QU'EST-CE QUE LA VÉRITÉ ?
Summary
TLDRDans ce discours profond sur la vérité, l'orateur invite à explorer les multiples facettes de ce concept depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, mettant en lumière la quête permanente des philosophes pour atteindre la vérité. Débattant sur l'idée que la vérité peut varier d'une personne à l'autre, l'orateur examine les définitions philosophiques classiques et contemporaines de la vérité, son rapport à la réalité, et la manière dont nos perceptions et notre raison influencent notre compréhension du monde. En s'aventurant à travers les théories de Descartes, Hegel, et d'autres penseurs, ce discours révèle comment la vérité, loin d'être un absolu, est un processus dialectique, invitant à une réflexion continue sur notre rapport au monde et aux connaissances que nous forgeons.
Takeaways
- 🔍 La quête de la vérité est l'objectif ultime de la philosophie, considérée comme l'Everest pour les philosophes.
- 🤔 La définition classique de la vérité en philosophie est l'adéquation ou la correspondance entre la pensée et la réalité, une conception qui remonte à Saint Thomas d'Aquin et à Descartes.
- 🌍 La vérité implique l'universalité, car elle est fondée sur une réalité partagée, contrairement aux opinions qui sont subjectives et individuelles.
- ✨ Descartes soutient que la raison, plutôt que la perception, est le moyen le plus fiable d'accéder à la vérité, en raison de l'infiabilité des sens.
- 🔄 Hegel présente la vérité comme un processus dialectique où la conscience évolue par l'erreur et l'autocorrection, suggérant que la vérité est dynamique et non statique.
- 🛠 Le pragmatisme définit la vérité en termes d'utilité et d'efficacité, mettant l'accent sur la confirmation pratique plutôt que sur des absolus théoriques.
- 🔬 La science opère sur un principe similaire de pragmatisme, où une théorie reste valide tant qu'elle est soutenue par l'expérience et la pratique.
- 👁 Les empiristes argumentent que la connaissance humaine provient exclusivement de l'expérience sensorielle, et donc que la vérité absolue est inatteignable, réduisant nos croyances à des habitudes vérifiables plutôt qu'à des vérités universelles.
- 🚶♂️ La conception empiriste souligne que nos croyances ont une valeur pratique, mais ne peuvent être considérées comme des vérités absolues en dehors de notre expérience directe.
- 🧭 Chaque conception de la vérité révèle une vision différente du monde et du rapport de l'humain à celui-ci, suggérant que la vérité pourrait être un chemin constamment en devenir plutôt qu'un absolu fixe.
Q & A
Qu'est-ce que la vérité selon le philosophe?
-La vérité pour un philosophe est un but ultime, souvent comparé à l'Everest pour un alpiniste. Elle est définie comme l'adéquation entre l'idée et la chose, la correspondance entre la pensée et la réalité.
Peut-on dire 'chacun sa vérité'?
-Non, car le concept de vérité implique d'universalité. Une vérité est la vérité pour tout le monde, sinon c'est un point de vue, un avis, une opinion, mais pas une vérité.
Quelle est la relation entre la vérité et la réalité?
-La vérité est tributaire de la réalité. Il faut une réalité sur laquelle porte cette vérité. La vérité est ce que je pense qui est conforme à la réalité.
Comment les philosophes abordent-ils la vérité?
-Les philosophes abordent la vérité en cherchant à comprendre son essence et comment y accéder. Ils soulignent que tous les philosophes n'ont pas la même définition de la vérité et que les moyens proposés pour y accéder varient également.
Qu'est-ce que la définition canonique de la vérité en philosophie?
-La définition canonique de la vérité en philosophie est l'adéquation entre la pensée et la réalité, telle que trouvée chez Descartes et Saint-Thomas d'Aquin.
Pourquoi la vérité ne peut-elle pas être multiple?
-La vérité ne peut pas être multiple car il n'y a qu'une seule réalité. Il peut y avoir plusieurs manières d'exprimer la vérité, mais il ne peut y avoir qu'une seule vérité.
Comment la perception humaine est-elle limitée?
-La perception humaine est limitée et trompeuse. Nous ne pouvons voir que trois faces d'un cube à la fois, ce qui montre que notre accès à la réalité est restrictif.
Qu'est-ce que le doute méthodique selon Descartes?
-Le doute méthodique selon Descartes est l'attitude de prudence à l'égard des données sensorielles. Il suggère de vérifier la réalité de nos perceptions avant de les considérer comme des vérités.
Quelle est la différence entre vérité et opinion?
-La vérité est objective et universelle, tandis que l'opinion est subjective. L'opinion est ce qu'on croit être la vérité, mais qui n'a pas la même universalité et objectivité que la vérité.
Qu'est-ce que la dialectique de la conscience selon Hegel?
-La dialectique de la conscience selon Hegel est le processus par lequel la conscience évolue en passant par des étapes qui la font envisager le monde de manières différentes. La vérité est un processus permanent et non une simple opposition entre le vrai et le faux.
Comment la science évalue-t-elle la vérité d'une théorie?
-La science évalue la vérité d'une théorie en fonction de sa validité pratique. Si une théorie est contredite par l'expérience, elle est invalidée et remplacée par une autre qui fonctionne.
Quelle est la conception pragmatiste de la vérité?
-La conception pragmatiste de la vérité définit la vérité comme ce qui est utile et efficace dans la pratique. Ce qui fonctionne est considéré comme vrai.
Quelle est la conception empiriste de la vérité?
-La conception empiriste de la vérité soutient que la vérité n'existe que dans le contexte de l'expérience. En dehors de l'expérience, on ne peut pas affirmer avec certitude que quelque chose est vrai.
Outlines
🤔 La quête de la vérité philosophique
Le paragraphe aborde la recherche de la vérité dans la philosophie depuis l'Antiquité, soulignant que la vérité est l'objectif ultime des philosophes. Il est comparé à l'Everest pour les alpinistes, un sommet à atteindre. L'auteur explique que la philosophie est l'histoire des tentatives pour atteindre cette vérité, mais pose la question complexe de la définition même de la vérité. Il soulève le problème que les philosophes n'ont pas tous la même définition de la vérité et que les moyens pour y accéder varient. La discussion se concentre sur la question de savoir si la vérité est universelle ou si chacun a sa propre vérité, soulignant que le concept de vérité implique l'universalité.
