Handicap : le difficile avènement d'une société inclusive - Avec Charles Gardou et Pascaline Bon
Summary
TLDRL'entretien aborde la question de la vulnérabilité humaine et la mise en place d'une société inclusive, à travers le débat sur le handicap et la récente grève des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Les participants discutent de la définition évolutive du handicap, des progrès et des manques dans la reconnaissance et l'accompagnement des personnes handicapées, ainsi que des défis rencontrés par les AESH en termes de formation, de salaire et de statut, mettant en évidence le fossé entre les intentions de l'État et la réalité vécue par ces professionnels de l'éducation.
Takeaways
- 📚 La définition du handicap a évolué pour inclure non seulement les difficultés de la personne mais aussi les effets de l'environnement, soulignant que le handicap est la résultante de ces deux facteurs.
- 🇫🇷 L'histoire de la reconnaissance du handicap en France a été marquée par des lois majeures telles que la loi de 1975 et la loi de 2005, ainsi que la ratification de la Convention internationale des droits des personnes handicapées en 2007.
- 🌟 La notion d'inclusivité est discutée, mettant en avant que l'inclusion ne doit pas être mécanique ou dogmatique, mais plutôt une adaptation de la société pour permettre à tous de jouir de droits égaux.
- 🔍 Le terme 'validisme' est examiné, suggérant qu'il peut conduire à une séparation et à une stigmatisation, en contraste avec l'idée d'une société inclusive.
- 👧🏫 L'école est un reflet de la société et est critiquée pour son caractère normatif, ce qui peut poser des défis pour les élèves ayant des besoins spécifiques ou des handicaps.
- 🎯 L'inclusivité réelle nécessite un engagement en profondeur, allant au-delà de la simple présence dans les établissements scolaires, pour s'assurer que les conditions d'apprentissage sont réellement adaptées.
- 💼 La situation des Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap (AESH) est mise en lumière, mettant en évidence les problèmes de reconnaissance, de salaire et de statut professionnel.
- 🚫 Le manque d'accès à des ressources et des services adéquats pour les personnes handicapées, y compris dans les transports et les établissements scolaires, est un obstacle à l'inclusion.
- 🤝 L'importance de la formation et de la valorisation des professionnels de l'éducation, tels que les AESH, est soulignée pour améliorer les conditions d'apprentissage des élèves vulnérables.
- 📉 Le taux de turnover élevé parmi les AESH est un signe de l'insatisfaction et de la précarité des conditions de travail, ce qui affecte la stabilité et la qualité de l'accompagnement apporté aux élèves.
- 📢 La nécessité d'une réforme des politiques et des pratiques éducatives est pressante pour assurer un accès égal à l'éducation et un environnement de travail respectueux pour les professionnels de l'éducation.
Q & A
Quel est le rôle d'un anthropologue dans le contexte des questions liées à la vulnérabilité humaine et au handicap?
-Un anthropologue, comme Charles Gardou, cherche à comprendre et à analyser les définitions et les perceptions de la vulnérabilité humaine et du handicap à travers différentes cultures et sociétés, et comment ces perceptions évoluent dans le temps.
Comment la définition du handicap a-t-elle évolué selon le discours de Charles Gardou?
-La définition du handicap s'est déplacée de la centrée sur les déficiences individuelles vers une compréhension plus holistique qui inclut les effets de l'environnement et les interactions entre la personne et son contexte.
Quelle est la différence entre un accompagnant d'élève en situation de handicap (ASH) et un autre type d'accompagnant scolaire?
-Un ASH est un professionnel qui travaille spécifiquement avec des élèves ayant des besoins éducatifs particuliers liés à un handicap. Il peut travailler de manière individuelle ou mutualisée avec d'autres élèves, contrairement à d'autres accompagnants qui peuvent avoir des rôles plus générales dans l'éducation.
Quels sont les principaux préoccupations des ASH qui ont manifesté lors de la grève du 19 octobre?
-Les ASH se battent pour une reconnaissance plus grande de leur rôle professionnel, une meilleure rémunération, des conditions de travail plus stables et des heures de travail plus adéquates pour accompagner efficacement les élèves ayant des handicaps.
Quelle est la position de Pascaline Bon sur la situation des ASH et des élèves en situation de handicap?
-Pascaline Bon, en tant que représentante syndicale et ASH, souligne les difficultés rencontrées par les ASH, notamment le manque de formation, les contrats précaires, et les salaires insuffisants, ce qui affecte la qualité de l'accompagnement des élèves en situation de handicap.
Quels sont les effets de la mutualisation des ASH sur le temps d'accompagnement des élèves?
-La mutualisation, bien qu'intended pour augmenter l'efficacité, peut entraîner un temps d'accompagnement réduit pour les élèves, ce qui peut affecter leur réussite scolaire et leur bien-être.
Quelle est la perspective de Charles Gardou sur l'idée d'une société inclusive?
-Charles Gardou soutient qu'une société inclusive ne doit pas se concentrer sur l'inclusion mécanique, mais plutôt sur la déconstruction des normes et la flexibilisation de la société pour accueillir la diversité humaine.
Quels sont les défis associés à la reconnaissance et au respect des droits des personnes handicapées en France?
-Les défis comprennent la discrimination persistante, l'absence de reconnaissance des besoins spécifiques des personnes handicapées dans les politiques et les pratiques éducatives, et la nécessité de sensibiliser la société à l'égard de la diversité et de la vulnérabilité humaine.
Quels sont les changements législatifs importants qui ont marqué la situation des personnes handicapées en France?
-Les lois majeures incluent la loi d'orientation sur le handicap de 1975, la loi de 2005 qui la renforce, et la ratification de la Convention internationale des droits des personnes handicapées de l'ONU en 2007.
Quelle est la position de Charles Gardou sur l'utilisation du terme 'inclusif' dans le contexte de la société?
-Charles Gardou préfère le terme 'inclusif' pour décrire une société qui s'oppose à l'exclusion et qui reconnaît la nécessité de revoir les normes et les privilèges pour inclure toutes les personnes, y compris celles en situation de handicap.
Quels sont les arguments de Pascaline Bon pour une meilleure formation et une reconnaissance des ASH?
-Pascaline Bon argumente que la formation est essentielle pour permettre aux ASH de mieux accompagner les élèves en situation de handicap, et que la reconnaissance de leur rôle est cruciale pour assurer un accompagnement de qualité et pour valoriser leur profession.
Outlines
😐 La polémique autour de la sensibilisation au handicap
Le paragraphe introduit Charles Gardou, anthropologue et professeur, qui aborde la question de la vulnérabilité humaine et du handicap. Il est question d'une campagne de sensibilisation gouvernementale présentée comme ambitieuse, mais aussi d'une manifestation d'accompagnants d'élèves handicapés (AESH) demandant une meilleure reconnaissance de leur travail. Gardou souligne l'évolution de la définition du handicap, passant d'une approche médicale à une compréhension plus large incluant l'environnement et les politiques sociales.
