Alain Supiot : sauver les organisations de la gestion ? [Anne-Laure Gatignon-Turnau]
Summary
TLDRDans cet entretien, Anne-Laureau, professeur en gestion des ressources humaines, explore la pensée d'Alain Supiot, en particulier sa critique de la gouvernance par les nombres. Supiot met en lumière les dangers d'une gestion trop axée sur les chiffres et les indicateurs quantitatifs, qui déconnecte les décisions des réalités humaines et sociales. Il questionne le rôle des sciences de gestion et la responsabilité des chercheurs et praticiens dans l'enseignement et l'application de ces outils. La conversation soulève des enjeux majeurs concernant l'impact des algorithmes et de l'IA sur la gestion, tout en appelant à une approche plus réflexive et contextualisée.
Takeaways
- 😀 Alain Supiot est un universitaire et juriste français dont les travaux sur la gouvernance par les nombres ont un impact profond sur la gestion et le droit.
- 😀 La gouvernance par les nombres remplace la régulation par la loi et les normes, et s'est intensifiée au cours des 50 dernières années.
- 😀 Les nombres, utilisés pour quantifier et réguler la société, peuvent devenir aveugles aux problèmes sociaux et humains qui ne peuvent pas être mesurés.
- 😀 Derrière chaque nombre, il y a une décision humaine qui peut fausser la réalité et entraîner des décisions qui ne répondent pas aux besoins humains.
- 😀 L'illusion d'harmonie générée par les chiffres masque des inégalités sociales, des souffrances au travail et des crises environnementales.
- 😀 Le nombre et le calcul se détachent des institutions sociales et du droit, ce qui peut mener à une crise des systèmes juridiques et des valeurs humaines.
- 😀 Les sciences de gestion, qui sont basées sur des indicateurs quantitatifs, ont une responsabilité dans cette dynamique de gouvernance par les nombres.
- 😀 Il est crucial de remettre en question les outils de gestion actuels et d'enseigner aux étudiants à être plus critiques envers les chiffres et leur impact sur la société.
- 😀 Les recherches doivent s'ancrer davantage dans des contextes locaux et concrets, afin de mieux comprendre et répondre aux besoins des acteurs réels.
- 😀 L'essor des technologies comme l'IA et les algorithmes soulève des inquiétudes sur leur pouvoir de gouvernance, exacerbant les problèmes soulevés par la gouvernance par les nombres.
Q & A
Qui est Alain Supiot et quel est son domaine d'expertise ?
-Alain Supiot est un juriste et universitaire français, professeur émérite au Collège de France. Il est connu pour ses travaux sur la gouvernance, les régulations sociales, et la justice face au marché total. Il a écrit sur l'impact des nombres et des indicateurs dans la gestion sociale et économique.
Pourquoi l'ouvrage 'La Gouvernance par les Nombres' est-il important dans le contexte des sciences de gestion ?
-'La Gouvernance par les Nombres' est un ouvrage majeur d'Alain Supiot qui interroge le rôle des nombres et des indicateurs dans les prises de décision sociales et économiques. Il souligne les dangers de substituer la régulation par la loi et la norme à une régulation purement basée sur des chiffres, ce qui peut mener à des déconnexions avec la réalité.
Quels sont les principaux risques associés à la gouvernance par les nombres ?
-Les risques incluent l'inégalité sociale, le réchauffement climatique, la souffrance au travail, et une déconnexion générale entre les décisions prises à partir de nombres et les besoins réels de la société et des individus.
Pourquoi la régulation par les nombres est-elle vue comme un danger par Alain Supiot ?
-Alain Supiot considère que la régulation par les nombres mène à une illusion d'harmonie et à une forme de dogmatisme. Le choix des indicateurs et des nombres est humain et arbitraire, ce qui peut dénaturer les enjeux réels et ignorer des dimensions sociales et humaines essentielles.
Comment la gestion des organisations est-elle impactée par la gouvernance par les nombres ?
-La gestion des organisations, en particulier dans les sciences de gestion, se base largement sur des indicateurs quantitatifs. Cependant, ces indicateurs peuvent déconnecter les gestionnaires de la réalité du terrain et de la complexité des situations humaines et sociales auxquelles ils sont confrontés.
Quel rôle jouent les indicateurs dans les disciplines de gestion, selon le script ?
-Les indicateurs jouent un rôle central dans les disciplines de gestion, où ils sont utilisés pour évaluer la performance, établir des tableaux de bord et prendre des décisions stratégiques. Cependant, cette utilisation peut devenir problématique si elle ignore le contexte spécifique dans lequel ces chiffres sont produits et appliqués.
Quel est l'impact de la science des données et des algorithmes sur la gestion des organisations ?
-L'impact des sciences des données et des algorithmes est de plus en plus important. Ces technologies permettent un calcul massif et une prise de décision automatisée, mais elles risquent d'accentuer la déconnexion avec les réalités sociales et humaines, exacerbant ainsi les risques identifiés par Alain Supiot.
Comment l'enseignement des sciences de gestion pourrait-il évoluer face à la critique de la gouvernance par les nombres ?
-L'enseignement pourrait évoluer en incitant les étudiants à remettre en question l'utilisation des indicateurs prédéfinis et à construire eux-mêmes leurs outils de gestion, adaptés à des contextes spécifiques. Cette approche favoriserait une plus grande réflexion sur les impacts sociaux et humains des décisions prises dans les organisations.
Pourquoi la recherche en sciences de gestion doit-elle se recentrer sur le terrain, selon le script ?
-La recherche en sciences de gestion doit se recentrer sur le terrain pour mieux comprendre les contextes spécifiques dans lesquels les décisions sont prises. En impliquant les acteurs directement concernés, la recherche pourrait mieux répondre aux défis sociaux et économiques actuels.
En quoi la philosophie d'Alain Supiot rejoint-elle celle de Paul Ariès concernant les nombres et le marché ?
-Alain Supiot, comme Paul Ariès, critique l'émancipation du calcul et des indicateurs par rapport aux institutions sociales et aux règles juridiques. Selon eux, les nombres deviennent des outils dominants qui risquent de détruire les fondements de la justice sociale et de la régulation des marchés.
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