Quel avenir pour le travail ? Quels scénarios possibles ?, Dominique Méda
Summary
TLDRDans cette conférence, l'orateur aborde la complexité du travail et son évolution historique, soulignant les attentes et les défis actuels. Il propose trois scénarios pour l'avenir, y compris la réduction du temps de travail, la reconversion écologique créatrice d'emplois, et la transformation des entreprises pour favoriser la qualité et la durabilité. L'accent est mis sur la nécessité de rompre avec le modèle de croissance traditionnel et d'engager une transition écologique qui profite à l'emploi et à la société.
Takeaways
- 📚 L'auteur a initialement écrit un livre de philosophie pour dire que le travail devrait prendre moins de place dans la vie, mais des enquêtes ont modifié sa thèse.
- 🔍 Des grandes enquêtes ont révélé l'attachement des personnes au travail, contrairement à la théorie de l'auteur initialement.
- 💡 Le concept de travail est historique et a évolué avec le temps, passant par différentes phases significatives.
- 🏛️ Chez les Grecs, il n'y avait pas le concept moderne de travail, mais des activités et des tâches spécifiques.
- 📈 Avec le développement du capitalisme occidental, le travail a été défini pour la première fois comme un facteur de production par Adam Smith.
- 🎭 Marx a proposé une vision du travail comme essence de l'homme et a souligné l'aliénation du travail qui devrait être libérée pour devenir une activité créatrice.
- 🏢 Le travail a également été considéré comme le pivot de la distribution des revenus et des droits dans la société salariale.
- 🌍 Des enquêtes ont montré que l'importance accordée au travail varie considérablement d'un pays à l'autre et est perçue différemment selon les statuts d'emploi.
- 📊 En France, le travail est considéré très important par 70 à 80% des personnes, indépendamment de leur statut d'emploi.
- 🌟 L'intérêt intrinsèque du travail est particulièrement valorisé en France, soulignant un désir de reconnaissance et d'épanouissement dans le travail.
- 🔄 Le travail est devenu un domaine clé pour les jeunes et les femmes, qui aspirent à une reconnaissance égale à celle des hommes et à une intégration complète dans la vie professionnelle.
Q & A
Quel est le sujet principal abordé dans le transcript?
-Le sujet principal est l'avenir du travail, en explorant son histoire longue, les attentes immenses placées sur lui, et comment les changements actuels et futurs pourraient impacter la conception et la réalité du travail.
Quelle est la thèse de l'orateur sur le concept de travail?
-La thèse de l'orateur est que le concept de travail est historique et qu'il a évolué au fil des siècles, avec des couches de signification qui s'accumulent, allant de la production à l'expression de l'humanité en passant par la distribution des revenus et des droits.
Quels sont les trois aspects clés du concept de travail selon l'orateur?
-Les trois aspects clés sont : 1) Le travail comme facteur de production et moyen de création de richesse, 2) Le travail comme essence de l'homme et expression de son individualité, et 3) Le travail comme pivot de la distribution des revenus, des droits et des protections dans la société salariale.
Comment l'orateur aborde-t-il la question de la reconnaissance dans le travail?
-L'orateur aborde la reconnaissance en soulignant son importance pour les salariés et en citant une enquête qui montre que de nombreux salariés ne se sentent pas reconnus dans leur travail, ce qui peut mener à un malaise et à une perte de sens professionnel.
Quelle est la relation entre la croissance économique et l'emploi selon le transcript?
-La croissance économique est souvent perçue comme un moyen de créer des emplois et d'améliorer les conditions de travail. Cependant, l'orateur critique cette vision, soulignant que la croissance peut également générer des dégâts sociaux et environnementaux et que la reconversion écologique pourrait offrir une alternative pour créer des emplois de qualité.
Quels sont les scénarios futurs proposés par l'orateur pour le travail?
-L'orateur propose trois scénarios : 1) Le démantèlement du droit du travail pour favoriser l'emploi, 2) La révolution technologique qui transformerait le travail en quelque chose de plus collaboratif et moins hiérarchique, et 3) La reconversion écologique qui mettrait l'accent sur la protection de l'environnement et la création de nouveaux emplois.
Quelle est la critique de l'orateur vis-à-vis de la révolution technologique?
-L'orateur critique l'idée selon laquelle la révolution technologique serait la solution à tous les problèmes du travail, soulignant que cette vision peut mener à une déshumanisation du travail et ignorer les risques de polarisation et de fragmentation de l'emploi. Il met également en avant les impacts environnementaux négatifs de la consommation de matières et de l'énergie.
Comment l'orateur propose-t-il de résoudre les problèmes liés au travail et à l'emploi?
-L'orateur propose de se concentrer sur la reconversion écologique, de réduire les heures de travail pour favoriser l'égalité entre les sexes et améliorer la qualité de vie professionnelle et familiale, et de promouvoir des organisations du travail plus démocratiques qui donneraient plus de pouvoir aux salariés.
Quelle est la conclusion de l'orateur sur la compatibilité entre capitalisme et une nouvelle organisation du travail?
-L'orateur suggère que pour réussir la reconversion écologique et améliorer la qualité de l'emploi, il peut être nécessaire de repenser la définition de l'entreprise et son fonctionnement, passant par exemple vers un système plus démocratique et axé sur la qualité et la durabilité plutôt que sur la productivité et la rentabilité.
Quelle est l'importance de la reconnaissance dans le travail selon l'enquête mentionnée dans le transcript?
