L’intelligence n’est pas un talent inné | Samah KARAKI | TEDxOrléans

Summary

Le transcript d'une conférrence met en lumière les limites de réduire la complexité de l'intelligence humaine à des mesures telles que le QI ou des images cérébrales. Il souligne comment l'histoire a vu des tentatives pour lier la supériorité intellectuelle à des facteurs biologiques, mais que ces théories ont été réfutées. L'intelligence est un trait complexe et changeant influencé par l'éducation et l'environnement, et ne doit pas être utilisée pour justifier les inégalités sociales.

Takeaways

• 🧠 L'intelligence n'est pas une entité monolithique et ne peut pas être réduite à un seul niveau ou un seul chiffre.
• 🧬 L'idée de l'intelligence innée a été utilisée pour justifier des hiérarchies sociales et économiques.
• 📏 Les méthodes anciennes comme la mesurage de la tête pour évaluer l'intelligence ont été réfutées et démontrent que la taille du cerveau n'est pas un指标 de l'intelligence.
• 🔬 Les avancées de la neuroscience et des sciences génétiques ont permis de mieux comprendre le cerveau, mais elles ne peuvent pas rendre compte de la complexité humaine entière.
• 🌐 Les tests de QI et les images cérébrales créent des illusions et alimentent des fausses représentations de l'intelligence.
• 📈 L'intelligence peut évoluer au cours de la vie et est influencée par des facteurs environnementaux et éducatifs.
• 🌍 Les cultures différentes ont des définitions et des valeurs différentes de ce qu'est l'intelligence.
• 🏫 L'utilisation des tests de mesure de l'intelligence dans les écoles peut être discriminatoire et perpétuer des inégalités.
• 💡 L'école devrait être un lieu de questionnement et d'apprentissage adapté aux besoins de chaque élève plutôt que de simple évaluation.
• 🌟 Les performances académiques ne sont pas la seule mesure de l'intelligence et ne doivent pas être considérées comme une validation de la nature biologique de l'intelligence.
• 🔄 L'importance de considérer les contextes et les parcours individuels pour comprendre les capacités et les réussites.

Q & A

Quel est le sujet principal abordé dans le transcript?

Le sujet principal est l'intelligence humaine, les méthodes utilisées pour la mesurer et les implications sociales et historiques de ces mesures.

Pourquoi les neurosciences et les sciences génétiques sont-elles intéressantes pour étudier l'intelligence?

Ces disciplines permettent d'explorer les bases biologiques et génétiques de l'intelligence, ainsi que leur influence sur les performances cognitives et la réussite individuelle.

Quels étaient les liens entre la taille du cerveau et l'intelligence selon les chercheurs du 19ème siècle?

Ils pensaient que plus la tête était grande, plus la capacité intellectuelle était élevée, ce qui a conduit à l'utilisation de la céphalométrie pour évaluer l'intelligence.

Quel est l'impact des préjugés scientifiques passés sur notre compréhension actuelle de l'intelligence?

Les préjugés scientifiques passés ont conduit à des théories erronées sur la supériorité intellectuelle des races et des genres, ce qui a eu des conséquences sociales et économiques discriminatoires.

Comment les technologies d'imagerie moderne ont-elles influencé notre perception de l'intelligence?

Les images d'IRM fonctionnelles et d'autres technologies d'imagerie ont créé l'illusion d'une fenêtre sur le cerveau, alimentant des fausses représentations et des idées préconçues sur l'intelligence.

Quelle est la découverte de Jim Flynn concernant l'intelligence au cours du 20e siècle?

Jim Flynn a découvert que chaque décennie, l'humanité gagnait en moyenne 3 points de QI, montrant que l'intelligence peut évoluer au fil du temps sans changement génétique significatif.

Quels facteurs influencent la réussite scolaire et sociale selon le transcript?

La réussite scolaire et sociale est influencée par des facteurs biologiques, mais surtout par des privilèges sociaux, culturels et économiques.

Pourquoi l'auteur suggère-t-il de réviser notre manière de voir l'intelligence?

L'auteur suggère de réviser notre manière de voir l'intelligence pour créer des opportunités adaptées à notre complexité et éviter les tentatives de diagnostic et de classement qui ne prennent pas en compte notre diversité.