🌐 La vérité et la réalité
Dans ce paragraphe, l'auteur explique que la vérité ne peut exister que s'il existe une réalité sur laquelle elle porte. Il précise que la vérité est l'adéquation entre l'idée et la chose, ou la correspondance entre la pensée et la réalité. Il est également question de la limitation de nos perceptions, qui sont trompeuses, et de la manière dont Descartes considère la perception comme un mauvais outil d'accès à la vérité, privilégiant la raison pour corriger nos erreurs de perception.
🧐 Le doute méthodique et la raison
Le texte présente le doute méthodique comme un outil pour vérifier la réalité de nos perceptions. L'auteur cite Descartes qui encourage à douter de nos sens pour atteindre la vérité par la raison. Il oppose cette approche à celle de Fontenelle, qui recommande de vérifier les faits avant de chercher la cause. L'auteur insiste sur l'importance de la raison universelle qui permet de s'entendre sur des arguments rationnels, contrairement aux opinions qui sont subjectives et varient d'une personne à l'autre.
📜 Vérités matérielles et formelles
Ce paragraphe distingue deux types de vérités : les vérités matérielles et les vérités formelles. Les vérités matérielles concernent les faits et sont conformes à la réalité empirique, tandis que les vérités formelles portent sur des propositions logiques. L'auteur explique que la raison est l'outil qui permet d'accéder à la vérité objective, en opposition avec l'opinion subjective. Il souligne que la vérité est universelle et objective, tandis que l'opinion est subjective et peut avoir l'apparence de vérité pour celui qui y adhere.
🔄 La dialectique de la conscience selon Hegel
Le paragraphe explore la dialectique de la conscience d'après Hegel, qui considère que la vérité est un processus en constante évolution. Hegel propose que la conscience passe par des étapes qui la font voir le monde de différentes manières, et que la vérité est cette évolution elle-même. Il est question de la nécessité d'expérimenter le faux pour progresser vers la vérité, car le faux est un moment du vrai. Hegel soutient que la conscience est convaincue d'être dans le vrai à chaque étape, mais que la reconnaissance des erreurs permet de progresser vers un stade de conscience supérieur.
💡 La vérité pragmatique
Le texte aborde la conception pragmatique de la vérité, qui définit la vérité comme ce qui est utile et efficace dans la pratique. Il est question d'évaluer la vérité d'une proposition à travers ses conséquences pratiques. L'auteur cite l'exemple d'un diagnostic médical pour illustrer que la validité pratique est le critère de vérité. Il est également question de la science, qui vise à produire des connaissances proches de la vérité en utilisant des méthodes empiriques, et comment les théories scientifiques sont validées ou invalidées en fonction de leur conformité avec l'expérience.
🌟 La vérité empiriste
Ce paragraphe présente la conception empiriste de la vérité, qui nie l'existence de la vérité en dehors de l'expérience. Les empiristes considèrent que toutes nos connaissances proviennent de notre expérience sensorielle et que nous ne pouvons avoir d'idée qui ne provient pas de l'expérience. La vérité, selon les empiristes, est le prolongement virtuel de nos habitudes basées sur des expériences répétées. Ils区分 la vérité de l'habitude, soulignant que la vérité est un absolu qui dépasse nos expériences, tandis que l'habitude est un phénomène répétitif. Les empiristes accordent une valeur pratique à nos connaissances, mais ils nient l'accès à une vérité absolue.
🎇 La quête de la vérité et l'humanité
En conclusion, le texte réfléchit sur la quête de la vérité et son importance pour l'humanité. Il suggère que la vérité peut être inaccessible, qu'elle peut ne pas exister du tout, ou qu'elle est en constante évolution. L'auteur propose que nos croyances, erreurs et échecs sont les voies par lesquelles la vérité se fraye un chemin vers nous. Il insiste sur le fait que, si la vérité ne dépend pas de nous, c'est de chacun de nous d'incarner la vérité, suggérant que la vérité est un concept humain et limité, et que notre compréhension en est une partie intégrante.
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Keywords
💡Vérité
💡Philosophie
💡Raison
💡Doute méthodique
💡Dialectique
💡Conscience
💡Opinion
💡Pratique
💡Science
💡Empirisme
💡Absolu
Highlights
La vérité a toujours été l'objectif ultime des philosophes, comme le mont Everest pour un alpiniste.
La philosophie est l'histoire des tentatives mises en œuvre pour atteindre la vérité.
La vérité est tributaire de la réalité, et pour qu'il y ait une vérité, il faut une réalité sur laquelle porte cette vérité.
La vérité est l'adéquation entre l'idée et la chose, la correspondance entre la pensée et la réalité.
Chacun sa vérité est impossible car le concept de vérité implique celui d'universalité.
La vérité n'est pas un point de vue, un avis ou une opinion, mais un discours conforme à la réalité.
La réalité ne dépend pas du point de vue qu'on a sur elle, et un fait est objectif.
La perception est limitée et trompeuse, et c'est la raison qui corrige nos erreurs de perception.
Le doute méthodique est une attitude de prudence à l'égard des données sensorielles.
La raison est notre meilleur outil pour vérifier la réalité de nos perceptions.
Les vérités matérielles portent sur les faits et les vérités formelles portent sur des propositions logiques.
La raison est universelle et permet d'atteindre la vérité, tandis que la perception est individuelle.
La dialectique de la conscience selon Hegel considère que la vérité est un processus et non un état.
La vérité est le résultat d'une évolution de la conscience qui intègre différentes perspectives.
La conscience progresse par autonégation, croyant en même temps qu'elle se trompe et dépassant ses erreurs.
La conception pragmatiste de la vérité définit la vérité comme ce qui est utile dans la pratique.
La validité scientifique repose sur la fonctionnalité et la pratique, plutôt que sur l'adéquation à la réalité.
L'expérience est la source de toutes nos connaissances selon les empiristes.
Les empiristes considèrent que la vérité est une généralisation abusive des expériences passées.
La vérité est un absolu qui dépasse la somme des connaissances humaines.
