Histoire du GENOCIDE cambodgien (Kampuchéa démocratique)
Summary
TLDRLe Cambodge a connu une période d'horreur entre 1975 et 1979 sous le régime des Khmers rouges, qui a plongé le pays dans un gouffre de terreur et de répression. Le Parti communiste du Cambodge, dirigé par Pol Pot, a instauré un régime extrême, déclenchant un génocide qui a coûté la vie à environ 1,7 millions de personnes. L'idéologie khmère visait à purifier la société en supprimant toute forme de connaissance, de religion et de richesse, forçant la population à travailler dans des conditions inhumaines. Les relations internationales étaient tendues, particulièrement avec la Corée du Nord et la Thaïlande, tandis que les tensions avec le Vietnam ont conduit à une guerre et finalement à la chute du régime en 1979. Le génocide cambodgien a laissé des cicatrices profondes, et bien que le chiffre exact des victimes ne soit pas unanime, il représente entre 20 et 25% de la population de l'époque. La mémoire de ces événements est encore en construction, et il n'est que récemment que la justice internationale a reconnu les crimes des Khmers rouges en tant que génocide.
Takeaways
- 🏛️ Le 15 avril 1975, Phnom Penh, la capitale du Cambodge, est prise par les Khmers Rouges, mettant fin à 8 ans de guerre civile.
- 🌐 L'indépendance du Cambodge en 1953 vis-à-vis de la France a été suivie par la neutralité pendant la guerre du Vietnam, mais les liens avec les pays communistes se sont renforcés à partir de 1965.
- 📉 La décision de Norodom Sihanouk d'autoriser le passage des troupes nord-vietnamiennes sur le territoire cambodgien a entraîné le chaos et le début de la guerre civile en 1967.
- ⚔️ La guerre civile a vu s'affronter les communistes, soutenus par les Vietnamiens du Nord, et les conservateurs anti-communistes, aboutissant à un coup d'État par Lon Nol en 1970.
- 💣 L'intervention militaire des Américains, avec 540 000 tonnes de bombes larguées, a causé 150 000 morts et a favorisé la stratégie des Khmers Rouges de couper les communications.
- 🔄 L'idéologie des Khmers Rouges, influencée par Mao Zedong, visait à purifier la société cambodgienne en supprimant les citadins, les intellectuels et les religieux.
- 👥 Plus de 1,7 millions de morts ont été attribués au régime des Khmers Rouges, représentant environ 20 à 25% de la population cambodgienne de l'époque.
- 🛑 L'évacuation de Phnom Penh et d'autres villes après la prise de pouvoir par les Khmers Rouges a été motivée par la prétention de protéger la population, mais en réalité c'était une mesure de purification.
- 🏭 Les prisons du régime, notamment S21 à Phnom Penh, ont été des centres de torture et d'exécution pour les ennemis du régime, avec plus de 18 000 personnes détenues et torturées.
- 🌍 Les relations internationales du Kampuchéa démocratique, dirigé par les Khmers Rouges, étaient conflictuelles avec le Vietnam et marquées par la persécution de minorités et d'opposants politiques.
- ⏳ La chute du régime des Khmers Rouges a été précipitée par l'invasion du Vietnam en décembre 1978, mettant fin à leur règne en janvier 1979.
Q & A
Quelle date a marqué la fin de la guerre civile au Cambodge et l'installation des Khmers rouges à Phnom Penh ?
-Le 15 avril 1975 a vu la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges, mettant fin à 8 ans de guerre civile.
Combien de personnes ont perdu la vie sous le régime des Khmers rouges au Cambodge ?
-Plus de 1,7 millions de morts ont été attribuées au régime des Khmers rouges, qui a duré 4 ans.
Quel événement a déclenché la guerre civile au Cambodge ?
-La guerre civile a commencé en 1967 avec des révoltes dans tout le pays, déclenchées par la détérioration de la situation politique et l'intervention étrangère, principalement américaine, au Vietnam.
