Tout comprendre sur le conflit Israélo-Palestinien !
Summary
TLDRCe résumé explore l'histoire complexe du conflit israélo-palestinien, allant des origines bibliques juives à la création de l'État d'Israël en 1948. Il retrace les étapes clés, y compris les révoltes contre la domination romaine, la période ottomane, l'influence du sionisme, les conséquences de la Première et Seconde Guerres mondiales, jusqu'à la guerre de 1948 et les conflits subséquents. Il souligne les questions non résolues, comme le sort des réfugiés, le statut de Jérusalem et la présence des colonies israéliennes, mettant en évidence l'absence de solution imminente au conflit.
Takeaways
- 📜 L'histoire juive racontée en Israël est principalement basée sur les textes bibliques, y compris l'esclavage en Égypte, la réception de la Torah et la conquête de la terre promise.
- 🏛️ La destruction du Temple de Salomon par les babyloniens et la construction du Second Temple par les juifs après leur retour de l'exil à Babylone sont des événements clés de leur histoire.
- 🗺️ Les Royaumes d’Israël et de Juda sont probablement fondés par des populations locales et non par des intrus venus d'ailleurs, selon les historiens.
- 🕍️ L'hébreu a été modernisé et est devenu la langue parlée au sein de la communauté juive, renforçant ainsi leur identité culturelle.
- 🌊 La migration des Ashkénazes vers la Palestine a contribué à la formation du 'Nouveau Yichouv', un mouvement de réinstallation juive dans la région.
- 🔥 L'antisémitisme en Europe, y compris l'Affaire Dreyfus en France, a conduit à une augmentation de l'immigration juive vers la Palestine.
- 🏺 L'accord de partition de la Palestine proposé par l'ONU en 1947 a été une étape importante mais a également été source de conflit entre les sionistes et les arabes.
- 🏭 L'indépendance d'Israël en 1948 a été suivie immédatement par la guerre avec les pays arabes, ce qui a entraîné un grand nombre de réfugiés arabes.
- ⚔️ La Première Intifada en 1987 a marqué le début d'une révolte palestinienne contre l'occupation israélienne, conduisant à une escalade de la violence.
- 🕋️ Le statut de Jérusalem et le contrôle des lieux saints sont des points de contentieux majeurs entre Israël et les Palestiniens, influençant profondément les négociations de paix.
Q & A
Quelle est la version de l'histoire juive enseignée en Israël?
-En Israël, l'histoire des juifs est surtout basée sur les textes bibliques, commençant par l'esclavage en Égypte, la révélation de la Torah au Sinaï, la conquête de la Terre promise, la fondation du Royaume de David et de Salomon, et la construction du Temple de Salomon à Jérusalem.
Comment les historiens établissent-ils l'histoire juive avant l'ère chrétienne?
-Les historiens s'appuient sur des faits historiques et des découvertes archéologiques. Par exemple, au 13e siècle avant JC, le Nouvel Empire égyptien domine la région de Canaan, et plus tard, les Royaumes d'Israël et de Juda émergent, probablement fondés par des populations locales.
Quel rôle a joué la conquête babylonienne dans l'histoire juive?
-Au 6e siècle avant JC, les babyloniens ont conquis la région, détruit Jérusalem et emmené l'élite juive en exil à Babylone. Cependant, 50 ans plus tard, ils ont autorisé leur retour à Jérusalem pour reconstruire le Second Temple.
Comment les juifs ont-ils été marginalisés au sein de l'Empire romain?
-Sous le contrôle romain, les juifs ont été soumis à deux grandes révoltes violentes en 70 et 132 après JC, qui ont été réprimées. Jérusalem a été détruite et les juifs ont été chassés de Judée, condamnés à vivre en exil.
Pourquoi les juifs ont-ils commencé à migrer vers la Palestine au 18e siècle?
-Suite à l'assassinat du Tsar Alexandre II, son successeur Alexandre III a instauré une politique répressive contre les juifs, ce qui a conduit à des pogroms. De nombreux juifs ont fui vers les États-Unis, l'Europe de l'Ouest et ont envisagé de migrer en Palestine.
Quel est le rôle d'Arthur Balfour dans l'histoire du conflit israélo-palestinien?
-En 1917, le ministre des affaires étrangères britannique Arthur Balfour a publié une déclaration, la lettre ouverte de Balfour, exprimant le soutien du gouvernement britannique à la création d'un foyer national juif en Palestine.
Comment la Première Guerre mondiale a-t-elle influencé la région du Proche-Orient?
-La Première Guerre mondiale a vu l'Empire ottoman s'allier avec les Empires centraux, et après la guerre, l'Empire ottoman a été démantelé, principalement au profit de la France et du Royaume-Uni, qui ont réparti le contrôle sur la région.
Quelle a été la réponse des pays arabes à la proposition de l'ONU de scinder la Palestine en deux États?
-Les pays arabes ont largement opposé à la proposition de l'ONU de scinder la Palestine en deux États, arguant que cela favorisait les sionistes et ne tenait pas compte de leurs propres aspirations nationales.
Comment la Deuxième Guerre mondiale a-t-elle affecté la migration des juifs vers la Palestine?
-La Deuxième Guerre mondiale a vu le génocide des juifs par les nazis, ce qui a créé un afflux massif de réfugiés juifs cherchant asile en Palestine, malgré les restrictions britanniques sur l'immigration.