Quel est le rôle de l'école selon le transcript?

L'école ne devrait pas être seulement un lieu d'évaluation, mais un espace où remettre en question nos hypothèses, apprendre à changer d'avis et accepter nos différences, favorisant ainsi une compréhension plus large de l'intelligence.

Quelle est la conclusion principale du transcript?

La conclusion principale est que l'intelligence est un phénomène complexe et multidimensionnel qui ne peut pas être réduit à des mesures simplistes ou des explications biologiques déterministes, et qu'il est essentiel de garder une vigilance scientifique face aux détournements de la science.

Outlines

00:00

🧠 Mythes et avancées en neurosciences de l'intelligence

Le paragraphe aborde les mythes et les avancées dans le domaine des neurosciences et de la génétique, soulignant que l'intelligence n'est pas une qualité innée réservée à un petit nombre d'individus. Il critique l'ancien concept de lien entre la taille du crâne et l'intelligence, ainsi que les explications déterministes modernes qui lient les aptitudes intellectuelles à des facteurs génétiques ou cerebraux. L'auteur appelle à une compréhension plus nuancée de l'intelligence, soulignant son caractère complexe et changeant tout au long de la vie, et critique l'utilisation de tests d'intelligence pour justifier les hiérarchies sociales et économiques.

05:03

🎓 L'impact de l'éducation et de la socialisation sur l'intelligence

Dans ce paragraphe, l'auteur discute de la manière dont l'éducation et les structures sociales influencent notre intelligence et nos réussites. Il mentionne que les personnes ayant un QI élevé mais issus de familles pauvres ont moins de chances de réussir que celles et ceux qui ont un QI inférieur mais issus de familles aisées. Le texte souligne également que les privilèges sociaux et culturels jouent un rôle important dans la formation de notre intelligence et de notre perception de nous-mêmes. L'auteur encourage à la vigilance scientifique face aux déformations de la science qui persistent dans les explications déterministes actuelles.

10:04

🌍 Diversité culturelle et définition de l'intelligence

Ce paragraphe explore la diversité culturelle dans la compréhension de l'intelligence. Il explique que dans certaines cultures, l'intelligence n'est pas seulement mesurée par les compétences académiques, mais aussi par l'aptitude à collaborer et à aider les autres. L'auteur suggère que nous devrions repenser notre approche de l'intelligence pour créer des opportunités adaptées à notre complexité humaine, plutôt que de nous baser sur des diagnostics et des classements qui ne tiennent pas compte de cette complexité. Il souligne également les implications importantes de cette perspective sur l'éducation et la société.

Keywords

💡Scanner cérébral

Le scanner cérébral est mentionné comme un outil hypothétique permettant de mesurer l'intelligence en quelques millisecondes. Cette idée sert d'introduction ironique pour critiquer les approches réductrices de l'évaluation de l'intelligence. Le concept illustre bien la critique du recours excessif à la technologie pour comprendre des traits complexes comme l'intelligence, soulignant l'importance de ne pas simplifier à outrance les capacités humaines.

💡Intelligence

L'intelligence est le thème central du discours, abordée sous divers angles, notamment sa mesure, sa nature complexe, et son influence par des facteurs sociaux et éducatifs. L'orateur conteste l'idée d'une intelligence innée et monolithique, accessible à une élite, et met en lumière les préjugés et les limites des méthodes d'évaluation. Il souligne l'impact des contextes socio-économiques sur la réalisation du potentiel intellectuel, plaçant l'intelligence dans une perspective plus large que celle proposée par les tests standardisés.

💡Sciences génétiques

Les sciences génétiques sont citées pour discuter des tentatives de lier l'intelligence à des facteurs biologiques spécifiques. L'orateur critique les approches déterministes qui essaient de trouver des explications génétiques aux différences d'intelligence entre individus et groupes sociaux, argumentant contre la simplification de la complexité humaine à des éléments biologiques isolés.

💡Céphalomètre

Le céphalomètre, développé par Gustave Le Bon, est un exemple historique d'outil utilisé pour mesurer l'intelligence basée sur la taille de la tête, reflétant les préjugés et les limitations des approches antérieures. Cela illustre comment les méthodes de mesure de l'intelligence ont souvent été imprégnées de préjugés raciaux et sexistes, et comment elles ont servi à justifier des hiérarchies sociales injustes.