Quelle est l'idéologie derrière le mouvement des Khmers rouges et qui en était le leader ?
-L'idéologie des Khmers rouges était marxiste et s'inspirait de Mao Zedong, avec un accent sur la répression et la centralisation de l'autorité. Le leader du mouvement était Pol Pot, de son vrai nom Saloth Sâr.
Comment le régime des Khmers rouges a-t-il traité la population cambodgienne ?
-Le régime a imposé un régime de terreur et de répression, avec des conditions de vie extrêmement difficiles, des travaux forcés, et la persécution de groupes entiers de la société, notamment les intellectuels, les religieux et les non-Khmers.
Quels groupes de la société cambodgienne étaient ciblés par les Khmers rouges comme 'ennemis politiques' ?
-Les citadins, les intellectuels, les religieux, et les non-Khmers, y compris les minorités ethniques et les personnes d'origine étrangère, étaient considérés comme des ennemis politiques par les Khmers rouges.
Quelle a été la conséquence de l'intervention américaine au Vietnam sur le Cambodge ?
-L'intervention américaine au Vietnam a exacerbé la situation au Cambodge, renforçant les groupes communistes et déclenchant des révoltes qui ont conduit à la guerre civile.
Comment les Khmers rouges ont-ils utilisé la technique de la guérilla pour combattre le gouvernement de Lon Nol ?
-Les Khmers rouges ont coupé les communications pour isoler le régime de Lon Nol, ce qui a permis à leur mouvement de gagner en popularité et en contrôle sur le territoire.
Quelle a été la réponse du Vietnam à l'invasion du Cambodge par les troupes vietnamiennes ?
-En réponse aux incursions cambodgiennes, le Vietnam a envahi massivement le Cambodge le 25 décembre 1978, atteignant Phnom Penh en seulement 10 jours.
Comment la Chine a-t-elle soutenu le régime des Khmers rouges ?
-La Chine a soutenu le régime des Khmers rouges en fournissant des ressources et en le reconnaissant officiellement, malgré les atrocités commises par le régime.
Quelle est la position actuelle de la justice internationale concernant les crimes des Khmers rouges ?
-En 2018, la justice internationale a reconnu les crimes des Khmers rouges comme étant un génocide, avec la condamnation de deux responsables politiques.
Outlines
🏛️ La prise de Phnom Penh et le début du régime Khmer Rouge
Le 15 avril 1975, Phnom Penh, capitale du Cambodge, est prise par les Khmers Rouges, mettant fin à huit ans de guerre civile. Ce fut le début d'une période de terreur et de répression qui dura 4 ans et causa plus de 1,7 million de morts. L'indépendance du Cambodge en 1953 sous la monarchie de Norodom Sihanouk et la guerre du Vietnam qui suivit sont les événements qui précédèrent la montée en puissance des Khmers Rouges. La décision de Norodom Sihanouk de s'allier avec les pays communistes et d'autoriser le passage de troupes nord-vietnamiennes sur son territoire a entraîné le chaos et la montée de la guérilla communiste, déclenchant la guerre civile. À la fin des années 60, la monarchie est affaiblie par les oppositions communistes et anti-communistes, et en 1970, un coup d'État par Lon Nol mène à la proclamation de la République khmère. Cependant, la situation ne s'améliore pas et les Américains interviennent militairement, ce qui ne mène qu'à plus de dégâts et à la montée en puissance des Khmers Rouges. En 1975, ils contrôlent la majorité du territoire et Phnom Penh est encerclée, marquant la chute du régime de Lon Nol.
