Le Cancer

ScienceEtonnante
6 Jul 201723:08

Summary

TLDRLe script d'une vidéo expliquant en détail le cancer comme une famille de maladies caractérisée par une prolifération anormale de cellules. Il décrit les mécanismes de contrôle cellulaire, les gènes impliqués et les causes du cancer, y compris les facteurs héréditaires et environnementaux. Le script aborde également les traitements classiques tels que la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, ainsi que les avancées récentes dans l'immunothérapie. Il met en lumière les défis de la personnalisation des traitements en fonction du profil génétique de chaque cancer et les recherches en cours pour améliorer les méthodes de traitement et de compréhension de cette maladie complexe.

Takeaways

  • 🇫🇷 Le cancer est la première cause de mortalité en France, causant la mort d'environ 150 000 personnes par an et avec près de 300 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année.
  • 🔬 Le cancer est en fait une famille de maladies caractérisées par une prolifération anormale de cellules dans un tissu.
  • 🌱 Dans un organisme humain adulte et en bonne santé, il existe un équilibre entre le nombre de cellules qui meurent et celles qui sont créées par mitose.
  • 💥 Le cancer survient lorsqu'un groupe de cellules brise cet équilibre et se met à se diviser de façon incontrôlée, formant une tumeur.
  • 🤕 Les tumeurs ne sont pas toujours problématiques; certaines sont bénignes, mais elles deviennent cancéreuses lorsqu'elles sont envahissantes.
  • 🚬 Les causes du cancer incluent le tabac et l'exposition aux rayons UV, mais la transition de ces facteurs à une prolifération cellulaire incontrôlée est complexe.
  • 🛡️ Les mécanismes de contrôle de la division cellulaire sont nombreux et incluent des signaux pour se diviser ou s'arrêter, la limitation de la croissance en raison de l'espace, la réparation de l'ADN et l'apoptose.
  • 🧬 Les cancers sont en réalité une maladie génétique, résultant de mutations dans les gènes qui contrôlent la division cellulaire.
  • 🔄 Les mutations génétiques peuvent être causées par des erreurs aléatoires de copie de l'ADN, qui peuvent s'accumuler jusqu'à désactiver plusieurs mécanismes de contrôle.
  • 🔬 L'IARC (Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer) classe les substances et comportements par niveau de certitude de leur lien avec le cancer, allant de 'cancérigène avéré' à 'probablement non cancérigène'.
  • 🛠️ Les traitements du cancer incluent la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, chacun ayant ses propres défis et avantages.

Q & A

  • Quelle est la première cause de mortalité en France selon le script ?

    -Selon le script, le cancer est la première cause de mortalité en France, causant la mort d'environ 150 000 personnes par an.

  • Combien de nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année en France ?

    -Chaque année, près de 300 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués en France.

  • Quel est le mécanisme par lequel les cellules s'augmentent en nombre dans un être humain en bonne santé ?

    -Dans un être humain en bonne santé, le mécanisme de la mitose est responsable de l'augmentation du nombre de cellules, en divisant les cellules existantes pour en créer de nouvelles.

  • Comment le cancer est-il décrit dans le script ?

    -Le script décrit le cancer comme une famille de maladies caractérisées par une prolifération anormale de cellules dans un tissu, qui peut aboutir à une tumeur et, dans certains cas, au cancer.

  • Quels sont les mécanismes qui contrôlent normalement la prolifération cellulaire et comment peuvent-ils échouer ?

    -Les mécanismes de contrôle de la prolifération cellulaire incluent la nécessité de signaux pour se diviser, l'arrêt de la division en cas de signaux contraires, la limitation de division en cas de manque de place, les mécanismes de réparation de l'ADN, l'apoptose et la limite de Hayflik. Ils peuvent échouer en raison de mutations génétiques qui altèrent les gènes qui pilotent ces mécanismes.

  • Pourquoi le cancer est-il considéré comme une maladie génétique ?

    -Le cancer est considéré comme une maladie génétique car il est lié à des altérations de gènes qui contrôlent la division cellulaire. Ces altérations ne sont pas héréditaires dans la plupart des cas, mais sont le résultat d'erreurs de copie ou de mutations aléatoires qui s'accumulent dans certaines cellules.

  • Quel est le rôle du gène P53 dans le développement du cancer ?

    -Le gène P53, souvent surnommé le gardien du génome, est impliqué dans plusieurs mécanismes de contrôle de la division cellulaire. Il est muté dans plus de la moitié des cancers, ce qui indique son importance dans la prévention du développement de cancer.

  • Quels sont les facteurs qui peuvent favoriser l'apparition de mutations et ainsi le développement du cancer ?

    -Les facteurs qui peuvent favoriser l'apparition de mutations et le développement du cancer incluent le tabac, certains produits chimiques, l'alcool, l'obésité, l'amiante, l'exposition au soleil et aux UV, la radioactivité, les rayons X et certains agents infectieux comme le papillomavirus.

  • Quelle est la différence entre une tumeur bénigne et une tumeur maligne ?

    -Une tumeur bénigne est une formation de tissus qui reste en place et ne se propage pas, tandis qu'une tumeur maligne, ou cancéreuse, a la capacité de se propager et d'envahir d'autres tissus ou organes, ce qui peut inclure la formation de métastases.

  • Quels sont les principaux traitements du cancer mentionnés dans le script ?

    -Les principaux traitements du cancer mentionnés dans le script sont la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l'immunothérapie.

  • Comment fonctionne l'immunothérapie ?

    -L'immunothérapie fonctionne en agissant sur le système immunitaire pour aider le corps à reconnaître et à attaquer les cellules cancéreuses. Cela peut inclure la blockade de mécanismes régulateurs négatifs tels que CTLA4 pour permettre au système immunitaire de se déployer pleinement contre les cellules cancéreuses.

  • Quels sont les types de cancers qui ont répondu positivement aux immunothérapies ?

    -Les immunothérapies ont donné des résultats positifs avec des patients atteints de mélanomes métastatiques et de différents types de cancers du poumon. D'autres cancers sont également en cours d'essai pour la sensibilité à l'immunothérapie.

  • Quel est le rôle de l'IARC dans la classification des substances et comportements en ce qui concerne le cancer ?

    -L'IARC (Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer) classe les différentes substances et comportements en fonction de leur lien avéré ou suspect avec le cancer, en cinq classes différentes allant de 'cancérigène avéré pour l'homme' à 'probablement non cancérigène'.