🤔 La définition évolutive du handicap et l'inclusion sociale
Gardou explique que la définition du handicap a évolué pour inclure non seulement les difficultés de la personne mais aussi l'impact de l'environnement. Il insiste sur l'importance de la reconnaissance des droits et de l'éducation pour les personnes handicapées. La discussion porte ensuite sur la notion d'inclusivité, où Gardou argumente que l'inclusion ne devrait pas être mécanique, mais bien réfléchie pour créer une société qui ne maintient pas des exclusivités.
🏅 Le rôle du sport dans l'inclusion des personnes handicapées
Le paragraphe discute du sport comme un moyen d'inclusion, en particulier les jeux paralympiques. Gardou et l'intervieweur abordent la question de savoir si le fait de voir des athlètes handicapés exceller peut créer une pression supplémentaire sur les personnes handicapées. Ils soulignent que le sport est universel et peut aider à dépasser les limites physiques et mentales.
👥 Les défis de l'éducation inclusive et la situation des AESH
Pascaline Bon, AESH et représentante syndicale, partage les détails de son rôle et les difficultés rencontrées dans la classe. Elle explique les différents types d'accompagnement pour les élèves en situation de handicap et les problèmes liés à la précarité de l'emploi des AESH, ainsi que la nécessité d'une reconnaissance plus importante de leur travail.
📉 Les problèmes de l'éducation inclusive et les revendications des AESH
La discussion se concentre sur les difficultés rencontrées par les AESH, notamment la précarité de leur emploi et la faible reconnaissance de leur travail. Bon souligne que les élèves handicapés ont besoin d'un soutien éducatif adapté et que les AESH sont essentielles pour fournir cet accompagnement, mais sont souvent privés des ressources nécessaires.
🤝 La nécessité d'une éducation inclusive et la formation des professionnels
Gardou et Bon abordent l'importance de l'éducation inclusive et de la formation des professionnels pour répondre aux besoins des élèves. Ils soulignent que les normes de l'école sont souvent restrictives et ne tiennent pas compte de la diversité des élèves. La nécessité d'une réflexion sur la culture scolaire et de l'aménagement de l'espace éducatif pour être plus inclusif est mise en évidence.
📉 La précarité des conditions de travail des AESH et l'inclusion scolaire
Le paragraphe met en lumière les problèmes de précarité rencontrés par les AESH, notamment les contrats à temps partiel et les salaires insuffisants. Bon déclare que ces conditions de travail ne sont pas attrayantes et entravent l'efficacité de l'accompagnement des élèves handicapés, soulignant le besoin d'un changement pour assurer une éducation inclusive.
🌐 L'impact de la Convention ONU et les défis de l'inclusion sociale
La discussion porte sur l'évaluation de la France par la Commission de l'ONU concernant l'application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Les recommandations de l'ONU mettent en évidence les manquements de la France dans la mise en œuvre effective de l'inclusion sociale et des droits des personnes handicapées, notamment dans les domaines de l'éducation et de l'emploi.
📢 La nécessité d'une transformation culturelle et la revalorisation des professions
Gardou et Bon appellent à une transformation culturelle pour passer de la séparation à l'inclusion, en reconnaissant les droits humains et en revalorisant les professions impliquées dans l'éducation des personnes handicapées. Ils insistent sur la nécessité d'un investissement dans l'éducation et la formation des professionnels pour assurer une société inclusive.
🗣️ Les revendications des AESH et l'engagement des autorités
Le paragraphe se concentre sur les revendications des AESH, qui ont manifesté et sont en négociation avec les autorités pour améliorer leurs conditions de travail. Bon exprime l'espoir que ces négociations aboutiront à des changements concrets, mais aussi l'inquiétude quant à l'efficacité de ces actions et la reconnaissance de la valeur de leur travail.
Mindmap
Keywords
💡Anthropologue
💡Handicap
💡Inclusion sociale
💡Accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH)
💡Vulnérabilité humaine
💡Convention internationale des droits des personnes handicapées
💡Norme
💡Ségrégation
💡Discrimination
💡Éducation inclusive
Highlights
Charles Gardou, anthropologue et professeur, aborde la définition évolutive du handicap, passant d'une vision centrée sur les déficiences à une compréhension plus inclusive de l'environnement et de la société.
La polémique autour de la nouvelle campagne de sensibilisation gouvernementale, décrite comme la plus ambitieuse en 16 ans, met en lumière les défis de la reconnaissance et de la valorisation des professionnels de l'accompagnement des élèves en situation de handicap (AESH).
L'évolution de la définition du handicap, qui intègre désormais les facteurs environnementaux et contextuels, est discutée pour souligner l'impact de ces éléments sur la perception de la vulnérabilité humaine.
L'importance de la loi de 1975 et de la loi de 2005 en France, qui marquent des étapes clés dans la reconnaissance des droits des personnes handicapées.
La ratification de la Convention internationale des droits des personnes handicapées par la France en 2007, qui impose des obligations juridiques contraignantes pour promouvoir une société inclusive.
La notion d'inclusivité est examinée, mettant en avant les défis et les malentendus autour du terme et de sa signification réelle dans le contexte de l'égalité des droits.
Le débat sur le terme 'validisme', qui aborde la question de la norme et de la représentativité de l'homme idéal, est critiqué pour son potentiel à exclure et à stigmatiser.
L'impact de la catégorisation des enfants à haut potentiel (HPI) et la complexité de définir la norme dans l'éducation, qui peut conduire à une exclusion ou à une pression supplémentaire sur les élèves.
La perspective anthropologique de Charles Gardou sur l'inclusion, qui suggère une nécessité de déconstruction des normes et de flexibilisation de la société pour une cohabitation plus harmonieuse.
L'importance du sport et des jeux paralympiques comme un moyen d'inclusion et de démonstration de l'universalité du désir de compétition et de dépassement des limites.
La grève des AESH le 19 octobre pour protester contre les conditions de travail précaires, la sous-évaluation de leur profession et la nécessité d'une meilleure reconnaissance de leur contribution à l'éducation.
L'analyse des difficultés rencontrées par les AESH, notamment en termes de formation, de temps de travail et de salaire, qui affectent leur capacité à accompagner efficacement les élèves en situation de handicap.
La critique de la séparation culturelle en France, qui maintient une approche normative et exclut les personnes handicapées de manière subie, malgré les progrès législatifs et politiques.
L'appel à une éducation inclusive qui va au-delà de la simple présence des élèves handicapés dans les classes, en assurant une formation adéquate des enseignants et un environnement réellement accueillant.