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description bonjour à
tous aujourd'hui on va parler de la
vérité depuis l'Antiquité la vérité a
toujours constitué l'objectif ultime des
philosophes leur Graal la vérité pour un
philosophe c'est un peu comme l'évereste
pour un alpiniste il n'y a rien
au-dessus et c'est parce qu'il n'y a
rien au-dessus qu'il faut l'atteindre et
qu'est-ce que l'histoire de la
philosophie sinon l'histoire des
tentatives mises en œuvre pour atteindre
cette vérité et donc évidemment vouloir
faire de la philosophie sans se poser la
question de ce qu'on appelle la vérité B
c'est un
compliqué c'est comme vouloir mener une
enquête sans savoir ce qu'on doit
trouver or le problème c'est que tous
les philosophes n'ont pas la même
définition de la vérité et quand bien
même ils auraient la même définition les
voix qu'il proposent pour y accéder ne
sont pas les mêmes donc la question
qu'on va se poser aujourd'hui c'est
qu'est-ce que la vérité
existe-t-elle et si oui comment faire
pour y
accéder alors pour entrer directement
dans la problématique je vous propose de
partir d'une question une question qui
va permettre de répondre un certain
nombre d'erreurs ou un certain nombre de
malentendu qu'il y a parfois autour de
ce concept de
vérité cette question c'est la vérité
est-elle propre à chacun en d'autres
termes peut-on dire chacun sa
vérité parce que c'est quelque chose
qu'on entend souvent dès que la
ce serait quelque chose de personnel que
ce serait quelque chose qui varierait
d'une personne à l'autre vous êtes en
train de discuter d'un sujet avec
quelqu'un vous n'êtes pas d'accord vos
points de vue sont littéralement
irréconciliable et l'un d'entre vous
conclut en disant chacun sa vérité bon
ben c'est bien gentil mais est-ce que ça
a du sens chacun sa vérité et bien si on
s'en tient à la définition du mot vérité
non chacun sa vérité c'est pas possible
c'est pas possible tout simplement parce
que le concept de vérité implique celui
d'universalité une vérité est forcément
la vérité pour tout le monde sinon c'est
pas une
vérité sinon c'est un point de vue
un avis une opinion mais pas une
vérité alors
entrons un peu dans les
détails classiquement en philosophie on
définit la vérité comme l'adéquation
entre l'idée et la chose on peut aussi
dire la correspondance
entre la pensée et la
réalité ça c'est une définition qu'on
trouve chez descart et avant en lui chez
Saint-Thomas d'quin et c'est un peu
devenu la définition canonique de la
vérité en philosophie
l'adéquation entre la pensée et la
réalité donc déjà ça veut dire une
première chose ça veut dire que le
concept de vérité est tributaire de
celui de
réalité autrement dit pour qu'il y ait
une vérité il faut déjà qu'il y ait une
réalité sur laquelle porte cette
vérité alors
attention la vérité et la réalité c'est
pas la même chose la réalité c'est ce
qui est c'est tout ce qui
existe la vérité c'est quand ce que je
pense à propos de la réalité lui est
conforme donc par exemple on dira que
cette voiture est réelle elle est réelle
parce qu'elle fait partie de la réalité
mais cette voiture n'est ni vraie ni
fausse ce qui est vrai ou faux c'est ce
que je pense à propos d'elle
ou ce que je dis à propos
d'elle si je dis c'est une voiture mon
affirmation est
vraie si je dis c'est une citrouille mon
affirmation est
fausse donc la vérité c'est le discours
conforme à la
réalité et donc où est-ce que je veux en
venir ben je vais envenir au fait que si
la vérité c'est le discours conforme à
la réalité il ne peut pas y avoir
plusieurs vérités puisqu'il n'y a qu'une
seule
réalité la raison pour laquelle la
vérité n'est pas propre à chacun c'est
que nous partageons tous une seule et
même réalité donc il peut éventuellement
y avoir plusieurs manières d'exprimer la
vérité mais il ne peut pas y avoir
plusieurs
vérités quand les gens disent chacun sa
vérité ce qu'ils veulent en fait dire
c'est chacun sa conception de la vérité
et c'est pas pareil c'est pas pareil du
tout chacun sa conception de la vérité
autrement dit chacun son point de vue
sur la vérité chacun son opinion sur la
vérité j'aime bien le mot point de vue
parce que ça illustre bien l'accès
limité que nous avons à la réalité un
point de vue c'est ce qui offre un angle
de
vue nous sommes tous des points de vue
sur le monde ce que lanit'appelait des
monades mais cette multiplicité des
points de vue porte sur une seule et
unique
réalité si la vérité est quelque chose
d'universel c'est pour une raison simple
c'est parce que la réalité ne dépend pas
du point de vue qu'on a sur elle on va
dire autrement un fait c'est
objectif si je dis un cube possède six
faces bon ben ça c'est pas juste mon
point de vue c'est un fait c'est un fait
et c'est d'autant plus un fait que c'est
la définition même du cube un solide
composé de six phases carré donc dès
lors que quelque chose est énoncé dans
la définition d'un objet je peux pas le
contester je peux pas dire un cube
possède quatre faces parce qu'après tout
chacun sa
vérité parce que ça mène à ça le chacun
sa vérité
çaamène à dire tout et n'importe quoi au
nom du droit à la
subjectivité mais la vérité n'est pas
une affaire de droit et encore moins une
affaire de subjectivité
et donc de la même façon si je dis 2 + 2
= 5 je n'exprime pas ma vérité
j'exprime une
erreur ce que je dis est faux
mathématiquement faux à moins de
considérer que tout égale tout et
inversement si on considère que rien ne
se distingue de rien alors là oui on
peut tout dire et tout pourra être
déclaré vrai puisqu'on aura tout critère
de distinction entre le vrai et le faux
mais dans les faits chacun sa vérité ça
marche
pas revenons un instant sur l'exemple du
cube on disait tout à l'heure le fait
qu'un cube possède six faces ça ne
dépend pas de mon point de vue c'est
objectif qu'est-ce qui n'est pas
objectif ce qui n'est pas objectif c'est
ma perception du
cube lorsque vous regardez un cube
combien de fa au maximum pouvez-vous
voir la réponse c'est
trois au maximum vous ne pouvez voir que
