MIEUX APPRENDRE & ÉTUDIER : les (vraies) techniques scientifiques
Summary
TLDRCe script de vidéo révèle les meilleures méthodes d'apprentissage basées sur des études scientifiques, dévoilant les erreurs courantes comme la surligneuse excessive ou la répétition inutile. Il met en avant des techniques éprouvées telles que la répétition espacée, l'auto-évaluation, et l'apprentissage génératif pour une meilleure mémorisation et compréhension. Il démystifie également les idées fausses sur les styles d'apprentissage et encourage à l'adaptation de ces méthodes selon les matières et les préférences personnelles, soulignant l'importance de la discipline et de la métacognition pour améliorer les compétences d'apprentissage.
Takeaways
- 📚 Le script met en avant que les méthodes d'apprentissage traditionnelles telles que la surlignement et la révision de cours ne sont pas aussi efficaces que ce que l'on pourrait penser.
- 🧠 Il est important de comprendre les principes d'apprentissage basés sur des études scientifiques plutôt que de se fier à des idées populaires qui n'ont pas été prouvées.
- 🔑 L'apprentissage efficace nécessite de dépasser la simple mémorisation et d'acquérir une compréhension des concepts et la capacité à résoudre des problèmes.
- 💡 Les connaissances doivent être encodées et consolidées dans la mémoire à long terme pour être facilement récupérables et utilisées de manière créative.
- 🔄 La répétition espacée est un principe clé de l'apprentissage efficace, qui implique de réviser l'information à intervalles croissants pour renforcer la mémoire.
- 📝 L'auto-évaluation et les auto-tests sont des techniques efficaces pour renforcer la mémoire et évaluer sa compréhension, en particulier lorsqu'ils sont espacés dans le temps.
- 🔍 La diversification dans l'apprentissage, c'est-à-dire la mixité des matières ou des chapitres, améliore la capacité à identifier et à résoudre différents types de problèmes.
- 🎨 L'apprentissage génératif, qui comprend la création de schémas mentaux et la réorganisation des informations, favorise une compréhension plus profonde et une meilleure mémorisation.
- 🗣️ Essayer d'expliquer un sujet à un autre ou à un enfant est un excellent moyen de vérifier sa compréhension et de consolider ses connaissances.
- 📈 L'utilisation de techniques comme la boîte de Leitner et la création de cartes mentales favorise l'apprentissage actif et la structuration des connaissances.
- 🤔 Le développement de la métacognition, c'est-à-dire la capacité de réfléchir sur sa propre façon d'apprendre, est essentiel pour adapter ses méthodes et améliorer sa performance.
Q & A
Quels sont les principes d'apprentissage validés par des études scientifiques mentionnés dans le script ?
-Les principes d'apprentissage mentionnés sont la répétition espacée, l'auto-test, la diversification, l'apprentissage génératif et l'utilisation de la mémoire à long terme.
Pourquoi les méthodes populaires comme le surlignement et la réécriture de cours en fiches sont-elles considérées comme peu efficaces ?
-Ces méthodes donnent une illusion de maîtrise du sujet sans really favoriser l'encodage et la consolidation dans la mémoire à long terme, elles peuvent être fatigantes mais ne sont pas efficaces pour le rappel à long terme.
Quel est le rôle de la mémoire de travail et de la mémoire à long terme dans le processus d'apprentissage ?
-La mémoire de travail contient les informations actuelles auxquelles on prête attention, tandis que la mémoire à long terme permet le stockage des connaissances à long terme. L'apprentissage efficace repose sur le transfert d'informations de la mémoire de travail vers la mémoire à long terme et sa consolidation.
Quelle est la différence entre l'encodage et la récupération dans le contexte de la mémoire ?
-L'encodage est le processus de transfert d'informations de la mémoire de travail vers la mémoire à long terme. La récupération est le processus inverse, c'est-à-dire l'extraction d'informations de la mémoire à long terme vers la mémoire de travail lorsque l'on a besoin de les utiliser.
Pourquoi la répétition espacée est-elle plus efficace pour l'apprentissage que la répétition intensive en une seule séance ?
-La répétition espacée permet d'interrompre le processus d'oubli et de consolider les informations en mémoire à long terme, améliorant ainsi la durabilité et la disponibilité de ces informations par rapport à une répétition intensive qui peut ne pas laisser suffisamment de temps pour la consolidation.
Quel est le principe de l'auto-test et en quoi il est-il efficace pour l'apprentissage ?
-L'auto-test implique de se souvenir et de récupérer des informations de la mémoire à long terme sans assistance, ce qui renforce les chemins neuronaux et les amorces de récupération, améliorant ainsi la mémoire et la capacité à mobiliser ces informations.
Comment la boîte de Leitner peut-elle aider à organiser et à optimiser le processus d'apprentissage ?
-La boîte de Leitner estune méthode qui utilise des fiches avec des questions et des réponses pour différents compartiments, permettant de réviser de manière espacée et ciblée les informations apprises, en fonction de leur degré de maîtrise.
Quelle est la différence entre l'apprentissage génératif et l'apprentissage passif ?
-L'apprentissage génératif implique un engagement actif de la part de l'apprenant pour interpréter, réorganiser et structurer les informations, tandis que l'apprentissage passif est moins interactif et ne requiert pas la même réflexion ou la même construction de connaissances.
Pourquoi est-il important de s'approprier les connaissances de manière active plutôt que de simplement les réciter ?
-S'approprier activement les connaissances permet de créer des schémas mentaux qui facilitent le stockage et la récupération de ces informations, améliorant ainsi la compréhension et la mémoire à long terme.