La nécessité de reconnaître et de valoriser les professionnels de l'éducation, tels que les AESH, en leur accordant un statut, des salaires et des conditions de travail dignes pour assurer la qualité de l'accompagnement.
La discussion sur l'inaccessibilité des transports et d'autres services publics pour les personnes handicapées, qui reflète les défis de la mise en œuvre concrète de l'inclusion dans la vie quotidienne.
L'exigence d'une transformation culturelle profonde pour passer de la théorie de l'inclusion à sa pratique effective, en reconnaissant les droits humains fondamentaux de toutes les personnes, y compris les personnes handicapées.
Transcripts
mais c'est la suite des matins avec vous
charles gardou bonjour vous êtes
anthropologue professeur à l'université
lumière lyon 2 directeur de la
collection connaissance de la diversité
spécialiste des questions liées à la
vulnérabilité humaine particulièrement
des situations de handicap lesquels sont
dans l'actualité cette semaine c'est
toujours un peu dérisoire de dire qu'il
ya une actualité pour les personnes
handicapées mais enfin celles ci sont au
coeur aujourd'hui d'une polémique
puisque d'un côté il y à une nouvelle
campagne de sensibilisation décrété par
le gouvernement le gouvernement décrète
que celle-ci est la plus ambitieuse
depuis 16 ans et puis de l'autre côté il
y à de nombreux accompagnant d'élèves en
situation de handicap on les appelle des
aes h qui ont défilé pour demander une
meilleure valorisation de leur activité
professionnelle
la faible reconnaissance de cette
activité professionnelle traduirait
selon eux un manque d'attention aux
situations de handicap
avant d'évoquer cela j'aimerais que l'on
réfléchisse charles gardou à ce qu'est
le handicap comment le définir vous qui
est anthropologue et qui travaillaient
sur ces questions est ce que vous
pourriez nous fournir quelques éléments
pour qu'on puisse penser cette question
la définition du handicap a beaucoup
évolué et nous étions préalablement très
centrée sur les défaillances du corps de
l'esprit les déficiences que j'ai fait
une personne c'est des avantages ses
incapacités donc centration sur la
personne ce qui déresponsabilise en même
temps les sociétés et peu à peu nous
avons évolué vers une définition qui
prend en compte bien sûr à la fois la
difficulté de la personne qu'elle soit
physique montre is sensorielle
psychiquement talent mais également les
effets de l'environnement et du coup
dans la définition en ont conclu que le
handicap c'est la résultante de la
difficulté de la personne et d'un
contexte soit facilitant soit en travaux
et qui donc via minorer ou augmenter les
effets de la déficience il est évident
que souffrir d'une déficience visuelle
dans notre pays assez confortable on
peut se faire soigner s'équiper c'est
évidemment moins un incident que dans un
pays de grande pauvreté ou les soins
oculaires n'ont pas lieu on le conçoit
très volontiers et cette nouvelle
définition cette nouvelle conception du
handicap fait du handicap une situation
qui résulte de ces deux de ces deux
facteurs donc c'est l'impact aussi des
politiques sociales est ce qu'il ya eu
des étapes particulière dans la
reconnaissance du handicap en france
charles gardou que quand vous dites de
la reconnaissons les différentes
campagnes gouvernementales puisque en ce
moment il ya une campagne de
sensibilisation certaines ont elles
marqué une date importante dans la
situation des personnes handicapées
alors dans le temps à ses proches on va
on peut retenir quelques dates tout
d'abord une loi majeure c'est la loi
d'orientation sur le handicap de juin
1975 la loi dite veille trente ans après
une deuxième loi qui vient renforcer
cette cette loi précédente c'est la loi
2005 et il y à une autre date qui crée
événement et on peut peut-être en
parlait à l'instant si la convention
internationale des droits des personnes
handicapées de l'onu cette loi cette
cette convention que la france a signé
dès 2007 donc très vite a ratifié fin
2009 début 2010 c'est un instrument
juridiquement contraignant
cette convention continue sa
ratification à primauté sur le droit et
ce qu'elles demandent c'est d'aller vers
une société inclusive c'est l'essence
même de la convention c'est à dire une
société qui permettent des droits pour
tous et pour chacun sans exception
droit l'école à la culture à l'art au
travail tous les articles qui a trente
trois articles je crois dans cette
convention sont tout à fait précis et
demande aux sociétés ce cheminement vers
une société
perméable
ces formes de difficultés human et
adaptatif comment définiriez-vous
justement la notion d'inclusivité qu'est
ce qu'une société qui serait
véritablement inclusive pour les
personnes en situation de handicap
charles gardou alors je crois que il ne
faut pas faire de confusion
il y a un jour d'hui ce que je pourrais
appeler une sorte de fièvre incluse
yunist à dire faire de l'inclusion on va
dire
étymologiquement inclusion renvoie à
l'enfermement quand on part d'une
inclusion dentaire c'est une dent qu'est
prise la mâchoire osseuse et qui
convient de désincarcérer c'est vrai en
métallurgie c'est vrai en verrerie et le
moins clusaz ion est un peu gênant en ce
que il désigne un élément extérieur
système qui est mis dans ce système et
qui est susceptible de le perturber donc
c'est un mot qui ne fait pas sens à lui
même c'est pas ça dont a besoin une
société il s'agit pas de faire de
l'inclusion de manière mécanique
dogmatique égalitariste tout le monde au
même endroit avec les mêmes moyens et au
même moment non ce n'est pas cela qui
changera la société qui convient de
faire et c'est pour ça que je privilégie
très largement le mot inclusif une
société inclusive qui s'opposent à une
société qui maintiennent des
exclusivités qui maintiennent des
excuses hier mais en matière de droits
en matière de d'éducation à matière de
travail
notre société doit s'interroger sur
encore des formes je lâche ce mot de
privilèges de privilèges c'est à dire
qui perdu à dire qu'en fait vous
supprimerez où vous disons rechignent à
utiliser le terme inclusion au profit
d'un autre terme charles gardou du terme
inclusive c'est à dire c'est un terme
qui en fait n'apporte rien lui-même au
mot société parce que timo logiquement
une société c'est une alliance c'est une
communauté
unis par un même destin c'est une
coopération entre des compagnons donc le
mot inclusif qu'est-ce qu'il sert à
rappeler le sens initial d'une mode
dumont société et ilan augmente
l'intensité je pourrais dire que c'est
un exhausteur de sens
donc l'expression en elle-même est
également en berne asthme le mot société
suffit à lui même mais le temps qui est
le nombre qui est un temps qui me tend à
se fragmenter où les communautés se
serait dit c'est c'est eh bien nous
avons besoin de rappel c'est faire