trois faces du cube vous pouvez faire le
test qu'est-ce qu'il faut en conclure ce
qu'il faut en conclure c'est que notre
perception est
limitée nos perceptions sont trompeuses
et c'est là qu'on en arrive à ce que
disait descart descart disait que la
perception était un très mauvais outil
d'accès à la vérité en clair il disait
que nos sens n'étaient pas fiables
pourquoi parce que nos sens nous
renvoient une image déformée de la
réalité il prend l'exemple du bâton
qu'on plonge dans l'eau et qui nous
apparaît brisé à la surface
alors qu'en réalité il est parfaitement
droit ce que nous dit Descartes c'est
que la vérité on peut seulement
l'atteindre par la
raison parce que la raison c'est ce qui
corrige nos erreur de
perception donc je plonge mon bâton dans
l'eau je le perçois brisé à la surface
je réfléchis et je me dis c'est pas
possible c'est pas possible que mon
bâton soit réellement
brisé parce qu'il n'y a rien dans les
propriétés du bois il n'y a rien dans
les propriétés de l'eau qui puisse
expliquer qu'un tel phénomène se
produise ce à quoi nous invite descartte
ça s'appelle le
doute le doute
méthodique le doute comme attitude de
prudence à l'égard des données
sensorielles et ce doute méthodique
c'est ce qui doit nous inciter à
vérifier la réalité de nos perceptions
avant de les considérer comme des
vérités alors c'est pas exactement la
même chose que la dendor de
Fontenel Fontenel c'est un écrivain
français du 17e siècle écrivain
classique qui disait qu'avant d'émettre
des théories sur un événement il fallait
d'abord vérifier que l'événement s'était
effectivement produit tel qu'on raconte
donc il prend l'exemple d'un enfant à
qui il aurait poussé une dent en or et
tout le monde s'est mis à développer sa
petite théorie sur le pourquoi du
comment ce que dit Fontenel c'est
qu'aucune de ces théories ne tient
debout tout simplement parce que ça
n'est jamais
arrivé donc la devise de Fontenelle
c'est assurons-nous du fait avant de
nous inquiéter de la
cause ça paraît sensé
mais Descartes c'est pas tout à fait la
même chose ce que nous dit Descartes
c'est qu'on ne peut jamais être sûr de
nos
perceptions même quand on est témoin de
quelque chose il se peut que nos sens
nous fasse voir quelque chose qui n'est
pas réel il donne comme exemple le fait
que quand on rêve la nuit on a le
sentiment que c'est bien
réel c'est le lendemain quand on se
réveille qu'on se dit mais c'était
n'importe quoi oui c'était n'importe
quoi à
postériori mais sur le moment ça
paraissait
réel donc on ne peut jamais être
totalement sûr de ces
perceptions il se peut que nous soyons
effectivement en train de
rêver il se peut que nous soyons dans
une programmation informatique qui nous
envoie des signaux sensoriels en
permanence on peut pas être sûr le seul
moyen d'être sûr nous dit Descartes
c'est la
raison la raison c'est notre meilleur
pour ne pas dire notre seul véritable
outil de
vérification parce que la raison ne ment
jamais parce que la raison ne trompe
jamais la raison est par définition
incapable de faire passer le faux pour
le vrai et le vrai pour le
faux alors on peut produire des
raisonnements qui feront passer le faux
pour le vrai et le vrai pour le
faux c'est ce qu'on appelle des
raisonnements fallacieux
ou des
paralogismes c'est-à-dire des
raisonnements qui ont l'apparence de la
rationalité mais qui n'en ont que
l'apparence on donne souvent cet exemple
pour illustrer ce qu'est un
paralogisme socrate est mortel mon chat
est mortel donc Socrate est un chat bon
ben ça évidemment c'est
fallacieux parce que il ne suffit pas
que deux choses possèdent une
caractéristique commune pour que toutes
leurs caractéristiques soi communes
c'est la logique de base en rhtorique on
l'utilise dans ce qu'on appelle le
déshonneur par
association on trouve un point commun
entre deux choses ou entre deux
personnes et à partir de là on induit
l'idée que les défauts de l'un ça que
aussi à
l'autre donc pour en revenir à la raison
la raison nous dit des cartes elle est
universelle elle est universelle
c'est-à-dire que si une chose est vraie
pour moi elle est vraie pour vous et si
une chose est vraie pour vous elle est
vraie pour tout le
monde donc vous voyez ici que le chacun
sa vérité c'est tout ce que rejette des
cartes et pas seulement des cartes
d'ailleurs
tous ceux qui se revendiquent de ce
qu'on appelle le
rationalisme
ratio raison le rationalisme c'est
l'idée que seule la raison peut nous
faire accéder à la
vérité pas la
perception pas la
sensibilité la sensibilité c'est ce qui
nous sépare les uns des autres on n pas
la même
sensibilité mais on a la même raison
ou en tout cas la la raison fonctionne
selon les mêmes règles pour vous et pour
moi donc là où la sensibilité nous
sépare la raison nous
rassemble on peut s'entendre sur des
arguments
rationnels on peut plus difficilement
s'entendre sur des arguments
émotionnels en philosophie on distingue
deux genres de vérité les vérités
matérielles et les vérités
formelles les vérités matérielles porte
sur les faits elles sont les énoncés
conformes à la réalité
empirique les vérités formelles portent
sur des
propositions sur des énoncés
logiques si je dis que Pierre est plus
grand que Jean et que Jean est plus
grand que
Jacques ma raison ne peut me conduire
qu'à une seule
conclusion pierre est plus grand que
Jacques forcément
nécessairement et quoi que vous pensiez
de pierre de Jean ou de Jacques si vous
écoutez ce que vous dit votre raison
vous ne pourrez pas parvenir à une autre
conclusion c'est ça le propre de la
raison à savoir que ma raison et votre
raison ne peuvent aboutir qu'à une même
conclusion parce que ma raison et votre
raison c'est la même
raison c'est ça l'universalité de la
raison le fait que la logique est la
même pour tout le monde donc la raison
nous dit descart c'est ça le seul outil
qui permet d'accéder à la vérité et de
la même façon que la raison est
universelle tandis que la perception est
individuelle la vérité est objective
tandis que l'opinion est subjc
l'opinion n'est pas la
vérité l'opinion est ce qu'on croit être