Quels sont les avantages de l'utilisation de la carte mentale pour l'apprentissage ?
-La carte mentale favorise l'organisation des idées, l'identification de liens et de relations entre concepts, et stimule à la fois le traitement textuel et visuel de l'information, renforçant ainsi la mémoire et la compréhension.
Outlines
📚 Détresse des méthodes d'apprentissage traditionnelles
Le paragraphe 1 aborde les erreurs courantes lors de l'apprentissage comme la surlignementation excessive et la répétition inutile du matériel, soulignant leur inefficacité. Il introduit l'idée de principes d'apprentissage validés par des études scientifiques, et démonte le mythe de la réussite scolaire basée sur le talent naturel, mettant en évidence l'importance de la méthodologie d'apprentissage.
🧠 Comprendre le fonctionnement de la mémoire
Dans le paragraphe 2, le script introduit un modèle de la mémoire区分 travail et à long terme, expliquant le processus d'encodage, de consolidation et de récupération. Il souligne l'importance de créer des 'amorces de récupération' pour faciliter l'accès aux connaissances et dément les idées reçues sur les styles d'apprentissage préférentiels.
🔄 Le principe de la répétition espacée
Le paragraphe 3 met en avant le principe de la répétition espacée comme une méthode efficace d'apprentissage, en montrant comment réviser à intervalles réguliers peut renforcer la mémoire à long terme et interrompre le processus d'oubli.
🤓 L'auto-test comme outil d'apprentissage
Le paragraphe 4 insiste sur l'efficacité de l'auto-test comme méthode d'apprentissage, en soulignant comment le fait de se souvenir activement des informations, plutôt que de simplement les relire, renforce les liens neuronaux et améliore la rétention à long terme.
🔄 La diversification et l'apprentissage génératif
Dans le paragraphe 5, l'auteur discute de la diversification des matières d'étude et de l'importance de l'apprentissage génératif, comme le rappel libre et la création de schémas mentaux, pour une meilleure compréhension et une mémoire plus solide.
🎨 Techniques actives pour une meilleure compréhension
Le paragraphe 6 décrit diverses techniques d'apprentissage actives telles que la prise de notes actives, le rappel libre, la réformulation des cours en utilisant ses propres mots, et l'utilisation de la schématisation et des cartes mentales pour une meilleure compréhension et une meilleure mémoire.
Mindmap
Keywords
💡Mémorisation
💡Compréhension
💡Répétition espacée
💡Auto-test
💡Boîte de Leitner
💡Diversification
💡Apprentissage génératif
💡Carte mentale
💡Métacognition
💡Illusions d'apprentissage
💡Multimodalité
💡Schémas mentaux
Highlights
Il est important de surligner et relire son cours, mais aussi de créer des fiches avec des abréviations pour une meilleure rétention.
Les méthodes populaires telles que la surlignement et la répétition multiple ne sont pas scientifiquement prouvées pour être efficaces.
Des méthodes d'apprentissage basées sur des études scientifiques sont plus efficaces que les techniques traditionnelles.
Les erreurs courantes sur l'apprentissage incluent la croyance que la réussite scolaire est due au talent naturel.
Les capacités d'apprentissage ne sont pas figées et peuvent être améliorées par des méthodes efficaces d'étude.
L'objectif de l'apprentissage est de mémoriser, comprendre, résoudre des problèmes et être créatif.
La mémoire de travail et la mémoire à long terme jouent des rôles différents dans le processus d'apprentissage.
L'encodage et la récupération sont des processus clés pour transférer des informations de la mémoire de travail à la mémoire à long terme.
Les indices ou amorces de récupération sont essentiels pour faciliter la récupération de connaissances de la mémoire à long terme.
Le mythe des styles d'apprentissage est réfuté; l'utilisation de plusieurs modes d'apprentissage est préférable.
La répétition espacée est un principe clé pour renforcer la mémoire à long terme et interrompre le processus d'oubli.
L'auto-test est une méthode efficace pour renforcer la mémoire et vérifier la compréhension.
La boîte de Leitner est une technique pratique pour organiser et améliorer l'efficacité de l'apprentissage par l'auto-test.
La diversification dans l'apprentissage, en mélangeant différents chapitres ou matières, améliore la capacité à résoudre des problèmes.
L'apprentissage génératif, comme le rappel libre et la création de schémas mentaux, favorise une meilleure compréhension et mémorisation.
La technique de la carte mentale est un outil visuel et structuré pour aider à l'organisation et à l'interconnexion des connaissances.
Expliquer les concepts à autrui est un excellent moyen de vérifier sa propre compréhension et de consolider l'apprentissage.
Les méthodes d'apprentissage efficaces nécessitent de la discipline et de l'effort, mais elles conduisent à des résultats significatifs.
La métacognition, ou la capacité de réfléchir sur son propre processus d'apprentissage, est un outil précieux pour améliorer ses compétences.
Transcripts
Pour mieux apprendre et réussir plus facilement en classe, c’est simple,
voici le secret : il faut surligner son cours, le plus possible, le relire des dizaines de fois,
et puis faire des fiches, sur lesquelles on va réécrire complètement le cours,
mais en tout petit et très serré, avec des abréviations.
Alors non, en fait pas du tout, si vous faites ça : arrêtez, ça ne marche pas. Mais rassurez-vous,
je vais vous dire ce qui marche, et je vais pas juste vous dire ce que je pense qui marche,
je vais pas essayer de vous vendre ma méthode miracle personnelle.