💡Privilèges sociaux

Les privilèges sociaux sont discutés comme des facteurs influençant considérablement les opportunités éducatives et professionnelles, et donc l'expression de l'intelligence. L'orateur montre que les structures sociales ont un impact plus significatif sur la réussite que les avantages génétiques supposés, remettant en question les explications biologiques des inégalités.

💡Tests d'intelligence

Les tests d'intelligence, comme les tests de QI, sont critiqués pour leur prétention à mesurer de manière fixe et univoque l'intelligence. L'orateur met en lumière leur origine et leurs limites, notamment leur incapacité à capturer la complexité et la dynamique de l'intelligence, ainsi que leur contribution à perpétuer les inégalités socio-économiques.

💡Éducation

L'éducation est présentée comme le moyen le plus efficace et le plus cohérent pour développer l'intelligence, dépassant toute prétendue prédisposition génétique. Cela souligne l'importance de l'accès à l'éducation et de la qualité de celle-ci dans la réalisation du potentiel intellectuel, défendant une perspective plus équitable et inclusive du développement de l'intelligence.

💡Contexte socio-économique

Le contexte socio-économique est souligné comme un facteur déterminant dans le développement et l'expression de l'intelligence. L'orateur insiste sur la manière dont les inégalités économiques et sociales limitent les opportunités pour les individus issus de milieux défavorisés, défendant l'idée que l'intelligence ne peut être pleinement réalisée sans une prise en compte de ces contextes.

💡Vision culturelle de l'intelligence

La vision culturelle de l'intelligence est abordée pour montrer comment les conceptions de l'intelligence varient selon les contextes culturels et historiques. L'orateur propose des exemples de cultures où l'intelligence est perçue différemment, soulignant que l'évaluation de l'intelligence ne peut être universelle et doit tenir compte de la diversité des valeurs et des compétences valorisées dans différentes sociétés.

💡Détournement scientifique

Le détournement scientifique est critiqué pour son utilisation de la science à des fins discriminatoires ou justificatives de hiérarchies sociales. L'orateur met en garde contre l'interprétation erronée des données scientifiques pour soutenir des idéologies préconçues, appelant à une vigilance scientifique pour éviter de perpétuer des inégalités sous couvert d'objectivité.

Highlights

La présentation concerne un nouveau scanner développé dans le domaine de la neuroscience qui permettrait potentiellement de déterminer迅速 l'intelligence d'un individu.

L'orateur, malgré son apparence de neuroscientifique, vient pour discuter de la prudence nécessaire à l'égard de cette direction de recherche.

Les neurosciences et les sciences génétiques s'intéressent à la question de l'intelligence et de sa mesure.

L'histoire de la science a été marquée par des tentatives pour identifier et évaluer l'intelligence humaine.

Le 19ème siècle a vu des efforts pour lier la taille du cerveau à l'intelligence, ce qui a conduit à des préjugés raciales et sexistes.

L'avènement des nouvelles technologies d'imagerie a permis de faire des cartes du cerveau, mais cela a également conduit à des fausses représentations et des idées pseudo-scientifiques.

Il existe des analyses génétiques qui tentent de lier la réussite scolaire et sociale à des facteurs biologiques, comme le QI.

Les structures sociales semblent avoir un impact plus important sur la biologie et les perspectives d'intelligence que les avantages génétiques.

L'intelligence n'est pas monolithique et change au cours de la vie, avec des études montrant des gains de QI liés à l'éducation et l'expérience.

Les tests de QI ont été conçus pour identifier les élèves ayant des difficultés d'apprentissage et non pour les exclure.

L'intelligence est un trait complexe qui ne peut pas être réduit à un seul chiffre ou une seule gène.

Dans certaines cultures, l'intelligence est associée à la capacité de collaboration et d'assistance, plutôt qu'à des scores de test.

Il est important de réviser notre manière de considérer l'intelligence pour créer des opportunités adaptées à notre complexité.

L'école peut être un lieu de réflexion et d'adaptation, plutôt qu'un simple endroit d'évaluation.

Les hypothèses du monde doivent être remises en question et il est important d'apprendre à accepter nos différences.

