Henri Guillemin: La Commune (2/13) - Monsieur Thiers

Summary

Ce transcript analyse la période critique de la guerre franco-prussienne, en particulier les événements entourant la signature de l'armistice et la cession des territoires à l'Allemagne. Il critique vivement Adolphe Thiers, qui, selon le récit, a sacrifié des régions comme Metz et Strasbourg pour préserver ses intérêts politiques et économiques, plutôt que défendre la France. Thiers manipule l'opinion publique avec des discours pathétiques tout en cédant aux pressions de Bismarck et en abandonnant les aspirations des députés d'Alsace-Lorraine. L’ensemble dépeint une France désunie, où les élites privilégient leur sécurité au détriment de l’intégrité nationale.

Takeaways

• 😀 La citadelle de Belfort, bien défendue par Denfert-Rochereau, est restée invaincue durant la guerre franco-prussienne, mais a été rendue à la France après l'armistice.
• 😀 Les Allemands n'ont pas cherché à conquérir Belfort car elle ne faisait pas partie de leurs objectifs stratégiques pendant la guerre.
• 😀 L'armistice signé en janvier 1871 a permis à l'Allemagne de demander la cession de certains territoires français, y compris Belfort, mais aussi Strasbourg et Metz.
• 😀 Bismarck a utilisé Belfort comme un geste de modération envers les puissances européennes, en affirmant qu'il se contentait de Strasbourg et Metz, pour éviter de paraître trop avide.
• 😀 Thiers, alors chef du gouvernement français, a accepté de céder Strasbourg et Metz à l'Allemagne pour assurer la paix, malgré l'opposition populaire à cette décision.
• 😀 Thiers a utilisé une rhétorique émotionnelle lors de ses discours, affirmant qu'il faisait ces concessions par obligation, tout en dissimulant ses véritables intentions politiques.
• 😀 Selon Thiers, la résistance française, notamment celle de Gambetta, avait exacerbé la guerre et forcé l'Allemagne à réclamer davantage de territoires, ce qu'il a utilisé comme justification pour céder Metz.
• 😀 Les députés d'Alsace-Lorraine ont protesté contre la cession de leurs terres à l'Allemagne, soulignant leur fidélité à la France, mais Thiers a minimisé leurs préoccupations, arguant que la guerre ne pouvait plus continuer.
• 😀 Thiers a répondu aux protestations des députés d'Alsace-Lorraine en les qualifiant de sentimentales et a insisté sur le fait que la priorité était d'éviter une prolongation du conflit.
• 😀 Dans un discours ultérieur, Thiers a justifié son choix de céder Metz et Strasbourg en accusant les républicains modérés et subversifs d'être responsables de la défaite, et a souligné que la paix était nécessaire pour protéger les intérêts politiques des notables.

Q & A

Pourquoi Belfort n'a-t-il pas été pris par les Allemands pendant la guerre franco-prussienne ?

Belfort n'a pas été pris par les Allemands parce qu'il était défendu par Denfert-Rochereau et que les Allemands ont décidé de ne pas risquer une attaque contre cette citadelle. De plus, Belfort n'était pas considéré comme un objectif stratégique majeur pour eux.

Pourquoi l'armistice du 28 janvier 1871 a-t-il entraîné l'ordre de se rendre pour Belfort ?

L'armistice a entraîné la demande de se rendre à Belfort car les Allemands voulaient utiliser la ville comme monnaie d'échange, bien qu'ils n'aient pas l'intention de la conquérir définitivement. L'ordre de se rendre est venu du gouvernement français, pressé de conclure un accord avec l'Allemagne.

Comment Bismarck a-t-il manipulé la situation autour de Belfort dans les négociations de paix ?

Bismarck a joué sur une apparente générosité en proposant de rendre Belfort à la France, prétendant que cela montrait sa modération et son absence de convoitise excessive. Il affirmait que ses véritables objectifs étaient Strasbourg et Metz, et qu'il était prêt à rendre Belfort pour calmer les tensions internationales.

Quelle était la véritable raison pour laquelle Thiers a accepté de céder Metz et Strasbourg à l'Allemagne ?

Thiers a cédé Metz et Strasbourg non pas par nécessité militaire, mais pour des raisons politiques internes. Il a voulu éviter une prolongation de la guerre et, selon lui, préserver la stabilité de la France, tout en maintenant ses relations avec Bismarck pour gérer les affaires internes, notamment à Paris.

Quel rôle a joué la conférence de Londres dans les négociations de paix entre la France et l'Allemagne ?

La conférence de Londres a exercé une pression indirecte sur Bismarck, suggérant que ses demandes étaient excessives. Cependant, Bismarck a utilisé cette situation à son avantage, se présentant comme raisonnable en renonçant à Belfort pour ne pas paraître trop vorace.

Pourquoi Thiers a-t-il choisi de court-circuiter les diplomates britanniques et d'accepter de céder Metz ?

Thiers a court-circuité les diplomates britanniques pour éviter toute intervention qui pourrait compliquer ses négociations avec Bismarck. Il a jugé qu'en cédant Metz, il préservait la paix et pouvait mieux gérer la situation interne en France.

Comment Thiers a-t-il justifié la signature du traité de paix face aux critiques internes ?

Thiers a justifié la signature du traité de paix par des discours émotionnels où il affirmait que la France n'avait d'autre choix que de céder Metz et Strasbourg en raison de la force militaire allemande. Il a également blâmé Gambetta et la résistance prolongée pour la perte de ces territoires.

Comment Thiers a-t-il répondu aux députés d'Alsace-Lorraine qui protestaient contre la cession de leurs terres ?

Thiers a rejeté les protestations des députés d'Alsace-Lorraine en les qualifiant de sentimentales et en insistant sur le fait que la guerre ne pouvait pas continuer. Il a argumenté que le pays devait accepter la réalité militaire et politique de la situation.

Quelle est la vision de Thiers concernant les républicains et leur influence pendant la guerre ?

Thiers considérait les républicains comme des éléments subversifs qui cherchaient à perturber l'ordre et la stabilité de la France. Dans son discours de mars 1871, il affirmait que la signature de la paix visait surtout à éloigner la France des mains de ces républicains, qu'il considérait comme des ennemis de la paix.

Quelles sont les conséquences de la cession de Metz et Strasbourg pour la France à long terme ?

La cession de Metz et Strasbourg a été un coup dur pour la France, marquant une défaite territoriale importante et la perte de deux villes stratégiques. Cela a également exacerbé les tensions internes en France, avec une montée de ressentiment envers les décisions de Thiers et des répercussions sur l'identité nationale.