  • Comment le script explique-t-il la différence entre les causes héréditaires et les causes environnementales ou comportementales dans le développement du cancer ?

    -Le script explique que les causes héréditaires impliquent des gènes défectueux héréditaires qui sont présents dans toutes les cellules du corps, tandis que les causes environnementales ou comportementales sont liées à des facteurs externes qui peuvent favoriser l'apparition de mutations dans certaines cellules, comme le tabac, l'alcool ou l'exposition aux UV.

Outlines

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🇫🇷 La prévalence du cancer en France

Le paragraphe introduit le cancer comme la première cause de mortalité en France, causant la mort d'environ 150 000 personnes chaque année et avec près de 300 000 nouveaux cas diagnostiqués. Il mentionne les causes courantes du cancer, telles que le tabac et l'exposition aux rayons UV, mais souligne que rarement on explique réellement ce que est cette maladie et comment elle apparaît. L'objectif de cette vidéo est d'explorer les mécanismes de développement du cancer, son évolution et ses traitements, avec un focus sur l'institut Gustave Roussy. Ce paragraphe établit le contexte et l'importance de la compréhension du cancer en tant que maladie à multiples causes et mécanismes.

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🔬 Les mécanismes de la prolifération cellulaire et le cancer

Ce paragraphe explique que le cancer est en fait une famille de maladies caractérisée par une prolifération anormale de cellules. Il décrit le cycle naturel de division et de mort des cellules dans l'organisme humain, mettant en évidence l'équilibre entre la création et la perte de cellules. Il introduit le concept de mitose, le processus de division cellulaire, et comment un déséquilibre dans cette dynamique peut mener à la formation d'une tumeur. Le texte explique également les différences entre les tumeurs bénignes et malignes, et comment une tumeur envahissante est considérée comme du cancer. Il aborde également les mécanismes de contrôle de la division cellulaire, tels que les signaux de division, les mécanismes de réparation de l'ADN, et l'apoptose, un processus par lequel les cellules défectueuses se suicident. La limite de Hayflik est également mentionnée, qui est le nombre maximal de divisions cellulaire possibles avant que la cellule ne meure, en raison de la raccourcissement des télomères à chaque division.

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🧬 Les mutations génétiques et le développement du cancer

Ce paragraphe se concentre sur le rôle des gènes dans le développement du cancer. Il explique que les mécanismes de contrôle de la division cellulaire sont régulés par des gènes et que les altérations de ces gènes peuvent entraîner le dysfonctionnement de ces mécanismes, menant à une prolifération cellulaire non contrôlée. Il décrit le processus aléatoire de mutations génétiques qui peuvent survenir lors de la réplication de l'ADN, et comment ces mutations peuvent invalider les mécanismes de contrôle, conduisant à la formation d'une tumeur cancéreuse. Le paragraphe mentionne également le gène P53, un gène clé impliqué dans de nombreux cancers, et souligne que le cancer est souvent le résultat d'une accumulation de mutations plutôt que d'une seule cause. Il conclut en expliquant que les facteurs héréditaires et environnementaux, ainsi que les comportements, peuvent favoriser l'apparition de mutations, mais que le cancer reste un phénomène aléatoire.

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⚠️ Les facteurs de risque et la classification des cancérigènes par l'IARC

Ce paragraphe traite des facteurs de risque connus pour favoriser le développement de cancer, tels que le tabac, l'alcool, l'obésité, l'amiante, l'exposition aux UV, les rayonnements et certains agents infectieux. Il introduit l'IARC (Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer) et son système de classification des substances et comportements en fonction de leur lien avéré ou probable avec le cancer. Il explique les cinq classes de classification de l'IARC, allant de 'cancérigène avéré pour l'homme' à 'probablement non cancérigène', en passant par 'cancérigène probable', 'cancérigène possible' et 'inclassable'. Le texte souligne que le classement est basé sur le degré de certitude et non sur le niveau de risque, ce qui peut causer de la confusion chez le grand public. Il donne également des exemples de substances classées dans chaque catégorie.

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🛠️ Les traitements du cancer et les avancées en immunothérapie

Ce paragraphe examine les traitements courants pour le cancer, y compris la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, en expliquant comment chacun d'eux cible les cellules cancéreuses. Il met en évidence les défis et les limites de ces traitements, notamment les effets secondaires dus aux dommages collatéraux sur les cellules saines. Le texte introduit également l'immunothérapie comme une approche révolutionnaire dans le traitement du cancer. Il décrit l'immunothérapie comme un traitement axé sur le système immunitaire pour aider le corps à reconnaître et à attaquer les cellules cancéreuses. L'efficacité de l'immunothérapie est illustrée par des résultats positifs chez des patients atteints de mélanomes métastatiques et de certains cancers du poumon. Le paragraphe souligne également l'importance de la recherche pour développer de nouveaux traitements et pour une meilleure compréhension des cancers.

🔍 La recherche sur le cancer et les mystères de la résistance cancéreuse

Dans ce paragraphe, l'accent est mis sur l'importance de la recherche pour surmonter les défis du cancer, en particulier la résistance des tumeurs au traitement. Il est question de la dynamique des cancers et de leur capacité à développer une résistance, ce qui rend nécessaire une approche en évolution de la médecine pour déjouer ces résistances. Le texte décrit les efforts des chercheurs pour comprendre les mécanismes de résistance en effectuant des biopsies et des analyses de sang au fil du temps. L'exemple de l'éléphant, qui a beaucoup moins tendance à développer des cancers malgré un grand nombre de cellules, est cité pour illustrer qu'il y a encore beaucoup à apprendre sur les mécanismes naturels d'un organisme pour se protéger contre le cancer. Le paragraphe conclut en remerciant les personnes qui ont contribué à la réalisation de cette vidéo et en annonçant des prochaines publications sur le sujet.

Mindmap

Keywords

💡Cancer

Le cancer est présenté comme la première cause de mortalité en France, tuant environ 150 000 personnes par an et avec près de 300 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. C'est un groupe de maladies caractérisées par une prolifération anormale de cellules dans un tissu. L'explication du cancer dans le script sert de fil conducteur pour aborder les mécanismes de sa formation, son évolution et les traitements possibles.