Les réussites académiques ne sont pas une validation de la nature biologique de l'intelligence, mais plutôt le résultat de parcours individuels et de facteurs multiples.

Il est crucial d'observer les structures sociales et culturelles dans lesquelles les phénomènes d'intelligence ont lieu.

Transcripts

[Musique]

je suis neuroscientifique et je viens

vous parler d'un nouveau scanner qu'on a

développé au sein de ma discipline qui

permet de regarder un cerveau humain ou

un groupe de personnes et de déterminer

en quelques millisecondes leur niveau

d'intelligence ça veut dire que là si je

le fais sur cette audience je pourrais à

la fin vous dire le classement du plus

intelligent intelligentes

au moins intelligente

bon c'est pas vrai je suis

neuroscientifique mais je viens plutôt

vous parler de pourquoi il ne faut pas

aller dans ce sens

et aussi de pourquoi on n'est pas si

loin que ça

alors cette question nous intéresse dans

ma discipline que ça soit les

neurosciences ou les sciences génétiques

c'est des questions qu'on se pose mais

c'est aussi des questions que vous vous

posez et peut-être nous avons tendance à

croire que un niveau élevé

d'intelligence tient d'une petite

poignée d'humain d'un don rare alors il

nous paraît évident par exemple dans nos

parcours scolaires intimes

professionnelles que nous sommes

différents au niveau de nos réalisations

et que certains se distinguent par une

facilité apparente pour les réaliser

donc il est incontestable que certains

réussissent mieux que d'autres et que

cette réussite leur prophète des

privilèges que d'autres n'ont pas devant

ces évidences on trouve dans le

concept d'intelligence innée une sorte

de refuge causal qui nous permet

d'expliquer d'où émerge une faculté

pourquoi elle nous fascine et surtout

pourquoi on la possède pas

tout au long de l'histoire scientifique

de l'intelligence les chercheurs se sont

interrogés sur comment est-ce qu'on peut

identifier comment est-ce qu'on peut

évaluer l'intelligence humaine avec des

méthodes plus ou moins visibles

au 19e siècle par exemple il se

passionnait pour le lien entre la taille

du cerveau et l'intelligence sans

pouvoir accéder directement au cerveau

ils utilisaient la taille de la tête

pour évaluer l'intelligence

Gustave Le Bon qui est un Parisien

intéressé par la psychologie

l'anthropologie il était un fervent

défenseur de cette recherche alors lui

lui il tenait particulièrement à

démontrer l'infériorité des races non

européennes mais quand même il avait la

même infection pour les femmes donc il

développe pas un céphalometre portable

qui l'amenant avec lui partout mesurer

la tête des gens et de toute évidence la

nature a accordé quelques onces

supplémentaires aux hommes blancs ce qui

explique leur supériorité intellectuelle

et justifie leur accès aux positions de

pouvoir et d'influence

les petits à petit on a commencé à se

rendre compte qu'il y a certains hommes

blancs éminents qui avaient des petites

têtes et donc c'était dit qu'il faut

qu'on se distancie de cette méthodologie

et plus tard elle a été réfutée cette

granuleologie mais d'autres méthodes qui

démontrent des différences biologiques

entre les groupes humains attendaient

quand même dans les coulisses une

différence de taille de cerveau une

bosse une anatomie et toutes ces

méthodes chercher obstinément à réduire

ce très complexe à un seul niveau et

toutes toutes ont été instrumentalisées

pour signifier que les hommes les blancs

les riches mériter leur position pouvoir

parce que naturellement biologiquement

il serait plus intelligent que les

femmes les pauvres et les minorités

raciales alors là vous pouvez peut-être

vous dire oui mais ça reflète la pensée

de l'époque ces vieux préjugés ont

balayés aujourd'hui mais en fait c'est

pas vrai parce que même aujourd'hui il y

a encore des explications déterministes

qui vont lier nos aptitudes

intellectuelles à un niveau génétique ou

à une partie de notre cerveau

à la fin du XXe siècle l'avènement des

nouvelles technologies d'imagerie ont

faire des cartes merveilleuses qui nous

font nous donne l'illusion d'une fenêtre

sur le cerveau

vous savez des images d'IRM

fonctionnelles qui continuent à

alimenter des fausses représentations