-L'enquête mentionnée dans le transcript révèle que la reconnaissance dans le travail est cruciale, car de nombreux salariés ne se sentent pas reconnus pour leur travail, ce qui peut causer un malaise et une perte de motivation.
Quelle est la vision de l'orateur sur la croissance économique?
-L'orateur critique la vision traditionnelle de la croissance économique, arguant que celle-ci a généré des dégâts sociaux et environnementaux. Il propose de remplacer l'objectif de croissance par une recherche de satisfaction des besoins sociaux et d'une reconversion écologique.
Outlines
📚 Introduction et histoire du travail
Le paragraphe introduit la discussion sur l'avenir du travail, en revenant sur son histoire longue et en abordant les attentes placées sur lui. L'orateur rappelle les recherches qu'il a menées, qui ont révélé l'attachement des personnes au travail, contrairement à sa thèse initiale qui voulait que le travail prenne moins de place dans la vie. Il évoque également la notion de travail et son évolution historique, en soulignant que le concept de travail d'aujourd'hui est constitué de différentes couches de signification qui ont été ajoutées au fil des siècles.
🌍 Différentes attentes et réalités du travail
Dans ce paragraphe, l'orateur explore les attentes immenses qui pesent sur le travail et comment elles se heurtent à la réalité de l'emploi et du travail. Il mentionne une grande enquête sur la reconnaissance au travail et pose la question de l'avenir du travail. L'orateur aborde également la thèse selon laquelle le travail est devenu un besoin vital et une norme d'épanouissement dans nos sociétés occidentales, soulignant l'importance accordée au travail par les individus.
📈 Évolution des attentes de travail en France
Le paragraphe présente une étude qui montre l'importance accordée au travail en France par rapport à d'autres pays. L'orateur explique que, malgré un taux de chômage élevé, une grande partie de la population considère le travail comme très important. Il souligne également que les attentes envers le travail sont parmi les plus intenses, surtout chez les jeunes et les femmes, qui aspirent à une reconnaissance égale et à des satisfactions similaires à celles des hommes dans le travail.
💡 Nouvelles formes d'organisation du travail et enjeux
Dans ce paragraphe, l'orateur aborde les changements dans les formes d'organisation du travail, notamment le développement de nouvelles formes d'engagement des employés et la mise en place d'indicateurs de performance. Il mentionne également les défis liés à l'augmentation du chômage, à la mondialisation et à la financiarisation, qui exercent une pression accrue sur les entreprises en matière de rentabilité. L'orateur souligne les conséquences de ces changements sur les conditions de travail et la crise du travail.
🏥 Conditions de travail et reconnaissance
Le paragraphe met en lumière les conditions de travail actuelles, en se basant sur des enquêtes européennes et françaises. L'orateur décrit les niveaux de stress, de fatigue, de satisfaction et de reconnaissance au travail parmi les salariés français. Il souligne les problèmes de dégradation des conditions de travail, de perte de sens du travail, d'absence de reconnaissance et de la difficulté pour les salariés de travailler jusqu'à l'âge de la retraite. L'orateur insiste sur la notion de reconnaissance et son importance pour le bien-être des salariés.
🤔 Réflexion sur l'avenir du travail
Dans ce paragraphe, l'orateur propose une réflexion sur l'avenir du travail en présentant trois scénarios différents. Le premier scénario prévoit le démantèlement du droit du travail pour favoriser l'emploi, tandis que le deuxième scenario imagine une révolution technologique qui transformera profondément le travail. Le troisième scénario, qui est celui privilégié par l'orateur, met en avant une reconversion écologique qui mettrait au centre de la question de la croissance et de la protection des ressources naturelles et humaines.
🌿 La reconversion écologique comme solution
L'orateur défend la reconversion écologique comme une opportunité de créer des emplois et de donner du sens au travail. Il critique l'idée que la croissance économique est la seule solution aux problèmes de chômage et souligne les limites de l'indicateur de croissance du PIB. Il propose un changement de paradigme vers une économie qui accorde plus de valeur à la qualité et à la durabilité plutôt qu'à la productivité, et appelle à une plus grande démocratie dans les entreprises pour y parvenir.
Mindmap
Keywords
💡travail
💡reconversion écologique
💡réduction du temps de travail
💡croissance économique
💡conditions de travail
💡démocratie en entreprise
💡précarisation de l'emploi
💡capitalisme
💡productivité
💡épanouissement dans le travail
Highlights
L'attachement des personnes au travail et la transformation de cette réalité dans le raisonnement philosophique.
L'histoire longue du travail et son évolution depuis les grecs jusqu'à nous.
La construction du concept de travail à travers le temps et ses différentes couches de signification.
L'impact des enquêtes européennes sur la reconnaissance et la question du travail.
La contradiction entre les attentes immenses posées sur le travail et la réalité du marché de l'emploi.
La reconnaissance du travail comme pivot de la distribution des revenus et des droits sociaux.
L'évolution de la norme du travail épanouissement et les aspirations de la société occidentale.
Les enquêtes sur les valeurs des Européens et la place du travail dans la vie quotidienne.
L'importance accordée au travail en France et sa spécificité par rapport à d'autres pays européens.
Les attentes des jeunes et des femmes dans le monde professionnel et leur impact sur le travail.
Les changements dans les systèmes productifs et les entreprises depuis les années 80 et leur influence sur les conditions de travail.
La crise de l'emploi et la dégradation des conditions de travail en France.
Les enquêtes sur les conditions de travail et les réactions des salariés face aux transformations du travail.
Le dilemme entre la quantité et la qualité du travail et les conflits de rationalité entre les salariés et les managers.