💡Mitose

La mitose est le processus par lequel une cellule se divise pour former deux cellules filles identiques. C'est un mécanisme essentiel dans le renouvellement des tissus du corps humain, avec environ 200 milliards de nouvelles cellules créées chaque jour. Dans le script, la mitose est mentionnée pour expliquer la régénération normale des cellules et comment son dysfonctionnement peut mener au cancer.

💡Tumeur

Une tumeur est un amas de cellules dégénérées qui peut se former lorsque les cellules se divisent de manière incontrôlée, brisant l'équilibre entre la mort et la naissance des cellules. Le script explique que les tumeurs peuvent être bénignes ou envahissantes (cancéreuses), et que leur capacité à se développer et à se nourrir en ressources est un facteur clé de leur malignité.

💡Mécanismes de contrôle cellulaire

Ces mécanismes sont des processus régulateurs qui contrôlent et surveillent la division cellulaire pour maintenir l'équilibre dans le corps. Le script détaille plusieurs de ces mécanismes, tels que la réception de signaux de division, l'arrêt de la division en cas de surpopulation, la réparation de l'ADN, l'apoptose et la limite de Hayflik, qui sont tous essentiels pour prévenir le développement de cancer.

💡Gènes

Les gènes sont des éléments de l'ADN qui contiennent des instructions pour la fabrication de protéines et le fonctionnement cellulaire. Dans le contexte du cancer, le script indique que les altérations ou mutations de certains gènes contrôleurs de la division cellulaire peuvent entraîner le dysfonctionnement de ces mécanismes et ainsi contribuer à la formation de tumeurs cancéreuses.

💡Mutations

Les mutations sont des changements dans la séquence de bases de l'ADN d'une cellule, qui peuvent être causés par des erreurs de réplication, des facteurs environnementaux ou héréditaires. Le script explique comment les mutations累积es dans les gènes contrôleurs de la prolifération cellulaire peuvent mener à un cancer, en désactivant les mécanismes de contrôle et en permettant une division cellulaire incontrôlée.

💡P53

Le gène P53 est mentionné dans le script comme un facteur clé dans le contrôle de la prolifération cellulaire et est surnommé le 'gardien du génome'. Il est impliqué dans la survie du cellulaire et la régulation de la division cellulaire, et sa mutation est observée dans plus de la moitié des cancers, jouant ainsi un rôle central dans la prévention et le développement du cancer.

💡IARC

L'IARC (Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer) est un organisme qui classe les substances et comportements en fonction de leur lien avéré ou suspect avec le cancer. Le script utilise l'IARC pour discuter des différents niveaux de précarité associés à divers agents, comme le tabac, l'alcool, l'obésité, et l'exposition aux UV, en les classant selon cinq niveaux de cancérogénicité.

💡Angiogenèse

L'angiogenèse est le processus par lequel de nouveaux vaisseaux sanguins sont formés et c'est un mécanisme crucial dans l'évolution des cancers. Le script indique que pour qu'une tumeur devienne maligne, elle doit être capable de stimuler l'angiogenèse afin de se nourrir et de se développer en continu.

💡Métastases

Les métastases sont des nouvelles tumeurs qui se forment lorsque des cellules cancéreuses échappent à leur tissu d'origine et s'implantent dans d'autres organes. Le script explique que cette capacité de migration est un aspect clé de l'agressivité des cancers et contribue à la complexité du traitement.

💡Traitements du cancer

Le script aborde divers traitements du cancer, notamment la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, en soulignant la nécessité d'une approche personnalisée en fonction du profil génétique spécifique de chaque cancer. Ces traitements sont essentiels pour combattre les cancers, mais ils présentent également des défis et des effets secondaires à gérer.

💡Immunothérapie

L'immunothérapie est une approche révolutionnaire en cancérologie qui consiste à utiliser le système immunitaire pour lutter contre le cancer. Le script présente cette méthode en détail, en expliquant comment les chercheurs essaient de stimuler le système immunitaire pour qu'il reconnaisse et attaque les cellules cancéreuses, en bloquant des mécanismes régulateurs négatifs tels que CTLA4.

Highlights

Le cancer est la première cause de mortalité en France, causant la mort d'environ 150 000 personnes par an et avec près de 300 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année.

Le cancer est en réalité une famille de maladies caractérisées par une prolifération anormale de cellules dans un tissu.

Un équilibre entre la mort et la création de cellules est essentiel pour maintenir la santé; le cancer survient lorsque ce balance est rompu et que les cellules se divisent de façon incontrôlée.

Les tumeurs bénignes ne sont pas envahissantes, contrairement aux tumeurs cancéreuses qui le sont.

La division cellulaire est encadrée par de nombreux mécanismes pour maintenir l'équilibre et prévenir le cancer.

L'apoptose est un mécanisme de suicide cellulaire programmé qui élimine les cellules défectueuses et est courant, impliquant environ 60 milliards de cellules chaque jour.

La limite de Hayflik est une borne sur le nombre de divisions cellulaire possibles, liée à la longueur des télomères染色体端粒.

Les gènes sont à l'origine de la régulation de la prolifération cellulaire; une altération peut entraîner le développement de cancer.

Le cancer est en quelque sorte une maladie génétique, où les gènes défectueux ne sont présents que dans certaines cellules et non héréditaires.

Les mutations génétiques aléatoires peuvent invalider les mécanismes de contrôle cellulaire et conduire à une prolifération cancéreuse.

Le gène P53, souvent muté dans plus de la moitié des cancers, est crucial dans de nombreux mécanismes de contrôle cellulaire et est surnommé le gardien du génome.

Les cancers ont rarement une cause ou une origine unique; ils résultent d'une accumulation de mutations favorisée par des facteurs héréditaires, environnementaux et comportementaux.

L'IARC (Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer) classe les substances et comportements par leur degré de cancérogénicité avec 5 classes.

La classification de l'IARC est basée sur le degré de certitude, pas sur le niveau de risque, ce qui peut causer de la confusion.

L'angiogenèse est le processus par lequel une tumeur développe de nouveaux vaisseaux sanguins pour se nourrir et se développer.

Les métastases sont la cause de la gravité des cancers; elles se produisent lorsque les cellules cancéreuses migrent vers d'autres organes.

Le traitement du cancer est complexe et nécessite une approche personnalisée en fonction du profil génétique spécifique de chaque cancer.

