L’histoire des zoos humains, du début du XIXe à l’entre-deux-guerres | INA Histoire

Summary

Entre 1877 et 1931, le Jardin d'Acclimatation à Paris a été le théâtre d'expositions anthropozoologiques où des populations colonisées, principalement des peuples indigènes, étaient exhibées comme des curiosités humaines. Ces événements ont non seulement diverti un large public mais ont également renforcé le racisme et la légitimation des empires coloniaux. De nombreuses personnes sont mortes dans ces expositions, leurs corps étant ensuite étudiés comme des objets scientifiques. Aujourd'hui, la mémoire de ces événements est préservée à travers des expositions et des luttes pour la restitution des restes humains aux descendants des peuples exhibés.

Takeaways

• 😀 Le Jardin d'Acclimatation à Paris a exposé des populations humaines entre 1877 et 1931 dans des exhibitions anthropozoologiques.
• 😀 Ces expositions mettaient en scène des populations colonisées, principalement d'Afrique, d'Asie et des Amériques, et les utilisaient comme spectacle pour divertir le public.
• 😀 Les expositions servaient aussi à légitimer les hiérarchies raciales et à justifier les empires coloniaux en montrant les 'sauvages' comme inférieurs et nécessitant une 'civilisation'.
• 😀 Ces événements ont attiré environ un milliard et demi de spectateurs à travers le monde au 19e siècle, avec un énorme impact culturel.
• 😀 Les conditions de vie des personnes exhibées étaient extrêmement dures, et beaucoup mouraient à cause des maladies, du froid et d'autres facteurs.
• 😀 Environ 30 à 40 000 personnes ont été exhibées, et il est estimé que 1 000 à 2 000 d'entre elles sont mortes lors de ces exhibitions.
• 😀 Les corps de certains individus exhibés ont été conservés pour étude scientifique au Muséum d'Histoire Naturelle et au Musée de l'Homme à Paris.
• 😀 L'une des populations exhibées, les Kalinas de Guyane, a été particulièrement documentée et leur histoire a été mise en lumière plus d'un siècle après l'événement.
• 😀 La pratique des expositions humaines a commencé à décliner dans les années 1930 avec l'arrivée du cinéma, qui a offert des spectacles plus puissants et captivants.
• 😀 Aujourd'hui, les descendants des peuples exhibés réclament le retour des restes humains de leurs ancêtres, avec des discussions en cours sur leur restitution, comme dans le cas des Kalinas.

Q & A

Quel était le but des expositions anthropozoologiques au Jardin d'Acclimatation à Paris ?

Les expositions anthropozoologiques avaient pour but de divertir le public en montrant des populations humaines de cultures différentes. Elles étaient également utilisées pour légitimer des idées racistes et justifier les empires coloniaux en montrant les peuples colonisés comme 'inférieurs' et nécessitant une 'civilisation'.

Quelles étaient les trois fonctions principales des expositions de peuples humains ?

Les trois fonctions principales étaient : divertir le public, légitimer le racisme en créant une hiérarchie raciale, et justifier les empires coloniaux en montrant que les populations exposées étaient 'sauvages' et avaient besoin d'être civilisées.

Pourquoi le Jardin d'Acclimatation est-il devenu un lieu de ces expositions ?

Le Jardin d'Acclimatation, situé à Paris, est devenu un lieu clé pour ces expositions car il attirait de nombreux visiteurs et était un endroit populaire où les familles venaient passer du temps. Cela en faisait un endroit idéal pour organiser ces événements spectaculaires.

Combien de personnes ont été exhibées entre le début du 19e siècle et l'entre-deux-guerres ?

Entre le début du 19e siècle et l'entre-deux-guerres, entre 30 000 et 40 000 personnes ont été exhibées dans des expositions anthropozoologiques à travers l'Europe, l'Amérique et le Japon.

Quels peuples étaient principalement exposés dans ces expositions ?

Les peuples principalement exposés étaient des populations colonisées, notamment des groupes d'Amérique du Sud, d'Afrique, d'Asie et des îles du Pacifique, qui étaient souvent perçus comme 'sauvages' par les colons européens.

Quelles étaient les conditions de vie des personnes exhibées dans ces événements ?

Les conditions de vie étaient très difficiles pour les personnes exhibées, souvent confrontées à des maladies inconnues, au froid et à des traitements inhumains. Beaucoup sont mortes à cause de ces conditions rudes.

Quel impact les expositions ont-elles eu sur les personnes exhibées ?

Les personnes exhibées ont souffert physiquement et psychologiquement. Certaines sont mortes en raison des maladies et des mauvaises conditions de vie, et leurs corps ont été utilisés à des fins scientifiques après leur décès.

Que sont devenus les corps des personnes exposées après leur décès ?

Après leur décès, les corps de certaines personnes exhibées ont été envoyés au Musée de l'Homme à Paris, où ils ont été étudiés par des anthropologues et sont toujours conservés aujourd'hui comme objets de collections.

Pourquoi ces expositions ont-elles cessé dans les années 1930 ?

Les expositions humaines ont cessé dans les années 1930 en grande partie en raison de l'avènement du cinéma, qui offrait des récits plus captivants et visuels. De plus, la dynamique du colonialisme a changé, et il n'était plus nécessaire de montrer les 'sauvages' dans un contexte de 'civilisation'.

Quelles actions ont été entreprises pour restaurer la mémoire des peuples exhibés ?

Des expositions photo ont été organisées pour mettre en lumière l'histoire des peuples exhibés, comme les Kalinas, et des descendants de ces populations réclament le retour des restes de leurs ancêtres pour se réapproprier une partie de leur histoire.