🕍 L'idéologie et les politiques du régime Khmer Rouge
Le leader des Khmers Rouges, Pol Pot, dont le vrai nom est Saloth Sâr, prit le pouvoir en 1973 et instaura un régime basé sur une idéologie marxiste et centralisateure. Inspiré par Mao Zedong, le régime visait à purifier la société cambodgienne en éliminant les citadins, les intellectuels et les religieux, considérés comme impurs et ennemis. Le renoncement à la mentalité propre, au comportement personnel et aux biens était imposé, et l'idée était de créer une économie de subsistance où tout le monde travaille pour l'État. L'évacuation forcé des villes, la collectivisation des terres, l'interdiction de la religion et de l'argent, et la destruction des symboles de propriété privée étaient mis en œuvre. Les conditions de vie étaient extrêmement dures, avec des travaux forcés, la sous-nutrition et les mauvais traitements. Les prisons du régime, dont S21 à Phnom Penh, étaient des centres de torture et d'exécution pour les ennemis politiques et les soupçonnés.
🌐 Les relations internationales et la chute du régime Khmer Rouge
Le Kampuchéa démocratique, le nom du Cambodge sous le régime Khmer Rouge, entretenait des relations complexes avec ses voisins. Bien qu'il ait de bonnes relations avec la Chine et la Corée du Nord, les tensions avec le Vietnam communiste unifié étaient élevées. Les deux pays contestaient les frontières maritimes, et malgré un accord en 1976, les relations se détériorèrent. En 1978, la guerre éclate entre les deux pays, et le Vietnam envahit le Cambodge le 25 décembre, mettant fin rapidement au régime des Khmers Rouges. Les Vietnamiens entrent à Phnom Penh le 7 janvier 1979, et établissent la République populaire du Kampuchéa. Pol Pot et ses partisans se réfugient dans la jungle et continuent de mener une guérilla. La Chine, qui soutenait Pol Pot, attaque le Vietnam en février 1979 mais retire ses troupes un mois plus tard. Les accords de Paris en 1991 mettent fin aux hostilités et Pol Pot est finalement arrêté en 1997, décédant en 1998. Les responsables Khmers Rouges sont jugés et condamnés dans les années qui suivent.
📜 Le débat sur la nature du génocide cambodgien
Le débat autour de la nature du génocide cambodgien est complexe. Selon les estimations, entre 1,5 million et 2,2 millions de personnes ont été tuées sous le régime des Khmers Rouges, ce qui représente environ 20 à 25% de la population. Cependant, la définition du génocide selon l'ONU implique un acte planifié visant à éliminer partiellement ou totalement un groupe de personnes en fonction de leur nationalité, ethnie, religion ou couleur de peau. Les Khmers Rouges visaient à purifier la population de ses éléments considérés comme néfastes, principalement les non-Khmers et les intellectuels, plutôt qu'à exterminer la population cambodgienne dans son ensemble. La majorité des morts étaient le résultat de conditions de travail extrêmes plutôt que de massacres ou d'exécutions. C'est seulement en 2018 que les crimes des Khmers Rouges ont été reconnus comme génocide par la justice internationale. La mémoire de ces événements est encore en construction, avec des lieux comme le musée Tuol Sleng et le site de Choeung Ek servant de rappel des crimes du régime.
Mindmap
Keywords
💡Khmers rouges
💡Génocide cambodgien
💡Pol Pot
💡Norodom Sihanouk
💡Lon Nol
💡Guerre civile cambodgienne
💡Répression
💡Évacuation de Phnom Penh
💡Collectivisation des terres
💡Prison S21
💡Choeung Ek
Highlights
Le 15 avril 1975, la capitale du Cambodge, Phnom Penh, est prise par les Khmers rouges, mettant fin à 8 ans de guerre civile.
Le régime des Khmers rouges a duré 4 ans, causant plus de 1,7 millions de morts.
L'indépendance du Cambodge vis-à-vis de la France a eu lieu en 1953, avec Norodom Sihanouk en tant que dirigeant.
Norodom Sihanouk a choisi la neutralité pendant la guerre du Vietnam mais a traqué les communistes cambodgiens.
À partir de 1965, l'intervention américaine au Vietnam a renforcé les liens de Norodom avec les pays communistes.
La guerre civile cambodgienne a commencé en 1967 avec l'éclatement de révoltes dans tout le pays.
