Discours d'Emmanuel Faber lors de la cérémonie de remise des diplômes d'HEC Paris
Summary
TLDRLe discours raconte l'histoire touchante du frère du locuteur, né en 1965, qui a vécu une vie complexe marquée par la schizophrénie. Malgré ses difficultés, il a trouvé du sens dans la vie simple, l'agriculture et l'amitié. Son décès a profondément affecté le locuteur, l'amenant à apprendre à communiquer avec les personnes mentalement malades et à découvrir la beauté de l'altérité. Le discours souligne l'importance de la justice sociale dans l'économie et la lutte contre le changement climatique, appelant à une ouverture sur l'autre et à la solidarité.
Takeaways
- 📚 L'orateur commence en français et termine en anglais, indiquant une transition de la culture et de la langue.
- 👦 La personne clé du discours est un garçon né en 1965 à Grenoble, qui a vécu une vie pleine et complexe.
- 🏔️ Ce garçon a travaillé comme ouvrier routier dans les Alpes, un métier qui lui a permis de se reconnecter avec la nature.
- 🔄 Après une admission à l'hôpital psychiatrique, il a réussi à se réinsérer dans la vie en devenant ingénieur agricole.
- 🎸 Il a passé du temps à jouer de la guitare dans la place principale, témoignant d'une passion pour la musique et la vie sociale.
- 🌅 Il avait des relations étroites avec les travailleurs de la ville, aidant les femmes âgées et préparant du café pour les balayeurs.
- 📞 Il appelait régulièrement son frère depuis un ruisseau, partageant le son de l'eau pour rappeler ses origines.
- 💔 L'orateur a reçu un appel tragique annonçant la mort de son frère dû à une maladie mentale, la schizophrénie.
- 🌏 Grâce à son frère, l'orateur a appris à interagir avec les personnes souffrant de troubles mentaux et a découvert le monde des hôpitaux psychiatriques.
- 🏚️ Il a également appris que vivre avec très peu peut être source de bonheur, après avoir passé du temps avec les sans-abri et les populations des bidonvilles.
- 🌱 L'expérience de son frère l'a conduit à explorer des questions de justice sociale et environnementale, soulignant l'importance de la justice sociale pour une économie et un climat sains.
Q & A
Quel est le thème principal du discours?
-Le thème principal du discours est la découverte de la beauté de l'altérité et de la justice sociale à travers l'histoire personnelle du frère du locuteur, qui a souffert de schizophrénie.
Quelle est la première expérience professionnelle du garçon né en 1965 à Grenoble?
-Le garçon a travaillé comme ouvrier routier dans les Alpes après avoir fui l'école pendant sa période d'adolescence compliquée.
Pourquoi le garçon est-il retrouvé à l'école après avoir travaillé comme ouvrier?
-Il a décidé de retourner à l'école pour passer ses examens, mais il a été admis dans un hôpital psychiatrique pendant un épisode de maladie.
Quel est le métier que le garçon a choisi après sa guérison et l'obtention de son diplôme d'ingénieur agronome?
-Il a choisi de devenir jardinier et a eu d'autres petits emplois, passant beaucoup de temps à jouer de la guitare dans la place principale.
Comment le frère a-t-il passé ses journées dans son village des Hautes Alpes?
-Il a passé ses matinées à faire du fromage et, en après-midi, il s'est reposé à côté d'une cascade à cause de son trouble de sommeil lié à sa maladie.
Quel est l'impact des appels du frère sur la vie du locuteur?
-Les appels quotidiens du frère, laissant entendre le son de l'eau de la cascade, ont rappelé au locuteur ses origines et l'ont poussé à voyager et à s'ouvrir au monde.
Comment le décès du frère a-t-il affecté le locuteur?
-Le décès du frère a été un choc pour le locuteur, qui a appris à parler aux personnes atteintes de troubles mentaux et à s'engager avec des personnes marginalisées.
Quels sont les lieux où le locuteur a passé du temps avec des personnes sans domicile fixe?
-Le locuteur a passé du temps dans de nombreuses bidonvilles à Delhi, Bombay, Nairobi, Jakarta et Aubervilliers, ainsi qu'au 'Jungle' de Calais.
Quelle est la leçon que le locuteur a tirée de son expérience avec la pauvreté et l'aliénation sociale?
-Le locuteur a découvert que l'on peut vivre avec très peu et être heureux, et que la justice sociale est essentielle pour une économie saine et un environnement durable.
Quel est le message final du discours sur la globalisation et la justice sociale?
-Le message final est que sans justice sociale, il n'y aura pas d'économie ni de justice climatique, et que les murs élevés ne peuvent pas empêcher ceux qui ont besoin de partager avec nous.
Quel exemple de l'impact de la maladie mentale sur la vie quotidienne est donné dans le discours?
-L'exemple donné est celui du frère du locuteur, qui, en raison de sa schizophrénie, a dû alterner entre le travail et les séjours dans des hôpitaux psychiatriques, et a appris à interagir avec des personnes marginalisées.
