Action collective : diversités et transformations

Summary

Ce chapitre explore l'engagement politique dans les sociétés démocratiques, en mettant l'accent sur la diversité des actions collectives et leur transformation. Il analyse les conflits du travail, les nouveaux enjeux de mobilisation autour des valeurs post-matérialistes et des luttes minoritaires. L’évolution des acteurs, comme les partis politiques, syndicats, associations et groupes informels, est aussi examinée. Enfin, la transformation des répertoires d'action collective, du local au transnational, avec l'utilisation de moyens numériques et de formes de mobilisation plus innovantes, est abordée pour montrer les changements dans les pratiques de protestation sociale.

Takeaways

• 😀 L'engagement politique dans les sociétés démocratiques se manifeste par une grande diversité d'actions collectives, abordant des sujets variés comme les conflits du travail, les luttes minoritaires et les enjeux environnementaux.
• 😀 Les conflits du travail, tels que les grèves et les mobilisations pour des conditions de travail meilleures, ont évolué avec le temps, se concentrant sur des revendications plus spécifiques et localisées.
• 😀 Les nouveaux enjeux de mobilisation sont centrés sur des valeurs post-matérialistes, incluant des questions d'identité, de reconnaissance, de droits culturels, et des problématiques environnementales.
• 😀 Les luttes minoritaires, portées par des groupes discriminés (comme les femmes ou les communautés noires), visent à défendre les droits et la reconnaissance sociale des minorités.
• 😀 Les acteurs de l'action collective incluent des partis politiques, des syndicats, des associations et des regroupements moins institutionnalisés, avec une tendance croissante à la mobilisation en dehors des structures traditionnelles.
• 😀 Le mouvement ouvrier a joué un rôle important dans l’histoire des conflits du travail, notamment avec les accords de Matignon en 1936 et les accords de Grenelle en 1968, obtenant des avancées comme la semaine de 40 heures ou les congés payés.
• 😀 Les revendications actuelles sur l'égalité salariale et la lutte contre la précarité du travail montrent que la frontière entre les enjeux matériels et post-matérialistes n’est pas toujours nette.
• 😀 Depuis les années 60-70, des mouvements sociaux ont émergé, comme le féminisme ou les luttes environnementales, marquant une évolution des objets de l'action collective vers des enjeux moins matérialistes et plus qualitatifs.
• 😀 Les répertoires d’action collective, termes développés par Charles Tilly, désignent les moyens disponibles pour mener une action, évoluant avec le temps pour inclure des actions plus transnationales, comme les mouvements écologiques ou altermondialistes.
• 😀 Les moyens d'action collective incluent des moyens légaux (comme le vote ou la grève) mais aussi des moyens illégaux (comme la désobéissance civile ou l'occupation de lieux), et l'utilisation d'internet joue un rôle croissant dans les mobilisations modernes.

Q & A

Quels sont les objectifs de ce chapitre concernant l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Les objectifs sont de comprendre la diversité de l'action collective, les transformations des objets de l'action collective, la diversité des acteurs impliqués, et la transformation de leurs répertoires d'action.

En quoi consistent les conflits du travail dans l'action collective ?

Les conflits du travail font référence à des antagonismes entre individus ou groupes d'individus dans le monde professionnel, souvent autour de la répartition des richesses, des conditions de travail, et de l'accès aux décisions. Par exemple, les mouvements ouvriers de 1936 et 1968 ont porté sur des questions comme la semaine de 40 heures et la hausse du salaire minimum.

Qu'entend-on par 'nouveaux enjeux de mobilisation' ?

Les nouveaux enjeux de mobilisation se réfèrent à des valeurs post-matérialistes, où les revendications portent moins sur la répartition des ressources et plus sur des questions liées à l'identité, la reconnaissance sociale, et les droits culturels, comme les luttes écologiques ou les mouvements pour l'égalité des droits.

Comment les luttes minoritaires s'inscrivent-elles dans l'action collective ?

Les luttes minoritaires sont portées par des mouvements sociaux visant à défendre les droits des minorités politiques, souvent victimes de discriminations, comme la lutte contre les violences faites aux femmes ou la mobilisation de la communauté noire pour lutter contre les discriminations, exemplifiée par le mouvement Black Lives Matter.

Pourquoi les revendications actuelles ne sont-elles pas uniquement matérielles ?

Les revendications actuelles sont de plus en plus axées sur des aspects qualitatifs, comme l'amélioration de la qualité de vie, l'autonomie, et la reconnaissance sociale et identitaire, en complément des revendications matérielles traditionnelles telles que l'égalité salariale.

Quels sont les principaux acteurs de l'action collective ?

Les principaux acteurs sont les associations, les partis politiques, les syndicats, et les regroupements informels. Les partis politiques et syndicats sont de moins en moins impliqués, laissant place à des actions portées par des associations ou des regroupements de citoyens.

Quelles transformations ont affecté l'action collective au fil du temps ?

L'action collective a évolué, passant d'une forte domination des conflits du travail et des revendications offensives à des luttes portant davantage sur des valeurs sociétales, comme l'écologie, l'égalité des droits et les luttes des minorités. Les formes d'engagement ont aussi évolué avec moins de grèves et un recours accru aux actions locales et individualistes.

Quel est le rôle des répertoires d'action collective dans les mouvements sociaux ?

Les répertoires d'action collective, comme définis par Charles Tilly, désignent l'ensemble des moyens d'action utilisés à un moment donné dans une société. Ces répertoires ont évolué au fil du temps, passant des actions locales à des actions transnationales, et incluent des moyens légaux et illégaux tels que la manifestation, la désobéissance civile et l'occupation de lieux.

Quels exemples illustrent les nouveaux répertoires d'action collective ?

Des exemples incluent les marches festives pour le climat, les occupations de lieux comme les ronds-points par les gilets jaunes, et l'utilisation des médias sociaux pour mobiliser et informer. Ces actions sont moins conventionnelles et reposent sur des moyens plus créatifs et informels.

Comment l'usage d'internet a-t-il changé l'action collective ?

L'usage d'internet a permis de transformer l'action collective en facilitant la mobilisation, l'information et l'organisation des actions. Les plateformes en ligne sont devenues des outils essentiels pour les mouvements sociaux contemporains, favorisant des mobilisations plus rapides et étendues.