Les scénarios proposés pour l'avenir du travail, incluant le démantèlement du droit du travail et la révolution technologique.
La critique des idéaux de croissance économique et la proposition de reconversion écologique.
La nécessité de révolutionner les organisations du travail pour favoriser la qualité et la durabilité.
La question de la compatibilité entre le capitalisme et une société post-croissance.
La proposition de changer la définition de l'entreprise pour inclure plus de démocratie et de participation des salariés.
Transcripts
en introduction j'aimerais revenir pour
vous parler de l'avenir j'aimerais un
tout petit peu revenir sur l'histoire
longue du travail et ce que je voudrais
raconter c'est qu'on est passé on a
parlé un peu tout à l'heure avec jacques
le goff du tripalium ou très pallium à
la norme du travail épanouissement dans
un premier moment je vous rappellerai
les attentes immenses qui sont posées
sur le travail et c'est un peu ce qui
est masque pas lorsqu'il m'a pas fait
changer d'avis mais si vous voulez moi
j'avais écrit un livre de philosophie
dans lequel je disais donc il est
souhaitable que le travail prennent
moins de place bla bla bla et puis j'ai
fait des enquêtes
j'ai exploité des grandes enquêtes
européennes j'ai fait des enquêtes en
face à face avec des personnes et là en
effet je me suis rendu compte de
l'attachement que les personnes avaient
avec le par rapport au travail et donc
sa maman n'a pas modifié complètement ma
ma thèse mais j'ai dû intégrer cette
réalité dans mon dans mon raisonnement
donc voilà je voudrais présenterait sa
très vite ensuite vous montrerai comment
ces attentes immenses se heurte à la
réalité du travail et de l'emploi je
vous parlerai de la reconnaissance j'ai
fait une grande enquête avec des
collègues sur cette notion et puis
évidemment j'essaierai de répondre à la
question qu'on m'a posée c'est à dire
quel avenir pour le travail sur quelles
bases réinventer le travail alors sur la
question de l'histoire long du travail
j'ai une thèse j'ai une thèse qui est
pas nécessairement consensuelle
elle est là elle est différente de celle
que soutiennent une partie de mes de mes
collègues c'est celle ci c'est que notre
concept de travail est historique c'est
à dire je ne pense pas que de toute
éternité on ait eu une même idée du
travail de d'un à un travail de thé
toujours des mêmes attributs depuis les
grecs jusqu'à nous non je pense que le
concept que de travail que l'on a
aujourd'hui il a une histoire et
finalement je pense qu'il est constituée
de couches de signification ce concept
de travail que nous avons aujourd'hui
matin c'est qu'avant le xviiie siècle il
n'y avait pas on n'avait vraiment pas le
concept moderne de travail qui est
l'autre aujourd'hui je m'appuie sur jean
pierre vernant su qu'un beaucoup étudié
la grèce ancienne vous savez me dépenser
chez les grecs c'est des choses comme ça
voilà ce qui dit qui me paraît radical
et et définitif on trouve en grèce des
métiers des activités des tâches on
chercherait en vain le travail on peut
pas dire le travail en revanche il me
semble un gigantesque saut dans le dans
le temps mon bouquin de 95 c'était
précisément pour rentrer de façon très
très détaillées dans l'histoire des
textes l'histoire du concept de travail
comment dans les textes philosophiques
le travail peu à peu s'est construit
donc là je vais très vite à parce que
c'est pas trop notre c'est pas le coeur
de notre sujet mais donc matin ses côtes
xviiie siècle on avec le développement
du capitalisme occidental
on va inventer une première
signification du travail on va inventer
le travail on va pouvoir dire le travail
ça y est on va rassembler des des
activités qui auparavant étaient
complètement disséminés sous un seul
vocable c'est grâce à adam smith 1 le
philosophe le philosophe économiste qui
va théorisé le travail comme facteur de
production alors c'est très intéressant
parce que vous voyez à ce moment-là de
l'invention du concept de travail le
travail mais est en fait conçu comme un
moyen c'est le moyen de créer de la
richesse le travail c'est cette activité
qui permet de créer de la richesse il
est chez smith marchand détachable et
abstrait il donne sa valeur aux choses
on va parler de valeur travail mais il
reste conçu chez adam smith comme une
peine un sacrifice une des utilités plus
tard marc ce mode se moquera beaucoup de
smith en disant qu'il n'a rien compris
au travail que c'est pas vrai que le
travail est dans son essence une peine
un sacrifice une des utilités voilà
lâché au xviiie siècle on est avec cette
première définition au début du 19e
siècle une autre couche de signification
est amené sans effacer la première se
elle se elle s'installe dessus c'est
quoi cette nouvelle définition c'est que
le travail c'est l'essence de l'homme
l'homme avec un grand h 1
c'est l'essence de l'homme et le travail
tout d'un coup dans tous les textes
allemand français anglais apparaît comme
une liberté créatrice le travail c'est
cette activité vraiment humaine qui nous
permet de transformer le monde c'est la
thèse de hegel c'est la thèse de marx
mais marx nous dit quelque chose d'assez
important c'est que ce travail réel
quand même il est aliéné il doit être
libéré pour devenir premier besoin vital
quand on l'aura libéré alors le travail
ce sera quelque chose d'extraordinaire
ce sera vraiment l'activité qui me rend
pleinement humain mais sa libération est
conditionné par l'abolition du lien
salariale autrement dit c'est seulement
quand on aura supprimé le salariat que
le travail sera pleinement ce qu'il est