Outlines
🎓 Souvenir poignant d'un frère
L'orateur commence par un discours en français avant de passer à l'anglais, évoquant des souvenirs marquants de son passage sur le campus. Il parle de son frère né en 1965 à Grenoble, qui a eu une vie tumultueuse, quittant l'école pour devenir ouvrier routier avant de retourner à l'école pour devenir ingénieur agricole. Cependant, des épisodes de maladie mentale l'ont conduit à être interné et à ne plus travailler comme prévu. Son frère passait ses journées à jouer de la guitare, à aider les autres et à faire du fromage le matin. Chaque jour, il laissait des messages vocaux depuis une cascade, rappelant à l'orateur son origine. Finalement, son frère est décédé à cause de sa maladie, laissant une empreinte indélébile sur l'orateur qui a appris à naviguer dans le monde des maladies mentales et à apprécier la beauté de l'altérité.
🌍 Justice sociale et climat
L'orateur souligne l'importance de la justice sociale en relation avec le climat. Il affirme qu'il ne peut y avoir de justice climatique sans justice sociale, soulignant que les problèmes de mondialisation restent les mêmes même après des décennies de croissance. Il met en avant le fait que les privilégiés peuvent ériger des murs, mais que ceux qui ont besoin de partager avec nous trouveront toujours un moyen de le faire.
Mindmap
Keywords
💡Schizophrénie
💡Hospitalisation psychiatrique
💡Agriculture
💡Autreté
💡Justice sociale
💡Globalisation
💡Mauvaise santé mentale
💡Dialogue
💡Travail
💡Pauvreté
💡Environnement
Highlights
The speaker begins in French and concludes in English, setting the stage for a personal narrative.
A boy born in 1965 in Grenoble is introduced, who later becomes a central figure in the speech.
The boy's early life includes a period as a road worker in the Alps, illustrating a life of hard work and simplicity.
Mental health struggles are revealed as the boy is admitted to a psychiatric hospital during a first episode.
The boy's recovery and decision to become an agricultural engineer show resilience and a passion for the earth.
A second hospitalization leads to a life of different work, including gardening, reflecting an altered path.
The speaker's brother finds joy in small acts of kindness, such as preparing coffee for early risers.
A unique bond is formed between the speaker and his brother through daily voicemails of the waterfall's sound.
The tragic loss of the brother five years ago is shared, adding emotional depth to the narrative.
The speaker learns to communicate with the mentally ill, gaining insight into a different world.
The beauty of 'otherness' and the limitations of 'normalcy' are discovered through the brother's experiences.
The speaker's life is enriched by making friends with the homeless and understanding minimal living.
Travels to various shanty towns worldwide highlight the persistent issues of social justice in the context of globalization.
The speaker emphasizes that social justice is inseparable from economic and climate justice.
Privileged societies are critiqued for building walls, which cannot deter those seeking to share resources.
The final message is a call for recognizing the interconnectedness of social and climate justice in our globalized world.
Transcripts
Good afternoon
I will begin in French and finish in English.
If you were expecting an intellectual speech, you will be disappointed.
What was the most striking moment for me when I studied here on campus?
To answer, I am going to talk about somebody born in 1965 in Grenoble.
This boy lived a full life
and as a complicated teenager, ran away from school and got a job as a road worker in the Alps.
He worked in the winter beside the roads
One day he decided to go back to school to pass his exams
but then during a first episode, he was admitted to a psychiatric hospital.
He recovered
He loved the earth, he loved agriculture, he loved farmers
and he decided to become an agricultural engineer, which he achieved.
But then after he was interned a second time,
he never again worked like you will probably work, like I work.
He worked as a gardener, had other small jobs
and spent a lot of time playing guitar in the main square.
His illness meant he couldn’t sleep much so he met the early risers,
made friends with the road cleaners that arrive at 4am,
prepared coffee in a thermos for them.
He helped elderly ladies cross the road
and interacted with various other people that neither you nor I will ever meet
One day he returned to his village in the Hautes Alpes to join his farmer friends.
In the mornings he made cheese,
in the afternoons he needed to sleep, because of his illness
and he did this next to a waterfall.
After his nap, with his old mobile phone he would call me from beside the water.
He did this every day and would leave me a voicemail
with just the sound of the water
I was travelling around the world: in China, Mexico, sometimes in Paris,
and every day I heard this sound, reminding me of where I am from.
One night five years ago,
a few hours after I saw him for the last time,
he died because of his illness.
He was my brother.
So my most vivid memory throughout my three years on campus
was that fateful phone call I wish I had never received.
It was at 9pm here on campus in the C building, 4th floor:
“Faber: phone call.”
I found out for the first time that my brother had schizophrenia,
and was in a psychiatric hospital.
This hit me hard.
After that, thanks to my brother, I learned how to speak to someone mentally ill,
how to find him at night when he wandered the streets.
I discovered the world of psychiatric hospitals
I learned how to speak the language of ''mad' people
so as to keep a dialogue going
I learned the beauty of this language
I realized ‘being normal’ can mean being closed.
I discovered the beauty of otherness
He opened me up to many things.
Because of him I sometimes made friends with the homeless and slept beside them.
I discovered you can live with very little and be happy.
I spent time in many shanty towns in Delhi, Bombay, Nairobi, Jakarta and Aubervilliers (near here).
I also went to the ‘Jungle’ in Calais.
All this taught me one thing:
After decades of growth, the issues are still the same
when it comes to globalization:
no social justice means no economy.
We the privileged can put up ever-higher walls like US is with Mexico,
or we are around Europe.
But nothing will stop those that need to share with us.
And with the climate it's the same:
there cannot be justice with our climate without social justice.
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