Les thérapies immunitaires représentent une avancée majeure dans le traitement du cancer, en utilisant le système immunitaire pour attaquer les cellules cancéreuses.

L'immunothérapie a montré son efficacité dans le traitement de certains cancers, en particulier le mélanome métastatique et les cancers du poumon.

Les chercheurs explorent la combinaison d'immunothérapies et d'autres traitements pour lutter contre les résistances développées par les cancers.

Les éléphants, malgré avoir beaucoup de cellules, sont beaucoup moins sujets au cancer que les humains, ce qui pourrait être lié à la présence de 20 copies du gène P53.

Transcripts

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Le cancer est aujourd'hui la première cause de mortalité en France.

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Il tue environ 150 000 personnes par an

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et ce sont près de 300 000 nouveaux cas que l'on diagnostique chaque année.

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Quand on nous parle du cancer, c'est souvent pour évoquer ses causes,

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comme par exemple le tabac ou l'exposition aux rayons UV.

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Mais on nous explique rarement ce qu'est réellement cette maladie

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et par quels mécanismes elle peut apparaître.

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Aujourd'hui, on va parler de ces mécanismes mais aussi de l'évolution et du traitement des cancers

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et pour cela je me suis rendu à l'institut Gustave Roussy

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Tout d'abord le cancer n'est pas vraiment une maladie, mais une famille de maladies

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qui se caractérisent par une prolifération anormale de cellules dans un tissu.

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Alors voyons ensemble ce que ça veut dire.

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Comme tous les êtres vivants, nos organismes sont faits de cellules,

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environ 100 000 milliards pour un être humain adulte.

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Les cellules identiques sont regroupées en tissus

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qui à leur tour peuvent constituer des organes.

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À tout moment de notre vie, des cellules meurent, c'est normal.

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Et d'autres sont créées pour les remplacer : environ 200 milliards chaque jour.

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Ces nouvelles cellules apparaissent par division de cellules existantes,

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c'est le mécanisme de la mitose.

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Chez un être humain adulte et en bonne santé,

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il existe un équilibre entre le nombre de cellules qui meurent et celles qui sont créées par mitose.

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Un cancer, c'est quand un groupe de cellules dans un de nos tissus

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brise cet équilibre et se met à se diviser de façon incontrôlée.

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On se retrouve alors avec un amas de cellules dégénérées que l'on appelle une tumeur.

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Et vous savez peut-être que toutes les tumeurs ne sont pas problématiques, certaines sont bénignes,

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mais quand une tumeur devient envahissante, c'est là que l'on parle de cancer.

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On entend tous presque chaque semaine parler des causes du cancer,

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mais comment on passe par exemple du tabac,

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au fait que des cellules se divisent de façon incontrôlée?

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Et bien pour le comprendre on va plonger au cœur des cellules,

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et s'intéresser au mécanisme d'apparition d'une tumeur cancéreuse.

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Vous l'avez compris, une tumeur c'est quelque chose d'anormal ; ce n'est pas censé se produire.

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La division cellulaire est un processus très encadré, très régulé

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et il existe des dizaines de mécanismes qui sont là pour la contrôler, la surveiller

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et maintenir cet équilibre entre le nombre de cellules qui meurent

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et celles qui sont produites par division cellulaire.

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Voyons quelques uns de ces mécanismes qui sont là pour assurer que la prolifération des cellules

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se fasse de manière contrôlée.

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Tout d'abord, une cellule n'est censée se diviser que quand on lui demande de le faire,

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quand elle reçoit un signal pour ça.

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Et ensuite, à l'inverse, elle doit arrêter de se diviser quand elle reçoit un signal contraire

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et de toute façon, même si on ne lui dit pas,

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une cellule n'est pas censée continuer à se diviser si elle sent qu'elle n'a plus de place autour d'elle.

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Et puis même si une cellule se met à défaillir,

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il existe des mécanismes de réparation, de son ADN notamment,

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qui sont là pour, en quelque sorte, la ramener à la raison.

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Si malgré tout ces réparations échouent, il existe encore un autre mécanisme

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qui doit pousser les cellules défaillantes à se suicider.

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C'est ce qu'on appelle l'apoptose.

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Ça n'a rien d'exceptionnel comme situation,

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le suicide programmé des cellules qui ne fonctionnent plus correctement est quelque chose de tout à fait courant,

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cela concerne environ 60 milliards de nos cellules chaque jour.

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Et si vraiment aucun de ces mécanismes ne répond, il existe encore une protection supplémentaire.

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C'est le fait qu'une cellule possède, en principe,

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une limite sur le nombre de divisions successives qu'elle peut subir, entre 50 et 60,

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c'est ce qu'on appelle la limite de Hayflik.

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Cette limite est due au fait que chaque fois qu'une cellule se divise, elle doit faire une copie de son ADN,

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pour que ses deux cellules filles aient chacune le bon nombre de chromosomes

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et cette opération raccourcit légèrement l'extrémité des chromosomes.

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Ce qu'on appelle les télomères.

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Quand les télomères sont trop raccourcis, la cellule ne peut plus fonctionner et meurt.

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Bref, vous voyez que normalement, une cellule ne doit pas se mettre à se diviser de façon incontrôlée.

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Il existe tout un tas de couches successives de protections pour empêcher que ça n'arrive.

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Mais évidemment, il y a tellement de divisions chaque jour dans un organisme

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que régulièrement, dans des cellules, un ou plusieurs de ces mécanismes se mettent à ne pas fonctionner.

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Si un seul de ces mécanismes déraille, ce n'est pas forcément très grave

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parce que les autres sont là pour le rattraper.

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Mais si par malheur, un jour, dans une cellule,

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il y a trop de ces mécanismes de protection qui sont inactifs,

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cette cellule peut échapper à la régulation,

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se mettre à se diviser de façon incontrôlée et créer une tumeur.

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Mais qu'est-ce qui fait que certains de ces mécanismes peuvent se mettre à ne plus fonctionner?

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Eh bien, c'est un affaire de gène,

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Derrière chacun de ces mécanismes de contrôle, il y a des gènes

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et si un mécanisme se met à dérailler, c'est que l'un des gènes qui le pilote est altéré.

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Ce qu'on constate, c'est que pour qu'une cellule se mette à proliférer anormalement,

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et à peut-être causer un cancer,

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il faut qu'un certain nombre des gènes qu'elle porte et qui contrôlent cette division se trouvent abîmés.