qui sont alimentées par la presse

populaire et qui continue à aggraver des

pensées pseudo scientifiques comme par

exemple que les femmes seraient plus

bavardes ou qu'elles sont incapables de

lire des cartes routières ou que les

hommes seraient biologiquement plus

doués pour les mathématiques la prise de

risque il y a des analyses génétiques

qui continuent sous couvert de

scientificité de signifier que les

enfants issus de famille riches ont un

QI naturellement supérieur ce qui

explique le réussite scolaire et social

donc justifiant par des explications

biologiques des hiérarchies sociales et

économiques

ironiquement à l'échelle universelle les

personnes qui ont un QI supérieur mais

issus de famille pauvres réussissent

moins que des personnes qui ont un QI

inférieur mais issus de famille riche ça

veut dire si vous êtes très favorisé

génétiquement mais pauvre vous avez

moins de chance de réussir que quelqu'un

de défavorisé génétiquement mes riches

d'autres types de privilèges semblent

l'importer sur notre biologie

les hommes blancs gagnent plus que les

hommes noirs plus éduqués et des hommes

garni plus que les femmes également

instruites donc les structures sociales

semblent déterminer beaucoup plus notre

biologie et elle détermine pas

simplement nos droits mais aussi la

manière avec laquelle on se perçoit

intellectuellement

ça veut dire si on se considère

intelligent ou pas ce qui a un impact

profond sur notre motivation sur notre

persévérance et sur nos aptitudes à

répondre aux tests d'aptitudes

intellectuelles

donc

qui à force de circonstances vous n'avez

pas accès à la bonne formation au bon

dispositif

aucun avantage génétique ne garantit que

vous allez réussir

ceci nous apprend quelque chose

d'essentiel sur la nature de

l'intelligence et son lien avec la

réussite nous avons beaucoup de chance

de la réaliser dans un contexte

privilégié

et beaucoup moins de chance de la

réaliser dans un contexte instable notre

capacité mentale ne dépend pas que de

nous et le droit de vigilance

scientifique face aux détournement de la

science et plus que jamais d'actuels

parce que même avec toutes les avancées

des neurosciences et des sciences

génétiques nous savons qu'un examen

détaillé des jeunes ou des zones de

cerveau ne rend pas compte de notre

complexité humaine alors ces méthodes

sont utiles prometteuses passionnante

mais si on se restreint à leur prisme ce

serait comme si on est dans un

embouteillage on veut comprendre

pourquoi on est dans un embouteillage on

veut le résoudre et on se met à ouvrir

les capots des voitures et analyser leur

moteur on serait pas au bon niveau

d'analyse et aussi sophistiqué qu'elles

puissent vous paraître et nous paraître

scientifique

ces critères actuels de test cognitif

de d'imagerie d'analyses génétique ne

rentre pas compte de notre complexité

nous pouvons quand même nous entendre

sur quelques faits de l'intelligence qui

peuvent nous aider à faire avancer le

débat d'abord l'intelligence

n'est pas un très monolithique comme les

descriptions classiques de notre taille

de la couleur de leurs yeux c'est un

trait complexe elle qui n'est pas

soigneusement emballer étiqueté ranger

sur un seul brin d'ADN même biner Alfred

Binet le monsieur qui a inventé le test

de QI en 1904 il savait que ce serait

impossible de réduire ce trait complexe

à un seul chiffre lui il a été missionné

par le ministère de l'Éducation pour

développer un test psychométrique qui

nous permet d'identifier les élèves qui

ont des difficultés d'apprentissage pour

les accompagner et pas pour les exclure

ça veut dire

que ce test a été conçu à une époque où

on ne voyait pas l'intelligence comme un

phénomène complexe et où on ne savait

pas d'ailleurs grâce aux neurosciences

que le cerveau est façonné et modelé par

toutes les expériences de la vie

ce qui m'amène à mon deuxième point

notre vision moderne et populaire des

tests et qu'il fournissent une mesure

fixe l'intelligence or l'intelligence

change au cours de la vie dans les

années 90 un chercheur néo-zélandais Jim

fine a découvert que chaque décennie

l'humanité gagnée en moyenne 3 points de

cul ça veut dire sur le 20e siècle aura

gagné à peu près 30 points ce qui est

