Le sionisme, aux racines d'Israël | Israël-Palestine, les mots de la guerre

Summary

Alain Diekov explore les origines du sionisme, un mouvement né à la fin du XIXe siècle en réponse à l'antisémitisme et aux pogroms en Russie. Inspiré par des figures comme Leo Pinsker et Theodor Herzl, le sionisme visait à établir un État pour le peuple juif, d'abord envisagé ailleurs (comme en Argentine), avant de se focaliser sur la Palestine. L'arrivée des Juifs en Palestine a rencontré la résistance de la population arabe locale, ignorée dans les premiers projets sionistes. La création de l'État d'Israël en 1947 a abouti à un partitionnement du territoire, mais la question des droits des Arabes en Israël est restée peu traitée.

Takeaways

• 😀 Le terme 'sionisme' provient de Sion, une colline au sud de Jérusalem, et a été forgé à la fin du 19e siècle.
• 😀 Le mouvement sioniste a émergé dans les années 1880 en réponse aux persécutions des Juifs dans l'Empire tsariste, notamment les pogroms.
• 😀 Théodore Herzl, fondateur du sionisme politique, a proposé un État pour les Juifs, initialement dans des territoires comme la Palestine ou l'Argentine.
• 😀 L'idée principale du sionisme est de donner un territoire aux Juifs, un projet qui a rencontré des résistances internes au sein de la communauté juive.
• 😀 Après la mort de Herzl, le projet sioniste a pris une orientation claire vers la Palestine, un choix dicté par des raisons historiques et religieuses.
• 😀 Les premiers Juifs arrivant en Palestine dans les années 1880-1900 ont rencontré la population arabe locale, mais ont souvent ignoré cette présence dans leur projet.
• 😀 Le projet sioniste a impliqué l'achat de terres en Palestine à des propriétaires arabes, souvent absents, mais ceux-ci ne contrôlaient que 7 % des terres en 1945.
• 😀 En 1947, l'ONU a voté la partition de la Palestine en deux états, un juif et un arabe, donnant ainsi au projet sioniste un soutien international.
• 😀 La création de l'État d'Israël a entraîné des déplacements massifs de Palestiniens, tant volontaires qu'obligés, mais la question des populations non juives a été laissée sans réponse claire au début.
• 😀 Après la guerre, Israël a accordé la citoyenneté israélienne aux Arabes restants sur son territoire, mais sans une réflexion approfondie sur la signification d'un État juif pour ces minorités.

Q & A

Qu'est-ce que le sionisme et comment est-il né ?

Le sionisme est un mouvement politique apparu à la fin du XIXe siècle, né en réponse à l'antisémitisme croissant, en particulier les pogroms dans l'Empire tsariste. Le terme 'sionisme' est dérivé du mont Sion à Jérusalem, symbolisant l'idée d'un retour à la terre d'Israël pour le peuple juif.

Qui étaient les figures fondatrices du sionisme et quelle était leur vision ?

Les principales figures fondatrices du sionisme étaient Leo Pinsker, qui a écrit *Autoémancipation* (1882), et Theodor Herzl. Pinsker a insisté sur l'émancipation du peuple juif, tandis qu'Herzl, dans son ouvrage *L'État des Juifs* (1896), proposait la création d'un État juif, initialement en Palestine, mais aussi potentiellement en Argentine.

Pourquoi la Palestine a-t-elle été choisie comme terre d'accueil pour les Juifs ?

La Palestine a été choisie en raison des liens historiques et religieux du peuple juif avec cette terre, notamment en tant que terre promise dans le judaïsme. Cependant, cette décision n'était pas unanime, et des alternatives comme l'Argentine ont été envisagées, surtout au début du mouvement.

Quelle était la réaction des Juifs vis-à-vis du projet sioniste au début ?

Le projet sioniste a d'abord rencontré une résistance importante parmi les Juifs. Beaucoup de Juifs, notamment ceux d'Europe de l'Ouest, ne croyaient pas à la nécessité d'un État juif. Le mouvement était d'abord minoritaire dans la communauté juive mondiale.

Comment les premiers immigrants juifs ont-ils abordé la question arabe en Palestine ?

Les premiers immigrants juifs, arrivant principalement des territoires de l'Empire tsariste, ont rapidement rencontré la population arabe locale. Cependant, une stratégie de 'question cachée' a été adoptée, dans laquelle la présence arabe a été minimisée ou ignorée dans les premiers discours sionistes.

Quel rôle ont joué les achats de terres dans la mise en place du projet sioniste ?

Les premiers sionistes ont commencé par acheter des terres en Palestine, souvent auprès de propriétaires arabes absents, pour établir des colonies. En 1945, les Juifs contrôlaient environ 7% des terres, un pourcentage bien inférieur à celui des terres restantes.

Qu'a-t-il fallu faire avec les 93 % des terres restant en Palestine ?

Les terres restantes, environ 93 %, ont constitué un défi pour les sionistes. La question de la gestion de ces terres a été laissée en suspens pendant longtemps, jusqu'à ce que la situation se précipite avec la division de la Palestine par les Nations Unies en 1947.

Qu'est-ce que le plan de partition de l'ONU de 1947 et quels en ont été les résultats ?

Le plan de partition de l'ONU de 1947 proposait de diviser la Palestine mandataire en deux États, un juif et un arabe. Les dirigeants sionistes ont accepté ce plan, qui octroyait aux Juifs environ 55% du territoire, mais il a provoqué une guerre et des tensions continues avec la population arabe locale.

Comment l'État d'Israël a-t-il traité sa population arabe après sa création ?

Après la création d'Israël en 1948, la population arabe restante, environ 160 000 personnes, a été en grande partie intégrée en tant que citoyens israéliens, bien que le statut de l'État juif et la question des minorités non juives n'aient pas fait l'objet d'une réflexion approfondie à ce moment-là.

Quel est le principal défi que pose la notion d'État juif en Israël ?

Le principal défi lié à la notion d'État juif en Israël réside dans le traitement de la population arabe. Il n'y a pas eu de réflexion approfondie sur ce que cela signifiait pour les Juifs ni pour les minorités non juives, et cette ambiguïté continue d'être une source de tensions dans le pays.