Non, je vais vous parler de principes d’apprentissage qui ont été évalués par des
centaines études scientifiques, depuis maintenant plusieurs décennies. Des méthodes qui fonctionnent
bien mieux pour apprendre, que vous soyez au collège, au lycée, ou dans les études supérieures.
Malheureusement, ce sont des méthodes qu’on ne nous enseigne pas forcément à l’école,
et il existe de nombreuses idées fausses sur le sujet. Notamment des techniques très populaires,
mais qui, en fait, n’ont pas du tout fait leur preuves, scientifiquement parlant.
J’en ai donné des exemples : relire son cours plein de fois,
le surligner avec plein de couleurs, ou encore faire des fiches. Ce sont des
techniques peu efficaces, mais pas trop fatigantes, qui vous donnent l’illusion
de maîtriser le sujet. Ça ne marche pas bien, mais ça donne bonne conscience.
Et c’est assez incroyable de voir qu’à côté de ça, il existe des principes
d’apprentissage et des techniques qui ont été éprouvées par des études scientifiques,
testées dans des tas de matières, à différents niveaux, et qui sont étonnamment peu connues.
Et j’aimerai non seulement essayer de vous aider tous, dans vos situations d’apprentissage,
mais aussi contribuer un peu à faire tomber ce mythe tenace qui est que la réussite scolaire est
juste une question de talent naturel, de capacité innée à être bon dans telle ou telle matière.
Bien sûr, on est tous différents et il y a des affinités naturelles,
mais vos capacités sont loin d’être figées, et la façon dont vous allez vous y prendre pour étudier
à un impact énorme : vous avez beaucoup plus la main que vous ne le pensez, sur votre réussite.
Et à nouveau pour être clair : je suis pas gourou,
j’ai pas de bouquin ou de formation à vendre sur le sujet, je fais pas
de coaching. Je veux juste vous parler de ce que j’ai découvert dans la littérature scientifique,
et vous faire profiter de ce que j’aurai aimé savoir plus tôt dans mes études.
Bien, pour commencer, qu’est-ce qu’on essaye de faire, dans le fond ? C’est quoi notre objectif
quand on essaye d’apprendre quelque chose. Qu’est-ce que ça voudrait dire de « mieux »
apprendre ? Evidemment cela va dépendre de la matière et du niveau où vous étudiez,
mais on retrouve quand même toujours les mêmes éléments.
[PYRAMIDE A un premier niveau, apprendre cela veut dire mémoriser. Mémoriser des textes, des faits,
des formules, etc. C’est vrai dans toutes les matières et à tous les niveaux : du primaire
au supérieur, des langues aux sciences. Il faut toujours mémoriser des choses.
Mais ça ne s’arrête pas là : on vous demande également de comprendre,
c’est-à-dire d’acquérir une maitrise des concepts qu’on vous présente.
Comment les différentes connaissances factuelles s’articulent entre elles.
Mémoriser le texte d’un cours, et maitriser les idées qu’il contient, ça n’est pas la même chose.
Vous pouvez apprendre par coeur la définition et la formule de l’énergie cinétique, si vous ne
comprenez pas vraiment ce que ça représente, vous n’êtes pas très avancés pour utiliser ces notions.
Ensuite à un troisième niveau, on vous demande de « résoudre des problèmes ».
J’utilise ce terme de façon assez générique, ça peut désigner aussi bien un exercice en chimie
qu’une analyse de document en géographie, ou la réponse à une problématique de dissertation.
Et pour résoudre des problèmes, il vous faut une capacité à mobiliser et utiliser
les connaissances et la compréhension que vous avez. Cette idée de pouvoir mobiliser
ce que l’on a appris, c’est quelque chose de très important dont je vais
beaucoup reparler. C’est ce qui fait passer progressivement du savoir, au savoir-faire.
Et enfin, parfois, on vous demande de faire preuve de créativité. Par exemple pour imaginer une façon
de résoudre un problème formulé de façon très ouverte, ou pour une dissertation à haut niveau.
Et ce qui est vraiment très important ici, dans ce schéma,
c’est que ces capacités se construisent les unes sur les autres. Chacune est
indispensable à celles qui sont au-dessus. On pourrait penser qu’à l’heure de Wikipédia,
tout le savoir du monde est à portée de clic, et donc on s’en fout de mémoriser des trucs.
Mais c’est faux, même tout en haut, pour les tâches créatives, on a besoin d’avoir des
connaissances solides. La créativité, c’est très souvent associer des choses de façon nouvelle,
et ça demande d’avoir des connaissances qui soient disponibles et flexibles,
qu’on arrive à mobiliser dans une situation qui ne les appelait pas forcément.]
Bref, notre objectif quand on apprend, et qu’on veut maitriser complètement un sujet,
c’est de savoir faire tout ça : mémoriser, comprendre, résoudre, créer. A nouveau,
la répartition va varier suivant la matière et le niveau, mais on retrouve toujours ça.
Et vous allez voir que les méthodes qu’on va discuter vont d’abord particulièrement
s’appuyer sur la mémorisation, car c’est le fondement de la compréhension,
et de la capacité à créer et à résoudre des problèmes en sachant mobiliser ce qu’on a appris.
[jingle]
Pour pouvoir vous présenter les meilleures méthodes et vous faire comprendre leurs
justifications scientifiques, je vais utiliser un modèle issu des sciences cognitives,
et qui permet de comprendre comment fonctionne notre mémoire.