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On peut donc dire que, en un certain sens, le cancer est une maladie génétique.

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Alors attention, généralement quand on parle de maladie génétique, on pense aux maladies héréditaires.

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Une maladie héréditaire, c'est quand vous possédez un gène défectueux

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qui vous a été passé par l'un de vos parents ou les deux

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et qui se trouve là depuis votre première cellule, dès la fécondation.

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Puisque quand une cellule se divise l'ADN est répliqué,

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le gène défectueux sera présent dans toutes les cellules de votre corps.

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La différence entre le cancer et une maladie héréditaire,

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c'est que dans le cancer, les gènes défectueux ne sont présents que dans certaines cellules.

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Je vous ai dit que lors d'une division, l'ADN est répliqué,

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mais cette copie n'est pas toujours parfaite.

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Il peut y avoir des minuscules changements au niveau d'une cellule,

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des erreurs de copie, des mutations

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et ces mutations sont aléatoires, donc différentes d'une cellule à l'autre.

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Je l'ai évoqué tout à l'heure, il existe un mécanisme de réparation de l'ADN qui permet de corriger les mutations,

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mais on sait que ce mécanisme n'est pas efficace à 100%

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et l'ADN d'une cellule subit en moyenne 10.000 lésions par jour.

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Et donc, à un moment donné, dans une de nos cellules,

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il peut y avoir une mutation qui invalide un des mécanismes de contrôle de la prolifération cellulaire.

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Alors on l'a dit tout à l'heure, s'il y a un mécanisme qui déraille, ce n'est pas forcément très grave

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parce que des mécanismes de contrôle, il y en a plusieurs.

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Sauf que, si une cellule se retrouve avec une mutation,

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cette mutation va être recopiée lors de sa division

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et elle va passer à toutes ses cellules filles.

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Et un jour, sous l'effet du hasard, une de ses descendantes va subir une deuxième mutation

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qui va faire tomber un deuxième mécanisme de contrôle.

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Et ainsi de suite, les mutations s'accumulent et un jour, la faute à pas de chance,

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une des cellules se retrouve avec suffisamment de mutations

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pour échapper à tous les mécanismes de contrôle

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et elle se met alors à se diviser de façon incontrôlée.

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Et bien sûr le drame, c'est que toutes les cellules qu'elle produit en se divisant sont identiques à elle,

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donc elles aussi se mettent à se diviser de façon incontrôlée

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et c'est comme ça qu'on se retrouve avec une tumeur.

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Vous comprenez que pour qu'une cellule se mette à devenir potentiellement cancéreuse,

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il faut que plusieurs mutations s'accumulent au cours du temps.

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Comme c'est un processus aléatoire, chaque cancer aura un profil génétique différent

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qui va dépendre bien sûr du tissu ou de l'organe dans lequel il se produit

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mais aussi de la séquence des mutations qui l'ont engendré.

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Mais on retrouve des régularités, des séquences de mutations qui semblent en favoriser d'autres.

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Par exemple, il existe un gène appelé P53,

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dont on constate qu'il a subi une mutation dans plus de la moitié des cancers.

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Ce gène semble impliqué dans plusieurs des mécanismes de contrôle dont on a parlé

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et on le surnomme parfois le gardien du génome.

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♪ [Générique] ♪

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...

play06:49

On l'a vu, ce qui engendre un cancer, c'est une succession, une accumulation de mutations,

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c'est pour cela qu'un cancer a rarement une cause ou une origine unique.

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C'est un ensemble de causes : héréditaires, environnementales, liées à notre comportement

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qui vont favoriser l'apparition de mutations.

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Ces mutations s'accumulent les unes après les autres,

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jusqu'à ce qu'un jour, une de nos cellules se retrouve avec une combinaison perdante de mutations.

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Alors quand je dis que c'est rarement une seule cause, il y a évidemment des exceptions.

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Il y a des circonstances, par exemple l'exposition à de très fortes doses de radioactivité,

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qui peuvent provoquer tellement de mutations qu'elles vont engendrer un cancer à elles seules.

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Il y a aussi quelques facteurs héréditaires qui vont favoriser l'apparition de certaines mutations.

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La plupart du temps ça n'implique pas qu'on développe un cancer à coup sûr,

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mais il existe par exemple un gène, appelé BRCA1

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dont on sait qu'il multiplie par 6 ou 7 le risque d'avoir un cancer du sein chez la femme.

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Vous en avez peut-être déjà entendu parler dans le cas d'Angelina Jolie.

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Mais même quand il y a des prédispositions génétiques,

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l'apparition d'un cancer reste un phénomène aléatoire

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qui dépend d'une combinaison de facteurs liés à notre environnement et à nos comportements.

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Pour se prémunir du cancer, ça parait clair :

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tout ce qui favorise les mutations, c'est-à-dire tout ce qui agresse notre ADN, est mauvais.

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Le tabac, certains produits chimiques, l'alcool...

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Et oui, il ne faut pas l'oublier, l'alcool est un cancérigène avéré,

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mais aussi l'obésité, l'amiante, l'exposition au soleil (notamment aux UV),

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la radioactivité, les rayons X, certains agents infectieux comme par exemple le papillomavirus,

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un mauvais régime alimentaire avec trop de charcuterie par exemple, etc...

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Mais attention, ce n'est pas l'abus de saucisson qui va causer un cancer à lui tout seul,

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par contre, il peut participer un peu à l'accumulation de mutations

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dans des tissus qui seraient au contact avec des taux trop élevés de sel, comme par exemple dans l'estomac.

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Pour se tenir au courant de ce qui peut favoriser l'apparition d'un cancer,

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il existe un organisme appelé l'IARC : l'Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer,

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qui classe les différentes substances et comportements.

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Il existe 5 classes pour l'IARC.

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La classe 1, c'est "cancérigène avéré pour l'homme", comme le tabac ou l'alcool.

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Au fait, on entend parfois cancérigène ou cancérogène : on considère que c'est synonyme.

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Dans la classe 1, outre le tabac et l'alcool, on trouve aussi le plutonium,

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la noix de bétel, le fait d'être ramoneur, les rayons du soleil ou l'utilisation d'une lampe à bronzer.

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La classe 2A, c'est "cancérigène probable",

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c'est-à-dire qu'on a des preuves limitées de son caractère cancérigène pour l'être humain,

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mais qu'on a pu le montrer de manière avérée, par exemple chez l'animal.