En 1970, Lon Nol a fait un coup d'État, abolissant la monarchie et proclamant la République khmère.
L'intervention militaire des Américains a largué 540 000 tonnes de bombes, causant 150 000 morts.
Les Khmers rouges ont utilisé des techniques de guérilla pour couper les communications et isoler le régime de Lon Nol.
Le régime des Khmers rouges était inspiré par Mao Zedong, avec un idéal de vie paysanne et une politique très répressive.
Pol Pot a pris le contrôle du parti communiste du Cambodge (PCK) en 1973 et a renversé le gouvernement de Lon Nol après 12 ans de lutte.
L'idéologie khmère incluait le renoncement à la mentalité propre, au comportement personnel et aux biens.
Le 26 avril 1975, les Khmers rouges ont ordonné l'évacuation de Phnom Penh et des villes, dans le but d'appliquer leur idéologie de purification.
Des massacres organisés contre les militaires et les fonctionnaires de la République ont marqué le début du génocide.
Les travailleurs étaient soumis à des conditions extrêmes, avec des heures de travail longues et des traitements inhumains.
Les ennemis politiques, y compris les religieux et les intellectuels, étaient persécutés et exécutés.
La prison S21 de Phnom Penh est devenue un musée pour rappeler les crimes du régime.
Le génocide cambodgien a été reconnu comme tel par la justice internationale en 2018 avec la condamnation de responsables politiques.
Le chiffre le plus admis pour le nombre de victimes est de 1,7 millions de morts, soit entre 20 et 25% de la population de l'époque.
Transcripts
Le 15 avril 1975 Phnom Penh la capitale du Cambodge est prise par les khmers rouges le
Parti communiste du Cambodge mettant ainsi fin à 8 ans de guerre civile. Après cet événement
les Cambodgiens s'apprêtent à vivre pendant 4 ans sous un régime de terreur et de répression
qui fit plus de 1,7 millions de morts. Mais comment en est-on arrivé là ? qu'est-ce qui
a déclenché cette guerre civile ? à quel point le régime des khmers rouges était répressif ? Et
qu'est-ce que le génocide cambodgien ? Eh bien voyons tout cela tout de suite
En 1953 en pleine guerre d'Indochine le Cambodge prend son indépendance vis-à-vis de la France,
le pays est à ce moment une monarchie constitutionnelle dirigée par le prince
Norodom Sihanouk. Lors du déclenchement de la guerre du Vietnam entre la partie
nord et la partie sud du pays en 1955 norodom choisit la neutralité mais traque tout de même
les communistes cambodgiens. Seulement tout change à partir de 1965 quand les Américains
interviennent massivement au Vietnam. Voyant de mauvais œil cette intervention Norodom renforce
ses liens avec les pays communistes, il autorise même aux troupes nord
vietnamiennes le passage sur son territoire pour envahir le Sud Vietnam pro américain.
Cette décision apporte le chaos dans le pays la guérilla communiste cambodgienne
et renforcée et déstabilise le gouvernement qui devient de moins en moins populaire. En 1967 des
révoltes éclatent dans tout le pays c'est le début de la guerre civile cambodgienne.
A la fin des années 60 la monarchie constitutionnelle est mise à mal par les
deux principales oppositions les communistes aussi appelés khmers rouges soutenu par les
Vietnamiens du Nord et les conservateurs anti communiste. Le prince Norodom est en exil à Pékin,
sur place c'est son premier ministre Lon Nol qui gouverne, ce dernier anti-communiste et désirant
chasser les troupes vietnamiennes utilisent les cambodgiens d'origine vietnamienne comme
otage pour les encourager à partir. Les premiers massacres ont lieu et beaucoup de Vietnamiens
sont expulsés du Cambodge, en 1970 Lon Nol fait un coup d'État il s'approprie le pouvoir et abolit la
monarchie pour proclamer la République khmère. seulement Lon Nol n'arrive à contenir ni les
groupuscules communistes, ni les Vietnamiens ni les conservateurs ce qui encourage les Américains
à intervenir militairement. 540 000 tonnes de bombes sont largués durant leur intervention
qui fit 150 000 morts. Mais tout cela est vain car les bombardements font trop
de dégâts et car les khmers rouges utilisent une toute autre technique pour se battre : couper
les communications pour isoler le régime de Lon Nol. Cette technique est très efficace,
en 1975 les khmers rouges contrôlent la majorité du territoire cambodgien
et la capitale Phnom Penh est encerclée. Après un long siège Phnom Penh tombe le
15 avril 1975 les khmers rouges sont les maîtres du pays et instaurent leur régime
appelé le Kampuchéa démocratique tandis que Lon Nol s'enfuit aux États-Unis.