c'est-à-dire une liberté créatrice une
puissance transformatrice et là dessus
la fin non oui je vous montre d'abord
une très très belle citation de marx que
j'adore c'est le jeune marx 1,2844 et je
suis très intéressé par ce texte parce
que je trouve quand on fait des
entretiens aujourd'hui avec les gens on
retrouve vraiment ça voyez il dit
supposons que nous produisons comme des
êtres humains chacun de nous affirme ray
doublement dans sa production soit même
et l'autre dans ma production je
réaliserai mon individualité ma
particularité et j'éprouverai en
travaillant la jouissance d'une
manifestation individuel de ma vie
j'aurai la joie individuel de
reconnaître ma personnalité bon je dis
pas tout et puis vous voyez on m'a dit
qu'il y avait un laser le voilà ici nos
productions seraient autant de miroirs
où nous être rayonnera l'un vers l'autre
donc en gros quand le travail sera
libéré quand tu auras plus de salariat
alors finalement
chaque fois que je travaillerai je
pourrais te montrer qui je suis
exactement no no no no travaux sont
comme des oeuvres et on se montrera les
uns les autres de quoi on est capable
finalement et puis là dessus à la fin du
19e siècle il ya une troisième couche de
signification qui s'installe le travail
devient le pivot de la distribution des
revenus des droits et des protections
c'est le début de la société ce qu'on
appelait la société salariale mais est
ce qui est très très très intéressant
c'est que au lieu d'abolir le lien
salariale et bien à ce moment là au
contraire on va renforcer le lien
salariale pour installer dessus tout le
droit de la protection sociale et tous
le droit du travail
ça veut dire que on est dans une
situation radicalement différente de
celle que nous proposait mars marx nous
disait quand vous aurez supprimer le
salariat alors le travail sera
pleinement lui et ce sera des aliénés
alors que précisément dans la deuxième
moitié du xixème siècle c'est pas du
tout ce qui se passe on appuie mon appui
sur le lien salariale tout un ensemble
de droits droit de la protection sociale
droit du travail
je passe très vite pour résumer notre
concept actuel de travail il est
constitué de ces trois couches de
signification qui se sont sédimentées
aux cours d'été aux cours des siècles le
travail est donc en même temps un
facteur de production le moyen un moyen
pour obtenir un revenu ou pour créer de
la richesse il est en même temps
l'essence de l'homme le moyen donné à
l'homme d'exprimer sa singularité et son
humanité et il est en même temps le
pivot du système de distribution des
revenus des droits des places et des
protections caractéristiques de la
société salariale et comme vous pouvez
vous en rendre compte ces trois
dimensions elles sont quand même très
contradictoires entre elles et donc
elles sont le support des
interprétations diversifiée du travail
je crois que c'est pour ça qu'on arrive
jamais à s'entendre quand on se demande
les uns les autres est-ce que ça c'est
du travail mais c'est quoi ta définition
du travail on n'est jamais d'accord et
par exemple regardez simplement
ici on peut dire que c'est le point de
vue par exemple de l'employé de
l'ouvrier du salarié qui travaille qui a
envie qu'on reconnaisse la singularité
de son apport sa contribution alors qu'
on pourrait dire que le l'employeur il a
envie que le facteur de production soit
le plus efficace possible et le reste le
bien-être l'épanouissement du
du salarié c'est peut-être pas sa
préoccupation immédiate donc donc une
représentation contradictoires du
travail et pour finir je dirais qu'on
est passé d'une éthique du devoir a une
éthique de l'épanouissement et qu'à la
fin du xxème siècle dans nos sociétés
occidentales
le travail est devenu quand même premier
besoin vital et surtout s'est répandue
la norme du travail épanouissement
aujourd'hui nous voulons tous nous
épanouir dans le travail nous avons des
exigences des exigences vis-à-vis du
travail et vous avez un sociologue
allemand stefan van winkel qui nous dit
qu'aujourd'hui le travail est devenu
l'une des principales arènes que les
individus utilisent pour se mettre en
scène pour entrer en compétition pour
réclamer l'admiration
et là dessus je passe à mon premier
point des attentes immenses posé sur le
travail ce que je vous montre là c'est
un ensemble dans quête européenne ou
même il ya des enquêtes qui couvre le
monde entier donc on a exploité avec des
collègues pour essayer de comprendre ce
qu'il en était du rapport au travail des
personnes et puis on a nous même fait
beaucoup d'entretien plusieurs campagnes
d'entretiens auprès des personnes je
vous montre les les résultats
prouvent pouf pouf c'est pas ça que je
voulais faire voilà vous voyez ça c'est
une question toute simple une question
qui vient de l'european value ce taudis
l'enquète sur les valeurs des européens
dans votre vie est-ce que je vous gêne
quand je suis devant en fait non
dans votre vie le travail est-il
important qu'est ce qu'on voit beaucoup
de bleu foncé le bleu foncé c'est le
travail est très important ensuite
dégradation assez important pas très
important par important du tout bon
qu'est ce qu'on voit en voit deux choses
premièrement beaucoup de personnes
considèrent que le travail est très
important deuxième chose c'est quand
même très différent selon les pays voyez
ici le danemark la grande-bretagne et
les pays-bas bah ils sont 40% à peu près
à dire que le travail est très important
et qui on trouve de l'autre côté 1 entre
70 et 80% on trouve la pologne malte la
roumanie la lettonie et la france donc
la france elle est dans une situation
très bizarre avec des pays qui lui