Quels sont les principaux groupes armés juifs qui ont émergé pendant la période pré-independance d'Israël?
-Les principaux groupes armés juifs étaient la Haganah, un groupe d'auto-défense, l'Irgoun, une organisation militaire plus radicale, et le Lehi, un groupe armé considéré comme terroriste qui voulait établir un État juif sur une large étendue de territoire.
Outlines
📜 Histoire des Juifs et Contexte du Conflit
Le premier paragraphe résume l'histoire des Juifs telle qu'elle est enseignée en Israël et telle qu'elle est établie par les historiens. Il commence par les Hébreux en Égypte, leur évasion et la révélation de la Torah au Sinaï, puis la fondation du Royaume de David et de Salomon avec le Temple de Jérusalem. Suit la division en Royaumes d'Israël et de Juda, la conquête babylonienne, la construction du Second Temple, et les révoltes contre le contrôle romain. L'histoire continue avec la domination égyptienne, la conquête perse, l'hellénisation, la domination romaine et les révoltes, et conclut avec la dispersion des Juifs (Diaspora) et la formation de communautés juives à travers le bassin méditerranéen.
🌍 Émergence du Sionisme et Impact de la Première Guerre Mondiale
Le second paragraphe explique l'origine du sionisme avec l'affaire Dreyfus et la publication d'un livre par Theodor Herzl qui appelle à la création d'un État juif. Il décrit la première conférence sioniste de 1897, les tentatives de Herzl auprès du sultan ottoman et la proposition britannique de terre en Ouganda. Le texte mentionne l'immigration juive en Palestine, la fondation de Tel Aviv, et l'aménagement de communautés agricoles. Il souligne l'impact de la Première Guerre mondiale, les promesses britanniques à Hussein ben Ali et la déclaration de Balfour, qui favorise l'établissement d'un foyer national juif en Palestine.
🏛️ L'Établissement d'Israël et la Guerre d'Indépendance
Le troisième paragraphe détaille la période après la Seconde Guerre mondiale, la création de l'unité d'élite Palmah, les tentatives de l'Agence juive de préparer l'immigration de Juifs en Palestine, et les restrictions britanniques. Il décrit les actions clandestines de l'immigration juive, les camps de détention à Chypre, et les attaques de groupes comme l'Irgoun et le Lehi contre les Britanniques. Le texte mentionne la proposition de partition de la Palestine par l'ONU, la proclamation de l'indépendance d'Israël, et la guerre qui suit avec l'intervention des armées arabes. Il conclut avec la formation de l'armée Tsahal et la trêve qui profite à Israël pour renforcer ses armements.
🛑 Armistices et Conséquences de la Guerre de 1948
Le quatrième paragraphe couvre les événements suivant la guerre d'indépendance d'Israël, y compris l'expulsion des populations arabes et la formation d'un gouvernement palestinien à Gaza. Il décrit l'annexion de la Cisjordanie par la Jordanie, le contrôle de la bande de Gaza par l'Égypte, et les réfugiés arabes. Le texte mentionne l'immigration juive en Israël, les tensions avec les Arabes et les représailles militaires, ainsi que la guerre de Suez et les alliances internationales formées par Israël.
🔥 Conflits Continus et Tentatives de Paix
Le cinquième paragraphe explore les décennies suivant la guerre de 1948, notamment la guerre des Six-Jours, les négociations de paix, et les conflits avec les Palestiniens. Il décrit l'offensive israélienne contre l'Égypte, la Syrie et la Jordanie, la signature de traités de paix avec l'Égypte, les attaques du Hamas et les attentes de la Première intifada. Le texte mentionne les accords d'Oslo, les assassinats de Yitzhak Rabin et l'échec des négociations de paix sous le gouvernement d'Ariel Sharon.
🌐 Diplomatie et Conflits Contemporains
Le sixième paragraphe traite des événements récents du conflit israélo-palestinien, y compris la construction du mur de séparation, les offensives militaires, et les tentatives de normalisation des relations internationales. Il décrit la situation humanitaire dans la bande de Gaza, les négociations infructueuses, et les attaques du Hamas. Le texte mentionne également le rôle des États-Unis et de l'Iran dans la région, ainsi que les défis actuels et les questions irrésolues liées au statut de Jérusalem, aux réfugiés et aux colonies en Cisjordanie.
Mindmap
Keywords
💡Israélo-palestinien
💡Territoire promis
💡Exil
💡Sionisme
💡Nouveaux Yichouv
💡Première Guerre mondiale
💡Mandat britannique
💡Seconde Guerre mondiale
💡Indépendance d'Israël
💡Intifada
Highlights
L'histoire juive en Israël est principalement basée sur les textes bibliques, avec la réception de la Torah et la conquête de la terre promise.
Selon les historiens, le Royaume de David et de Salomon et le Temple de Salomon ont été fondés à Jérusalem.
Les babyloniens ont détruit le Temple de Salomon et emmené le peuple en exil, mais 50 ans plus tard, ils ont pu retourner à Jérusalem pour construire le Second Temple.
La région de Canaan a été dominée par le Nouvel Empire égyptien au 13e siècle avant JC.
Les Royaumes d’Israël et de Juda sont probablement fondés par des populations locales.
Après la conquête perse, le Second Temple est construit et la Torah est probablement rédigée.