la
vérité alors c'est compliqué bien sûr
parce qu'une opinion a toujours une
apparence de vérité pour celui qui y
adhère nos opinions on y croit on y
croit comme à des
vérité la croyance se présente toujours
à la conscience comme une
véré la difficulté c'est d'en prendre
conscience alors ici j'aimerais parler
un peu de Hegle et de ce que Hegle
appelle la dialectique de la
conscience alors je vous rassure tout de
suite on va expliquer tout ça le but
étant de vous montrer que derrière la
présentation que je viens de vous faire
la réalité est encore un petit peu plus
complexe si on s'en tient à ce que je
viens de vous expliquer à savoir qu'il y
a d'un côté l'opinion qui serait
subjective et de l'autre la vérité qui
serait objective ça risque de donner
l'impression que l'humanité se divise en
deux
camp les sachants et les
croyants évidemment c'est très
confortable c'est très valorisant pour
l'ego de se dire qu'on appartient au
camp des
sachants de ceux qui ne se laissent pas
reglé par leurs croyan de ceux qui
savent discerner immédiatement le vrai
du faux ce que nous dit Hegle et qu'il
développe dans sa Phénoménologie de
l'esprit c'est qu'il n'a pas d'un côté
le faux et de l'autre le vrai il n'y a
pas d'un côté les ignorants et de
l'autre côté ce qui détiendrai la
vérité il n'y a que des sachants
partiels et par conséquent
des ignorants
partiels qu'est-ce que ça veut dire des
sachants partiels et des ignorants
partiel ça veut dire que la vérité est
un
processus un processus permanent et pas
un processus quantitatif
el ne voit pas les choses en terme de
quantité de
connaissance il voit les choses en terme
de stade de la conscience pour G la
conscience passe par des stades elle
passe par des étapes qui vont à chaque
fois lui faire envisager le monde
autrement plus la conscience évolue plus
elle intègre à elle des points de vues
différents sur le
monde des manières différentes de
concevoir le monde et c'est le parcours
de ces différents points de vue c'est
l'évolution de la conscience que lui
apporte chaque point de vue qui
constitue ce que Hegel appelle la vérité
pour Hegle on ne parvient pas à la
vérité en passant du faux au vrai on
parvient à la vérité en passant du faux
au
faux alors ça c'est
étrange qu'est-ce que ça veut dire qu'on
parvient à la vérité en passant du faux
au faux comment ne pas y voir une
contradiction dans les termes
vous allez comprendre
le n'avait pas une vision binaire de la
vérité il en avait une vision
dialectique une vision dialectique ça
veut dire que
pour la conscience progresse par
autonégation
elle croit en même temps qu'elle croit
elle croit savoir elle se
trompe puis elle comprend qu'elle s'est
trompée
elle admet elle retient la leçon et elle
repart c'est ça la mécanique de la
conscience
erreur
intégration
surpassement ce que Hegle appelle en
allemand
aufbung donc pour qu'il y ait
aubung pour qu'il y ait progrès de la
conscience vers le vrai il faut qu'il y
ait expérience du faux et dépassement du
faux donc on progresse vers le vrai qu'à
condition de passer par le faux un faux
déterminé un faux déterminé ça veut dire
un faux qui nous renseigne sur le vrai
un faux qui nous dit le vrai n'est pas
là et voici
pourquoi donc quand on passe par le faux
on comprend pourquoi le faux était le
faux et parce que le faux nous renseigne
parce que le faux nous permet de
comprendre pourquoi il est le faux il
nous rapproche de la
vérité voilà pourquoi selon G le faux
n'est pas le contraire du
vrai le faux est un moment du vrai
le nous dit le propre de la conscience
c'est qu'à chaque étape elle est
convaincue d'être dans le vrai et ele
ajoute à chaque fois la conscience se
trompe elle se trompe parce que c'est
dans la nature même de la conscience de
toujours croire dans la vérité de ce
qu'elle pense ben oui si vous dites je
pense ceci ou je pense cela si vous le
pensez vous pensez que c'est vrai on ne
pense pas quelque chose en se disant que
c'est
faux ce que veut dire égu c'est qu'il
est illusoire de penser qu'on pourrait
évaluer ses propres
croyances parce que la croyance ne se
manifeste pas à la conscience comme une
croyance
elle se manifeste à la conscience comme
une
vérité maintenant il peut nous arriver
de douter il peut nous arriver de ne pas
savoir et de dire je ne sais pas il peut
même nous arriver de changer d'avis
et de reconnaître qu'on s'est trompé et
ça c'est beaucoup plus difficile parce
qu'à la limite quand on dit qu'on ne
sait pas on prend pas de risque dire
qu'on ne sait pas c'est de la
prudence mais quand on prétend savoir
qu'on se trompe et qu'on doit
reconnaître qu'on s'est trompé là ça
fait mal ça fait mal à
l'orgueil et c'est là qu'on devient très
fort pour trouver des justifications à
notre
erreur voire pour faire passer notre
erreur pour une vérité ça s'appelle le
dénis ou la mauvaise foi la malhonnêteté
c'est autre chose c'est quand on est
conscient de sa mauvaise
foi mais que le cûp pour notre ego est
trop élevé donc on préfère se
défiler mais il peut aussi arriver qu'on
reconnaisse avoir fait erreur qu'on
avoue s'être trompé et quand on fait ça
nous dit gu on passe à un stade
supérieur de la
conscience parce qu'alors notre erreur
nous aura
renseigner notre erreur devient une
erreur
positive il y a toujours le moment
négative de l'erreur le dén la mauvaise
foi le mensonge et ensuite vient le
moment positif de
l'erreur la compréhension qui mène au
surpassement si la conscience parvient à
admettre qu'elle a eu tort
elle en ressort grandit elle en ressort
enrichi de son expérience du
faux et cette expérience du faux lui
permettra alors de poursuivre son chemin
en sachant pourquoi elle a été dans le
faux et pourquoi le faux est effectiv
fa mais c'est pas terminé parce qu'une
fois que la conscience a admis son
erreur et qu'elle a donc franchi une
nouvelle étape elle va considérer que
c'est cette nouvelle étape qui est la
vérité
elle pense à chaque fois que ça y est
cette fois-ci j'ai
compris avant j'étais dans l'erreur mais
maintenant je sais je suis dans le vrai
et ainsi de
suite ainsi de suite parce que la