ressemble pas beaucoup qui sont quand
même beaucoup plus pauvres qu elle mais
elle est avec eux entre 70 à 80 % de
personnes qui disent le travail dans ma
vie c'est très important et on retrouve
ici des spécificités de la france là on
a mis en en comparaison la france
l'allemagne la grande bretagne la france
et en rouge et on a découpé sa part
statut par par statut d'emploi donc là
c'est les gens qui travaillent à temps
plein temps partiel indépendant au
chômage retraités étudiants foyer qu'est
ce qu'on voit eh bien on voit que dans
les autres pays grande bretagne et
allemagne les réponses sont très
différentes selon le statut
alors qu'en france tous les gens quel
que soit leur statut ils travaillent à
temps plein ils sont à temps partiel ils
sont indépendants bla bla bla tous ils
plébiscitent le travail ils disent que
le travail est très est très important
alors on va dire que c'est pas non plus
une spécificité française
cette importance accordée au travail
mais la france est à la proue elle est à
la proue d'un double mouvement
importance accordée au travail et
surtout monter des dimensions qu'on
appelle intrinsèque souvent intrinsèque
ou post matérialiste c'est à dire
importance accordée au contenu du
travail à ce qu'on fait dans le travail
à la fois aux relations mais vraiment à
l'activité qui est développé dans le
dans le travail et pour ça la france
avec au premier rang regard des luttes
ici voyez la question c'est est-ce que
l'intérêt intrinsèque du travail est
important ou pas donc oui les français
sont les premiers à dire que l'intérêt
intrinsèque du travail est très
important donc si on voulait faire une
petite synthèse on pourrait dire que la
position très spécifique de la france la
très grande importance accordée au
travail elle s'explique de deux manières
premièrement le travail manque fait
défaut à cause de notre très haut taux
de chômage donc quand quelque chose
manque ou le désir d'autant plus et puis
aussi deuxième explication un intérêt
prononcé des français peut-être plus
prononcée qu'ailleurs pour l'intérêt
intrinsèque du du travail bon mais même
si le travail est important malgré tout
c'est pas c'est pas le domaine le plus
important pour les français là je vous
ai mis toujours cette même enquête sur
les sur les valeurs à plusieurs valeurs
plusieurs domaines plusieurs activités
vous voyez c'est la famille qui vient en
premier largement en premier suivi du
travail des amis des loisirs et de la
politique et donc ça c'est un point très
très important qui me permet de résumer
c'est la fin de la première partie de
résumer les choses de la manière
suivante en france le travail est très
important mais il est moins important
que la famille les dimension expressive
et relationnelles sont très développés
on veut à la fois se réaliser dans son
travail faire des choses intelligentes
montrer aux autres qui on est mais les
dimensions instrumental persiste et on
veut le beurre et argent du beurre à la
fois bien gagner sa vie mais avoir un
travail intéressant les attentes des
français sont parmi les plus intenses
celle des jeunes sont encore plus
intense que celle des autres tranches
d'âge à vous savez on parle souvent de
génération y c'est pas vrai on n'a pas
les jeunes n'ont pas des attentes
radicalement différente des autres elles
sont simplement plus intenses ils ont
les mêmes que les plus vieux mais elles
sont beaucoup plus intense ils veulent
tout en même temps de façon plus
plus plus intense rapprochement des
modèles de genre ça veut dire quoi les
femmes aujourd'hui les jeunes filles les
femmes veulent exactement la même chose
que les hommes elles veulent travailler
et avoir les mêmes satisfactions dans le
travail que les hommes il ya une
préoccupation d'intégration dans la vie
qui est extrêmement importante et donc
on pourrait résumer en disant ça que ses
aspirations sont principalement portés
par les jeunes et les femmes mais
finalement quand on regarde mieux elles
sont corrélées au niveau d'éducation
plus vous êtes éduqués et vous savez que
le niveau monte en ce moment le niveau
des jeunes des femmes d'éducation
demande beaucoup donc voilà tous les
gens qui arrivent en ce moment plus
arrivent plus ils ont ces attentes
extrêmement forte ce qui pèse sur le
travail je pense à ma deuxième partie
qui se heurte aux bouleversements de
l'emploi et du travail donc des attentes
immenses qu'est ce qu'elle devienne
qu'est ce qu'elle devienne dans le
système productif français tel qu'il est
tel qu'il est le problème c'est qu'on a
eu pendant pendant que montaient ses
aspirations un double changement à
l'oeuvre dans notre système productif
dans les entreprises depuis la fin des
années 80 d'abord on a eu ce qu'on
appelle nous dans notre jargon de
sociologue du travail le développement
des nouvelles formes d'organisation du
travail avec le vous souvenez c'est ce
mouvement qui vient du japon à une
revendication de qualité totale de juste
à temps l'appel à l'engagement à la
subjectivité on sort du taylorisme on
demande aux gens de s'impliquer allait
engager vous totalement dans le travail
et vous verrez vous serez vous serez
récompensés avec exaltation delà de la
performance individuelle et puis des des
dispositifs qui sommes qui incite et
puis parallèlement mise en place d'une
nouvelle instrumentation de cadrage de
l'activité beaucoup de beaucoup
d'indicateurs beaucoup de reporting
ce qu'on appelle le new public
management c'est-à-dire l'importation
des méthodes en oeuvre dans le privé
dans le public qui a donné finalement
une autonomie contrôlé on avait promis
aux salariés de l'autonomie finalement