Alexandre le Grand a conquert la région qui est ensuite divisée en dynasties hellénistiques.
Les Hasmonéens fondent le royaume de Judée après une révolte juive contre les Grecs.
Les Romains ont réprimé deux importantes révoltes juives et détruit le Second Temple en 70 après JC.
Les juifs ont été marginalisés au 4e siècle avec la conversion de l'Empereur Constantin au christianisme.
Les juifs ont été tolérés mais soumis à une taxe supplémentaire lors des conquêtes arabes au 7e siècle.
La communauté juive Séfarade a dû se convertir ou quitter le territoire après la reconquista catholique en Péninsule Ibérique.
Les persécutions contre les juifs en Europe ont conduit à la formation des communautés Ashkénazes en Pologne.
La politique répressive de l'Empire russe a provoqué des pogroms et des migrations de juifs vers l'Ouest et la Palestine.
Theodore Herzl a publié un livre unissant les juifs du monde entier et proposant la création d'un État juif.
Le premier congrès sioniste a eu lieu à Bâle en 1897, visant à préparer l'établissement d'une patrie pour le peuple juif.
L'Empire ottoman a été démantelé après la Première Guerre mondiale, et le mandat britannique a été établi en Palestine.
L'immigration juive en Palestine a été accélérée avec le soutien du Royaume-Uni, malgré les tensions avec les Arabes.
L'Allemagne de Hitler a persécuté les juifs, provoquant une nouvelle vague d'immigration vers la Palestine.
La violence a augmenté en Palestine, conduisant à la création du groupe militaire le Palmah et à des attentats entre juifs et Arabes.
L'ONU a proposé de scinder la Palestine en deux États, ce qui a été adopté malgré l'opposition des pays musulmans.
L'État d'Israël a été proclamé en 1948, suivi par la guerre entre Israël et les armées arabes.
Après la guerre de 1948, environ 700 000 arabes sont devenus réfugiés, et Israël a refusé leur retour.
La guerre de 1967 a vu Israël gagner le contrôle du Sinaï, du plateau du Golan et des territoires palestiniens.
Le président égyptien Anouar el-Sadate a signé un traité de paix avec Israël en 1979.
La Première intifada a commencé en 1987 en réponse à l'occupation israélienne, avec une montée de la violence.
Les accords d'Oslo en 1993 ont été le premier pas vers la reconnaissance mutuelle entre Israël et la Palestine.
Le Hamas, une organisation islamiste, s'est opposée à la reconnaissance d'Israël et a organisé des attentats.
La construction d'une barrière de séparation par Israël a été largement condamnée par l'ONU et la Cour de Justice Internationale.
Le blocus de la Bande de Gaza par Israël a provoqué une situation humanitaire catastrophique.
La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les États-Unis en 2017 a été perçue comme une provocation par les Palestiniens.
La situation actuelle reste sans issue, avec des questions irrésolues concernant les réfugiés, le statut de Jérusalem, et les colons juifs.
Transcripts
Pour bien comprendre le conflit israélo-palestinien, je vais d’abord brièvement résumer l’histoire des juifs,
d’abord telle qu’elle est enseignée en Israël,
et ensuite telle qu’elle est généralement établie par les historiens.
En Israël, l’histoire des juifs est surtout inspirée des textes bibliques.
Selon ce récit, les hébreux étaient soumis à l’esclavage en Égypte.
Lors de leur fuite vers le Sinaï, ils reçurent de Dieu la Torah et une terre promise à Canaan.
Après la conquête de celle-ci, le Royaume de David et de Salomon fut fondé
et le Temple de Salomon bâti à Jérusalem.
Le royaume se scinda ensuite pour former les Royaumes d’Israël et de Juda.
Mais au 6e siècle avant JC, la région fut conquise par les babyloniens qui détruisirent le Temple de Salomon
et qui emmenèrent le peuple en exil à Babylone.
50 ans plus tard, celui-ci put retourner à Jérusalem où il bâti le Second Temple.
En 70 et en 132 après JC, alors que la région était sous contrôle romain,
deux importantes révoltes furent violemment matées.
Jérusalem fut détruite et les juifs furent chassés de Judée, condamnés à vivre en exil, loin de leur terre.
Si on se base maintenant uniquement sur les faits historiques,
confirmés notamment par les découvertes archéologiques,
au 13e siècle avant JC, le Nouvel Empire égyptien domine la région qui est appelée Canaan.
Mais l’empire est affaibli par les Hittites au nord et par les Philistins,
des peuples de la mer qui s’installent sur les côtes.
L’Égypte se retire progressivement de la région et apparaissent alors les Royaumes d’Israël et de Juda
qui sont probablement fondés par des populations locales.
Au 6e siècle avant JC, les babyloniens conquièrent la région, rasent Jérusalem et emmènent de force l’élite à Babylone.
Après la conquête des Perses, celle-ci peut retourner à Jérusalem.
Le Second Temple est alors construit et probablement que la Torah est écrite vers cette période,
sur la base d’anciens textes et de récits transmis oralement.
En -333, Alexandre le Grand conquiert la région qui est ensuite divisée en dynasties hellénistiques.
La Torah est alors traduite en grec qui est parlé dans tout le bassin méditerranéen oriental.
Après une révolte juive, les Hasmonéens fonde le royaume de Judée
qui conquiert les territoires voisins et convertit les peuples au Judaïsme.