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Dans la classe 2A, on a le glyphosate, le fameux composé actif du Roundup,

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certains composés à base de plomb, la malaria,

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mais aussi les boissons servies à une température supérieure à 65°C,

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le travail de nuit, ou le fait d'être coiffeur ou barbier.

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Dans la classe 2B, on a les "cancérigènes possibles"

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pour lesquels on a des soupçons, mais peu de preuves.

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Le nickel, les champs électromagnétiques, le dioxyde de titane,

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l'aloe vera ou bien le fait d'être pompier.

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La classe 3, c'est celle des produits dits "inclassables"

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pour lesquels on n'a pas de preuves suffisantes, ni dans un sens, ni dans l'autre.

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On y trouve la caféine, le paracétamol, les champs électriques

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et aussi le dinitroso-penthaméthylène-tétramine.

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Vous ne savez pas ce que c'est ? Bah moi non plus...

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Et enfin, la classe 4, c'est celle des produits classés "probablement non cancérigènes",

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c'est-à-dire qu'on dispose de preuves solides du fait qu'elle n'augmente pas le risque de cancer

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et bizarrement, dans cette classe, on ne trouve qu'une seule substance : le caprolactame.

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Alors soyons clairs, ce classement cause beaucoup de confusions.

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Par exemple, il y a peu de temps, la viande rouge transformée,

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comme par exemple le saucisson ou le bacon, a été mise en classe 1 : "cancérigène avéré".

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Est-ce que ça veut dire qu'en mangeant trop de bacon je vais finir par développer un cancer ?

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Alors non... Il y a une chose essentielle à comprendre sur le classement de l'IARC,

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c'est qu'il est basé sur le degré de certitude, pas sur le niveau de risque.

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Vous sentez bien qu'entre le bacon et le plutonium qui sont tous les 2 en classe 1,

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il y a une différence de risque.

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Mais pour les 2, on a la certitude scientifique qu'ils jouent un rôle, donc ils sont en classe 1.

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Prenons un exemple fictif pour mieux comprendre :

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si demain on prouve avec une certitude scientifique

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que la consommation quotidienne de plus d'1kg de truffes augmente le risque de cancer de 0,001%,

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et bien la truffe ira en classe 1.

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Même si le risque est très faible, même si l'exposition aux truffes est négligeable,

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si on a la certitude que l'effet existe, aussi faible soit-il, ce sera la classe 1.

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Ce qui compte pour le classement de l'IARC c'est le niveau de certitude, pas l'ampleur du risque.

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Personnellement, je trouve ça assez maladroit comme façon de communiquer

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parce que du coup on retrouve dans la classe 1, pêle-mêle, des choses très risquées et peu risquées,

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des choses très répandues et peu répandues.

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Et ça brouille le message pour le grand public,

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d'autant que bien souvent dans les médias, les différences sont occultées

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et on parle simplement de "classé cancérigène", sans préciser de quelle classe on parle :

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"avéré", "probable", ou juste "possible".

play11:21

Gardez ça en tête la prochaine fois que vous lirez un gros titre

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sur le fait que tel ou tel truc a été classé cancérigène.

play11:26

♪ [Générique] ♪

play11:29

Maintenant qu'on a passé en revue les mécanismes d'apparition du cancer

play11:32

et les causes qui peuvent en être à l'origine,

play11:34

je voudrais revenir sur ce qui se passe ensuite : l'évolution des cancers.

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On l'a vu, aussi incroyable que ça puisse paraître,

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au départ d'un cancer, il y a une seule cellule,

play11:43

une, qui a accumulé suffisamment de mutations

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pour échapper au contrôle de la prolifération cellulaire,

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se mettre à se diviser de façon incontrôlée et engendrer une tumeur.

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Je l'évoquais au début, et c'est très important,

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une tumeur ne fait pas forcément un cancer, il existe des tumeurs bénignes.

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L'exemple le plus connu ce sont les grains de beauté, mais il y a aussi les verrues,

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ou certaines tumeurs qui peuvent être de taille importante, mais sans gravité pour l'organisme.

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Ce qui fait qu'une tumeur peut devenir maligne, c'est-à-dire cancéreuse,

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c'est notamment sa capacité à continuer à bénéficier des ressources de l'organisme en les détournant.

play12:13

Pour cela, il faut que la tumeur soit notamment capable de faire apparaître des vaisseaux sanguins

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qui vont continuer à l'alimenter en oxygène et lui permettre de proliférer.

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On appelle ça l'angiogenèse.

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L'autre mécanisme qui peut caractériser l'évolution des cancers, ce sont les métastases.

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Une métastase, c'est quand une cellule cancéreuse arrive à s'échapper de son tissu d'origine

play12:31

pour trouver refuge dans un autre organe et y causer une nouvelle tumeur.

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Cette migration se fait généralement par le sang ou la lymphe

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et il existe des tissus qui vont plus naturellement être susceptibles de recevoir des métastases.

play12:42

Mais il faut retenir que, d'une part, tous les cancers n'en font pas

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et d’autre part, même en cas de métastases, un cancer reste de son type initial.

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Un cancer du poumon qui fait des métastases dans le foie

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reste un cancer du poumon, pas un cancer du foie.

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Je l'ai dit en introduction, le cancer est aujourd'hui la première cause de mortalité en France.

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Cette mortalité diminue,

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mais elle a diminué moins vite que celle des maladies cardiovasculaires

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qui était autrefois la première cause de mortalité.

play13:06

Malgré tout, la probabilité de survivre à un cancer est très différente d'un type de cancer à l'autre.

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Le tableau que vous voyez ici vous montre trois choses,

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le nombre de nouveaux cas, chaque année, de différents types de cancers,

play13:17

la mortalité associée et le taux de survie

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qui représente la proportion des patients qui sont encore vivants 5 ans après un diagnostic.

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Vous voyez par exemple que le cancer le plus fréquent est celui de la prostate,

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mais qu'il tue beaucoup moins, en proportion, que d'autres cancers.

play13:31

Il est temps maintenant de parler des traitements possibles du cancer

play13:34

et des développements de recherche associés.