ils ont une autonomie très très
contrarié très contrôlée avec beaucoup
d'évaluation individuelle des
performances du management par objectifs
etc le tout dans quoi dans un contexte
vous le savez d'augmentation du chômage
de durcissement des contraintes issues
de la mondialisation de renforcement de
la compétition des délocalisations et
surtout de financiarisation accéléré et
de pressions accrues pesant sur les
entreprises en matière de rentabilité
d'où une double crise une crise de
l'emploi mais aussi on en parle beaucoup
moins une crise du travail la crise de
l'emploi vraiment je le jeu mais ça pour
pour rappel pourtant tous les jours à la
radio donc pas la peine d'y insister 6
millions de demandeurs d'emploi 3 4 qui
n'ont qu'une activité le le gonflement
des personnes qui sont au chômage depuis
plus d'un an où vous voyez les chiffres
depuis plus de trois ans une explosion
des contrats courts mais attention même
si les contrats courts explose on a
quand même un stock qui reste en cdi est
aussi faux pas peut pas raconter des
histoires on n'a pas du tout une
explosion du travail indépendant on
reste autour de 10 11% du travail
indépendant et donc voilà la grande
majorité des personnes sont salariées 90
% de l'emploi et salariés mais le
problème c'est que ce chômage il pèse
sur les conditions de travail et il pèse
sur le partage de la valeur ajoutée
depuis on a calculé que et y compris les
institutions comme lindsay ont calculé
que ya une déformation en faveur des
profits depuis
1982 donc les travailleurs ont perdu du
pouvoir de négociation à cause du
chômage et on constate une dégradation
des conditions de travail c'est le
deuxième aspect de la crise sur lequel
je voulais insister en appuyant
notamment sur une enquête très
importante qui elle enquête européenne
sur les conditions de travail et les
fêtes par là la fondation dublin
regardez ce que ça nous dit j'ai pas si
au fond vous voyez bien les chiffres
parce que là j'ai fait deux petits mais
quand même 27 % des salariés français
qui se déclarent stressés dans leur
travail j'ai mis les bons élèves à côté
un pays bas 10 % danemark 12% finlande
15%
54% qui déclarent souffrir d'une fatigue
générale 59% qui déclarent travailler à
des rythmes très élevé pendant au moins
un quart du temps 51 % seulement qu'ils
déclarent qu'ils sont consultés en cas
de réorganisation de leur travail
31% seulement qu'ils déclarent pouvoir
influencer les décisions qui sont
importantes pour leur travail et
finalement 21% seulement qu'ils se
déclarent très satisfaits de leurs
conditions travaillent donc vraiment des
conditions de travail très très médiocre
avec quelles conséquences pour certains
salariés on en a parlé tout à l'heure
une perte de sens du travail le
sentiment de ne pas pouvoir faire un
travail de qualité une absence de
reconnaissance et ce chiffre très
important 52 % des salariés qui
déclarent qu'ils ne se sentent pas
capables de faire le même travail
jusqu'à 60 ans donc quand on nous dit
qu'on veut que dès l'âge de la retraite
c'est très joli mais si ça continue
comme ça on sait pas très bien ce qui va
se passer et une très forte dégradation
des conditions de travail
particulièrement dans la fonction
publique et notamment encore plus dans
la fonction publique hospitalière
alors là je vous ai mis des tableaux
vous allez sans doute pas pouvoir voir
donc je vais vous laisse je vais d aller
à les décrypter je voulais juste
insister là dessus un devoir toujours ou
souvent se dépêcher alors ça c'est l'
enquête française sur les conditions de
travail une enquête superbe
que vous trouvez dont vous trouvez des
résultats sur le site de la de la dares
donc la direction statistique du
ministère du travail une enquête très
très intéressant dont parle pas du tout
et pas du tout pas du tout assez alors
qu'elle nous dit des choses très
importantes
zut voilà donc voyez par exemple de voir
toujours ou souvent se dépêcher 46 4%
ensemble et là vous avez donc la
fonction publique hospitalière regarder
63 % pour la fonction publique
hospitalière
et puisque je voulais vous montrer aussi
c'est ça
de voir faire trop vite devoir faire
trop vite une opération qui
demanderaient davantage de soin un
ensemble 27% privé 26 9% fonction
publique 36% la fonction publique
hospitalière
39,7 pour cent des chiffres énormes
et ne pas ressentir la fierté du travail
bien fait
des chiffres également extrêmement
important plus du plus du tiers des
salariés interrogés c'est une enquête
avec très gros échantillons
et puis pour finir jacques le goff en a
parlé tout à l'heure à la grande enquête
de la cfdt avec plus de 100 1000
répondants aurejac jobs nous a rappelé
que 77% des personnes interrogées disent
qu'elles sont heureuses au travail c'est
vrai mais hélas oublie de nous rappeler
que 35 % indiquent que le travail nuit à
leur santé que chez les ouvriers et les
employés 40% disent que le travail
délabre tout simplement et plus de la
moitié des répondants soulignent que
leur charge de travail est excessive 58%
qu'ils ne peuvent pas faire correctement
leur travail donc il ya vraiment un
problème un énorme malaise au travail en
plus de la crise de l'emploi je fais un
tout petit détour sur une enquête qu'on
a fait donc sur cette notion de
reconnaissance qui me paraît très très
intéressante
vous souvenez peut-être qu'en 1988 les
infirmières avaient manifesté pour plus
de reconnaissance une petite photo qui
illustre sa avec par exemple les propos
de hann infirmières notre métier demande
un minimum de flexibilité mais nous
souhaiterions que nos efforts soient
connus et reconnus et que sous prétexte