La Judée est ensuite conquise par les romains, qui en 70,
répriment une importante révolte à Jérusalem et détruisent le Second Temple.
En 132, une autre révolte est violemment matée.
Jérusalem est rebaptisée Aelia Capitolina et les juifs y sont interdits,
mais ils ne sont pas expulsés de la Judée qui est maintenant appelée la Syrie-Palestine.
Il est cependant bien établi qu’à cette époque il existe déjà de nombreuses communautés juives
tout autour du bassin Méditerranéen, issues de migrations et de conversions.
Au 4e siècle, l'Empereur Constantin se convertit au christianisme et propage la religion dans l’empire.
Les juifs sont progressivement marginalisés.
Au 7e siècle, lors des conquêtes arabes, les juifs et chrétiens des territoires conquis sont tolérés
et peuvent pratiquer leur culte, à condition de payer une taxe supplémentaire.
Au 8e siècle, le roi Khazar Bulan et son élite se convertissent au Judaïsme.
Dans la péninsule ibérique, après la reconquista catholique, l’importante communauté juive qui est appelée Séfarade
doit se convertir ou quitter le territoire.
Beaucoup partent au Maghreb et dans l’empire Ottoman où ils sont tolérés.
En Europe, depuis la période des croisades, les juifs sont régulièrement persécutés.
Beaucoup se réfugient en Pologne où ils sont bien accueillis et où ils forment ce qu’on appelle les juifs Ashkénazes.
Au 18e siècle, il y a environ un million de juifs dans le monde.
La plupart vivent en Pologne, mais le pays est menacé par ses puissants voisins
que sont la Russie, la Prusse et l’Autriche.
Entre 1772 et 1795, la Pologne-Lituanie est entièrement partagée entre ses trois voisins.
La majorité des juifs se retrouvent désormais en Russie où, dans un premier temps, ils sont tolérés mais très contrôlés.
En 1881, après l’assassinat du Tsar Alexandre II, son fils héritier Alexandre III monte sur le trône
et entame une politique autoritaire et répressive, qui vise plus particulièrement les juifs.
En conséquence, une centaine de pogroms, c’est-à-dire des attaques violentes et parfois meurtrières contre les juifs,
éclatent dans tout le pays, sans réaction de l'État.
Beaucoup fuient alors vers les États-Unis et l’Europe de l’Ouest.
Mais certains envisagent de migrer en Palestine.
Ils créent le groupe les Amants de Sion, Sion étant une colline de Jérusalem.
A cette époque, environ 25 000 juifs principalement séfarades vivent dans les grandes villes de l’empire Ottoman,
proche des lieux saints du Judaïsme.
Ils forment ce qu’on appelle le “Vieux Yichouv”.
A partir de 1881, les nouveaux migrants, principalement des juifs ashkénazes en provenance d’Europe
forment le “Nouveau Yichouv”.
Ils arrivent par vagues de migration qui sont appelées des Alyas.
Cependant, la grande majorité des juifs qui fuient les pogroms en Russie préfèrent s’installer aux États-Unis,
au Royaume Uni et en France.
En France, Alfred Dreyfus, un capitaine juif, est accusé à tort d’avoir fourni des informations secrètes aux Allemands.
L’affaire prend de l'ampleur, alors que l’antisémitisme monte dans le pays.
En 1895, Dreyfus est dégradé en publique à Paris,
parmi la foule se trouve Theodore Herzl, un journaliste juif autrichien.
L’année suivante, ce dernier publie un livre dans lequel il unit les juifs du monde entier en un seul peuple
qui n’est pas assimilable et qui pour fuir les persécutions doit fonder son propre état, en Palestine ou en Argentine.
Le 29 août 1897, il organise à Bâle en Suisse le premier congrès sioniste
avec comme objectif de préparer l’établissement d’une patrie pour le peuple juif.
Herzl part alors à Constantinople défendre sa cause auprès du sultan ottoman, mais sans succès.
Londres propose alors de fournir des terres en Ouganda pour implanter une colonie juive,
mais l’offre est refusée, désormais seule la Palestine intéresse les sionistes.
Au même moment en Russie, une nouvelle vague de pogroms très meurtriers a lieu, ce qui provoque de nouveaux départs.
Cette fois, en 10 ans, environ 40 000 juifs s’installent en Palestine.
Sur la côte, ils fondent Tel Aviv, et dans les campagnes, ils achètent des terres et des marais
qu’ils aménagent pour former des communautés agricoles autonomes et autogérées sans propriétés privées.
Par ailleurs, l’hébreu qui depuis près de 15 siècles n’est plus utilisé que pour les cultes religieux,
est progressivement modernisé pour être à nouveau parlé au sein de la communauté juive.
En 1914, commence la Première Guerre mondiale.
L’Empire ottoman se range du côté des Empires centraux.
Plusieurs fronts s’ouvrent alors face au Royaume-Uni, l’un vers le stratégique canal de Suez,
un autre dans les Dardanelles où un débarquement allié est repoussé,
et enfin un troisième en Mésopotamie où une importante armée Britannique est défaite.
En difficulté, le Royaume-Uni cherche de nouveaux soutiens dans la région.
D’une part, le pays encourage Hussein ben Ali, le chérif de La Mecque à se révolter contre l’Empire ottoman,
lui promettant l’indépendance d’un Etat arabe.