Pour continuer étudions de près l'idéologie khmer Rouge et celle de son chef Pol Pot, Pol Pot de
son vrai nom Saloth Sâr prit la tête du maquis du PCK (parti communiste du kampuchéa) en 1973,
après 12 ans de lutte il parvient à renverser le gouvernement de Lon Nol. Son idéologie ainsi que
celle de son parti se dit marxiste et se qualifie d'état communiste en avance sur tous les autres.
Sa principale inspiration vient de Mao Zedong le dirigeant communiste chinois pour son côté
répressif et centralisateur de l'autorité autour de sa personne mais aussi pour son idéalisation
du modèle de vie paysan. Pour lui les citadins sont des impurs capitalistes qui doivent être
rééduqués en travaillant à la campagne le régime se veut très austère comme le dit Pol pot :
"il n'y aura plus de joie ni de bonheur, tout le monde travaillera pour le gouvernement
personne ne roulera en voiture ou en cyclo tout le monde sera habillé extrêmement pareil
en noir il n'y aura plus d'aliments délicieux à manger, si vous mangez plus qu'il n'est autorisé
le gouvernement l'apprendra par vos enfants et l'ont vous emmènera pour vous fusiller". Autre
point important dans l'idéologie : la question de la race Pol Pot considère que les Cambodgiens
issus de l'ethnie khmer sont supérieures à ceux qui ne le sont pas les non khmers sont considérés
comme des ennemis. Cela inclut les Chams la minorité musulmane, les minorités étrangères
et les Cambodgiens d'origine étrangère. Les ennemis politiques quant à eux sont les citadins,
les intellectuels et les religieux en bref tous ceux qui ont des connaissances
et qui sont attachés à des valeurs dites non révolutionnaires. Le simple fait de savoir
lire était mal perçu par le régime, finalement l'idéologie khmère peut se résumer en trois
renoncements : le renoncement à la mentalité propre, au comportement personnel et aux biens.
Le parti commence à appliquer son programme dès sa prise de pouvoir le 26 avril il ordonne
l'évacuation de Phnom Penh et de toutes les grandes villes officiellement pour protéger
la population d'un éventuel bombardement américain. Dans les faits cette évacuation
rentre dans la logique de l'idéologie khmère de purification des citadins par le travail.
L'évacuation est assez improvisée car annoncée au dernier moment tous ceux qui s'opposent sont
abattus soit 10 600 personnes. 4 millions de citadins ont été évacués dans les campagnes,
en parallèle des massacres sont organisés contre les militaires et les fonctionnaires
de la République, le génocide a commencé. Dans les mois qui suivent Pol Pot applique son programme,
les terres agricoles sont collectivisés tout le monde travaille aux champs pour l'État
toute référence au passé notamment colonial est effacé, la connaissance est mal vue,
la religion est interdite, l'argent abolit, le port de l'uniforme noir est obligatoire pour
tout le monde, les familles sont disloquées les campements construits sont divisés entre
les hommes les femmes et les enfants, les hommes et les femmes n'ont pas le droit de se voir ni
d'avoir de relations amoureuses et les enfants ne doivent pas saluer leurs parents de manière
coutumière. Enfin les clôtures des champs symboles de la propriété privée et individuelle sont toutes
détruites. Le régime est assez discret un culte de la révolution est instauré mais ne s'adresse
ni a Pol pot ni au parti communiste, de plus le parti ne se revendique jamais publiquement du
marxisme. Pol pot veut une économie de subsistance c'est-à-dire produire juste assez pour vivre ce
qui fait que seule la force physique des travailleurs est mise à contribution une
journée classique se déroule ainsi : la population commence le travail à 5h dans les champs sous la
surveillance des cadres révolutionnaires les repas du midi sont pris en commun et se composent de 100g
de riz puis elle reprend le travail jusqu'à 18h avant de suivre un cours de rééducation politique.