reconnaissance d'une erreur va toujours
de pire avec une croyance
nouvelle une croyance ne meurt pas elle
est remplacée par une autre et à chaque
nouvelle étape du processus l'ancienne
croyance prend conscience de son
caractère faux et elle se métamorphose
en une nouvelle croyance qui se croit
vrai qui se croit vrai
au sens de définitivement vrai mais nous
dit c'est provisoire ce n'est qu'une
étape il faut en passer par là il faut
en passer par la certitude pour ensuite
pouvoir comprendre en quoi la certitude
n'est pas la vérité et lorsque toutes
les étapes auront été parcouru lorsque
la conscience aura accompli son grand
cycle des erreurs elle atteindra enfin
le stade ultime le stade où toutes les
contradictions s'annulent et se
résolvent le stade où la vérité ne se
situe plus dans un camp ou dans un autre
mais dans l'unité bien comprise de
l'identité et de la
différence avoir une vision dialectique
de la vérité c'est comprendre deux
choses
fondamentales premièrement que la vérité
n'est pas un état mais un
processus deuxièmement que le moteur de
ce processus c'est
l'erreur ce qui fait que quand on prend
conscience qu'on s'est fourvoyé dans une
opinion à laquelle on croyait avec
ardeur on va épouser l'opinion suivante
avec tout autant
d'ardeur sans se rendre compte que
l'ardeur qu'on plçait dans l'ancienne
opinion est exactement la même que celle
qu'on place dans la
nouvelle ce qui change c'est le contenu
de la
croyance ce qui ne change pas c'est
notre sentiment de
vérité jusqu'au jour où c'est ce
sentiment de vérité lui-même qui finira
par
s'autodépasser voir la vérité comme un
mouvement dialectique plutôt que comme
une alternative binaire entre le vrai et
le faux c'est le y le plus sû de ne pas
sombrer dans le
dogmatisme c'est-à-dire dans
l'identification de nos opinions à des
vérités
absolues on peut croire dans la vérité
de ces opinions mais ça ne signifie pas
qu'on soit autorisé à les imposer aux
autres précisément parce que chaque
conscience suit son propre
itinéraire ne pas sombrer dans le
dogmatisme ça veut simplement dire
être conscient que l'itinéraire de la
conscience de l'autre n'est pas
identique à l'itinéraire de ma
conscience ce qu'on vient de voir c'est
que la conception habituelle de la
vérité conçu comme un absolu
ou conçu comme indépendante de tout
facteur humain que cette conception là
est un petit peu naïve
elle est un petit peu naïve déjà parce
que la vérité est un concept humain et
donc à ce titre on parle de vérité d'un
point de vue humain c'est-à-dire limité
et aussi parce qu'on a tendance à
imaginer la vérité comme quelque chose
de pur comme quelque chose qui
flotterait dans les airs et qui pourrait
presque s'affranchir des contraintes
matérielles et donc c'est là qu'on en
arrive à la conception pragmatiste de la
vérité la conception pragmatiste de la
vérité c'est la conception qui nous dit
que la vérité c'est ce qui est utile
dans la
pratique c'est ce qui est
efficace alors évidemment dit comme ça
c'est un peu gênant parce que dire que
la vérité se définit par son utilité ou
par son efficacité
est-ce que ça ne revient pas à dégrader
complètement le concept de vérité
ou est-ce qu'on a vu que la vérité
devait être
efficace et surtout où est-ce qu'on a vu
que l'efficacité était un gage de vérité
et bien c'est ce qu'on va essayer de
comprendre
maintenant on l'a dit tout à l'heure la
définition classique de la vérité en
philosophie c'est la conformité entre
idée et la
chose ce que nous disent les
pragmatistes c'est que ça c'est en
théorie c'est sur le papier mais dans
les faits c'est pas aussi simple vous
connaissez peut-être cette blague quelle
est la différence entre la théorie et la
pratique ben en théorie il y a pas de
différence ce que nous disent les
pragmatistes c'est que dans les faits
la vérité d'une proposition s'évalue
toujours à ses conséquences dans la
pratique autrement dit elle s'évalue au
fait qu'elle
fonctionne prenons un
exemple vous allez chez le médecin parce
que vous ne vous sentez pas bien le
médecin vous culte il fait son
diagnostic et il vous donne un
traitement vous rentrez chez vous vous
commencez le traitement et le lendemain
vous êtes
guéri qu'est-ce que vous allez vous dire
vous allez vous dire que le médecin a
trouvé ce que vous
aviez que son diagnostic était
vrai et que donc il vous a donné le
remède
approprié mais si ça se trouve le
médecin s'est
trompé si ça se trouve il vous a donné
un traitement qui a fonctionné par
hasard ou par effet
placebo c'est
possible bien sûr que c'est possible
mais vous dans la situation quelle est
l'hypothèse que vous allez
privilégier que le traitement a
fonctionné par chance ou que le
traitement a fonctionné tout simplement
parce que le médecin a trouvé ce que
vous
aviez vous allez privilégier la seconde
hypothèse pourquoi
parce que ça a
fonctionné et si ça n'avait pas
fonctionné vous vous seriez dit il est
nul ce médecin il a pas trouvé ce que
j'avais il s'est
trompé donc c'est bien à l'ône des
conséquences pratiques qu'on évalue si
un diagnostic est vrai s'il est conforme
à la
réalité quel autre
critère donc ça c'est un exemple qui
illustre le fait que dans la vie
courante on définit la vérité à partir
du critère de
l'efficacité à partir de la confirmation
pratique parce que si ça marche dans la
pratique ça ne peut pas être à chaque
fois l'effet du
hasard ce qui est vrai dans la pratique
est vrai tout
court maintenant allons plus loin
lorsque vous allez voir que cette
conception
elle est pas si simple à
réfuter prenons le cas de la
science la science sa mission c'est de
produire de la
connaissance et pour ça elle a recours à
tout un arsenal de protocole
méthodologique le but étant pour elle de
formuler des conclusions qui soient le
plus proche possible de la vérité bon
maintenant que se passe-t-il si une
théorie scientifique est contredite par
l'expérience deux
possibilités soit l'expérience a été mal
conduite et dans ce cas-là la théorie
n'est pas
invalidée soit l'expérience a été bien
conduite et dans ce cas-là la théorie