D’une autre, un accord secret est signé avec la France pour un partage de l’Empire ottoman après sa défaite.
Et enfin, en 1917, alors que l’armée Britannique s’apprête à entrer en Palestine,
le ministre des affaires étrangères, Arthur Balfour, publie une lettre ouverte dans laquelle il informe
que le pays est favorable à la création d’un foyer national juif en Palestine.
A la fin de la guerre, l’Empire ottoman est démantelé, principalement au profit de la France et du Royaume-Uni.
Winston Churchill place ensuite deux fils de Hussein ben Ali à la tête de la Transjordanie et de l’Irak,
et conserve la Palestine à l’Ouest du Jourdain pour y établir un foyer national juif
malgré les premières oppositions des 600 000 musulmans et des 70 000 chrétiens qui y vivent.
Bien que minoritaires, les 80 000 juifs qui vivent en Palestine se structurent.
Ils créent un syndicat pour les travailleurs juifs, mettent en place la Haganah, un groupe armé d’auto-défense,
et créent l’Agence juive pour la Palestine qui sert de gouvernement non-officiel au Yichouv.
L’immigration juive en provenance d’Europe s’accélère avec le soutien du Royaume-Uni.
Mais les arabes perçoivent ces nouveaux migrants comme des envahisseurs
et organisent des manifestations qui dégénèrent souvent en massacres de juifs.
Mais bien que largement majoritaires, les arabes n’ont pas de structure commune forte
et sont divisés par des conflits entre grandes familles influentes.
En 1933 en Allemagne, Hitler monte au pouvoir et entame une politique de persécution contre les juifs
afin de les exclure de la société.
Beaucoup fuient alors en Palestine.
Face à ce nouvel afflux, les arabes se regroupent pour créer le Haut Comité arabe,
avec à sa tête Amin al-Husseini, le grand mufti de Jérusalem.
Celui-ci organise une grève générale contre l’administration britannique
et exige la fin immédiate de l’immigration juive.
Rapidement, la grève dégénère en guérilla et une série d’attaques sont organisées contre les britanniques et les juifs.
En réaction, l’Irgoun, une organisation militaire fondée par les membres les plus radicaux de la Haganah,
venge les attaques en organisant une série d’attentats.
De sont côté, le Royaume-Uni envoie d’importants renforts militaires pour mater violemment la révolte.
Mais le pays réalise qu’il sera compliqué de créer un État qui englobe les deux communautés
et envisage pour la première fois de scinder la Palestine en un État juif et un État arabe,
tout en conservant sous mandat Britannique une bande de terre jusqu’à Jérusalem.
Mais pour la première fois, les pays arabes voisins s’unissent et annoncent qu’ils s’opposent à une partition de la Palestine
et à la création d’un État juif.
Or, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a besoin d’alliés dans la région
pour garder le contrôle de la Méditerranée orientale par où transite le pétrole irakien, et pour protéger le canal de Suez.
Le pays change alors radicalement sa politique et s’engage à créer dans les 10 ans à venir
un État unifié dans lequel il n’y aura pas plus d’un tiers de juifs.
Par conséquent, l’immigration juive est désormais très fortement restreinte.
Si ce revirement apaise les tensions et met fin à la révolte arabe,
en face, il provoque la colère des juifs qui se sentent trahis.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’Italie bombarde la Palestine
et lance une offensive depuis la Libye vers l’Egypte.
Mais après avoir été repoussée par les Britanniques,
d’importants renforts allemands débarquent et reprennent le dessus.
Craignant l’invasion de la Palestine, la Haganah crée le Palmah, une unité d’élite qui se forme à la guerre.
Finalement, les Allemands sont repoussés d’Egypte.
Vers 1943, alors que l’information du génocide des juifs par l’Allemagne nazie commence à circuler.
Ben Gourion, le président de l’Agence juive, prépare un plan
visant à permettre l’immigration d’un million de juifs en Palestine,
avec comme but principal de renforcer le projet sioniste.
A la fin de la guerre, au moins 250 000 juifs rescapés de la Shoah veulent rejoindre la Palestine,
mais le Royaume-Uni maintient sa politique et bloque leur arrivée.
La Haganah organise alors clandestinement l’immigration des juifs.
Ceux qui sont interceptés par les Britanniques sont envoyés dans des camps à Chypre.
Face à l’intransigeance britannique, le Palmah, l’Irgoun et le Lehi,
un nouveau groupe armé terroriste qui rêve d’établir un État juif entre le Nil et l’Euphrate,
organisent des sabotages et des attentats contre les britanniques.
Le 22 juillet 1946 à Jérusalem, l’Irgoun commet un attentat très meurtrier contre l’administration britannique.
Mis à mal, le Royaume-Uni échoue à trouver un accord entre les sionistes et les nationalistes arabes
et décide de transmettre le problème palestinien à l’ONU qui vient d’être créée.
Celle-ci met en place une commission internationale qui propose de scinder le territoire en deux états,
avec Jérusalem sous contrôle international.
Le plan qui est soutenu par les États-Unis est adopté, malgré l’opposition des pays musulmans.
Pour les sionistes, il s’agit d’une importante victoire car ils obtiennent une première reconnaissance internationale.
Mais en face, c’est tout le monde arabe qui s’oppose à ce plan et à la création d’un État juif.
Dans les grandes villes, la violence monte rapidement entre juifs et arabes et tourne à la guerre civile.