Le travail est dur la population travaille 10 à 12 heures par jour dans des conditions mauvaises,
la chaleur, la sous-nutrition, l'épuisement physique et les mauvais traitements ainsi que
l'exposition aux maladies comme la malaria font de nombreuses victimes
parmi les travailleurs mais ce ne sont pas les seuls à souffrir du régime dès khmers rouges.
Comme dit précédemment les ennemis politiques sont nombreux mais que deviennent ils ? Eh bien
leur sort est différent les Vietnamiens par exemple sont massivement expulsés au Vietnam,
les religieux voient leurs lieux de culte être fermés et détruits, les musulmans par exemple
ont l'obligation de manger du porc et des corans sont brûlés. Les bouddhistes voient leurs pagodes
et les statues de Bouddha être détruites et les intellectuels et citadins sont surveillés
de très près. Lorsqu’un khmer ou qu'une de ces catégories est soupçonnée ou a commis un crime,
il est arrêté emprisonné et torturé dans une des nombreuses prisons du régime pour avouer
ses crimes réels ou non et leur supposé affiliation à diverses organisations
ennemies du régime : KGB CIA gouvernement vietnamien, puis il est exécuté. La prison
la plus connue et la S21 à Phnom Penh un ancien lycée devenu la prison de la capitale plus de 18 000
personnes y ont été enfermées et torturés de différentes manières. Pour en savoir plus sur les
tortures pratiquées je vous conseille de voir le documentaire S21 la machine de mort khmer Rouge.
Le kampuchéa démocratique entretien des relations assez différentes avec ses voisins, il a de bonnes
relations avec la Chine et la Corée du Nord qui lui fournissent de nombreuses ressources.
Il commerce aussi avec la Thaïlande mais ces relations avec le Vietnam communiste unifiée
depuis 1975 sont conflictuelles le kampuchéa considère le Vietnam comme un ennemi mais aussi
que le sud du Vietnam fait partie intégrante de son territoire. De plus la minorité vietnamienne
est elle aussi victime de persécutions : arrestations, assassinats, expulsions.
Le sommet des tensions apparaît avec la contestation des frontières maritimes, en mai 1976 un accord
entre les deux pays est trouvé la frontière maritime est marquée par la ligne Brevié.
Mais cet accord ne convenant à aucun des deux camps rompt les relations entre les deux pays.
Entre 1977 et 1978 les tensions et les appels à la haine envers les Vietnamiens augmentent le 6
janvier 1978 les Cambodgiens mènent des incursions au Vietnam, en réponse ce dernier en mène aussi.
Cette accumulation d'incursions provoque la guerre entre les deux pays le 25 décembre
1978 le Vietnam envahit massivement le Cambodge, leur avancée, aidée par des rebelles Cambodgiens
est extrêmement rapide en 10 jours ils atteignent la capitale et l'encercle. Le 7 janvier 1979 les
Vietnamiens rentrent dans Phnom Penh vidée de ses défenseurs sans Pol pot qui s'est enfui, le régime
des khmers rouges est tombé, les vietnamiens libère les prisons du régime et instaure avec les
habitants la République populaire du kampuchéa. Pol pot et ses soutiens se cachent dans la jungle
et continuent de mener une guérilla contre la République provietnamienne, la Chine qui soutenait
Pol pot envahit le Vietnam le 17 février mais retire ses troupes un mois après à cause des trop
lourdes pertes. Il faut attendre l'année 1991 avec les accords de Paris qui établissent un cesser le
feu entre les différents belligérants cambodgiens : monarchistes républicains et khmers rouges.
