#FocusEcoMaroc.. : Pourquoi la masse monétaire augmente-t-elle ?

Summary

Dans cet épisode, le professeur d'économie monétaire Mustapha Aljaï analyse les dynamiques financières du Maroc, mettant en lumière les défis liés à l'inflation, l'accès au crédit, et l'inclusion financière. Il discute de l'expansion de la masse monétaire, des crédits d'équipement et de la stagnation des crédits immobiliers et à la consommation. Il souligne aussi les difficultés des PME face au financement et l'impact des investissements publics. Enfin, il évoque les mesures prises par Bank Al-Maghrib pour soutenir l'économie, tout en abordant la question cruciale des entreprises en difficulté et des dettes douteuses.

Takeaways

• 😀 La masse monétaire au Maroc continue d'augmenter malgré un ralentissement général du crédit bancaire.
• 😀 L'économie informelle demeure un facteur important de la croissance de la masse monétaire, avec une préférence des citoyens pour les paiements en espèces.
• 😀 Les faibles taux d'intérêt des dépôts bancaires et la politique monétaire accommodante (taux directeur de 2,25%) ont contribué à la préférence pour l'argent liquide.
• 😀 Le ralentissement du crédit bancaire touche surtout les secteurs du crédit à la consommation et du crédit immobilier, mais l'investissement dans les équipements augmente grâce aux investissements publics.
• 😀 Les petites et moyennes entreprises (PME) souffrent de l'accès limité au crédit d'investissement, bien que les grandes entreprises bénéficient de projets structurants.
• 😀 L'inflation et la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens ont conduit à une stagnation des crédits à la consommation, les ménages ayant atteint leur plafond d'endettement.
• 😀 Le secteur immobilier connaît un ralentissement, avec une baisse des ventes de biens immobiliers, exacerbée par des problèmes techniques dans la gestion des transactions foncières.
• 😀 Le taux de créances douteuses reste élevé (8,8%), mais une stabilisation est observée, avec des mesures prises par la Banque centrale pour sécuriser et transférer ces créances à des structures spécialisées.
• 😀 La Banque centrale (Banque Magrib) a mis en place un système de titrisation des créances douteuses, mais des réformes législatives et la simplification des procédures judiciaires restent nécessaires.
• 😀 L'inclusion financière, en particulier l'accès au financement pour les très petites entreprises (TPE), est un problème majeur, et de nouvelles initiatives sont mises en place pour améliorer l'accès au crédit grâce à des garanties d'État.

Q & A

Quelle est la principale dynamique actuelle de l'économie marocaine selon la Banque Magrib?

La dynamique actuelle de l'économie marocaine se caractérise par une abondance de liquidités, mais une prudence persistante en matière d'investissements. La masse monétaire continue d'augmenter, mais les crédits bancaires au secteur privé, notamment pour les PME, connaissent une certaine lenteur.

Pourquoi la masse monétaire au Maroc a-t-elle continué d'augmenter en mai 2025?

L'augmentation de la masse monétaire est en grande partie due à l'économie informelle qui reste dominante. De plus, les citoyens sont réticents à utiliser des paiements électroniques et préfèrent conserver de l'argent liquide, notamment en raison de faibles rendements des dépôts bancaires.

Comment la Banque Magrib tente-t-elle de gérer l'abondance de liquidités et son impact sur l'économie?

La Banque Magrib met en place plusieurs mesures, telles que la réduction des commissions des entreprises de paiement et la limitation des paiements en espèces à 2000 dirhams pour les PME afin de lutter contre l'attrait de l'argent liquide.

Comment l'expansion de la masse monétaire est-elle liée au ralentissement des crédits bancaires?

Lorsque la masse monétaire n'est pas réinjectée dans le système bancaire, les banques manquent de liquidités pour soutenir l'octroi de crédits. Ainsi, malgré l'augmentation de la masse monétaire, il y a une lenteur dans la croissance des crédits bancaires au secteur privé, sauf pour certains secteurs comme la construction.

Quels secteurs connaissent une bonne progression des crédits bancaires malgré le ralentissement général?

Le secteur de la construction connaît une bonne progression des crédits d'investissement, principalement grâce aux projets d'infrastructure publics. Cependant, les crédits à la consommation et immobiliers stagnent.

Pourquoi les crédits immobiliers et de consommation stagnent-ils?

La stagnation des crédits immobiliers et de consommation est en grande partie due à la baisse du pouvoir d'achat des ménages, à l'inflation et au fait que de nombreux ménages ont atteint leur seuil maximal d'endettement.

Quel est l'impact du niveau élevé des créances douteuses sur les banques marocaines?

Les créances douteuses, qui sont à des niveaux élevés (près de 9%), obligent les banques à être plus prudentes dans l'octroi de crédits. Cela rend également plus difficile pour les banques de financer adéquatement les secteurs de l'économie.

Quelles mesures la Banque Magrib prend-elle pour gérer les créances douteuses?

La Banque Magrib a mis en place un système pour sécuriser les créances douteuses et les transférer à des structures spécialisées dans les créances douteuses. La première opération a été jugée réussie, mais des améliorations législatives sont nécessaires, notamment en ce qui concerne les procédures judiciaires.

Quels sont les défis auxquels les PME font face en termes d'accès au financement?

Les PME rencontrent de nombreuses difficultés pour accéder au financement bancaire en raison de règles prudentes qui ne tiennent pas compte de leur taille. La Banque Magrib a recommandé de réviser le cadre prudentiel pour faciliter l'accès des PME aux crédits.

Comment la nouvelle approche de la Banque Magrib pour le financement des PME pourrait-elle améliorer la situation?

La Banque Magrib prévoit d'alléger les règles prudentielles pour les PME, notamment par le biais du programme Wilcom, qui garantit une grande partie des crédits accordés aux PME. Cela vise à réduire les risques et à permettre un meilleur accès au financement pour les petites entreprises.