énorme et personne ne peut prétendre que

nous avons évolué génétiquement en

quelques générations ce qui s'est

produit c'est que nous avons été exposés

à la logique abstraite que les tests de

QI mesure

et peut-être les études les plus

optimistes viennent de d'expérience qui

nous montre que une année supplémentaire

d'éducation peut augmenter le QI de 1 à

5 points ce qui montre que on a

peut-être rien trouvé encore de plus

robuste de plus cohérent

que l'éducation pour accroître notre

intelligence mais après il faut aussi

savoir de quelle intelligence on parle

dans notre société moderne

occidentale comment est-ce qu'on

explique l'intelligence par une rapidité

par une précision de nos facultés

cognitives mais comment on conçoit

l'intelligence c'est une affaire

culturelle et une affaire historique

dans beaucoup d'autres cultures une

adaptation réussie ne correspond pas à

un autre façon de comprendre

l'intelligence dans certaines cultures

africaines rurales les enfants qui

arrivent à collaborer qui arrivent à

aider les adultes dans des tâches

importantes sont considérées les plus

intelligents alors s'il réussissent à

l'école ils sont respectés mais s'ils

arrivent pas à être solidaires avec les

autres ce ne serait pas les plus

intelligents du groupe

donc réviser notre manière de regarder

l'intelligence ne signifie pas que c'est

un appel à rejeter toutes les tentatives

de comprendre les liens entre notre

biologie et nos aptitudes mais plutôt

c'est un appel

à créer des opportunités adaptées à

notre complexité qui écrase toutes nos

tentatives de diagnostic et de

classement

c'est un appel ça n'appelle qui est

urgent parce que il est lié à la façon

avec laquelle on se regarde on regarde

les autres et il a des implications

majeures sur les objectifs et les

décisions qui régissent un des champs

dans lesquels les fictions des aptitudes

naturelles sont les plus prégnantes qui

est l'école parce que les conséquences

sociales des tests de mesure

d'intelligence au sein de l'école

deviennent tellement discriminatoires

quand il viennent justifier et masquer

des inégalités en faveur du de ceux qui

sont considérés les plus doués parce que

l'école ne peut pas être juste un lieu

d'évaluation où on évalue l'accumulation

de connaissances et l'activation de

fonction cognitives elle peut être un

lieu rêvé dans lequel on remet nos

hypothèses du monde en question elle

peut être un espace

dans lequel on se permet le luxe

inconfortable de changer d'avis et de

nous entraîner à négocier et accepter

nos différences alors cela ne veut pas

dire qu'il faut en mettre en question la

génialité et l'originalité de certaines

prouesses que certains puissent briller

académiquement et certes possible mais

cela ne doit pas être vu comme une

validation de la nature biologique de

l'intelligence mais plutôt comme un

appel à regarder qu'est-ce qu'il y a

dans leur parcours rendu possible cette

capacité ça veut dire que les questions

que nous pouvons nous poser

détourne notre attention depuis qu'est

ce qu'il a de magique dans ses gènes ou

qu'est-ce qu'elle a de magie dans ces

gènes à quelle formation adapter à telle

relie ou u de quel fait c'est pencher

sur son berceau à quelle formation

a-t-il ou a-t-elle suivi de quel courage

mystique leur permet de persévérer à

quel méthode motivante aurait été exposé

et cela ne nous interdit pas de nous

émerveiller de ce que la démarche

individuelle est singulière peut

produire et de ce que le processus de

pensée peut générer en essai en erreur

en rêverie en improvisation en

incertitude tout cela est une beauté

flagrante

et ne nous empêche absolument pas

d'observer les structures dans

lesquelles ces phénomènes ont lieu et

cela s'applique à toutes nos tentatives

de réduire au niveau individuel ou une

partie de notre individu comme une

partie de notre cerveau ou quelque chose

dans nos gènes quelque chose qui est

social culturel historique géographique

c'est un peu comme si on s'émerveille

d'une plume d'oiseaux

de ses propriétés de ces dimensions de

sa douceur de sa couleur mais tout en

gardant à l'esprit que cela ne nous dit

pas pourquoi voilà un oiseau dans quel

sens et à quelle hauteur merci

[Applaudissements]