Les Femmes et le TDAH

Summary

Nader Peyroux, professeur à l'Université de Genève, explore l'impact du TDAH chez les femmes, souvent moins reconnu en raison de symptômes intériorisés comme des difficultés d'attention. Il met en lumière le rôle des hormones, notamment les œstrogènes et la progestérone, qui influencent l'expression du trouble, en particulier pendant le cycle menstruel, la grossesse et la ménopause. Les femmes avec TDAH sont plus exposées à des comportements à risque et à des troubles émotionnels. Il recommande d'ajuster les traitements en fonction des fluctuations hormonales et d’être vigilant à l'impact de ces variations sur les symptômes.

Takeaways

• 😀 Les femmes et le TDAH sont souvent sous-étudiées dans la littérature, car les symptômes chez elles sont moins visibles et moins associés à l'hyperactivité et l'impulsivité.
• 😀 Le trouble du TDAH touche autant les hommes que les femmes adultes, bien que les études montrent encore un biais sociétal en faveur des garçons.
• 😀 Les femmes ayant un TDAH présentent souvent des symptômes plus intériorisés comme la dépression, l'anxiété et des problèmes émotionnels.
• 😀 Les femmes sont plus exposées aux comportements sexuels à risque en raison du TDAH, ce qui peut entraîner des conséquences plus graves pour elles, comme la grossesse précoce.
• 😀 La maturation cérébrale plus rapide chez les filles, due aux œstrogènes, pourrait expliquer pourquoi les symptômes de TDAH sont moins visibles chez les femmes.
• 😀 Les niveaux hormonaux, notamment les œstrogènes et la progestérone, influencent les symptômes du TDAH chez les femmes, en particulier pendant les cycles menstruels.
• 😀 La phase prémenstruelle peut aggraver les symptômes du TDAH chez les femmes en raison de l'augmentation de la progestérone et de la diminution des œstrogènes.
• 😀 Les traitements médicamenteux peuvent être moins efficaces durant la phase prémenstruelle, et des ajustements du traitement peuvent être nécessaires.
• 😀 La grossesse a un impact sur les symptômes du TDAH : au premier trimestre, la progestérone peut aggraver les symptômes, mais au troisième trimestre, l'augmentation des œstrogènes améliore la situation.
• 😀 La ménopause et la baisse des œstrogènes peuvent également aggraver les symptômes du TDAH chez les femmes, nécessitant une gestion attentive du traitement hormonal.
• 😀 Il est essentiel de surveiller les comportements sexuels à risque chez les personnes atteintes de TDAH, car ils peuvent entraîner des conséquences graves, telles que des infections sexuellement transmissibles ou des problèmes sociaux et professionnels.

Q & A

Pourquoi le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les femmes a-t-il été longtemps négligé ?

Le TDAH chez les femmes a été négligé parce que la recherche s'est d'abord concentrée sur les garçons, qui manifestent des symptômes plus visibles, comme l'hyperactivité et l'impulsivité. Les filles, quant à elles, présentent souvent une forme plus intériorisée du trouble, avec des difficultés d'attention et une tendance à la rêverie, ce qui rend le trouble moins perceptible.

En quoi les manifestations du TDAH chez les femmes diffèrent-elles de celles observées chez les hommes ?

Chez les femmes, les symptômes du TDAH sont souvent plus intériorisés, avec une faible estime de soi, des difficultés scolaires, plus de symptômes émotionnels comme la dépression et l'anxiété, ainsi qu'une tendance à des comportements sexuels à risque. Les hommes, en revanche, manifestent souvent des symptômes plus extérieurs comme l'hyperactivité et l'impulsivité.

Quel impact les hormones, notamment les œstrogènes et la progestérone, ont-elles sur le TDAH chez les femmes ?

Les œstrogènes ont un effet protecteur en favorisant la libération de dopamine et de sérotonine, ce qui aide à stabiliser les symptômes du TDAH. Cependant, la progestérone, surtout durant la phase prémenstruelle, a un effet négatif sur la libération de ces neurotransmetteurs, ce qui peut aggraver les symptômes du TDAH, tels que l'impulsivité et les difficultés d'attention.

Pourquoi les femmes peuvent-elles éprouver une aggravation des symptômes du TDAH pendant la phase prémenstruelle ?

Pendant la phase prémenstruelle, les niveaux de progestérone augmentent tandis que les œstrogènes diminuent. La progestérone a un effet délétère sur la dopamine et la sérotonine, ce qui peut exacerber les symptômes du TDAH, notamment l'impulsivité, les difficultés de concentration et les troubles de l’humeur.

Comment le TDAH peut-il affecter les comportements sexuels des femmes ?

Le TDAH chez les femmes est associé à un risque accru de comportements sexuels à risque, tels que des rapports sexuels non protégés, de multiples partenaires ou une grossesse précoce. Cela peut entraîner des conséquences graves, comme la déscolarisation, l'isolement social, ou l'augmentation des maladies sexuellement transmissibles.

Quel est l'impact du TDAH pendant la grossesse et comment évoluent les symptômes ?

Au cours de la grossesse, particulièrement au premier trimestre, l'augmentation des niveaux de progestérone peut aggraver les symptômes du TDAH. Cependant, au troisième trimestre, l'augmentation des œstrogènes peut réduire les symptômes du TDAH, ce qui explique pourquoi certaines femmes rapportent une amélioration de leurs symptômes à ce moment-là.

Quel rôle jouent les cycles hormonaux et les niveaux d'œstrogènes dans la gestion du TDAH chez les femmes ?

Les œstrogènes jouent un rôle crucial dans la gestion du TDAH chez les femmes en favorisant la libération de dopamine et de sérotonine. Une fluctuation dans les niveaux hormonaux, comme pendant les cycles menstruels, la grossesse ou la ménopause, peut affecter les symptômes du TDAH. Une gestion attentive des traitements et du mode de vie est essentielle durant ces périodes.

Pourquoi les symptômes du TDAH peuvent-ils devenir plus graves pendant la ménopause ?

Pendant la ménopause, la chute des niveaux d'œstrogènes et de progestérone peut aggraver les symptômes du TDAH. Cela est dû à l'absence de régulation hormonale qui soutient normalement l'équilibre des neurotransmetteurs, rendant les symptômes du TDAH plus prononcés et plus difficiles à gérer.

Quels ajustements doivent être faits dans le traitement du TDAH chez les femmes pendant la période prémenstruelle et la ménopause ?

Pendant la période prémenstruelle et la ménopause, les traitements peuvent nécessiter des ajustements, comme l'augmentation de l'exercice physique, la gestion des niveaux de sucre dans le sang et la réduction de la caféine. Dans certains cas, des antidépresseurs à faible dose ou des contraceptifs hormonaux peuvent être recommandés pour stabiliser les symptômes.

Quel rôle les parents et les professionnels de la santé jouent-ils dans la gestion du TDAH chez les femmes ?

Les parents et les professionnels de la santé jouent un rôle essentiel dans l'identification et la gestion du TDAH chez les femmes, en particulier en tenant compte des variations hormonales. Il est important d'être vigilant face aux symptômes et d'ajuster les traitements, notamment en collaboration avec des spécialistes comme les gynécologues, pour garantir un suivi optimal du TDAH.