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Tout d'abord, on l'a dit, le cancer est plutôt une famille de maladies,

play13:39

donc il ne faut pas s'attendre à ce qu'un jour on trouve un médicament unique, universel.

play13:43

Chaque cancer est différent, d'une part parce que les tissus impliqués varient,

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mais aussi parce que la succession de mutations qui a engendré la tumeur

play13:50

est potentiellement très différente d'un cas à un autre.

play13:53

Chaque cancer a un profil génétique particulier

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qui nécessite un traitement personnalisé et adapté.

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Le premier type de traitement qu'on peut envisager, c'est la chirurgie.

play14:02

Il s'agit simplement, si on peut dire, de faire une ablation de la tumeur.

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Le gros problème c'est d'être sûr d'absolument tout enlever,

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on l'a dit, une seule cellule qui défaille peut engendrer une tumeur

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donc si l'opération chirurgicale ne laisse ne serait-ce qu'une seule cellule cancéreuse,

play14:16

cela peut compromettre la guérison.

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Pour s'assurer de ça, le chirurgien qui enlève une tumeur

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doit généralement couper largement dans la partie saine du tissu,

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ce qui n'est pas toujours possible ou souhaitable.

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Autre type de traitement qu'on peut utiliser : la radiothérapie.

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Elle consiste à envoyer des rayons X sur la tumeur dans le but de la détruire.

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On l'a vu, une des caractéristiques des cellules cancéreuses,

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c'est qu’elles ont perdu une partie de leur capacité à réparer leur ADN.

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La radiothérapie exploite en quelque sorte cette faiblesse

play14:42

puisque les rayons X ont justement pour effet d'induire encore plus de dommages dans l'ADN

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et donc de détruire la cellule.

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Enfin, dernier traitement classique, c'est la chimiothérapie.

play14:51

L'idée consiste à donner au patient des médicaments

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qui vont spécifiquement attaquer les cellules cancéreuses.

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Mais comment fait-on pour être sûr qu'elles vont attaquer uniquement ces cellules là

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et pas les autres cellules, les cellules saines ?

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On utilise des substances, comme des sels de platine,

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qui vont spécifiquement endommager l'ADN des cellules qui se divisent beaucoup.

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Une fois de plus, on exploite le fait que les cellules cancéreuses

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on perdu une partie de leur capacité à réparer leur ADN,

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mais également le fait que ces cellules malades

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se divisent, en moyenne, beaucoup plus fréquemment que les cellules normales.

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Le problème de ces traitements par chimiothérapie,

play15:21

c'est qu'ils ont tendance à avoir des dommages collatéraux

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sur des cellules qui naturellement se divisent souvent,

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par exemple, les cellules du tube digestif ou les follicules de cheveux,

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d'où la perte des cheveux qui est l'effet secondaire le plus connu des chimiothérapies.

play15:32

Quand on le peut, on essaye d'utiliser ces traitements en combinaison,

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par exemple, chimiothérapie et radiothérapie,

play15:37

mais il faut bien retenir qu'il n'y a pas de combinaison miracle qui serait tout le temps supérieure aux autres.

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La recherche d'un traitement efficace dépend du profil génétique du cancer

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et il varie d'une personne à l'autre, même pour un même type de cancer.

play15:49

Le choix du meilleur traitement reste une décision de spécialiste prise en concertation.

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Une petite précision au passage,

play15:54

à ce stade de la vidéo, vous vous êtes rendu compte

play15:56

que le cancer est une maladie incroyablement complexe et protéiforme,

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inutile de dire que les remèdes de charlatans basés uniquement sur du jus de citron

play16:03

ou de la méditation n'ont que peu de chances d'être efficaces.

play16:06

Pour terminer, je voudrais vous faire découvrir une nouvelle famille de thérapies

play16:09

qui est peut-être en train de révolutionner la manière dont on traite certains cancers,

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il s'agit de l’immunothérapie.

play16:14

Et pour en savoir plus, je suis allé interroger les chercheurs de l'institut Gustave Roussy

play16:18

♪ [Générique] ♪

play16:21

...

play16:24

Professeur Caroline Robert, vous êtes chef du service de Dermato-oncologie, ici à l'institut Gustave Roussy,

play16:29

est-ce que vous pouvez nous expliquer le principe de l'immunothérapie ?

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L'immunothérapie, comme son nom l'indique,

play16:34

c'est la thérapie, le traitement, par l'action sur le système immunitaire.

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C'est très différents des traitements comme les chimiothérapies ou les thérapies ciblées

play16:44

où on va aller essayer de détruire directement le cancer.

play16:48

Ici, on va se servir de nos cellules du système immunitaire, nos lymphocytes,

play16:54

nos cellules qui normalement doivent nous protéger, par exemple, vis-à-vis des infections

play16:58

virales, bactériennes, ...

play17:01

Donc ces lymphocytes, on va essayer de leur faire comprendre qu'il faut rejeter les cellules cancéreuses.

play17:07

Merci, est-ce que vous pouvez nous préciser quels sont les différents modes d'action possibles de l'immunothérapie ?

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En fait, l'immunothérapie qui a marché, qui vraiment a fait faire un pas en avant gigantesque,

play17:18

c'est quand on a pensé à bloquer des mécanismes régulateurs négatifs.

play17:24

C'est un peu compliqué, mais en fait, notre système immunitaire,

play17:27

c'est un peu toujours comme ça dans l'organisme,

play17:29

il y a des systèmes positifs et des systèmes négatifs,

play17:32

parce qu'il faut que les réponses biologiques aient lieu mais il ne faut pas qu'elles s'emballent trop,

play17:37

donc il y a toujours des freins.

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En fait, il y a des freins aussi pour l'activation du système immunitaire

play17:42

et assez récemment, on a découvert les molécules et les récepteurs qui étaient vraiment en jeu dans ces freins,

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le premier qu'on a découvert s'appelle CTLA4

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et cette molécule peut être bloquée par un anticorps qu'on injecte

play18:00

et si on bloque CTLA4, on bloque son interaction avec son contre-récepteur,

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on bloque un blocage donc comme on bloque un blocage, on libère l'action du système immunitaire.

play18:11

Sur quels types de cancers ces immunothérapies sont efficaces ?

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Les premiers résultats positifs, on les a eus avec un anticorps anti CTLA4

play18:20

dans le cadre des patients atteints de mélanomes métastatiques, le mélanome c'est un cancer de la peau

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qui parfois peut être grave quand il donne des métastases

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et cet anticorps anti CTLA4 a été le premier traitement, en fait,

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qui a démontré, sur cette population de patients avec une maladie très grave,

play18:37

qu'on pouvait vraiment prolonger de façon significative la survie des patients.