[MODELE Dans ce modèle, on distingue deux formes de mémoire : la mémoire de travail
et la mémoire à long terme. La mémoire de travail contient ce que vous avez à l’esprit,
à un instant donné. Ce dont vous avez conscience explicitement, là,
maintenant, et sur lequel vous pouvez tenir des raisonnements.
Cette mémoire de travail reçoit notamment les perceptions sensorielles auxquelles on décide
de prêter attention : visuelles, auditives, tactiles, textuelles etc. Mais elle a une
capacité très limitée : on ne peut avoir en tête simultanément que quelques concepts.
De son côté, la mémoire à long terme, comme son nom l’indique,
permet le stockage des connaissances et des concepts que l’on va retenir longtemps,
au-delà du laps de temps très limité de notre mémoire de travail. Et cette mémoire
à long terme a notamment la capacité de se réorganiser, de se consolider.
Pour ceux qui aiment les analogies, on peut comparer ces deux mémoires à
la RAM et au disque dur d’un ordinateur. L’une facilement accessible qui permet de
travailler sur l’information, l’autre plus grande, qui sert au stockage à long terme.
Entre ces deux types de mémoire, il existe deux opérations : l’encodage,
qui permet le transfert d’informations de la mémoire de travail vers la mémoire à long-terme.
Et la récupération qui fait l’inverse : qui vient charger dans votre mémoire de
travail des connaissances qui avaient été stockées dans votre mémoire à long-terme.
Et bien évidemment, ça n’est pas tout, il y a un autre processus à l’oeuvre : l’oubli. Quand
vous retenez un numéro de téléphone juste le temps de le taper, vous le mettez uniquement
dans votre mémoire de travail, et ensuite il va s’évaporer rapidement, sans aller plus loin.
Mais il y a aussi de l’oubli avec la mémoire à long-terme : des choses que vous avez sues,
mais que vous avez progressivement oubliées.]
Et pourtant des fois, on a tous cette sensation de réapprendre ou
redécouvrir quelque chose qu’on avait su, et de se dire : « ah oui en fait,
je m’en serai pas souvenu, mais je le savais ». Et ce qu’il se passe dans ce cas,
ça n’est pas vraiment qu’on avait oublié, c’est qu’on arrive plus à se le rappeler.
[MEMOIRE La connaissance était peut-être toujours là quelque part dans la mémoire à long-terme,
mais c’est la récupération qui a échoué, qui n’a pas pu se faire.
Une façon de se représenter ce qu’il se passe,
c’est que quand vous stockez quelque chose dans votre mémoire à long-terme,
l’information va s’y loger avec des petites accroches, des petites poignées, qui vont
permettre la récupération. C’est ce qu’on appelle des indices, ou des amorces de récupération.
Et bien souvent, avec la mémoire à long terme, ce qu’on appelle « oubli »,
c’est en fait la perte progressive de ces amorces de récupération. La connaissance est là,
mais impossible de la récupérer, de l’attraper pour la charger dans votre mémoire de travail.
Et cette notion d’amorces de récupération, elle est extrêmement
importante car plus il y en a qui sont associées à une connaissance,
plus cette connaissance sera facilement disponible, utilisable et flexible.]
Et ça c’est très important dans les tâches cognitives comme la résolution de problèmes
ou la créativité. Bien mémoriser, avec beaucoup d’amorces, ça permet de sortir
les bonnes connaissances au bon moment, et parfois d’une façon originale et créative.
Autre élément important sur le fonctionnement de la mémoire à
long-terme : elle ne stocke pas que des connaissances factuelles, brutes,
comme une date ou une formule. Elle permet aussi de stocker des connaissances conceptuelles,
de la compréhension, sous la forme de ce qu’on appelle des schémas mentaux.
Un schéma mental c’est un ensemble de concepts dont on comprend les liens et les articulations,
et qui forment un tout cohérent, qu’on peut utiliser pour faire des déductions,
des raisonnements. Et comme vous le savez sans doute, quand on a vraiment compris quelque chose,
c’est toujours plus simple à récupérer, à mobiliser, qu’une connaissance par coeur.
Que l’on parle d’une formule ou d’un fait historique, il est toujours plus
simple de s’en souvenir avec précision si l’on a compris le rôle qu’ils jouent dans le contexte,
s’ils font partie d’un schéma mental cohérent plus global.
Bien, grâce à ce modèle sur la mémoire, on voit bien ce qu’on veut essayer de faire avec nos
méthodes d’apprentissage : encoder efficacement, favoriser la consolidation dans la mémoire à long
terme, mémoriser des connaissances conceptuelles sous la forme de schémas mentaux, et améliorer
la récupération grâce à des amorces qui rendent nos connaissances disponibles et mobilisables.
Mais avant d’aller plus loin et d’expliquer comment on peut faire tout ça, je voudrais
tordre le cou à un des mythes les plus tenaces qui existent en matière d’apprentissage : celui
des styles d’apprentissage. Vous savez « Ah moi je suis plutôt un visuel », « ah non,
moi je suis plutôt auditif, j’ai besoin d’entendre », etc.
Beaucoup de gens pensent avoir un style de prédilection, qui leur permet d’apprendre
mieux. Eh bien c’est complètement faux. C’est une idée qui a été balancé
par un type un jour, depuis il y a eu littéralement des
dizaines d’études scientifiques sur cette notion, et juste c’est faux.
Vous avez peut-être un style que vous préférez, mais c’est juste une préférence personnelle,
ça n’est pas lié au fait d’apprendre mieux, à l’efficacité de tel ou tel mode. Par contre ce
qui a été constaté, c’est qu’on apprend tous mieux en utilisant plusieurs modes : visuel,
textuel, auditif, tactile. C’est ce qu’on appelle la multimodalité, et on va en reparler.
