soulignant la dualité du corps vivant et mort.
• 😀 En psychanalyse, le symptôme est considéré comme une formation inconsciente, distincte de la simple maladie médicale, et il joue un rôle essentiel dans la compréhension du corps du sujet.
• 😀 La médecine traditionnelle ne prend pas en compte la dimension pulsionnelle du corps, qui est l'objet principal de la psychanalyse.
• 😀 La psychosomatique, bien qu'elle tente de faire le lien entre la médecine et la psychologie, ne parvient pas toujours à résoudre les tensions entre ces deux domaines.
• 😀 Le symptôme, selon Freud, n'est pas une maladie mais une réponse aux conflits inconscients, et il peut parfois s'exprimer sous la forme de symptômes corporels.
• 😀 Le malaise dans la culture, selon Freud, est incurable et se manifeste par des symptômes physiques chroniques, souvent en réponse aux exigences sociales et culturelles.
• 😀 La tension entre le corps et la parole, présente dans l'acte sexuel et dans le malaise psychosomatique, reflète une lutte intérieure contre la répression culturelle.
• 😀 Le corps est constamment confronté à des conflits internes, que ce soit à travers des maladies, des symptômes ou même des comportements comme l'hypocondrie, qui sont des formes de résistance aux normes sociales.
• 😀 La psychanalyse propose une anthropologie clinique du corps qui cherche à comprendre la manière dont le symptôme reflète le malaise culturel et psychique dans une société donnée.

Q & A

Qu'est-ce que la psychanalyse apporte de spécifique par rapport au corps pulsionnel ?

La psychanalyse se distingue par sa prise en charge du corps pulsionnel, celui qui échappe à la médecine classique, en mettant en lumière la dimension inconsciente des pulsions qui influencent le corps. Cela permet une compréhension plus profonde du lien entre l'esprit et le corps, au-delà de la simple approche médicale.

Pourquoi le corps est-il décrit comme étant en crise ?

Le corps est en crise parce qu'il se trouve dans une tension constante entre la pulsion et la répression culturelle. Il est aussi confronté à des attentes sociales et médicales qui ne tiennent pas compte de son caractère pulsionnel, créant ainsi un état de crise permanente.

Comment la psychanalyse différencie-t-elle le symptôme de la maladie ?

En psychanalyse, il n'y a pas de maladie au sens médical, mais des symptômes. Les symptômes sont perçus comme des formations inconscientes qui révèlent des conflits internes, contrairement à la médecine qui les voit souvent comme des signes de maladies organiques.

Quel est le rôle de la culture dans la crise du corps ?

La culture, selon Freud, repose sur la répression des pulsions, ce qui met le corps en conflit avec les normes sociétales. Ce rapport répressif produit une tension, qui contribue à la crise du corps, en l'empêchant d'exprimer librement ses pulsions.

En quoi la psychosomatique représente-t-elle un pont entre la psychanalyse et la médecine ?

La psychosomatique tente de relier la psychologie et la médecine en cherchant à comprendre comment les conflits psychiques influencent la santé physique. Cependant, cette discipline est critiquée pour son approche parfois réductrice et pour la difficulté de comprendre pleinement le corps à travers une perspective médicale seule.

Pourquoi la psychanalyse considère-t-elle que le symptôme est plus réel que la maladie ?

Le symptôme, dans le cadre psychanalytique, est vu comme une manifestation réelle de conflits inconscients, tandis que la maladie est souvent considérée comme un phénomène extérieur au sujet. Le symptôme est ainsi un moyen d'expression de l'inconscient, plus pertinent que l'idée de maladie.

Qu'est-ce que l'hypocondrie selon la psychanalyse ?

L'hypocondrie est vue non pas comme une simple maladie imaginaire, mais comme une souffrance réelle liée au corps pulsionnel. Elle reflète un conflit interne profond où le sujet cherche à accéder à une jouissance corporelle tout en étant limité par des répressions culturelles et sociales.

Quel est le lien entre le corps et le narcissisme dans ce contexte ?

Le corps est vu comme un foyer narcissique, où le sujet trouve à la fois la jouissance et la souffrance. Le narcissisme corporel est une forme de jouissance du corps qui oscille entre le plaisir et la souffrance, mettant en lumière le conflit entre désir et répression.

Comment la psychanalyse aborde-t-elle les syndromes somatiques ?

La psychanalyse considère les syndromes somatiques comme des symboles de conflits inconscients. Ces symptômes corporels ne sont pas simplement des maladies physiques, mais des manifestations de luttes internes, où le corps devient un moyen d'expression des conflits psychiques.

Quel exemple de syndrome somatique est mentionné dans le texte et quelle est sa signification ?

Un exemple mentionné est le syndrome d'autosaignement, observé chez certaines femmes, notamment des infirmières, qui se saignent volontairement. Ce phénomène est vu comme un acte symbolique lié à une souffrance intérieure et à une forme de résistance contre la pression sociale et professionnelle.