Ben Gourion, conscient que les États Arabes entreront en guerre après le départ des Britanniques,
prépare le yichouv à la guerre.
La population en âge de combattre est conscrite,
des émissaires sont envoyés secrètement en Europe pour acheter des armes,
des munitions et des équipements de la Seconde Guerre mondiale
et enfin Golda Meir, une femme influente originaire de Kyiv
est envoyée aux États-Unis où elle obtient de l’importante communauté juive
près de 30 millions de dollars de dons pour la guerre.
Rapidement, le conflit se déplace des villes vers les campagnes.
La communauté juive étant éparpillée, les arabes attaquent les convois de ravitaillement
et prennent le contrôle des routes.
Les 100 000 juifs qui vivent à Jérusalem se retrouvent assiégés,
alors que des premiers volontaires de la toute nouvelle Armée de libération arabe entrent sur le territoire.
Face à la montée de la violence, les États-Unis envisagent de reconsidérer le plan de partage de l’ONU.
Pour Ben Gourion il y a urgence, il entame un plan militaire destiné à établir une continuité territoriale.
L’idée étant qu’aucun village arabe derrière la ligne ne peut être une menace intérieure
ni un point d’appui pour les futures armées arabes.
Il faut donc soit les détruire, soit chasser les populations, soit strictement les contrôler.
Il y a encore débat aujourd’hui pour savoir si ce plan est uniquement militaire
ou s’il a une vocation de nettoyage ethnique.
La Haganah qui commence à recevoir clandestinement des armes en provenance de Tchécoslovaquie, passe à l’offensive.
Elle reprend le contrôle de la route de Jérusalem et s’empare des villages arabes qui la surplombe.
L’Irgoun et le Lehi commettent alors un massacre à Deir Yassin,
ce qui provoque la terreur au sein de la population arabe et pousse beaucoup à fuir.
De leur côté, les pays arabes voisins se préparent à la guerre mais chacun défend ses propres intérêts.
Abdallah Ier voudrait intégrer la Palestine à la Jordanie, promettant de protéger les juifs qui y vivent.
Les autres États veulent contrôler leur propre armée, l’attaque ne sera donc pas coordonnée.
Le 14 Mai 1948 à Tel-Aviv, Ben Gourion proclame l’indépendance de l’État d’Israël.
A minuit, le mandat britannique se termine et le lendemain, les armées arabes entrent en guerre contre Israël.
Ben Gourion qui est désormais Premier ministre, regroupe toutes les forces armées juives
en une armée nationale qui est appelée Tsahal.
Le 11 juin, l’ONU obtient une trêve qui profite surtout à Israël car le pays continue d’importer de l’armement,
notamment lourd de Tchécoslovaquie, avec l’appui de Moscou.
A la fin du cessez-le-feu, en 10 jours, Tsahal s’empare des grandes villes entre Tel Aviv et Jérusalem,
expulsant la population arabe vers l’Est.
Au Nord Nazareth est aussi prise, cette fois sans expulser la population en grande partie chrétienne.
Commence alors une seconde trêve durant laquelle un gouvernement palestinien est formé à Gaza,
avec le soutien des pays arabes, à l’exception de la Jordanie qui veut toujours annexer le territoire.
Finalement chaque pays signe séparément un armistice avec Israël qui y gagne de nombreux territoires,
y compris Jérusalem-Ouest.
L’Egypte prend le contrôle de la bande de Gaza et la Jordanie intègre la Cisjordanie à son territoire.
Environ 700 000 arabes ont été chassés ou ont fui la guerre et sont désormais réfugiés dans des camps à Gaza,
en Cisjordanie et dans les pays voisins.
La Ligue Arabe et l’ONU veulent permettre leur retour, mais Israël refuse.
Seuls 150 000 arabes vivent désormais en Israël.
Le pays s’ouvre à l’immigration juive, notamment en provenance du Yémen et d’Irak
où les très anciennes communautés juives sont prises pour cible.
En seulement trois ans, la population d’Israël double pour atteindre environ 1 400 000 habitants.
La nouvelle frontière étant poreuse, des réfugiés arabes tentent de rejoindre leurs anciens villages,
alors que d’autres organisent des raids pour voler ou attaquer les juifs.
Israël crée alors l’Unité 101 avec Ariel Sharon à sa tête afin d’organiser des représailles.
Le 14 octobre 1953, celle-ci lance un raid nocturne contre le village de Qibya
qui est rasé et dont la population est massacrée.
Au Sud, la tension est importante autour de la frontière égyptienne où de nombreux raids et attaques ont lieu.
En 1956, le nouveau président égyptien Gamal Abdel Nasser nationalise le canal de Suez
au détriment de la France et du Royaume-Uni.
En réaction, ces derniers se rapprochent secrètement d’Israël pour organiser une offensive contre l’Egypte.
L’armée israélienne conquiert rapidement le Sinaï.
Mais en pleine Guerre froide, l’URSS et les États-Unis interviennent pour mettre un terme à l’offensive.
Israël doit restituer le Sinaï à l’Egypte, mais le pays y a gagné une alliance importante avec la France
qui lui fournit des armes et qui l’aide à construire un réacteur nucléaire.
En 1963, celui-ci est mis en service, ce qui permet la production de plutonium.
Mais Israël maintient l’ambiguïté sur son programme nucléaire, ne laissant fuiter aucune information.
