L'art (le goût) - Philosophie - Terminale - Les Bons Profs

Summary

Cette vidéo explore le concept du goût et de la beauté dans l'art, en se basant sur les idées de philosophes comme Voltaire, Bourdieu et Hume. Elle aborde la question de la subjectivité du goût, soulignant que ce qui est perçu comme beau varie selon les individus et les cultures. Voltaire met en évidence la diversité des goûts, tandis que Bourdieu montre comment le goût est façonné par des facteurs sociaux et économiques. Enfin, Hume défend l'idée d'une norme esthétique universelle, mais réservée à ceux qui possèdent les compétences nécessaires pour juger l'art de manière impartiale.

Takeaways

• 😀 La beauté, selon Kant, est un jugement de goût qui prétend à l'universalité, c'est-à-dire qu'on suppose que tout le monde devrait éprouver le même plaisir devant une œuvre d'art.
• 😀 La différence entre le beau et l'agréable : l'agréable est subjectif et relatif, tandis que le beau, bien que subjectif, aspire à une forme d'universalité.
• 😀 Voltaire met en évidence la diversité des goûts, soulignant que ce qui plaît à une personne peut ne pas plaire à une autre, ce qui va à l'encontre de l'idée d'un goût universel.
• 😀 La sociologie de l'art, comme défendue par Pierre Bourdieu, montre que le goût est largement influencé par des facteurs sociaux et historiques, et non un phénomène naturel.
• 😀 Selon Bourdieu, l'appartenance à une classe sociale et le capital culturel (éducation, accès aux musées, etc.) influencent profondément le rapport à l'art et à la beauté.
• 😀 Le capital économique est également un facteur important : avoir les moyens de fréquenter des lieux culturels comme l'opéra ou le théâtre peut déterminer la manière dont une personne apprécie l'art.
• 😀 Le lieu de résidence joue un rôle déterminant dans l'accès à une offre culturelle variée, avec les grandes villes offrant plus d'opportunités que les zones moins urbanisées.
• 😀 Bourdieu critique l'idée de l'universalité du goût, affirmant que ce que la classe dominante considère comme 'beau' reflète sa position sociale et se transforme en norme de goût imposée à l'ensemble de la société.
• 😀 L'idée d'un goût universel est remise en question par le relativisme esthétique, qui soutient que la beauté n'est pas objective mais varie en fonction du contexte social et culturel.
• 😀 David Hume défend une approche selon laquelle les principes du goût sont universels, mais seuls certains individus qualifiés (détenteurs de compétences esthétiques) sont capables de juger correctement ce qui est beau.
• 😀 Les compétences nécessaires pour un jugement esthétique incluent la délicatesse (sensibilité fine), la pratique (fréquentation d'œuvres d'art), et l'impartialité (capacité de se débarrasser des préjugés).

Q & A

Qu'est-ce que la beauté selon Kant et quelle est sa dimension universelle ?

Selon Kant, la beauté est un jugement de goût qui est subjectif mais qui prétend à l'universalité. Lorsque l'on dit 'c'est beau', on sous-entend que tout le monde devrait éprouver ce même plaisir face à une œuvre d'art, ce qui implique une dimension universelle du goût.

Quelle distinction Kant fait-il entre le beau et l'agréable ?

Kant distingue le beau de l'agréable. L'agréable est un jugement subjectif, relatif à la constitution personnelle de chaque individu. Ce qui est agréable pour une personne ne l'est pas nécessairement pour une autre. En revanche, le beau est également subjectif, mais il prétend à l'universalité, car on considère qu'il doit plaire à tout le monde.

Que critique Voltaire dans son article 'Beau' du Dictionnaire philosophique ?

Voltaire constate que les goûts diffèrent d'une personne à l'autre, ce qui remet en question l'idée d'un goût universel. Il montre que ce qui est considéré comme beau pour une culture ou un individu peut ne pas l'être pour un autre, ce qui met en évidence la diversité des goûts.

Quelle est la critique sociologique du goût selon Pierre Bourdieu ?

Pierre Bourdieu soutient que notre goût pour l'art n'est pas naturel, mais est influencé par notre environnement social. Selon lui, notre appréciation de l'art dépend de notre capital culturel, économique et de notre lieu de résidence, ce qui montre que le goût est une construction sociale et non une réalité universelle.

Quelles sont les trois conditions sociales qui influencent notre goût selon Bourdieu ?

Les trois conditions sociales sont : 1) le capital culturel, qui provient de l'éducation et des pratiques familiales liées à l'art, 2) le capital économique, nécessaire pour accéder à certaines formes d'art comme l'opéra ou le cinéma, et 3) le lieu de résidence, car certaines villes offrent une plus grande diversité culturelle que d'autres.

Pourquoi Bourdieu considère-t-il que le goût d'une classe dominante est érigé en norme ?

Bourdieu explique que le goût des classes dominantes, en raison de leur position sociale et de leur capital culturel, est souvent érigé en norme de beauté, ce qui occulte le fait que ce goût est en réalité le reflet d'une position sociale spécifique et non d'une vérité universelle.

Comment Bourdieu relie-t-il le goût à la distinction sociale ?

Bourdieu affirme que le goût est un moyen pour les classes dominantes de se distinguer des classes inférieures. En élevant leur propre goût au rang de norme, elles cherchent à se différencier et à légitimer leur position sociale, tout en imposant leur conception de la beauté comme étant universelle.

Quelles sont les œuvres d'art appelées 'classiques' et quel rôle jouent-elles dans le débat sur l'universalité du goût ?

Les œuvres dites 'classiques' sont celles qui ont traversé les siècles et qui sont unanimement considérées comme magnifiques, peu importe le contexte culturel ou historique. Leur existence pose une question importante : malgré la diversité des goûts, certaines œuvres semblent être universellement appréciées, ce qui suggère qu'il pourrait y avoir une forme de beauté objective.

Que propose David Hume sur la question du goût ?

David Hume défend l'idée que les principes du goût sont universels, mais que seuls certains individus, dits compétents, sont capables d'apprécier ce qui est beau. Selon lui, il faut des compétences spécifiques, comme la délicatesse, la pratique, la capacité de comparaison et l'impartialité, pour pouvoir juger correctement de la beauté d'une œuvre.

Quelles sont les compétences nécessaires pour juger de la beauté selon David Hume ?

David Hume identifie plusieurs compétences nécessaires pour juger de la beauté : 1) la délicatesse, qui permet de percevoir les détails fins d'une œuvre, 2) la pratique, qui consiste à avoir une connaissance approfondie des œuvres d'art et à être capable de faire des comparaisons, 3) l'impartialité, qui permet de se débarrasser des préjugés et d'évaluer l'œuvre de manière objective.