Le management peut-il et doit-il repenser son rapport au vivant [Aurélien Acquier]
Summary
TLDRDans cette discussion entre Aurélienier et Jean-Philippe Denis, les intervenants explorent le lien entre les sciences de gestion et l’Anthropocène, une époque marquée par l’impact humain sur la Terre. Ils examinent le concept de 'naturalisme', une vision selon laquelle la nature est un objet à dominer, et ses conséquences sur la gestion de la biodiversité. Face aux crises environnementales actuelles, les auteurs suggèrent un besoin urgent de repenser cette relation, notamment en développant une connexion émotionnelle avec la nature et en la considérant non plus comme un objet, mais comme un sujet à part entière. Un défi majeur pour l'avenir de la gestion et de la protection de l’environnement.
Takeaways
- 😀 Le naturalisme, selon Descola, décrit le rapport particulier des sociétés occidentales à la nature, la considérant comme un objet inanimé et extérieur à l'homme.
- 😀 Le naturalisme a conduit à une approche utilitariste de la nature, où elle est perçue comme un objet à dominer et exploiter, notamment dans la gestion des écosystèmes.
- 😀 Les sociétés modernes ont des rapports ambivalents avec le vivant, illustrés par la différence entre animaux domestiques (considérés comme sensibles) et animaux d'élevage (considérés comme objets de production).
- 😀 Le véganisme et les mouvements en faveur de la défense des animaux, comme L214, visent à remettre en question la frontière entre le vivant humain et le vivant naturel.
- 😀 L'anthropocène représente à la fois la crise et l'aboutissement du naturalisme, car la gestion de la nature a déstabilisé les dynamiques globales du système terrestre.
- 😀 La crise écologique actuelle est une conséquence directe de l'exploitation de la nature dans une logique de domination, mais elle met également en lumière les limites du naturalisme.
- 😀 Le défi majeur aujourd'hui est de trouver un équilibre entre la gestion des ressources naturelles et la reconnaissance du vivant comme sujet, et non comme simple objet.
- 😀 La gestion traditionnelle consiste à manipuler des objets, mais il est nécessaire de repenser cette approche, notamment en ce qui concerne la nature et les relations humaines avec elle.
- 😀 L'amour de la nature est une dimension importante pour sensibiliser les publics à la question environnementale, bien que cette question ne soit pas entièrement explorée dans l'article.
- 😀 La gestion durable et éthique du vivant nécessite une refondation profonde des sciences de gestion, remettant en question le statut d'objet attribué à la nature et intégrant des perspectives émotionnelles et subjectives dans la gestion.
Q & A
Quelle est la relation entre l'anthropocène et le naturalisme dans la gestion des sciences ?
-L'anthropocène est à la fois une crise et l'aboutissement du naturalisme. La crise découle de l'exploitation excessive de la nature, tandis que le naturalisme, qui considère la nature comme un objet extérieur et inanimé, est la philosophie sous-jacente à cette exploitation.
Qu'est-ce que le naturalisme et comment influencent-il la gestion de la nature ?
-Le naturalisme est une vision du monde, développée notamment par Descola, qui considère la nature comme un objet séparé de l'homme, inanimé et exploitable. Cette perspective a conduit à une gestion utilitariste de la nature, en la traitant comme un bien à dominer et à utiliser.
Pourquoi l'anthropocène représente-t-il une crise ?
-L'anthropocène représente une crise car la gestion humaine de la nature a déstabilisé les systèmes écologiques à une échelle globale, causant des dérèglements majeurs dans l'environnement, notamment à travers l'effondrement de la biodiversité.
En quoi consiste la tension présente dans nos sociétés concernant la gestion de la nature ?
-La tension réside dans la dualité entre un traitement utilitariste de la nature (comme objet) et un mouvement de plus en plus présent qui cherche à reconnaître la sensibilité et les droits des êtres vivants, comme le véganisme et les droits des animaux.
Comment les animaux domestiques illustrent-ils cette tension entre utilitarisme et reconnaissance de la sensibilité ?
-Les animaux domestiques sont souvent considérés comme des membres de la famille, leur sensibilité est reconnue et respectée. En revanche, les animaux d'élevage sont souvent traités de manière utilitariste, ce qui montre un décalage dans la manière de considérer les animaux selon leur usage.
Pourquoi est-ce important de considérer un rapport émotionnel avec la nature ?
-Un rapport émotionnel avec la nature est crucial car il suscite une prise de conscience et un engagement plus profond dans la protection de l'environnement. L'amour et l'attachement à la nature peuvent motiver des actions concrètes pour préserver la biodiversité.
Quels sont les défis auxquels la gestion des ressources naturelles est confrontée aujourd'hui ?
-Les principaux défis sont liés à la difficulté de sortir d'une logique de domination de la nature pour adopter une approche plus équilibrée. La gestion des ressources naturelles doit évoluer vers une reconnaissance de la nature comme sujet, plutôt que comme simple objet à exploiter.
En quoi le modèle de gestion traditionnel est-il remis en question dans le contexte de l'anthropocène ?
-Le modèle traditionnel de gestion, qui repose sur l'idée que la nature est un objet à contrôler et exploiter, est remis en question parce qu'il a contribué à des crises environnementales. Il devient nécessaire de repenser la gestion en intégrant des approches plus durables et respectueuses de la nature.
Que signifie la référence à Descartes dans la discussion sur le naturalisme ?
-La référence à Descartes évoque l'idée de domination de la nature, où l'homme se voit comme maître et possesseur de la nature. Cette vision a contribué à la création d'une relation utilitariste et de domination entre l'homme et le vivant.
Quelles solutions sont envisagées pour sortir de cette logique de domination sur la nature ?
-Une solution envisagée consiste à repenser la gestion en partant d'un modèle où la nature est vue non pas comme un objet à exploiter, mais comme un sujet à respecter. Cette approche nécessite un changement profond dans la façon dont la société perçoit et interagit avec le vivant.
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