société et puis un autre terme qui est
apparu c'est le valide isme qu'est ce
que vous en pensez
charles gardou est ce que vous pourriez
le définir et nous donner votre point de
vue sur ce terme bruit alors le terme e
rallye 10 me renvoie à la question de la
norme la norme serait le modèle
prototypique un grand modèle humain qui
n'existent pas d'ailleurs l'humanité est
une infinité de nuances de variation
d'aspérités d'humanité est loin d'être
lisse dans le bordel le valley 10 c'est
le modèle valide les hommes seraient
conformes anormaux aux invalides et les
autres valide on pourrait dire que la
plupart du temps ils ne sont pas valides
mais est validée par le regard des
autres maisons le paludisme il ya aussi
d'idées de calquer la stigmatisation des
personnes handicapées sur le modèle du
racisme en utilisant un isthme qui
serait donc là en l'occurrence une forme
de délit puisque le racisme n'est pas
une opinion mais un crime par conséquent
est-ce que selon vous on peut parler
d'eux devait disque ce terme que je
n'utilise pas du tout dans la mesure là
aussi où il ya des effets
communautariste il ya des effets de
séparation il ya une sorte de
différentialisme au coeur de sa et à
terme un effet de séparatisme et on sait
dans le domaine du handicap et dans tant
d'autres comment abandonner on peut
s'imaginer qu'à partir de variation du
corps de l'esprit de la couleur de peau
on peut séparer l'humanité et de manière
quelquefois apparemment inconciliables
mais charles gardou vous avez placé au
coeur de votre réflexion sur les
personnes handicapées la question de la
norme or cette norme elle est de plus en
plus complexe à définir j'en veux pour
preuve
un débat une notion qui est de plus en
plus au coeur là aussi de notre société
les enfants à haut potentiel il ya eu un
épisode de l'émission être et savoir de
louis tourret qui a déclenché beaucoup
de réactions on va écouter par exemple
un test qui permet de définir si un
enfant est ou non hpi comme on dit c'est
à dire au potentiel dans les tests
d'intelligence on essaye d'avoir une vue
assez large et donc on inclut par
exemple des épreuves qui porte vraiment
sur la mémoire d'autres sur la vitesse
pour lui un seul réflexe pour confirmer
un haut potentiel passer un test
officiel chez le psychologue cela dure
environ 1h30 mais comptait plusieurs
rendez vous et en moyenne 300 euros pour
avoir les résultats clémence la passe et
quand elle avait 6 ans et je devais être
un cp quand on a du coup c'est la
maîtresse que j'avais je crois qui a
parlé à mes parents un peu de ce que
j'étais un peu haut niveau au dessus
résultat un très impressionnant
145 de qi j'étais surtout content tepa
troubles associés qui est pas de notre
éducation affaires de voile à des choses
comme ça après on a rangé une thèse tpiy
n'est pas un sujet au quotidien la
définition donc du hpi lettre à haut
potentiel donc là en l'occurrence un
enfant puisque on entendait nicolas
gauvrit un chercheur en sciences
cognitives qui définissait un test de
détection et si cet exemple me paraît
pas relancé par ce qu'il ya de plus en
plus de deux catégories alors par
exemple créé pour les enfants où
finalement on a affaire à des enfants
qui se distingue de la norme qu'est ce
que vous en pensez charles gardes le
vous qui est anthropologue alors cette
question se pose dans notre contact et
l'anthropologie s'applique à resituer
tous les phénomènes dans un contexte
zone et qui est le nôtre or que quel est
notre contexte
dans notre contexte aujourd'hui des
normes
sont proclamés mise en scène à grand
bruit on ne se sent jamais à la norme on
est au delà de la norme on est dans le
modèle où on est en mode elle est en
permanence et il ya cet effet de
comparaison à une norme culturellement
construite notre école avec toutes ses
qualités année le produit année le
produit ces systèmes très pyramidale il
faut être au bon âge à la borne haute
oise à la bonne moyenne au bornage faute
de quoi ona on n'a pas sa place où on
devrait avoir plus que sa place est la
résultante de tout ça c'est que on
catégorise des profils d'enfants les uns
sont à haut potentiel les autres ne peut
pas suivre le mouvement et devrait en
être extrait émis dans d ailleurs ces
normes culturellement construites sont
entre heures et le plus en plus je crois
parce que elles aussi ont développé ça
et là en tout secteur aucun n'y fait
exception elle crée de l'exclusion des
phénomènes de domination et des
phénomènes d'excessive différenciation
pour mais alors là il faut trancher le
débat parce que ou bien pour certaines
personnes il y a effectivement des
enfants des personnes plus âgées qui
diffère de la norme alors par exemple et
hp mais il y en a énormément il ya une
multitude de catégories qui sont
utilisés et donc dans la première option
on considère que ceux-ci préexiste à la
catégorie et pour d'autres au contraire
c'est la catégorie qui va créer la
différence et qui va créer la
stigmatisation qu'est ce que vous en
pensez bien sûr c'était l'effet de
catégorisation la catégorisation est
nécessaire pour tenter de cerner un
problème particulier même ton la
catégorisation est un piège dans une
catégorie on ne voit pas les visages et
il y a toujours aujourd'hui cette
aspiration créé notamment chez les
parents de dire est que mon fils est
surdoué est ce qu'il a un potentiel plus
élevé que les autres il sacré si vous
voulez un mouvement aujourd'hui
d'émiettement des communautés scolaires
je vais les appeler comme ça pour
l'occasion et on voit bien cet effet
pervers dans une société toute société
au monde et normatives il n'y a pas de
société qui ne soit pas normative mais
on voit bien que ces normes sont
quelquefois considéré comme absolue et
qu'elle se font sur ceux de ces
catégorisations fermé qui n'apporte rien
enfin qui n'apportait rien et qui sont
sources d'exclusion on ne sait se fit
dans le monde de fabriquer du hors norme
ce qui veut dire que la société
inclusive finalement elle crée de
l'exclusion je le crois pas non content
parce que si la société inclusive elle
repose sur des normes ias prolifération
de normes or ces normes dites vous elles
font peser une pression importante sur
un certain nombre de personnes qui s'en
trouve écartée est ce que ce n'est pas
finalement un paradoxe de cette société
là non je ne crois pas la société
inclusive n'est pas du côté de la
destruction des normes aller du côté de
la déconstruction des normes au sein de
derrida déconstruire les normes d un
kyste et flexibiliser l'idée j'utilise
souvent cette métaphore je conçois la
société telle que la décrivent et où la
concevait aristote la cité comme une
maison commune il faut bien s'accorder
là dessus c'était une maison commune
dans cette maison commune il ya des
compagnons de dessin c'est ce que nous
sommes donc cette maison commune