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Il y avait des patients qui survivaient très très longtemps grâce à ce traitement.

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Pour vous dire ce qui se passe dans les autres cancers, en fait on a ouvert la voie.

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Le deuxième cancer qui a été démontré comme sensible à l'immunothérapie,

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c'est le cancer du poumon, les différents types de cancers du poumon

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et là aussi, ces médicaments maintenant sont sur le marché

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pour traiter différentes formes de cancers du poumon

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et maintenant, il y a beaucoup d'autres cancers qui se montrent sensibles à l'immunothérapie

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avec des sensibilités variables.

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Est-ce qu'il existe d'autres types de récepteurs qu'on peut cibler avec ces immunothérapies ?

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L'être vivant, c'est extrêmement complexe, on a des tas de signaux positifs et négatifs

play19:20

et bien sûr qu'il y en a d'autres et il y en a d'autres qui sont déjà à l'essai

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tout seuls et en combinaison avec les immunothérapies qui sont déjà prouvées comme efficaces

play19:29

donc on est vraiment rentrés dans l'ère des combinaisons de traitements,

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combinaisons d'immunothérapies, séquences d'immunothérapies.

play19:37

Est-ce qu'on utilise parfois ces immunothérapies en association avec d'autres thérapies ?

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Maintenant évidemment, on essaye de combiner

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avec d'autres immunothérapies, donc on combine des immunothérapies entre elles,

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mais on essaye aussi d'utiliser toutes nos autres armes anti cancer,

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les chimiothérapies, les thérapies ciblées,

play19:54

des molécules qui agissent directement sur la mort cellulaire, même la radiothérapie.

play20:00

Ce qu'on essaye de faire maintenant, c'est une médecine vraiment plus intelligente,

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où on regarde les choses en dynamique, c'est-à-dire que les choses ne sont pas fixées,

play20:10

nos systèmes biologiques évoluent au cours du temps,

play20:14

les cancers sont sensibles, après ils développent des résistances

play20:17

et nous on le voit parce que les cancers, parfois, répondent au traitements

play20:20

et après se mettent à ne plus répondre,

play20:21

ou ne répondent plus sur les différentes métastases de la même façon.

play20:25

Donc, nous on essaye avec les chercheurs, les équipes de recherche

play20:29

de faire des prises de sang et même de prélever des fragments de tumeur,

play20:33

on appelle ça une biopsie,

play20:35

au fil du temps, pour comprendre ce qui se met en place comme résistance

play20:39

pour déjouer ces résistances et pour être capables d'utiliser les armes qu'il faut au bon moment.

play20:43

Professeur Caroline Robert, merci beaucoup d'avoir répondu à mes questions aujourd'hui.

play20:47

Vous voyez que, grâce à la recherche, on arrive à mettre au point de nouveaux traitements

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qui élargissent encore l'arsenal thérapeutique dont on dispose pour traiter les différents cancers.

play20:55

Mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir,

play20:57

pas seulement du côté des traitements, mais aussi de la compréhension des causes

play21:01

et des mécanismes fondamentaux d'apparition des cancers.

play21:03

Tenez, un simple exemple pour éveiller votre curiosité :

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puisque l'apparition d'un cancer est liée à la défaillance d'une cellule, un jour, dans notre organisme,

play21:11

on devrait s'attendre à ce que plus un organisme contient de cellules,

play21:14

plus il ait de risque de développer un cancer.

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Mais bizarrement, un animal comme l'éléphant est beaucoup moins sujet au cancer que l'homme.

play21:20

Comment est-ce possible ?

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Le mystère a peut-être été levé dans une étude parue en Octobre 2015.

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Vous vous souvenez du gêne P53, celui qu'on appelle le gardien du génome

play21:29

et qu'on retrouve muté dans plus de la moitié des cancers

play21:32

et bien les éléphants en possèdent 20 copies, contre une seule pour les humains.

play21:36

Et donc dans une cellule d'éléphant,

play21:38

même si une ou plusieurs des copies du gène P53 sont mutées, et donc défaillantes,

play21:42

il en reste encore plusieurs qui sont fonctionnelles.

play21:44

Même si ça n'explique pas tout,

play21:46

cela montre qu'il existe encore bien des choses à comprendre au niveau fondamental

play21:49

sur les moyens dont disposent les organismes pour se prémunir naturellement des cancers.

play21:54

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci d'avoir suivi cette longue vidéo.

play21:57

Une vidéo un petit peu particulière, assez différente de ce que je fais d'habitude

play22:01

et qui n'aurait pas été possible sans l'aide de plusieurs personnes

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que je voudrais vraiment sincèrement remercier.

play22:06

Tout d'abord, Élodie Grellier et Antoine Crouan de l'Institut des Sciences du Cancer,

play22:11

en fait ce sont eux qui m'ont ouvert les portes de l’institut Gustave Roussy,

play22:15

qui m'ont permis de rencontrer le personnel

play22:17

et puis aussi surtout de faire relire mon script par les chercheurs et les médecins de l'institut,

play22:22

ce qui évidemment, sur un sujet complexe comme le cancer, était quelque chose d'indispensable pour moi,

play22:27

donc merci beaucoup à eux deux.

play22:29

Et puis vous aurez remarqué aussi dans cette vidéo,

play22:30

l'image était quand même un petit peu différente de ce que je fais d'habitude

play22:33

et ça c'est grâce à Raphaël Thiollier qui est réalisateur

play22:37

et qui m'a proposé de venir travailler avec moi sur ce projet donc, merci beaucoup à Raphaël.

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Si ça vous intéresse, vous pouvez aller voir ce qu'il fait, je vous mettrai le lien de son portfolio dans la description.

play22:48

Voilà, d'ici là, je vous souhaite de passer un bel été,

play22:51

je pense qu'il y aura quelques petites vidéos dans l'intervalle,

play22:54

mais je ne sais pas encore exactement comment.

play22:56

Si vous voulez des nouvelles de la chaîne, vous pouvez en retrouver, de toute façon,

play22:59

par les canaux habituels, Facebook, Twitter

play23:02

et puis je vous retrouve de toute façon dans quelques semaines pour des nouvelles vidéos.

play23:06

Voilà, à bientôt.

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