de souplesse on ne nous croit pas
corvéables à merci ce que nous réclamons
nous c'est un statut le droit et la
reconnaissance de nos compétences
alors qu'est ce qu'on a vu en
interrogeant les salariés qu'est ce qui
est important pour obtenir pour avoir
l'impression qu'on est reconnue dans son
travail et bien la nature de l'activité
c'est une dimension déterminante c'est
pas possible alors vous allez me dire
bah oui c'est évident impossible de se
sentir reconnu lorsque l'activité
absurbe ah oui bah oui mais il ya plein
d'endroits dans lesquelles l'activité
est en effet absurde elle est organisée
de façon à
maximiser la rentabilité mais on a
vraiment l'impression que la qualité du
travail la clé le bien-être des salariés
n'est vraiment pas du tout pris en pris
en compte et on avait interviewé
notamment déliter l'arrivée d'un centre
d'appels d'un grand d'une grande
entreprise de banques assurances et
parce qu'il nous racontait que
l'activité était idiote entravé qu'elle
nous mobiliser pas le cerveau telles
donne le sentiment d'être un pion et
qu'il fallait au moins quand même pour
avoir le sentiment de servir à quelque
chose et donc d'avoir un minimum de
reconnaissance une action avec un début
et une fin et par exemple simplement
quand vous coupez un service de réponse
au téléphone de la gestion des dossiers
et bien vous n'avez plus une activité
qui est
complète et donc ça peut rendre les gens
complètement complètement fou un petit
un petit verbatim pour prouver que le
travail doit mobiliser l'intelligence à
une personne qui pendant six heures par
jour faisait un copié collé sur un
ordinateur de numéros de compte voilà là
dedans y'a pas de recherche on prend le
numéro où le grison fait copier coller
c'est pas du travail pour moi du travail
on doit réfléchir c'est un petit peu ce
que disait jacques le goff tout à
l'heure c'est ça qui manque c'est la
réflexion là c'est toc toc toc on appuie
là on va là pour moi ce n'est pas du
travail donc ça nous dessine en creux
les attentes en effet d'un travail
qu'ils soient qui est quand même un
minimum de sens il faut aussi pouvoir
apporter de la valeur à c'est la
condition de l'intégration ça nous
rappelle le grand sociologue français du
recueil main durkheim pensait que la
division du travail était vraiment
que la division du travail permettait
d'exercer une fonction de solidarité
permettait de tenir ensemble et les
individus et il disait ceci c'est pas
grave que le travail soit divisée parce
que l'ouvrier il se met un petit peu au
dessus et s'ils voient comment ça se
passe comment il est intégré dans la
chaîne bah ça lui suffit et il sent
qu'il sert à quelque chose bon bah ce
qu'on a vu nous c'est que très souvent
le les activités étaient parcellisé est
donc dans beaucoup terrain les les
résultats les activités étaient le
résultat de découpage découpage réalisé
par les directions stratégiques
qui certes améliorer la rapidité
d'exécution mais qui provoquait de
l'ennui delà de la répétition et qui
faisait fait perdre tout sens au travail
avec vraiment ce qui me paraît très
important à ces les conflits de
rationalité qui oppose les managers les
dirigeants les stratèges et les salariés
c'est à dire que par exemple sur cette
fameuse histoire de centres d'appels et
de taux décrocher vous avez les salariés
des centres d'appel qui disent mais non
on fait pas du travail de qualité parce
qu'on est obligé de leur répondre très
vite on raccroche qui vont rappeler
rappelé rappelé rappelé alors que du
point de vue des managers eux ce qui
leur apporte c'est pas ça c'est que la
plus grande partie des appels qui
arrivent des dizaines des centaines de
milliers d'appels qu'on puisse y
répondre le plus possible donc s'ils
n'ont pas du tout le même point de vue
sur le sur le travail et on a des
conflits de rationalité qui souvent sont
complètement non non non non solubles
alors des choses qu'on entend
systématiquement cette quantité versus
qualité 1 l'expression on est passé de
la qualité à la quantité revient
absolument sans cesse et évidemment ça
peut faire suite à des restructurations
ou à l'intensification du travail une
une dénonciation du management un
reproche très fréquent c'est le
management est trop fonder sur le
diplôme les gens qui nous dirigent ne
savent absolument pas ni ce qu'on fait
nice compte ni les résistances
auxquelles on se heurte
ils ont fait les écoles mais ils savent
pas comment on fait le travail et
j'avais beaucoup aimé cette phrase d'une
d'une salariée qui nous est comment
voulez vous qu'ils me reconnaissent
puisqu'il ne connaît simplement pas les
contraintes de mon activité et puis on à
repérer d'autres choses un bien banal un
sexisme ordinaire là encore un verbatim
être une femme constitue un obstacle
supplémentaire à la possibilité d'être
reconnu au travail il faut faire deux
fois ses preuves et puis surtout un
mépris de classe persistant une coupure
entre exécution et et conception
toujours très forte là encore un petit
verbatim on est laissé à l'écart ils
font leurs plans je trouve que le petit
ouvrier on lui demande jamais son avis
ici on est des pions vous avez vu comme
ça revient l'histoire de pions on est
des pions on nous dit tu prends ça tu
vas le mettre là bas point bas
avec pour terminer des difficultés à
socialiser la plainte on va plus
tellement voir les syndicats ont fait
pas tellement de coordination on est
résigné finalement une action collective
qui apparaît inutile ni recours aux
syndicats ni coalition
avec quelques quelques collègues les
syndicats dans les entreprises on était
en tout cas sont perçus comme lointain