appartient pas renaissance même à chacun
par filiation mais par titre
généalogique ils conviennent donc de
l'aménager il ne s'agit pas de fermer
des pièces à partir de catégorie mais de
l'aménager de la flexibilité pour que
chacun puisse y habiter le plus
confortablement possible alors l'un des
billets pour inclure les personnes
handicapées c'est le sport avec un
développement important notamment des
disciplines paralympiques on va écouter
un reportage l'extrait d'un reportage
c'était à rioz à 2016 avec un record
paralympiques battue
à l'écart par titanic ou départ gare en
grèce aussi le brésilien qui
s'accrochent alors que chi congo est en
retard je sais pas qui va gagner
deuxième place
ça la france sur place
10 99 nouveau record olympique a
l'habitude et pradon qui par son voile
les performances de ses athlètes
il y a donc la possibilité
d'imaginer un sport inclusif charles
gardou et puis il ya peut-être aussi un
corollaire de ça elle sait que pour
certaines personnes handicapées la
pression du handicap et l'a aidé
tangibles et le fait de voir des
sportifs paralympiques fait peut-être
également peser une pression
supplémentaire
oui alors la pratique du sport et les
diverses 1 le sport bien-être pour le
corps pour l'esprit le sport réalisation
de choix le sport pour dépasser les
limites de notre incarnation c'est que
c'est tout ça c'est très universel et
puis le sport pour la compétition pour
les hommes comme pour les autres il
s'avère que la blessure du corps ou de
l'esprit induit donc des difficultés
particulières cela dit et le handicap
c'est un singulier universel derrière
cette singularité du corps de l'esprit
niche universel dont niche des désir
universel et on trouve ça évidemment
c'est les sportifs qui font de la
compétition et qui veulent se déplacer
de se dépasser en tous domaines y
compris des domaines qui nous paraissent
interdit un et je crois que on trouve là
quelque chose d'excessivement naturel et
ses jeux paralympiques on peut me
semble-t-il sans louer faute de quoi on
ajouterait à l'exclusion ce qu'on peut
peut-être regretter c'est qu'il soit
trop séparer des jeux olympiques je
pense qu'on gagnerait à ce que la
cérémonie d'ouverture qui est toujours
très joliment scénarisé soit une
cérémonie commune et c'est là je crois
qu'on irait vers une une visée inclusif
mais d'un côté on aille à tuchan tre ses
performances incroyables et le fait que
pour certaines personnes handicapées il
n'est pas possible de prendre le métro à
paris tout à fait d'accord avec vous et
c'est vrai aussi bien au delà du
handicap
c'est très bien on est en train de
parler société inclusive en faisant un
focus sur la question du handicap mais
mais les privations de groupes
minoritaires discriminer eux ici autour
de nous et dans le monde dans tous les
coins du monde sont nombreuses donc
effectivement vous poser une
problématique tout à fait particulière
est ce que parce que ceci est interdite
communément est couramment aux as
faut-il se priver du reste non je pense
que le res nous invite également à faire
attention aux quotidiennes et non pas
des circonstances exceptionnelles comme
celles que l'on cite ce qui montre
effectivement qu encore de nombreux
progrès sont là pour accéder non pas
peut-être un des termes ronflants mais
simplement à la vie quotidienne et c'est
justement de cela dont il va être
question dans la seconde partie de
l'émission dans une vingtaine de minutes
charles gardou je rappelle que vous êtes
anthropologue vous êtes spécialiste des
questions liées à la vulnérabilité
humaine et vous avez notamment publié la
société inclusive parlons-en aux
éditions erès vous serez rejoint dans
une vingtaine de minutes par pascaline
bon l et es h accompagnant d'élèves en
situation de handicap et représentante
syndicale
et l'on évoque le difficile avènement
d'une société inclusive nous sommes en
compagnie de l'anthropologue charles
gardou vous êtes professeur à
l'université lumière lyon 2 directeur de
la collection connaissance de la
diversité spécialiste des questions
liées à la vulnérabilité humaine on vous
doit notamment la société inclusive
parlons-en aux éditions erès et puis en
duplex nous sommes en compagnie de
pascaline bonbons jour
bonjour pascaline bon vous êtes aes
sache accompagnantes d'élèves en
situation de handicap et représentante
syndicale pourriez vous nous dire en
quoi consiste le travail justement d aes
h
oui alors moi je suis ash dans un
dispositif qui s'appelle la classe
relais donc moi je suis un message
collective je travaille avec un
professeur des écoles avec plusieurs
élèves dans la classe il faut savoir
qu'il ya plusieurs
catégories d'un message donc moi je suis
un message collective il ya des msh
mutualiser et des msh individualisé
c'est à dire à cacher un enfant
alors moi je suis attaché une classe
donc aux dispositifs relais qui
accueille des élèves en décrochage
scolaire qui ont des besoins éducatifs
particuliers qui sont en situation de
handicap aussi les aides les rsh
mutualisé elle s'occupe
d'élèves
individuellement dans la journée elle
elle passe de classe en classe de cours
en course il travaille dans le les
collèges dans les lycées et les un
message individualisé elle respecte en
fait elles sont là avec un seul élève
le temps de la prescription qui a été
inscrite sur la prescription de la
maison départementale des personnes
handicapées et ce 19 octobre les
accompagnants d'élèves en situation de
handicap donc on les appelle les aes h
ont été en grève pourriez-vous nous dire
pascaline bon pourquoi
ceux-ci ont décidé donc de ce mouvement
social
alors
effectivement il ya eu un mouvement de
grève mardi 19 octobre et bien parce que
c'est un
beau métier dire que des travées sache
mais qui n'est pas du tout reconnu
par le ministère nous avons des des
moyens constants pour des besoins qui
augmentent les élèves en situation de
handicap ne sont pas tous accompagnés en
france par drs h pourtant c'est un droit
pour les familles et pour les élèves
la mutualisation des contrats d un
message
bien comment dire des grades
l'accompagnement puisque les contrats
sont précaires ils sont le plus souvent
à 50% du thym donc ça fait 19h35 par
semaine et quand tu es à chaud un aveu
sache suit trois élèves et bien on
partage le temps 19 heures en 3 donc ça
fait un suivi qui est très très très
très limité dégradée pour les élèves
on demande aussi un bain un salaire
digne de notre métier puisque souvent
quand le smic augmente au 1er janvier on
se retrouve en dessous du seuil de
preuves de pauvreté et un statut la
fonction publique
et d'après ce qu'on a pu dire donc à la
faveur de cette grève le temps qui est
allouée par l'état à ses enfants en
situation de handicap donc en
l'occurrence temps de s h celui ci a
diminué
devrait être de 7 à 8 heures par semaine
et il est passé à moins de quatre heures
