L’inconscient - Philosophie - Terminale - Les Bons Profs

Summary

Ce script explore les différentes conceptions de l'inconscient en philosophie, en se concentrant sur les théories de La Mettrie, Freud et leurs critiques. La Mettrie voit l'inconscient comme des perceptions minuscules qui, une fois agrégées, forment une conscience. Freud, quant à lui, définit l'inconscient comme l'ensemble des désirs refoulés, souvent en conflit avec la morale. Il défend sa théorie sur la base de sa légitimité théorique et pratique. Les critiques de Carl Popper et Jean-Paul Sartre soulignent respectivement l'absence de falsifiabilité de la psychanalyse et la contradiction logique dans l'idée même de l'inconscient.

Takeaways

• 😀 La notion d'inconscient a deux sens : l'inconscient comme ce qui est simplement inconscient, et l'inconscient au sens freudien, comme une réalité psychique refoulée.
• 😀 Chez Leibniz, l'inconscient est défini comme des petites perceptions trop faibles pour être conscientes, mais qui, en s'agrégeant, contribuent à former une impression consciente.
• 😀 Freud définit l'inconscient comme l'ensemble des désirs refoulés jugés incompatibles avec les exigences morales, et qui cherchent à resurgir sous forme de névroses, rêves, lapsus, etc.
• 😀 Selon Freud, l'inconscient a une légitimité théorique car il permet d'expliquer des phénomènes tels que les rêves et les névroses, et une légitimité pratique, car il mène à une technique thérapeutique efficace.
• 😀 La critique principale de Carl Popper à l'égard de la psychanalyse réside dans son absence de falsifiabilité : une hypothèse scientifique doit pouvoir être testée et potentiellement prouvée fausse.
• 😀 Pour Popper, la psychanalyse est une théorie non scientifique, car elle est impossible à réfuter : tout phénomène peut être interprété comme un soutien à l'hypothèse psychanalytique.
• 😀 Sartre critique la théorie freudienne de l'inconscient en soulignant que la censure, qui filtre les désirs refoulés, est contradictoire : on ne peut pas choisir sans en avoir conscience.
• 😀 Sartre évoque le concept de 'mauvaise foi', où l'individu se ment à lui-même pour éviter d'assumer sa liberté et sa responsabilité, ce qui rend la notion d'inconscient incompatible avec la liberté consciente.
• 😀 L'inconscient, selon Leibniz, n'est pas une autre forme de conscience, mais plutôt une conscience moindre, nécessaire à la formation de la conscience réelle.
• 😀 La psychanalyse, bien que validée par Freud pour ses applications pratiques et théoriques, reste sujette à des critiques majeures qui remettent en question sa scientificité et sa cohérence philosophique.

Q & A

Quelles sont les deux définitions principales de l'inconscient mentionnées dans le script ?

Les deux définitions principales de l'inconscient sont l'inconscient général, qui désigne tout ce dont on n'est pas conscient (comme les actions automatiques ou les fonctions corporelles), et l'inconscient freudien, qui est un espace psychique où se trouvent les désirs refoulés que l'on ne peut pas consciemment reconnaître.

Quelle est la conception de l'inconscient selon Leibniz ?

Pour Leibniz, l'inconscient est constitué de 'petites perceptions', des impressions trop faibles pour être perçues consciemment, mais qui, une fois agrégées, forment une impression consciente. Il le décrit comme une forme de conscience moindre, nécessaire à l'émergence de la conscience réelle.

Comment Freud définit-il l'inconscient dans sa théorie ?

Freud définit l'inconscient comme un ensemble de désirs refoulés, jugés incompatibles avec les exigences morales de l'individu. Ces désirs refoulés cherchent à ressurgir sous forme de névroses, rêves, lapsus ou actes manqués.

Quelle est la légitimité théorique de la théorie freudienne de l'inconscient selon Freud lui-même ?

Freud défend la légitimité théorique de sa théorie en expliquant qu'elle permet d'expliquer des phénomènes psychologiques autrement inexplicables, comme les rêves et les névroses. Selon lui, elle possède également une légitimité pratique, car elle conduit à des méthodes thérapeutiques efficaces.

Pourquoi Carl Popper critique-t-il la théorie psychanalytique de l'inconscient ?

Carl Popper critique la psychanalyse en raison de son manque de falsifiabilité. Il affirme qu'une hypothèse scientifique doit pouvoir être testée de manière à pouvoir être prouvée fausse, ce qui n'est pas possible avec la théorie freudienne, car elle s'adapte à toutes les situations.

Quel est l'argument de Sartre contre l'idée d'un inconscient psychique ?

Sartre argumente que l'idée d'un inconscient est contradictoire. Selon lui, le processus de refoulement, qui implique une forme de 'censure', nécessite une conscience de cette action. Or, il est impossible de refouler sans en avoir conscience, ce qui rend l'inconscient incompatible avec la notion de conscience selon Sartre.

Comment Freud justifie-t-il la validité pratique de sa théorie ?

Freud justifie la validité pratique de sa théorie en soulignant que la psychanalyse permet de traiter efficacement les névroses. Il considère que l'hypothèse freudienne est valide si elle peut fonder une méthode thérapeutique capable d'agir sur les symptômes psychologiques.

Qu'est-ce que l'exemple des 'petites perceptions' de Leibniz illustre dans la compréhension de l'inconscient ?

L'exemple des 'petites perceptions' illustre l'idée que l'inconscient est constitué de perceptions trop faibles pour être consciences, mais qui, une fois combinées, créent une impression consciente. Cela montre que l'inconscient n'est pas une absence de conscience, mais une forme de conscience moindre.

Pourquoi la psychanalyse est-elle comparée à l'astrologie selon Popper ?

Popper compare la psychanalyse à l'astrologie car, tout comme l'astrologie, la théorie psychanalytique est suffisamment vague pour que ses hypothèses soient toujours confirmées, que l'on reconnaisse ou non la validité des analyses, ce qui empêche toute réfutation scientifique.

En quoi consiste la 'mauvaise foi' selon Sartre et quel lien avec l'inconscient ?

La 'mauvaise foi' chez Sartre désigne une attitude où l'individu se ment à lui-même pour éviter de reconnaître sa liberté et sa responsabilité. Sartre l'associe à l'inconscient dans la mesure où il considère que l'on peut se cacher ses propres désirs, mais cela nécessite toujours une forme de conscience de cette dissimulation.