est invalidée en autre terme la théorie
ne tient que si elle est confirmée par
l'experri
la théorie ne tient que parce qu'elle
est soutenue par la
pratique et si l'expérience infirme la
théorie et bien la théorie ne peut plus
être considérée comme
vraie on peut pas considérer comme vrai
quelque chose qui est réfuté par
l'expérience je vais le dire
autrement la vérité ne peut pas avoir
raison contre les
faits donc le critère de la vérité
scientifique c'est bien
l'efficacité c'est bien la
fonctionnalité il faut que ça fonctionne
pour que ça soit vrai et à partir du
moment où ça ne fonctionne plus à partir
du moment où la théorie ne colle plus à
l'expérience on change la théorie on la
remplace on la remplace par une autre
qui
fonctionne qui aura été validée
d'ailleurs notez bien ce mot valider en
science on dit pas qu'une théorie est
vraie on dit qu'elle est
valide la validité c'est la vérité en
tant qu'elle se vérifie dans la
pratique mais si demain la pratique ne
valide plus la théorie on la
change on s'y accroche pas du moins en
théorie
aussi donc vous voyez que définir la
vérité par
l'efficacité définir la vérité par la
validité pratique c'est pas si
absurde ça a du sens à tel point que
c'est sur cette définition qu'on fonde
nos connaissances
scientifiques c'est-à-dire ce à quoi
nous accordons le plus grand coefficient
de
vérité vérité parce que
vériier la science c'est ce qui
vérifie est-ce que vous savez comment on
s'est rendu compte que l'Univers était
en expansion on s'en est rendu compte
parce qu'instein a dû trafiquer sa
théorie de la relativité générale pour
qu'elle colle avec sa croyance selon
laquelle l'univers était
stationnaire autrement dit Einstein a dû
falsifier ses propres équations parce
qu'elles invalidaient sa cro
cyance c'est quand même fou c'est fou
parce que ça veut dire qu'Einstein a eu
raison malgré lui il a eu raison contre
sa propre croyance mais ce que ça montte
surtout c'est que quand une théorie
scientifique est juste
elle
fonctionne elle fonctionne au-delà de
nos
croyances alors certains diront ok très
bien mais tout ça c'est un peu du
bricolage on fait des théories elle
fonctionne tout va bien et puis un beau
jour allez savoir pourquoi
elle fonctionne plus et là elles
deviennent fausse B oui c'est ça la
science le coefficient de certitude
n'est jamais égal au coefficient de
vérité la science fonctionne toujours
par
autocorrection on pourrait presque dire
par
autoreniement là encore c'est
dialectique ce qui nous gêne c'est
l'idée que quelque chose puisse être
considéré comme vrai juste parce que
pour l'instant ça
marche parce que ça sous-entend qu'on ne
parlerait pas d'une vraie
vérité une vraie vérité au sens de
quelque chose qui resterait tout le
temps vrai
ok mais que pouvons-nous faire de
mieux que pouvons-nous faire de mieux
que d'admettre comme provisoirement vrai
ce qui fonctionne et de le remplacer
quand ça ne fonctionne
plus c'est ça la vraie
question que pouvons-nous faire de mieux
est-ce qu'il faudrait garder une théorie
même quand elle ne fonctionne
plus sous prétexte que la vérité est
éternelle est-ce qu'il faudrait renoncer
à toute nouvelle théorie sous prétexte
qu'un jour cette nouvelle théorie risque
d'être
invalidé ce que tout ça nous démontre
c'est encore une fois que la vérité est
une quête et que cette quête implique
qu'on fasse des
erreurs et qu'on prenne ces erreurs pour
des
vérités jusqu'au moment où ce ne sera
plus possible de les prendre pour des
vérités jusqu'au moment où elles
entraîneront des
anomalies parce que de la même façon que
la pensée ne se met en marche que parce
qu'il y a un problème à
régler la science ne se met en marche
que parce qu'il y a une anomalie à
résoudre en science
il n'existe donc pas de vérité il
n'existe que de la
validité et donc tout ça ça nous amène à
la conception empiriste de la
vérité conception empiriste de la vérité
qui consiste à dire purement et
simplement que la vérité n'existe
pas pourquoi la vérité n'existe pas d'un
point de vue
empiriste parce que ce que nous appelons
la vérité
n'est vrai qu'au moment où on en fait
l'expérience mais en dehors de
l'expérience on ne peut pas savoir si
une chose est
vraie le feu brûle est-ce que c'est vrai
bah oui c'est
vrai difficile de dire le contraire le
feu brûle comment le sait-on ben on le
sait parce que quand on met sa main sur
le feu ça brûle ah
donc c'est bien l'expérience du feu qui
permet de définir les propriétés du feu
un point pour les
empiristes maintenant la question est
est-ce que le feu brûle aussi quand je
ne mets pas ma main
dessus est-ce que le feu brûle aussi à
chaque fois que je n'en fais pas
l'expérience et là vous allez me dire
ben oui qu'est-ce que c'est c'est que
cette histoire le feu n'attend pas que
je mette la main au-dessus de lui pour
brûler c'est
stupide alors est-ce que c'est vraiment
si stupide bah pour les empiristes
non pourquoi c'est pas stupide c'est pas
stupide parce que les empiristes
considèrent que toutes nos connaissances
proviennent de notre
expérience et par expérience il faut
entendre le contact de
sensoriel toutes nos connaissances
toutes nos idées ne sont que la mise en
forme
ordonné de nos
sensations j'ai l'idée du froid parce
que j'ai déjà fait l'expérience du
froid j'ai l'idée de fatigue parce que
j'ai déjà fait l'expérience de la
fatigue et ainsi de suite et donc pour
les empiristes je ne peux pas avoir
d'idée qui ne proviennent pas de
l'expérience l'image qu'il donne c'est
celle de la toile vierge à la naissance
l'être humain est comme une toile vierge
il va expérimenter le monde il va entrer
en contact avec lui par la sensation et
au fur et à mesure il va collecter des
informations sensorielles qui vont lui
permettre de dégager des connaissances
générales je vois un objet qu'on a on
appelle
voiture je vois cet objet une deuxième
fois une troisième une 4è et au bout de
50 ou 100 fois j'ai forgé dans mon
esprit l'idée
voiture pareil pour le froid pareil pour
la fatigue pareil pour le
feu donc si je peux affirmer que le feu
brûle c'est que j'en ai fait