pascaline bon
oui oui en fait
ce qui s'est passé c'est que l'état a
créé les piannencs c'est à dire les
pôles inclusif d'accompagnement
localiser ce qui a permis de mutualiser
les moyens c'est à dire qu'on n'a pas
embauché d'un message mais par contre on
a mutualisé
les un message pour qu'elles s'occupent
de d'encore plus d'élèves sur un même
temps de travail on n'a pas augmenté le
temps de travail d un message ni le nil
salaires mais par contre on a augmenté
le l'accompagnement ce qui fait que les
élèves qui n'ont pas une notification
individualisé c'est à dire avec un
nombre d'heures réel est inscrit sur
leur notification se retrouve parfois
avec seulement quatre heures
d'accompagnement par semaine
votre point de vue charles gardou vous
qui est anthropologue cette évolution et
puis aussi sur cette grève d aes âge
si nous voulons faire advenir une
société inclusive 1 dont nous avons
parlé tout à l'heure il nous faut mettre
le paquet pour étendre ainsi sur
l'éducation c'est évident c'est évident
et là avec le propos de pascaline on
peut bien qu'on considère aisément que
l'intention est bonne accompagner des
enfants à besoins spécifiques dans le
système éducatif y est le nôtre qui est
un système lady l'avant dit tout à
l'heure au très normatif c'est une
manière d'aménager la maison de faire
école un très normatif il faut rappeler
pourquoi pourquoi vous dites ça chaque
ars que je crois que l'école dont nous
sommes issus vous et moi est une école
excessivement normative comme j'ai dit
tout à l'heure il faut être à la bonne
place dans la bonne moyenne sous la
bonne toise faute de quoi on se demande
si notre place est là donc on est issu
de ce système dont on voit bien que deco
inclusive de doigts se flexibiliser ce
que dit pascaline
justement c'est que ces accompagnants
scolaires qui sont tout à fait
essentielle pour un enfant avec des
difficultés spécifiques de quelques
ordres qu'elles soient sont la condition
d'une éco n'est plus vive je l' ai dit
tout à l'heure il ne s'agit pas
simplement de considérer des quantités
dans forme attestée par des statistiques
dans l'école et leurs augmentations bien
sûr substantielle depuis la loi de 2005
on ne conteste pas cela mais il faut se
demander si le contexte scolaire est
inclusif et à dire s'il adapte ces
temporalités ces pédagogies c'est
didactique et son accompagnement et on
voit bien on peut s'accorder là-dessus
indépendamment de toute partition
politique que les conditions d'exercice
aujourd'hui des halles messages ne sont
pas satisfaisantes ni en termes de
formation ni en terme de temps consenti
qu'ils peuvent consentir à des enfants
fragilisés ni en termes de salaires tout
cela est assez bancal il y a beaucoup de
turnover à quand il s'agirait au
contraire d' apporter une stabilité à
des enfants particulièrement vulnérables
il y à là incohérences du système on ne
peut pas se satisfaire
là aussi et on revienne à des normes
statistiques dit on je le dis d'attester
par la quantité et de ne pas
s'interroger sur la qualité je dis
simplement à nos maux là nous sommes en
train si nous continuons ainsi de faire
de l'inclusion sans être inclusif faire
de l'inclusion sans être inclusive c'est
à dire c'est à dire que on met des
enfants dans le système scolaire si si
on considère que l'inclusion c'est
mettre dedans comme je les suivais ccrc
on les met dedans sans mais ils peuvent
vivre des formes de relégation et
d'abandon à l'intérieur est ce que vous
observez pascaline bon sur le terrain
justement à cet égard faire de
l'inclusion sans être inclusif
et bien écoutez
effectivement
vu le temps qu'on peut parfois consacré
aux élèves on le voit bien que on n'a
pas le temps on n'est pas en capacité de
leur donner le meilleur
en classe on sait très peu de temps on
court beaucoup
il ya effectivement comme comme disait
monsieur gardon il ya beaucoup de turn
over il ya beaucoup d'émissions parce
que le métier n'est pas attractif
pourtant les personnes qui travaillent
qui sont au rsa
sont totalement engagés dans leur dans
leur métier et ce n'est pas considéré
comme comme un vrai métier les élèves
ont droit à ça les familles ont droit et
les avs à son droit à voir en vrai
statut c'est il ya encore des élèves qui
ce quine qui n'ont pas ma compagne je
sais pas combien y en a en france mais
au jour d'aujourd'hui il ya plusieurs
élèves en france qui ne sont pas
accompagnés alors que c'est un droit
mais alors comment explique-t-on cela
alors c'est évidemment la question du
manque de moyens et la question donc de
la difficulté à trouver les personnes
compétentes dans les conditions que vous
évoquez pascaline bongo qui n'ont pas
l'air d'être très attractive mais alors
ces élèves que font-ils comment réussit
style à suivre des cours dans les
professeurs font preuve de beaucoup
d'imagination et beaucoup d'adaptations
pour eux
ils sont dans la classe avec les autres
élèves qui eux aussi peuvent peuvent les
aider mais qui peuvent aussi parfois
être perturbée puisque cet élève a
besoin d'un accompagnement on n'a pas
les adultes qui sont en présence dans
les écoles dans les collèges
sont là pour pour pallier à tout ça mais
en fait c'est un droit qui n'est pas
respectée les familles sont en attente
les élèves aussi et c'est compliqué
c'est très compliqué pour pour tout le
monde
justement eu une réaction par rapport à
cela charles gardou par rapport à la
manière dont est cette profession est
aujourd'hui précarisés elle n'a pas été
titularisé comme elle aurait pu l'être
on a affaire à des gens qui sont mal
payés qu'ils sont sur des emplois du
temps inferno dans d'autres pays comment
fait-on
sous la halle à faire de la société
clusif d'une école inclusive c'est pas
simplement une affaire de culture c'est
une affaire de culture or comment
peut-on agir sur une culte la culture
qui est la nôtre et on ne peut pas agir
sur cette culture sans mettre vraiment
des moyens forts sur l'éducation dès la
prime enfance et surtout le continuum et
de même on ne peut pas agir efficacement
sans la formation des professionnels
correspondants et notamment des adresses
h à leur donnant un statut digne il est
évident et nous battons pas la coulpe
sans cesse dans d'autres pays on n'est
pas les derniers de la classe pour tous
mais sur ce point ne sont pas les
premiers non plus il y a les pays qui
ont davantage avancé oui on aime
peut-être pas le dire parce que ça nous
dérange quelque peu mais l'italie depuis
sa loi de 77 à beaucoup plus progressé
sur le plan d'une école pour tous avec
des plateaux de professionnels la
reconnaissance je pense aussi aux pays
nordiques bon effectivement monde il y a
des effets de nombre dans les pays mais
c'est pas simplement cela
nous sommes élus les états unis et tout
à free ne sont généralement pas perçue
comme étant une société inclusive
il ya un certain nombre d'équipements