En 1964, la Ligue arabe unit les principaux groupes palestiniens
pour former l’Organisation de Libération de la Palestine, ou l’OLP.
Celle-ci entame une lutte armée contre Israël, via des attaques terroristes.
Une des cibles est le tout nouvel aqueduc qui détourne une partie des eaux du lac de Tibériade
pour développer l’agriculture et peupler le centre du pays.
Les pays arabes tentent aussi de bloquer ce projet en entamant la construction de canaux
pour détourner les sources du lac.
Mais profitant d’un incident frontalier, Israël bombarde ce chantier.
La tension remonte alors d’un cran.
Nasser installe ses troupes à la frontière avec Israël et organise le blocus du détroit de Tiran,
fermant l’accès au port d’Eilat.
Israël y voit une déclaration de guerre et lance une offensive contre l’Égypte et ses alliés la Syrie et la Jordanie.
En seulement 6 jours, le pays l’emporte et prend le contrôle du Sinaï, du plateau du Golan et des territoires palestiniens
où des premiers colons israéliens commencent à s’installer,
malgré l’appel de l’ONU au retrait d'Israël des territoires occupés.
Yasser Arafat, le nouvel homme fort de l’OLP se réfugie en Jordanie, où il intensifie les attaques contre Israël.
Il monte en puissance et tente même de renverser le roi jordanien, mais sans succès.
Ce dernier réagit en attaquant les Palestiniens du pays.
Yasser Arafat fuit alors au Liban où il continue la lutte armée contre Israël,
y compris via des attentats terroristes à travers le monde.
En 1972, lors des Jeux Olympiques de Munich,
un commando Palestinien prend en otage la délégation israélienne et tue 11 athlètes.
Le 6 octobre 1973, l’Egypte et la Syrie lancent une attaque surprise contre Israël
avec comme objectif de récupérer le Sinaï et le Golan.
Israël dans un premier temps est mis à mal, mais parvient au bout d’une semaine à reprendre le dessus,
notamment avec le soutien des États-Unis qui envoient des armes via un pont aérien.
En réaction, les pays arabes producteurs de pétrole diminuent leur production
pour faire monter le prix du baril et imposent un embargo sur le pétrole aux pays alliés d’Israël.
Un cessez-le-feu est alors signé et des premières négociations ont lieu entre Israël et l’Égypte.
En 1977, le président égyptien Anouar el-Sadate est le premier chef d'État arabe à faire une visite officielle en Israël.
Deux ans plus tard, les deux pays signent un traité de paix.
L'Égypte reconnaît Israël en échange de quoi le pays récupère le Sinaï.
La frontière Sud étant sécurisée, Israël se concentre maintenant sur le Liban où l’instabilité politique profite à l’OLP
qui continue ses attaques contre Israël, avec le soutien de la Syrie.
Les forces israéliennes envahissent le Sud du pays et après le siège de Beyrouth, obtiennent le départ de l’OLP en Tunisie.
Mais en 1985, Israël bombarde le nouveau siège de l’OLP à Tunis.
Fin 1987, dans la Bande de Gaza, la population palestinienne se révolte contre l’occupation israélienne,
armée de cailloux et de cocktails molotov,
ce qui marque le début de la Première intifada.
La violence monte rapidement et se propage dans tous les territoires occupés.
La révolte étant spontanée, elle est récupérée par des organisations plus radicales,
tel que le Hamas, une organisation islamiste qui est créée pour l’occasion par des membres des Frères musulmans
et qui prône le djihad contre Israël.
A l’inverse, Yasser Arafat apaise sa politique.
A Alger, il proclame l’État de Palestine, reconnait Israël et renonce à toute forme de terrorisme contre ce dernier.
En un an, 87 pays reconnaissent la Palestine.
Des premières rencontres ont alors lieu et aboutissent en 1993
à la signature d'un premier accord historique entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, le Premier ministre israélien.
Les deux se reconnaissent mutuellement et Israël s’engage à se retirer progressivement des grandes villes palestiniennes.
Mais les plus radicaux des deux camps s’opposent à ces accords et veulent faire échouer tout rapprochement.
Le 25 février 1994 à Hébron, un terroriste israélien tue 29 Palestiniens dans une mosquée.
L’année suivante, un étudiant extrémiste juif assassine Yitzhak Rabin à Tel-Aviv.
En face, le Hamas qui s’oppose à la reconnaissance d’Israël, organise une vague d’attentats terroristes dans tout le pays.
En 2000, le président des États-Unis Bill Clinton invite le nouveau premier ministre israélien Ehud Barak
et Yasser Arafat pour de nouvelles négociations.
Cette fois, celles-ci échouent sur des questions plus sensibles,
telles que le retour des réfugiés palestiniens,
le statut de Jérusalem que chacun voudrait avoir comme capitale,
ou le contrôle des Lieux saints de la ville.
Les musulmans contrôlent l’esplanade des Mosquées
sur laquelle se trouvent le dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa.
Les juifs appellent cet endroit le Mont du Temple, car les ruines du Second Temple
et peut-être celles du Temple de Salomon s’y trouvent.
Le 28 Septembre 2000, Ariel Sharon, qui est désormais un homme politique, visite le lieu.
Pour les Palestiniens, il s’agit d’une provocation. Des manifestations sont organisées et dégénèrent rapidement.