Bien assez papoté, c’était important pour moi de vous expliquer les fondements,
mais maintenant allons-y pour les méthodes qui marchent vraiment.
[jingle]
Une chose qu’on entend souvent, c’est que la répétition est à la base de la mémorisation.
Et c’est vrai, sauf cas particulier, vous ne pouvez pas retenir quelque chose en le
voyant juste une fois et en pensant à autre chose après. Il faut répéter,
pour exposer plusieurs fois notre cerveau à l’information à mémoriser.
Mais il existe un principe fondamental, celui de
la répétition espacée. Pour le présenter, on fait souvent une courbe de ce genre.
[OUBLI Vous venez d’apprendre quelque chose pour la première fois, vous avez
réussi à le faire passer de votre mémoire de travail à votre mémoire à long-terme.
Pas de difficulté à vous en rappeler quinze minutes après, votre souvenir est à 100%.
Et puis le temps passe, et vous commencez à oublier, assez vite. Passé quelques jours,
impossible de se souvenir, la connaissance semble perdue.
Même si vous aviez passé plein de temps dessus au début. Et ce qu’il faut faire,
c’est la réactiver avant d’avoir oublié, disons le lendemain, de façon à interrompre
le processus d’oubli. Vous réapprenez à nouveau, et vous voilà de retour à 100%.
Mais cette fois l’acte de réviser avant l’oubli complet va aider à consolider,
à solidifier le souvenir dans votre mémoire à long-terme.
Cela va légèrement renforcer le chemin neuronal qui permet la récupération.
A partir de là, vous allez à nouveau commencer à oublier progressivement, mais à un rythme plus
faible qu’avant. Sauf qu’au bout de quelques jours, même principe : il faut réactiver
avant d’oublier, ce qui permet de revenir à 100%, mais aussi consolider encore un peu plus
le souvenir. Et à partir de là son érosion sera encore plus lente. Et ainsi de suite.]
Ce que cela montre, c’est qu’il faut distribuer votre apprentissage dans le temps,
il faut l’espacer, et en principe de plus en plus. Ça ne sert à rien de s’acharner comme un
fou la première fois qu’on apprend, pour ensuite ne rien faire pour entretenir la connaissance.
Contrairement à une croyance répandue, si vous vous relisez un truc 100 fois
d’affilée la première fois, vous n’allez pas du tout le « graver dans votre mémoire »,
il sera aussi vite oublié. Sauf si vous le réactivez plusieurs fois ensuite,
en espaçant de plus en plus. Et chaque réactivation sera
d’autant plus efficace que l’oubli aura commencé, mais sans être allé au bout.
En pratique, cela veut dire que si on prend un sujet donné que vous devez maitriser,
il vaut mieux travailler dessus 8 fois une heure,
en espaçant sur plusieurs jours, que 8h d’affilée condensé sur une journée.
Et c’est particulièrement important si vous avez des examens en fin d’année ou de semestre.
Si vous bossez le sujet à fond en début d’année, et que vous ne le réactivez pas
avant les révisions finales, vous n’allez pas réviser, vous allez juste devoir tout réapprendre.
Idéalement il faut un peu entretenir toute l’année. Bien sûr ça demande de la
discipline et de l’anticipation, mais c’est pour éviter de gâcher vos efforts initiaux.
Évidemment la question que vous allez vous poser, c’est : tout
les combien de temps doit-on réactiver ? Eh bien pour la première réactivation,
il faut la faire le lendemain. Ça aura laissé le temps d’une première consolidation dans la
mémoire à long terme, dont on sait qu’elle se produit en partie pendant le sommeil.
Pour la deuxième réactivation, deux ou trois jours après. Puis la semaine suivante,
et après le mois suivant. L’idéal pour appliquer cette méthode, c’est de se créer un calendrier
de réactivation pour être sur de ne pas laisser reposer trop longtemps un truc qu’on a appris et
qui risque de se perdre. Il n’y a pas vraiment de chiffre magique au bout duquel on aura la
certitude d’avoir acquis un savoir pour toujours, mais disons que 7 est un bon ordre de grandeur.
Voilà donc, le premier principe, c’est celui de la répétition espacée,
et donc de l’étalement de vos efforts dans le temps. Voyons maintenant le
deuxième principe qui se combine très bien avec celui-ci : celui de l’auto-test.
[OUBLI Revenons à ma courbe d’oubli : au bout de 24h, j’ai commencé à oublier,
il est temps de réactiver. Mais comment on réactive, concrètement ? Une façon
simple et confortable, c’est de relire l’information à mémoriser. Par exemple
on relit son cours le lendemain, comme si on l’apprenait à nouveau.
Sur mon schéma cognitif, ça correspond à répéter la procédure d’encodage. On
refait passer à nouveau le souvenir de la mémoire de travail vers la mémoire à
long-terme. Et effectivement, la réactivation par ré-encodage, ça fonctionne un peu,
il y a un léger effet de renforcement et de consolidation dans la mémoire à long-terme.]
Le problème est que, souvent, quand on fait ça, on est pas forcément très concentré. En
relisant juste des choses qu’on a déjà apprises, on se dit assez facilement
« ouais bon c’est bon, je le savais ». La réactivation est passive,
et on s’illusionne un peu sur ce dont on se souvenait vraiment.
Et ce qui est bien plus efficace, c’est de réactiver dans l’autre sens, par la récupération.
C’est-à-dire en essayant de se souvenir, de sortir les connaissances de notre mémoire à long terme.
