Cameroun : cette guerre que la France a préféré oublier

Summary

La guerre de décolonisation du Cameroun, menée par la France, a été marquée par des violences extrêmes, notamment des massacres comme celui d'Équité en 1956. L'UPC, un mouvement nationaliste, a milité pour l'indépendance face à une répression violente de la part des autorités coloniales. Le conflit, qui a duré jusqu'en 1971, a coûté la vie à des milliers de Camerounais, avec une forte implication des troupes françaises. Malgré les révélations d'un rapport officiel en 2025, la France n'a toujours pas reconnu son rôle dans cette guerre, laissant une ombre persistante sur son histoire coloniale.

Takeaways

• 😀 La guerre de décolonisation du Cameroun menée par la France est marquée par des violences extrêmes perpétrées contre la population locale.
• 😀 En 1945, après la Seconde Guerre mondiale, la France maintient un mandat sur une partie du Cameroun, qui passe ensuite sous tutelle de l'ONU dans le but de mener le pays vers son indépendance.
• 😀 L'Union des Populations du Cameroun (UPC) émerge comme un parti nationaliste militant pour l'indépendance du pays, mais est confronté à des stratégies répressives des autorités coloniales.
• 😀 Les autorités françaises utilisent des tactiques de manipulation politique, comme la création de faux partis, pour contrer les aspirations indépendantistes de l'UPC.
• 😀 À partir de 1955, la répression se renforce et l'UPC devient illégal, poussant certains militants à se cacher dans des maquis et à s’organiser militairement.
• 😀 L'armée française recourt à des pratiques de torture, d'assassinats ciblés et de contrôles de la société pour étouffer les mouvements indépendantistes.
• 😀 Le massacre d'Ékité en 1956 représente l'un des événements les plus tragiques de cette période, avec des dizaines, voire des centaines de morts.
• 😀 Un narratif officiel a été mis en place par les autorités françaises, prétendant que les victimes étaient sous l'influence de drogues ou d'alcool, justifiant ainsi l'attaque.
• 😀 Entre 1956 et 1962, environ 7500 combattants camerounais sont tués, mais le nombre total de victimes est estimé à plusieurs dizaines de milliers.
• 😀 Après l'indépendance du Cameroun en 1960, la France continue de soutenir le régime d'Amadou Ahidjo, qui utilise encore l'armée française pour maintenir son pouvoir et réprimer les opposants.
• 😀 Un rapport officiel dévoilé en janvier 2000 sur ces événements n'a toujours pas conduit à une reconnaissance officielle par la France de sa responsabilité dans ces violences.

Q & A

Quelles violences ont été perpétrées par la France pendant la guerre de décolonisation au Cameroun ?

La France a commis des violences extrêmes, y compris des massacres, de la torture, des assassinats ciblés, des répressions judiciaires, et l'utilisation de camps de regroupement pour les populations camerounaises. Des opérations militaires ont aussi été lancées pour écraser les mouvements indépendantistes.

Quel était l'objectif de la France en 1945 après la fin de la Seconde Guerre mondiale concernant le Cameroun ?

Après la Seconde Guerre mondiale, la France avait pour objectif de maintenir sa tutelle sur le Cameroun, en amenant progressivement ses populations vers l'autonomie et l'indépendance, tout en maintenant un contrôle politique.

Qu'est-ce que l'UPC et quel rôle a-t-il joué dans la guerre de décolonisation au Cameroun ?

L'UPC (Union des populations du Cameroun) était un parti politique nationaliste qui a joué un rôle central dans la lutte pour l'indépendance du Cameroun. Il a fait face à une répression sévère de la part des autorités coloniales françaises.

Comment la France a-t-elle réagi face à l'ascension de l'UPC et des mouvements indépendantistes ?

Face à la montée de l'UPC, la France a réagi en créant de faux partis pour diviser les mouvements indépendantistes, en réprimant sévèrement les membres de l'UPC, et en limitant leur liberté de circulation, notamment à l'ONU.

Qu'est-ce que le Maqui et pourquoi a-t-il été nécessaire pour certains nationalistes camerounais ?

Le Maqui était un terme désignant les zones de cachette où les nationalistes et combattants camerounais se réfugiaient pour éviter les arrestations. Certains ont dû prendre le Maqui pour échapper à la répression violente et continuer leur lutte armée pour l'indépendance.

Que s'est-il passé lors du massacre d'Ékité en 1956 ?

Le massacre d'Ékité a eu lieu dans la nuit du 30 au 31 décembre 1956, lorsque l'armée française a attaqué une maison privée où se tenaient des militants de l'UPC. Bien que les archives militaires mentionnent 20 morts, les témoins locaux estiment que le nombre de victimes était beaucoup plus élevé, entre 100 et 200.

Quelle a été l'attitude officielle de la France après les événements violents en Cameroun ?

L'attitude officielle de la France a été de minimiser les événements en diffusant des narratifs qui décrivaient les victimes comme étant sous l'emprise de drogues et d'alcool, et en justifiant l'attaque comme une nécessité face à des comportements violents.

Combien de Camerounais ont été tués entre 1956 et 1962 pendant la répression française ?

Environ 7 500 combattants camerounais ont été tués entre 1956 et 1962, mais le nombre total de victimes est estimé à plusieurs dizaines de milliers, selon des sources non officielles.

Pourquoi l'indépendance du Cameroun en 1960 n'a-t-elle pas mis fin à la présence française dans le pays ?

L'indépendance en 1960 n'a pas mis fin à la présence française car la France a continué de soutenir le président Amadou Ahidjo pour assurer son pouvoir. La France a aussi maintenu des liens militaires et politiques étroits avec le Cameroun.

Pourquoi la France n'a-t-elle pas reconnu son rôle dans la guerre de décolonisation au Cameroun ?

La France n'a jamais reconnu officiellement son rôle et sa responsabilité dans cette guerre, malgré un rapport qui a été remis en 2000, ce qui constitue l'une des recommandations des historiens chargés d'étudier ces événements.