pour les personnes handicapés dans les
établissements scolaires qui n'existe
pas en france on a été rappelée à
l'ordre sur cette question dernièrement
lors de l'audition de la france par la
commission de l'onu pourquoi l'at-on été
frappé alors on avait signé cette
convention ratifiée qui plus est avec
son protocole facultatif
il est donc normal qu une commission
dédiée de l'onu vienne voies considérées
l'effectivité de l'application est en
fait cette délégation française qui a
été auditionnée si ma mémoire est bonne
vers la fin du mois d'août le rapport
correspondent à sa sortie le 14
septembre je crois et suite à cette
audition il ya un verdict il y a vingt
pages de recommandations de critiques un
peu sans ménagement qui concerne
l'ensemble des 33 articles de la
convention et qui nous rappelle dans le
pays des droits de l'homme que il ya des
manquements et ce qui est dit n'est pas
ce qui est fait alors évidemment on peut
passer par pertes et profits pour se
rassurer tout ça en se disant ce sont
des critiques excessives je crois que ce
qui nous permettra d'avancer c'est de
les prendre en compte c'est de prendre
un certain nombre de critiques en compte
même si d'aucuns pensent qu'elles
peuvent être quelque fois exagéré la
première à prendre en compte c'est que
nous sommes restés dans une culture
encore de la séparation c'est vrai pour
la question du handicap même et je pense
à la question du grand âge aussi pour
leur vécu ailleurs dans le monde joue
effectivement avec les mesures qui sont
prises c'est la une de libération j'en
parlais tout à l'heure avec
4,8 millions de plus de 85 ans d'ici à
2050 et là aussi les procédures
d'inclusion manque tout à fait alors
c'est vrai pour le grand âge c'est vrai
pour la question du handicap pour les
une culture de la séparation est encore
se dit il faut des lieux à part d
ailleurs même si quelquefois c'est
ailleurs somme de son est nulle part
donc il nous faut reconstituer les il
nous faut reconsidérer cette forme
culturelle ça nous est difficile et
l'omi nous rappelle à l'ordre en nous
disant tout cela et tu sais pas une
affaire de compassion c'est pas une
affaire de paternalisme c'est une
affaire de droits humains et il y a
encore dans notre pays des formes de
discriminations
à l'école dans les lieux de travail et
lieux d'art de culture bref sur tous les
morceaux de la mosaïque sociale et nous
finissons par les considéré comme
naturel vous savez il ya ce beau mot de
simone de beauvoir disait le plus
scandaleux dans le scandale ce qu'on s'y
habitue et du voile à la législation
mérite d'être mise en acte de manière
plus volontariste je ne nie pas les
progrès qui sont faits le budget
consacré au handicap est important je
crois que ça nous place au troisième
rang des pays européens le droit de vote
pour les personnes handicapées les
simplifications je ne lis pas tout cela
ça serait tout à fait le droit de vote
c'est normal le droit de vote qui a été
accordée aux personnes handicapées qui
ne l'avait pas c'est une mesure du
gouvernement actuel mais il y à une
distorsion entre le discours et l'action
il y à une sorte de conflit entre les
intentions et les actes et l'onu nous le
rappelle dans divers secteurs et
notamment dans le secteur de l'école
catalina de wanda ce qui était venu en
titre de l'onu dès 2017 nous avait dit
ceci et qui résonne avec mon propos de
tout à l'heure ne vous demandez pas
simplement le nombre d'enfants que vous
dites en inclusion scolaire demandez
vous si les classes sont inclusive c'est
à dire si vous avez formé les profs si
vous avez valoriser les accompagnateurs
comme souhaite le souhaitent pascaline
c'est ce travail que nous avons à faire
justement pascaline bon comment ça se
passe le travail avec les enseignants
alors si un travail d équipe
c'est c'est un travail d'équipé on
essaie de de faire preuve d'imagination
pour bricoler des concrètement je vous
parle concrètement du travail au jour le
jour on bricole réellement des outils
pour que les élèves se sentent mieux on
bricole des emplois du temps ont fait
des adaptations des accompagnements
individuels on passe beaucoup de temps à
préparer et puis a
essayé de sortir le meilleur pour que
l'élève soit soit le plus
le plus inclus possible
détendu possible et je là aussi parce
que on imagine que le faible temps
alloué aux à es h et un problème
supplémentaire pour les enseignants qui
ne peuvent pas évidemment en faire face
à toutes les questions et à tous les
problèmes qui sont posés quotidiennement
par les élèves je parlais de tous les
élèves tout à fait déjà le premier
problème c'est que les contrats des
abbesses h sont des contrats précaires
c'est à dire
amis tentent souvent c'est 19 heures par
semaine donc la paye ne suis pas non
plus c'est à dire qu'en fait c'est du
pardonnez moi je vous coupe pascaline
bon c'est du mi temps contre 1 à chaque
fois c'est du mi temps contre 1 oui tout
à fait oui il ya très très peu de
contrats à temps plein un montant qui
est sage ce sont les avantages qui sont
dans lé dispositif ulis unité locale
d'inclusion scolaire ou comme moi en
classe relais généralement ces personnes
son contrat à 100% mais la majorité des
contrats en france sont à 19 heures ce
qui ne couvre même pas en fait le temps
de scolaire de l'élève mais alors
comment est ce justifié
c 'est pas justifié c'est parce que
c'est pas justifié donc c'est
effectivement ce que l'on découvre
lorsqu'on s'intéresse à la condition d
aes h on se rend compte que ceux ci sont
en temps partiel contraint donc je
répète et on voit pas très bien de
raisons pour que ceux ci soient en temps
partiel contraint parce que ça les
maintient dans une situation précarité
ça vous maintient dans une situation de
précarité vous pouvez
légitimement considérer que le salaire
qui vous est versé ne vous permet pas de
vivre de ce talent d'emploi nombre
d'arrêts sachons
une activité à côté de
métier davantage parce qu'on n'arrive
pas à boucler les fins de mois parce que
en plus de ça on est payé en dessous du
smic tous les 1er janvier et du fait de
la revalorisation du succès tout à fait
du fait de leur valorisation se retrouve
en dessous la grille indiciaire et
tellement est tellement au ras des
pâquerettes que on perd un indice
à chaque fois et on est obligé de chaque
fois de revaloriser notre notre indice
plancher puisque le smic augmente et
sinon on est on est payé en dessous du
seuil de pauvreté donc c'est assez
catastrophique car il m'a demandé aux
ministères une refonte totale de notre
grille indiciaire parce que c'est c'est
pas si c'est déplorable comme situation
pour un métier pour lesquelles les
personnes sont vraiment investis aiment
leur métier on ne peut pas accompagner
un élèves en situation de handicap et ne
pas être investie comme ont laissé ses
intérêts ça on n'est pas fort mais vous