Généralement, ce travail de récupération, on a tendance à le faire seulement quand on en
a besoin, c’est-à-dire le jour de l’examen. Alors qu’il faudrait le faire pour réviser,
c’est-à-dire prendre l’habitude de s’auto-tester, avant de vérifier les réponses.
Si vous devez réviser des dates par exemple, plutôt que de relire
passivement le cours qui les contient, essayez de répondre à des questions qui
vous demandent de vous en souvenir. C’est un peu plus fatigant, je vous l’accorde,
mais cet effort va justement renforcer les chemins neuronaux et les amorces de récupération,
et donc améliorer la durabilité et la disponibilité de cette connaissance.
[OUBLI Et toutes les études montrent de façon très claire, que cette récupération active est beaucoup
plus efficace que la relecture, qui fonctionne de façon passive. Sur ma courbe d’oubli,
en réactivant de façon active, par récupération, vous allez obtenir une
érosion ensuite bien moindre que si vous aviez simplement relu et réencodé l’information.]
Et donc l’idéal, c’est de combiner les deux premières méthodes qu’on vient de
voir : la récupération active par auto-test,
mais de façon espacée. Pour ça une technique simple et puissante, c’est la boite de Leitner.
Leitner c’est un journaliste scientifique allemand qui a imaginé cette méthode dans
les années 70. Pour la pratiquer, il vous faudra une boite avec 7 compartiments,
vous pouvez prendre 7 enveloppes aussi, et des petites fiches bristol.
Quand vous voulez apprendre quelque chose de nouveau, une définition, une formule,
une date, un fait, vous le notez sous la forme d’une question au recto d’une fiche,
et vous notez la réponse attendue au verso. Et vous mettez la fiche dans le premier compartiment.
A partir de là, vous allez chaque jour consulter les différents compartiments
et essayer de répondre aux questions inscrites sur les fiches. Quand vous
répondez juste, vous placez la fiche dans le compartiment suivant. Et si vous avez faux,
vous la remettez dans le premier compartiment.
Et pour assurer qu’il y ait le bon espacement au fur et à mesure de l’apprentissage, vous n’allez
pas consulter tous les compartiments à chaque fois. Le premier ce sera tous les jours, le second
seulement tous les deux jours, le troisième peut-être tous les 4 jours, etc. Pour aider,
on peut utiliser un petit calendrier qui vous dit chaque jour quels sont les compartiments à vider.
Avec cette méthode, quand vous répondez juste à une question qui est dans le 7e compartiment,
ça veut dire que vous avez réussi 7 fois de suite,
et de façon de plus en plus espacée, donc vous pouvez considérer que c’est bon !
Moi je me suis fait un petit système avec une boite plastique et des fiches cartonnées,
mais si vous le voulez, il y a aussi des applis mobiles qui font ça,
par exemple Anki, que je n’ai pas vraiment testé mais qui semble assez populaire.
Un des avantages de cette méthode, c’est que vous avez un retour immédiat sur ce que vous
savez. Et vous retravaillez automatiquement tous les trucs sur lesquels vous n’êtes pas à l’aise,
puisqu’ils reviennent dans le premier compartiment. Ça
évite de se bercer d’illusions sur ce que l’on sait vraiment.
Evidemment, cela demande de la discipline et des efforts, mais malheureusement,
les méthodes efficaces, reposantes et faciles, ça n’existe pas !
Au-delà de la méthode de Leitner, de façon générale, toutes les méthodes qui permettent
de se tester sont bonnes pour consolider la mémoire au moyen d’une récupération. Donc cela
peut être aussi des questions ou des QCM dans les manuels scolaires, sur des sites internets dédiés.
Et si vos enseignants vous en donnent à faire, tant mieux. Souvenez-vous que
l’objectif premier de ces petits tests, ça n’est pas de vous noter ou de vous évaluer,
le fait de se tester est une partie intégrante du processus d’apprentissage
et de mémorisation. Avec les auto-tests, ça n’est pas le résultat qui compte, c’est le chemin !
Un autre principe qui fonctionne très bien, et qui se combine bien avec les deux précédents,
c’est celui de la diversification. Ça a surtout été démontré dans les disciplines
plutôt scientifiques : l’idée est que si vous avez plusieurs chapitres un peu différents à réviser,
il vaut mieux les mélanger en petites sessions, que de faire tout l’un, puis tout l’autre.
En effet un des défis quand on a des problèmes à résoudre, notamment en sciences, c’est
d’identifier correctement le type de problème, et la bonne méthode à mobiliser pour le résoudre.
Le fait de mélanger les révisions sur plusieurs chapitres proches va augmenter votre capacité
à bien discriminer les problèmes, mieux voir les similarités et les différences,
et donc choisir les bonnes méthodes. En mélangeant, on crée plus d’amorces
de récupération et on facilite le fait de mobiliser les bonnes connaissances au bon moment.
Bien cela, fait trois principes : répétition espacée, auto-tests et diversification. Jusqu’ici,
j’ai beaucoup parlé de mémoire, et vous vous dites peut-être que dans votre domaine d’étude,
ça n’est pas ce qui est le plus important. Mais on va voir maintenant comment transférer tous
ces bénéfices aussi pour la compréhension conceptuelle et la résolution de problèmes.
[jingle]
Quand je vous ai parlé des auto-tests tout à l’heure, j’ai évoqué par exemple le fait de
faire des petits QCM. Le QCM c’est bien, mais comme on choisit dans une liste toute faite,
c’est moins efficace que d’essayer de trouver et formuler soi-même la réponse à la question.