Face à la violente répression israélienne, une nouvelle vague d’attentats terroristes est organisée dans tout le pays.
La Ligue arabe propose alors à Israël la paix, la reconnaissance du pays et la normalisation de leur relation,
en échange du retrait complet des territoires occupés.
Mais Ariel Sharon qui est maintenant Premier ministre refuse
et lance même son armée reprendre le contrôle total de la Cisjordanie.
En parallèle, il entame la construction d’une barrière de séparation à la frontière avec la Cisjordanie,
officiellement pour se protéger contre les attaques terroristes,
mais son tracé intègre de nouveaux territoires.
La barrière est largement condamnée, notamment par l’ONU et par la Cour de Justice Internationale.
Alors pour apaiser les tensions, Ariel Sharon démantèle les 21 colonies israéliennes de la Bande de Gaza
et évacue le territoire.
En 2006, des élections palestiniennes sont organisées.
Le Hamas qui est considéré comme une de la Bande de Gaza organisation terroriste
par l’Union européenne et les États-Unis, l’emporte et son chef Ismaël Haniyeh devient Premier ministre.
Mais rapidement, un conflit armé éclate entre le Hamas et son principal concurrent le Fatah.
Ce dernier s’empare de la Cisjordanie, alors que le Hamas prend le contrôle total de la Bande de Gaza.
Israël impose alors un blocus au territoire.
Deux millions d’habitants se retrouvent piégés sur une bande de terre de 365 km2,
sans aide internationale et dans les mains du Hamas qui tire régulièrement des roquettes vers Israël.
En représailles, l’armée israélienne bombarde puis envahit la Bande de Gaza.
Après avoir détruit les infrastructures, y compris publiques, qui peuvent être utilisées par le Hamas, Tsahal se retire.
En 2012, la Palestine obtient le statut d’État non membre observateur de l’ONU.
L’année suivante, de nouvelles négociations de paix sont organisées
à l’appel du président des États-Unis Barack Obama.
Mais celles-ci échouent, car d’une part durant les négociations,
le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu accélère la colonisation des territoires occupés,
et d’une autre, car le Fatah et le Hamas tentent de se réconcilier,
ce qui provoque la colère de Netanyahu qui met fin aux négociations,
La même année, Israël lance une nouvelle offensive contre la Bande de Gaza en riposte aux roquettes tirées par le Hamas.
18 000 habitations sont détruites, ainsi que nombreuses infrastructures publiques,
y compris la seule centrale électrique.
Après la guerre, Israël entame la construction d’un mur tout le long de la frontière,
profond de plusieurs dizaines de mètres afin d’empêcher le passage via des tunnels.
En 2017, Donald Trump devient Président des États-Unis.
La même année, il reconnaît Jérusalem comme étant la capitale d’Israël
et prépare le déménagement de son ambassade.
Pour les Palestiniens, il s’agit d’une nouvelle provocation.
Dans la Bande de Gaza, une marche officiellement pacifique est organisée,
demandant aussi la fin du blocus et le droit au retour des nombreux réfugiés.
Mais Israël y voit une émeute et tire sur la foule.
En 2020, Trump obtient la normalisation des relations entre Israël,
les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan.
Mais les Palestiniens sont ignorés lors de ces rencontres et n’y obtiennent aucun avantage.
Le 7 Octobre 2023, le Hamas lance une grande offensive contre Israël, sur terre, sur mer et dans les airs.
Le mur de sécurité est franchi et les terroristes massacrent 1139 personnes, principalement des civils,
alors qu’environ 250 personnes sont prises en otage.
Israël met une semaine à reprendre le contrôle, puis riposte en bombardant massivement toute la bande de Gaza,
puis en entamant l’invasion du territoire.
Au moment où j'écris ce texte, au moins 32 000 Palestiniens sont morts.
Aujourd’hui plus que jamais, le conflit israélo-palestinien semble être sans issue.
De nombreuses questions restent irrésolues.
Il y a d’abord le statut des 5 millions de réfugiés, dont 1,6 millions vivent encore dans des camps
avec l’espoir d’un jour pouvoir retourner sur la terre de leurs ancêtres.
Il y a ensuite le statut de Jérusalem que chaque camp voudrait avoir comme capitale,
ainsi que le contrôle des lieux saints qui s’y trouvent.
Certains juifs rêvent aujourd’hui de bâtir un Troisième Temple sur l’esplanade des Mosquées.
Il y a aussi la question des 700 000 colons juifs qui vivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Ceux-ci sont soumis aux droits israéliens et ont donc plus de droits que les Palestiniens,
qui par exemple, risquent 10 ans de prison s’ils manifestent.
En cas de paix, quel sera le sort des colons et comment sera définie la frontière entre Israël et la Palestine ?
Du côté de la bande de Gaza, la situation humanitaire actuelle est catastrophique et tout est à reconstruire.
A l’international, les États-Unis et l’Union Européenne restent les plus grands alliés d’Israël.
A l’inverse, l’Iran en est le plus grand ennemi.
Le pays soutient militairement le Hezbollah qui attaque régulièrement depuis le Liban,
les Houthis du Yémen qui s’en prennent aux navires israéliens dans la mer Rouge
et les groupes palestiniens tels que le Hamas et le Djihad islamique.
Le Hamas reçoit aussi un soutien important du Qatar qui héberge ses dirigeants.
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