en avez parlé tout à l'heure on est fort
mais on a une formation de 60 heures la
première année qui a été un peu tronqué
avec le co vide avec
ça a été un peu un peu le bazar là c'est
deux dernières années et du coup on
arrive dans le métier sans être formés
ce qui explique que là aussi le turn
over autrement dit le renouvellement des
ash puisque donc peu de paye et des
situations de travail difficiles tout
cela incite les personnes à aller
chercher un autre travail quand ils le
peuvent tout à fait exactement les
malgré l'investissement des personnes
qui sont qui sont en place il ya
beaucoup d'émissions et
et parce que le métier n'est pas
attractif et puis les personnes
cherchent hélas souvent c'est à
contrecoeur parce que le métier en
lui-même nos journées sont sont vraiment
intéressantes c'est vraiment un régal
d'accompagner des élèves mais
voilà c'est les conditions sont pas
bonnes conditions contrat les conditions
de salaires les conditions de précarité
de mutualisation de kial de statut de la
fonction publique tout ça ça ça dégrade
notre beau métier charles gardou on voit
que finalement cette condition des ash
et la condition donc réservé aux élèves
en situation de handicap est
malheureusement un peu à l'unisson des
autres conditions des personnes
handicapées dans la société française
ont parlé des transports il ya un
certain nombre de situations où et
l'accessibilité cette inclusion et un
projet mais un projet qui est encore
loin d'être abouti c'est le défi c'est
de passer de la parole aux actes là on
s'accorde éthiquement sur les principes
et on a une véritable difficulté à
passer aux actes parce que je crois
qu'il y à quelques leviers essentiels a
actionné au delà de discours de la de
d'exhortation moral la société n'est pas
un bien privatif chacun par naissance
blessé au nom par le hasard d'une
naissance ou d'une vie et légataires de
ce plume société a de plus noble de
meilleur et il n'est pas besoin de la
belle de normalité pour confirmer cela
chacun est héritier et on voit bien
qu'il ya là des systèmes de
hiérarchisation des vies dans ce que dit
pascaline on réserve l'excellence à ceux
qui ont déjà et ensuite on met en place
des palliatifs ou des remédier hâtif est
satisfaisant pour ceux qui en auraient
davantage besoin il y a là un défaut
d'équité il ya là un défaut d'équité à
partir d'une vision culturelle qui s'est
jamais fait le sous titre du livre que
vous avez bien voulu évoquer parce qu'il
n'y a pas de vie minuscule
parce qu'il n'ya pas non plus de vies
majuscule et aujourd'hui notre culture
s'organise à partir de ce fantasme là et
le statut des grades et des ash renvoie
cette vision il y aurait des des élèves
d'une autre catégorie qui auraient des
ddd besoin que l'on reconnaît
particulier mais qui pourrait se
satisfaire
d'accompagnateurs peu formés mal payés
et stabiliser voilà c'est cela qu'il
faut remettre en cause et c'est la
cohérence entre ce qui est affirmé comme
droits et leur effectivité mais alors ce
qui peut leur et lorsqu'on n'est pas
habitué de ces questions lorsqu'on en
est pas spécialiste charles gardou ce
qui a beaucoup de campagnes de
communication campagne d'état campagne
annuelle campagne de sensibilisation est
ce que sont des campagnes qui n'ont
comme seul effet qu un effet d'affichage
sans mauvais jeu de mots est ce que on
considère par exemple que la fin des
discriminations et le but à atteindre
mais on ne se donne pas les moyens
d'apporter des évolutions aux conditions
de vie concrète de ces personnes dans la
campagne qui s'annonce comme dans
d'autres la l'intention n'est pas
contestable je ne la conteste pas ce que
j'interroge c'est l'efficacité
cette campagne à la suite de rapports
d'ailleurs dû concéder dans l'homme qui
veut lutter contre les préjugés les
stéréotypes et autres obscurantisme
persistant donc l'intention n'est pas
contestable cela dit il nous faut
interroger l'efficacité et je l' ai dit
tout à l'heure jugé à titre de mon point
de vue la seule brut il c'est
l'investissement puissant dans
l'éducation du plus petit âge jusqu'à la
fin de la vie et c'est cela qui
transforme une société vous avait pesté
logique d un homme d'abord politique
suisse qui est devenu ensuite pédagogue
disait j'ai essayé la politique ça ne
marche pas j'ai essayé l'éducation c'est
la seule instructive et je crois que
c'est là que se transforme une société
c'est là que se fasse on au regard parce
que on ne peut pas considérer qu'un
enfant de tenues dans des milieux
aseptisé deviendra par miracle un adulte
perméable aux formes de diversité de
fragilité humaine ça fonctionne pas
comme ça donc c'est cela et dans ce que
disait pascaline saeed nécessite aussi
la revalorisation de toutes les
professions investi dans l'éducation
alors la campagne pourquoi pas je
souhaite qu'elle soit efficace je ne
voudrais pas
qu'elle soit un moment fugitif que l'on
oublie très vite pascaline bon je dédie
tout à l'heure le 19 octobre les aes h
étaient en grève aujourd'hui vous êtes
reçus par les autorités il ya des
négociations en cours
oui alors
il ya des négociations en cours on a
déjà eu avec le ministère des
discussions à propos de la grille
indiciaire dont je parlais tout à
l'heure pour notre salaire on souhaite
on a d'autres revendications on espère
que que le ministère va ouvrir au moins
le le débat pour qu'on puisse donner non
nos doléances qu'on puisse être écoutés
enfin et que et que les choses se
mettent en place parce que il faut faire
un constat et ensuite il faut activer le
levier mais est-ce que vous avez
justement l'impression d'être entendue
est ce que cette grève a porté ses
fruits
pour l'instant non on n'a pas vraiment
l'impression d'être d'être entendus si
vous interrogez les un message un peu
partout dans le pays ils vous diront
qu'elle ils et elles vous diront jl
parce qu'il ya quand même un métier à
90% ou il ya 90 % de femmes vous diront
que le qu'elles ne sont pas entendues
quels sont les grands qui sont les
grands oubliés de de l'éducation
nationale est con
on parle très peu de nous et on fait
très peu le ministère fait très peu
d'efforts pour pour nos conditions de
travail après la grève a été suivie dans
les régions dans les départements au
niveau national à paris une
manifestation aussi il ya une
intersyndicale qui qui est en place et
qui va faire bouger les choses aussi moi
je fais partie du syndicat du snuipp fsu
qui accompagnent les avait sagement dans
leur démarche et dans leurs demandes on
suivra le mouvement national et on fait
aussi des actions locales partout en
france merci pascaline bon je rappelle
donc que vous êtes le shc représentante
syndicale et merci à vous charles gardou
vous êtes anthropologue et on vous doit
notamment la société inclusive
parlons-en aux éditions erès
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