Et même pour aller encore plus loin, plutôt que de répondre à des questions,
on peut essayer de se tester simplement en essayant d’écrire tout ce dont on se
souvient. C’est ce qu’on appelle le rappel libre, et cela fonctionne particulièrement bien car cela
vous oblige souvent à reformuler les choses avec vos propres mots.
Et ça fait partie d’un groupe de méthodes qu’on appelle l’apprentissage génératif,
ou l’apprentissage constructif. L’idée générale, c’est que pour vous approprier
véritablement quelque chose, il va falloir y mettre du vôtre, pour l’interpréter,
le réorganiser, le structurer d’une façon qui lui donne du sens, et qui vous parle.
Pour votre cerveau, ça veut dire fabriquer lui-même, de façon active,
ces petits schémas mentaux dont j’ai parlé, qui viennent structurer les connaissances dans la
mémoire à long terme, et qui sont beaucoup plus simples à retenir et à mobiliser.
C’est cette démarche active de construction de schémas mentaux qui va vous permettre d’acquérir
des connaissances profondes, conceptuelles et interconnectées. Le côté actif est très important,
car sinon c’estfacile de se donner l’impression de bosser en se mettant en pilote automatique.
Vous savez : on relit plein de fois le même passage, mais sans vraiment y être.
Ou bien en cours, on note par réflexe ce que le prof raconte, mais nos pensées sont complètement
ailleurs. Comme si les mots allaient de l’oreille au stylo sans vraiment passer par le cerveau.
Pour éviter ça, il faut se mettre dans une posture active vis-à-vis du contenu qu’on
essaye d’assimiler. Il faut réfléchir dessus, pour se l’approprier. Évidemment ça demande
plus d’efforts, mais ça permet aussi d’activer des tâches cognitives supérieures qui vont améliorer
notre compréhension, notre mémoire à long-terme et nos capacités à mobiliser les connaissances.
Je pense que vous le savez, on retient bien mieux ce que l’on comprend et qui a du sens pour nous.
Petite démonstration : voici quelques suites de lettres, essayez de les retenir. Hop terminé,
pas facile hein. Maintenant voici d’autres suites de lettres. Ah, tout de suite c’est
beaucoup plus facile ! Il y a autant de lettres qu’avant, mais ici elles forment
un motif qui a du sens, qu’on arrive à relier à des connaissances antérieures.
C’est le cas dans toutes les disciplines scolaires, prenez l’histoire par exemple.
Il est bien plus facile de retenir des faits historiques si on comprend comment
ils s’enchaînent, leurs conséquences, leurs relations à d’autres événements,
ou au monde actuel. Et pareil en biologie ou en philosophie.
Pour faire ça, et aborder l’apprentissage de façon active, il faut faire l’effort
de réfléchir soi-même à quels sont les concepts-clés, quel sens on peut leur donner,
comment on peut les organiser et les connecter à ce que l’on sait déjà.
C’est ce travail qui va vous permettre de créer vos propres schémas mentaux, plus facile à stocker
dans la mémoire à long terme. Et plus on va progresser et apprendre des choses nouvelles,
plus on sera à même de faire des liens, et donc de créer des amorces de récupération.
Alors toutes ces recommandations sont assez théoriques, voyons comment on
peut faire en pratique. Il existe plein de façons complémentaires,
mais elles ont toutes une chose en commun : elles demandent de la motivation et de la discipline.
Pour commencer, quand vous êtes en cours, prenez des notes actives. Un bon moyen est
d’utiliser la marge, elle est là pour ça. Notez-y des questions qui vous viennent,
des concepts qui vous semblent importants, des exemples supplémentaires que vous trouvez,
des liens que ça vous évoque avec d’autres notions ou des situations réelles.
N’ayez pas peur de spéculer ou de vous tromper, écrivez au crayon de papier,
on s’en fiche, vous corrigerez plus tard, l’important est de maintenir votre cerveau
dans une posture active qui va le préparer à mieux apprendre tout ça par la suite.
Après la classe, faites du rappel libre. Prenez une feuille blanche,
et écrivez tout ce dont vous vous souvenez. Mais vraiment tout,
et ne vous arrêtez pas avant d’être vraiment à sec. Forcez-vous à y passer un certain temps,
disons 5 ou 10 minutes. Plus vous irez chercher loin dans votre mémoire, plus l’ancrage sera fort.
Idéalement, il faudrait le faire le soir même après le cours,
pas la veille du prochain cours. Oui ça demande de la discipline mais l’idée
est d’assurer un ancrage initial, avant la première nuit de sommeil.
Ensuite quand vous travaillez votre cours, essayez de reformuler les choses à votre sauce,
avec vos propres mots. Juste surligner le cours, ça ne sert pas à grand chose,
ça demande trop peu d’efforts. Et pareil, faire des fiches, si c’est juste pour
recopier exactement la même chose en plus petit, plus serré et avec des abréviations,
c’est très pauvre. C’est quasiment faisable en pilote automatique, sans réfléchir.
Pour travailler son cours de façon active, je connais un prof d’histoire géo qui au collège
faisait faire à ses élèves un truc très simple : il leur demandait systématiquement
pour le prochain cours de préparer 5 questions portant sur la leçon qu’ils venaient de faire.
Cela forçait les élèves à réfléchir au cours, à sélectionner ce qui était important,
à imaginer des questions avec leurs propres mots,
et les réponses qui allaient avec. Et en plus si vous adoptez cette technique,
ça vous créera des questions qui seront utilisables pour faire des auto-tests.
