Comment prendre les bonnes décisions ? Olivier Sibony x David Laroche

Summary

Dans cet entretien, Olivier explore l'importance de l'expérience, de l'expérimentation et de l'évolution personnelle dans la prise de décisions stratégiques. Il remet en question les idées reçues sur la réussite et l'échec, en soulignant que ces notions sont souvent influencées par la chance et la perception personnelle. Il partage également son propre parcours de changement de carrière, mettant en lumière l'importance de tester des hypothèses sur soi-même avant de prendre des décisions majeures. Enfin, il explique comment adapter et communiquer des connaissances complexes de manière accessible, notamment à travers l'écriture et l'enseignement.

Takeaways

• 😀 L'importance d'expérimenter pour découvrir ce que l'on aime vraiment, avant de prendre des décisions de carrière.
• 😀 L'échec et la réussite sont des perceptions subjectives qui évoluent avec le temps et l'expérience.
• 😀 La chance joue un rôle important dans nos succès, mais il est crucial de ne pas la confondre avec nos compétences ou décisions.
• 😀 Les biais cognitifs influencent souvent nos décisions stratégiques, et il est possible de mettre en place des processus pour limiter leur impact.
• 😀 Le changement de carrière peut être un processus d'essai et d'erreur, nécessitant de tester plusieurs options avant de se concentrer sur une voie.
• 😀 La réflexion sur nos propres biais est essentielle pour éviter les erreurs récurrentes dans les processus décisionnels.
• 😀 L'évolution personnelle est souvent sous-estimée : on pense qu'on va rester stable, mais on change en permanence.
• 😀 Le succès ou l'échec ne peuvent être jugés qu'après avoir eu suffisamment de recul sur les circonstances et les résultats.
• 😀 L'enseignement doit être accessible et engageant, ce qui nécessite de savoir raconter une histoire autour du contenu scientifique.
• 😀 Les décisions stratégiques dans un contexte incertain ne peuvent pas être simplement logiques, elles doivent prendre en compte les imprévus et l'expérience passée.
• 😀 Ne pas essayer d'anticiper ce que l'on va aimer ou être bon à faire avant d'avoir testé plusieurs pistes et vécu des expériences concrètes.

Q & A

Comment le concept de chance influence-t-il nos décisions dans un contexte professionnel ?

La chance joue un rôle important dans les décisions professionnelles, souvent de manière sous-estimée. Quand une décision semble être un succès, on oublie souvent que la chance a pu intervenir, alors qu'un échec est souvent attribué à des facteurs imprévisibles. Cela peut nuire à une analyse objective et à l'apprentissage des erreurs.

Pourquoi le concept de succès et d'échec est-il considéré comme subjectif dans la réflexion de l'interviewé ?

L'interviewé souligne que le succès et l'échec sont des concepts subjectifs car, avec le temps, ce qu'on considère comme un échec peut se transformer en une expérience précieuse, tout comme un succès peut se révéler moins significatif à long terme. Cela dépend des éléments qui émergent après coup.

Quel est le plus grand défi émotionnel que l'interviewé a dû surmonter dans son parcours ?

L'un des plus grands défis émotionnels a été la transition de consultant en stratégie vers un rôle de professeur. Ce changement a nécessité de redéfinir son identité professionnelle et d'expérimenter pour découvrir ce qu'il aimait vraiment, ce qui n'était pas évident au départ.

Comment l'interviewé aborde-t-il la question du changement de carrière ?

Il conseille de tester différentes options avant de prendre une décision définitive. Selon lui, il est difficile de savoir ce qu'on va réellement apprécier ou être bon à faire sans avoir expérimenté plusieurs possibilités. Il insiste sur l'importance de l'expérimentation dans le processus de découverte de soi.

Quel conseil l'interviewé donne-t-il concernant les jeunes qui cherchent à choisir leur carrière ?

Il recommande aux jeunes de ne pas chercher à définir leur avenir tout de suite. Au lieu de cela, il leur conseille d'expérimenter différentes voies pour voir ce qui les passionne réellement, car ils ne peuvent pas savoir ce qu'ils aimeront avant d'avoir essayé.

Qu'est-ce que l'illusion de la fin de l'histoire et comment se rapporte-t-elle à l'évolution personnelle ?

L'illusion de la fin de l'histoire est un phénomène où les gens, bien qu'ayant pris conscience des changements passés, estiment qu'ils ne vont plus changer à l'avenir. Cette illusion mène à une fausse idée de stabilité et d'achèvement, alors que la réalité est que le changement personnel est constant et imprévisible.

Comment l'interviewé a-t-il choisi d’embrasser sa carrière académique malgré un parcours en consulting ?

Au départ, l'interviewé pensait mener plusieurs activités parallèles (enseignement, investissement, conseil), mais après un an d'expérimentation, il a découvert que l'enseignement et la recherche étaient ce qui lui plaisait le plus. Il a donc décidé de se concentrer sur cette voie.

Comment l'interviewé a-t-il abordé la question de la rémunération lors de sa transition de carrière ?

Il mentionne que la question de la rémunération n'a pas été un obstacle majeur, même si le métier de consultant est financièrement plus avantageux. Il souligne que, même s'il a dû adapter son mode de vie à son nouveau rôle, la satisfaction tirée de son travail académique a été plus importante que les considérations financières.

Quelle est la démarche que l'interviewé utilise pour rendre ses livres accessibles au grand public ?

Lors de l'écriture de ses livres, l'interviewé met l'accent sur la narration. Il choisit un angle spécifique (par exemple, l'impact des biais cognitifs sur la stratégie) et raconte une histoire autour de ce sujet, afin de rendre des concepts complexes accessibles à un public large, tout en conservant la rigueur scientifique.

Pourquoi l'interviewé met-il en garde contre la tentation de définir trop tôt ce que l'on aime ou ce dans quoi on est bon ?

Il met en garde contre le fait de vouloir définir ses compétences ou ses intérêts avant de les avoir expérimentés. Selon lui, on ne peut vraiment savoir ce qu'on aime ou dans quoi on est bon qu'après avoir expérimenté différentes avenues. Cela fait partie du processus d'apprentissage et de développement personnel.