Pol pot a continué à se cacher dans la jungle avant d'être arrêté en 1997 par un ancien
partisan puis condamné par la monarchie établie en 1993 à la prison à perpétuité, il meurt l'année
suivante de la malaria à l'âge de 72 ans. Les principaux responsables khmers rouges sont jugés
et condamnés dans les années qui suivent la mort de Pol pot le dernier condamné le fut en 2022.
Combien de victimes de la dictature des khmers rouges y a-t-il eu ? Eh bien le chiffre exact
ne fait pas consensus entre les historiens, le plus bas parle de 1,5 million de morts le
plus haut atteint 2,2 millions de morts mais le chiffre le plus admis est celui de 1,7 millions
de morts. Sur une population estimée à entre 7,5 et 7,9 millions d'habitants cela signifie qu'il y
a eu entre 20 et 25% de la population qui a été exterminée. Mais qui a été le plus touché parmi
ce massacre ? Eh bien toutes les catégories ont été touchées mais de différentes manières les plus
frappés sont les cadres de la République de Lon Nol et les intellectuels, plus des deux tiers des
fonctionnaires et 51% des diplômés ont été tués. Pour les religieux seuls 1000 moines bouddhistes
ont survécu sur les 60 000 qu'il y avait avant 1975, pour les autres communautés religieuses
48% des catholiques et 37% des musulmans ont été exterminés et un tiers des minorités étrangères.
La mémoire du génocide cambodgien est assez effacée malgré le traumatisme qu'il a causé,
à l'heure actuelle il n'y a aucune mention du régime des Khmers rouges
dans les manuels d'histoire Cambodgiens. Dans les accords de Paris il n'y a aucune
mention du terme de génocide ce qui permet aux anciens bourreaux et responsables de
nier leurs crimes. Mais tout n'a pas disparu car la prison S21 est devenue
un musée appelé tuol sleng qui fut créé pour rappeler les crimes du régime enfin
à Choeung ek des milliers de crânes des victimes ont été conservés et sont exposés au public.
Malgré tout ce qui s'est passé une question se pose parmi les historiens y a-t-il vraiment eu un
génocide cambodgien ? Cette question peut paraître idiote au vu du nombre de morts mais pas vraiment.
Déjà il faut définir ce qu'est un génocide, selon l'ONU un génocide et un acte planifié
qui vise à éliminer volontairement partiellement ou totalement un groupe de personnes sur base de
leur nationalité, ethnie, religion ou couleur de peau. Donc pour affirmer que les massacres
khmers sont un génocide il faudrait que le PCK ai volontairement tenté de tuer sa population,
dans ce cas il vaudrait mieux parler d'auto génocide. Seulement les khmers rouges
n'avaient pas l'intention de massacrer leur propre population leurs ennemis étant les non khmers et
les intellectuels. Le réel objectif des Khmers rouges était de purifier la population de ses
éléments néfastes ce qui fait que l'on ne peut pas comparer le génocide cambodgien à la Shoah
car les objectifs n'étaient pas les mêmes. Pour finir la majorité des morts ne sont pas dus aux
massacres ou aux exécutions dont le nombre varie entre 100 000 et 800 000 morts mais plutôt aux
conditions de travail. Voilà pourquoi il est difficile de parler de génocide cambodgien,
ce n'est qu'en 2018 que les crimes des Khmers Rouges ont été reconnus comme génocide par la
justice internationale avec la condamnation de deux responsables politiques. Quoi qu'il
en soit la mémoire du génocide cambodgien est toujours en cours de construction
pour s'assurer que personne n'oublie ce qui s'est passé au Cambodge entre 1975 et 1979.
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