Dans le même genre, mon prof en maths sup nous avait expliqué comment travailler son cours de
façon active, en essayant de l’enrichir, en se posant des questions. Pourquoi on
a choisi cette définition, et pas une autre. Est-ce qu’il existe plusieurs démonstrations
à ce théorème. Quels contre-exemples je trouve si j’enlève une hypothèse, etc.
Une méthode très efficace de reformulation, qui marche pour toutes les matières,
c’est la schématisation. Essayez de créer vos propres petits diagrammes pour représenter les
concepts clés, et comment ils sont reliés entre eux. Cela permet de combiner le textuel et le
visuel. On l’a dit, c’est la multiplication des modes d’apprentissage qui est importante.
Pour le faire encore mieux, il y a une méthode que j’adore, que j’utilise énormément, c’est la
technique de la carte mentale. C’est une méthode d’organisation des idées qui consiste à essayer de
résumer les choses sur une seule feuille, en utilisant une structure en arbre. Le concept
principal au centre, puis des branches successives pour exprimer les idées, les sous-idées etc.
Dans une carte mentale, on essaye de mettre en avant des liens,
des regroupements ou des différences. On utilise au maximum des petits dessins,
et de la couleur, à nouveau pour stimuler à la fois le textuel et le visuel. Et aussi
il faut la créer à la main, pour avoir aussi le côté tactile ou kinesthésique.
La méthode de la carte mentale coche beaucoup de principes efficaces d’apprentissage,
et je la trouve fantastique quand on doit s’approprier
un cours de façon active, en le questionnant et en le reformulant à sa façon.
Et ça n’est pas juste mon opinion personnelle : il existe de nombreuses études qui montrent
que les méthodes comme la carte mentale, qui combinent schématisation visuelle et relations
entre concepts, ont un effet redoutable sur la mémoire et la compréhension.
Je vous encourage vraiment à étudier cette technique, avec toutefois une petite mise en
garde. Il faut prendre un peu de temps pour se former et se l’approprier vraiment. Il ne faut
pas que la mise en oeuvre de la méthode vous soit fastidieuse, ou vous bloque par crainte
de mal s’y prendre. Je ferai peut-être une vidéo dédiée sur le sujet un jour.
Passons à une dernière façon bien connue de faire de l’apprentissage génératif : essayer d’expliquer
à d’autres le contenu qu’on s’efforce d’apprendre et de comprendre. C’est vraiment quelque chose
que j’ai vécu des tas de fois en préparant mes vidéos : quand on essaye de transmettre
quelque chose de façon claire, on se rend très vite compte si on n’a pas vraiment compris.
C’est un peu le révélateur ultime qui montre la différence entre maîtriser superficiellement,
connaître les trucs par cœur, savoir utiliser bêtement les formules,
et la vraie compréhension conceptuelle.
L’idéal pour ça, c’est de travailler à plusieurs et de jouer alternativement
le rôle de celui qui explique et de celui qui écoute. Mais pour commencer simple,
vous pouvez essayer de le faire sur vous-même. Imaginez expliquer ce que vous avez appris à
votre moi du passé. Une autre façon de faire popularisée par le physicien Richard Feynman,
c’est d’essayer de faire semblant de l’expliquer à un enfant de 8 ans.
Voilà, ça fait beaucoup d’infos, il est temps de conclure et de faire
une petite synthèse de ce qu’on a vu aujourd’hui.
[jingle]
Premier point : il existe vraiment des méthodes plus efficaces que d’autres, abondamment testées
et validées par des études scientifiques, donc utilisez les. Car vos capacités ne
sont pas figées, vous avez bien plus la main que vous ne l’imaginez sur vos apprentissages.
Par contre, je ne dis pas que ça va être facile ou reposant. Ces méthodes demandent de la régularité,
de la motivation et une forme de discipline. Et je l’ai dit plusieurs fois, elles ne sont pas
confortables, elles demandent de l’effort, mais c’est aussi pour ça qu’elles fonctionnent. Mais au
moins on ne se berce pas d’illusions avec des méthodes rassurantes mais inefficaces.
De façon générale, une qualité très importante à développer, c’est votre capacité à prendre du
recul sur la façon dont vous apprenez, dont vous approchez les problèmes,
dont vous jugez de ce qui marche ou ne marche pas dans tel ou tel contexte. C’est ce qu’on
appelle parfois la métacognition, la capacité à réfléchir sur vos propres modes de pensées.
Je vous ai présenté beaucoup de techniques aujourd’hui, et il n’y en a pas une qui est
supérieure aux autres. Il faut choisir et combiner en essayant de respecter les
principes généraux que sont l’espacement, l’auto-test et l’apprentissage génératif.
Moi perso si je retournais au collège, au lycée ou en études supérieures,
je ferais au moins boîte de Leitner et cartes mentales, avec peut-être un
peu de rappel libre le soir des cours, et de la création de questions pour ma boite de Leitner.
Évidemment, je l’ai dit, tout ça est à adapter en fonction de la matière,
de votre niveau d’études, et toutes les techniques ne seront pas utiles de
la même façon. Dans tous les cas je vous mets plein de références en description,
des articles scientifiques, des livres, blogs et personnes qui m’ont inspiré. Et notamment
un grand merci à Elena Pasquinelli, qui m’a fourni pas mal de références sur ces sujets.?
Voilà c’est tout pour aujourd’hui, rendez vous sur le discord de Science
Étonnante pour prolonger la discussion. Abonnez vous si ça n’est pas déjà le cas,
et on se retrouve très vite pour une nouvelle vidéo, à bientôt !
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