l'expérience suffisamment de fois pour
pouvoir anticiper les effets du
feu je peux désormais savoir que le feu
brûle sans avoir besoin de mettre ma
main
dessus très bien mais alors du coup
est-ce que les empiristes ont raison
parce que là on est en train de dire
qu'à partir d'un certain nombre de
répétition de l'expérience il n'y a plus
besoin de la faire pour connaître le
résultat de
l'expérience et bien c'est là que les
empirist nous disent
attention attention parce que là vous
êtes en train de confondre vérité et
habitude or la vérité ce n'est pas
l'habitude l'habitude c'est ce qui se
répète la vérité c'est ce qui n'a pas
besoin de se répéter pour être
vrai elle est là la
nuance comment savons-nous que le feu
brûle nous le savons parce que jusqu'à
aujourd'hui le feu nous a
brûlé c'est une
habitude mais partant du principe que
toutes nos connaissances proviennent de
notre
expérience à chaque fois que je me
prononce sur quelque chose dont je ne
suis pas en train de faire
l'expérience je prends un risque
je
m'avance je m'avance
abusivement parce que je projette sur le
futur le résultat de mes expériences
passé et je qualifie de vérité ce qui
n'est en réalité que le prolongement
virtuel de mon
habitude nous prolongeons dans les
expériences futures dans les expériences
non encore réalisées les conclusions de
nos expériences
c'est ça qu'on fait quand on parle de
vérité on généralise on universalise nos
expériences passées au-delà de ces
expériences
passées parce que le problème de cette
manière de faire c'est le même problème
que celui qui consiste à prendre un
segment pour une
droite un segment n'est pas une
droite un segment est une portion de
droite une portion
limitée mon expérience c'est ce
segment or la vérité c'est la droite et
de la même façon que tous les segments
du monde n'arriveront jamais à former
une
droite toutes les expériences du monde
ne suffirait pas à atteindre quelque
chose qu'on puisse appeler vérité
la vérité est un
absolu c'est un absolu parce que c'est
quelque chose qui dépasse en nature la
somme de connaissan que peut acquérir
l'être
humain la vérité suppose l'universalité
mais la vérité suppose aussi
l'intemporalité donc quand je dis que le
feu brûle est une
vérité j'absolutise une proposition
qu'il m'est impossible de vérifier
au-delà du contexte de mon
expérience alors oui c'est
pointilleux c'est pointilleux mais ce
que je veux vous faire comprendre c'est
à quel point le concept de vérité est
délicat les empiristes ne croi pas dans
la vérité parce qu'il ne croi pas dans
les
absolus et autant dire que le feu brûle
dans un contexte quotidien ça pose pas
de problème mais vouloir faire de cette
proposition une vérité c'est
problématique
c'est ça le problème des empiristes avec
le concept de
vérité son caractère
absolu les empiristes ne croient pas
dans les
absolus c'est même pas qu'ils y croient
pas c'est que l'idée même d'absolu est
incompatible avec leur représentation du
monde avec le représentation de l'être
humain à
forceorie parce que comme le
rediraac nous ne sommes pas équipé sur
le plan cognitif pour accéder à quelque
chose d'universel et
d'intemporel nous sommes trop faibles
cognitivement trop faible pour prétendre
atteindre quelque chose de si haut et de
si prétentieux qu'on puisse l'appeler
vérité alors est-ce que pour autant les
empiristes n'accordent aucune valeur à
la connaissance
humaine est-ce que sous prétexte que
nous ne serions pas capable d'accéder à
des vérités absolues cela voudrait dire
que nos croyances sont sans
valeur parce que c'est bien ça qu'il
s'agit pour les empiristes nos
connaissances devrai en réalité être
appelé des
croyances puisque ça ne peut pas être
des vérités et bien non pour les
empiristes nos croyances ne sont pas
dénué de valeur
elles en ont une une valeur pratique
une valeur
d'usage tout ce qu'ils nous disent c'est
qu'une vérité pratique n'est pas une
vérité c'est l'exemple que j'ai
longtemps donné à mes élèves est-ce que
le soleil va se lever
demain si tu réponds autre chose que on
ne sait pas c'est perdu parce
qu'évidemment l'habitude nous pousse à
répondre
oui parce que pour nous c'est plus
qu'une
habitude une habitude pour nous ça veut
dire depuis longtemps mais là le fait
que le soleil se lève tous les matins
c'est pas juste une
habitude le soleil ne se dit pas tous
les matins tiens je vais me lever ce
matin parce que j'ai
l'habitude non il se lève tous les
matins en vertu de lois astronomique qui
ne relève à aucun moment de la croyance
oui c'est vrai mais ces lois est-ce
qu'elles sont
intangibles est-ce qu'elles ont un
caractère absolu hors du temps hors de
l'espace c'est ça d'ailleurs qui rendait
les empiristes assez réfractaires au
dogmes
religieux leur caractère gravé dans le
marbre
entre autres choses mais
philosophiquement les empiristes sont
des
sceptiques ils sont des sceptiques au
sens où ils ne croient pas en la
possibilité pour l'être humain d'accéder
à des vérités et encore moins à une
vérité qui serait la source de toutes
les
vérités toujours est-il qu'on a là
plusieurs conceptions de la vérité qui
s'affronte qui pour certaines affirme
son existence pour d'autres la
ni mais derrière chacune de ces
conceptions de la vérité ce cache en
réalité une certaine conception du
monde une conception du monde qui ne
relève pas seulement du raisonnement de
la pensée mais du rapport au
monde du rapport à l'être et au
devenir du rapport à l'immuable et au
mouvement
à l'esprit et à la
matière peut-être que la vérité est
inaccessible peut-être même qu'elle
n'existe
pas peut-être qu'elle n'est rien d'autre
que ce qui est constamment en train
d'advenir peut-être que nos croyances
que nos erreurs que nos
échecs ne sont que le chemin emprunté
par la vérité pour parvenir jusqu'à nous
qu'à force d'airrance et de conscience
de nos
errances la vérité finira par se frayer
un
chemin car si la vérité ne dépend pas de
nous il dépend de chacun de nous
d'incarner la vérité je vous
[Musique]
remerci
[Musique]
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