collaborant avec la direction et un
puissant et c'est vrai que quelquefois
même quand la critique est construite
collectivement il y a une certaine
impuissance des des syndicats ce qui me
permet de me passer à ma quatrième
partie un peu plus longue
ou j'essaye de répondre à la question
posée
quel avenir pour le travail comment
réinventer le travail j'ai eu envie de
procéder en proposant des scénarios
des scénarios un peu donc des idéaux
types voilà trois scénarios différents
ça veut pas dire que les choses se
produiront comme ça et ça veut pas dire
non plus quelles se produiront de façon
isolée les trois scénarios que je vous
présente peuvent arriver ou pas de façon
complètement mélanger mais pour
l'exposer c'est plus c'est plus facile
pour pour moi il me semble qu'il ya un
scénario 1
que j'ai appelé le scénario du
démantèlement du droit du travail qui
consiste à dire qu'on va régler les
problèmes de quantité d'emplois en
supprimant le droit du travail je vais
très vite et je suis caricatural vont me
pardonnerai mais en gros je crois qu'un
certain nombre de scénarios propose bien
ça c'est la thèse présentée défendu
absolument de façon récurrente par l'
ocde depuis les années 90 l'idée c'est
on est en pleine globalisation les pays
doivent s'adapter s'ils veulent
continuer à exister et s'adapter ça veut
dire supprimer les protections qui
empêche les entreprises de gagner dans
la compétition internationale donc faut
notamment flexibiliser les salaires et
le temps de travail il faut supprimer la
législation protectrice de l'emploi lp
est-ce à dire en gros tout ce qui vous
permet de ne pas jeter les gens
comme des malpropres lorsque vous voulez
vous séparer d'eux et donc il ya eu
plein de douvres âge de l'oscd en 94 les
perspectives de l'emploi pour dire que
voilà il fallait flexibiliser le
l'emploi pour pour s'en sortir avec un
intense benchmarking entre les pays
c'est à dire on est à l'aune les pays et
on regarde quel est le meilleur mais
alors pas toujours sur des indicateurs
très satisfaisant par exemple doing
business c'est un indicateur ou la
facilité à licencier celle le meilleur
indicateur de performance plus vous
licenciez facilement plus vous êtes
meilleurs
la tasse derrière tout ça c'est que le
chômage ait causé par de mauvaises
institutions mauvaise institutions quand
on aura de bonnes institutions y aura
plus de chômage et évidemment c'est quoi
les institutions c'est l'indemnisation
chômage les règles du licenciement
l'existence de syndicats etc donc ces
règles pour les tenants de ce scénario
elle entrave la location naturel des
emplois donc faut les supprimer ou les
adapter
en france qu'est ce que
cette thèse as a été soutenu à plusieurs
reprises notamment au moment de nous on
a fait l'éloge du modèle danois en 99 il
ya eu plein de rapports rapport
blanchard tyrol tyrol notre prix nobel
en 2003 rapport cahuc rammaert il ya eu
une tentative quand on a fait le contrat
nouvelle embauche on a dit que le ballon
qu'il fallait mieux protéger les
personnes plutôt que l'emploi en 2008
rupture conventionnelle en 2013 doit sur
la sécurisation de l'emploi et puis un
peu le lac mais tout ça en 2016 la loi
la loi elle conneries donc l'idée c'est
route voilà on assouplit les règles et
puis ça ça ça ira mieux les résultats à
mon avis hein à mon avis c'est pas
seulement à mon avis d'ailleurs ce qu'on
a fait des enquêtes qui objectivement
montre que quand on fait ça quand même
il ya une dégradation des conditions de
travail alors on peut se dire qu'après
tout on a envie on est prêt à ce que il
des contre parties c'est à dire que en
échange de plus d'emplois on est une
légère dégradation des conditions de
travail pourquoi pas ça doit faire
partie du débat mais donc ce qu'on a
constaté c'est que quand on fait ça il
ya une dégradation des conditions de
travail un déséquilibre des rapports de
force une perte de pouvoir de
négociation pour les salariés et puis
surtout le risque à mon avis hein c'est
la mise en compétition des législations
du travail c'est à dire que si tout le
monde s'amuse à faire une compétition
sur celui qui licencient râle plus
facilement je crains que l'europe
devienne un continent où la précarité
deviennent de mise
ça aggrave la spirale de près de
précarisation il me semble que ça
s'appuie sur un mauvais diagnostic sur
le chômage il me semble que le chômage
n'est pas dû à de mauvaises règles mais
qu'il est due notamment à un étouffement
de l'activité sans doute avec les règles
la manière dont on a traité la crise de
2008 notamment en europe les règles peut
être mal
mal organisés du les critères de
maastricht autrement dit voilà donc je
crois qu'il faut faire très attention au
diagnostic sur le chômage qui sous-tend
nos politiques et puis je crains aussi
que de tels raisonnements accélère la
disparition des emplois c'est à dire à
force de dire qu'on va protéger les
personnes et plus les emplois je crois
qu'on supprime tout simplement beaucoup
trop d'emplois alors il ya un scénario
numéro 2 dont la commencer à parler tout
à l'heure qui est le scénario que
j'appelle de la révolution technologique
qui est très en vogue aujourd'hui et qui
admet de nombreuses variantes il
s'appuie sûr on en a parlé aussi tout à
l'heure sur deux ouvrages fondamentaux
le premier moins connus the future of
work publié en 2010 mais il ya deux
ouvrages qui ont vraiment beaucoup
marqué les débats en dans le monde
entier un qui ont tourné en boucle dans
le monde entier le premier c'est vrai ce
game the machine par deux chercheurs du
mighty publiés en 2012 et puis raphaël
liogier en a parlé tout à l'heure
l'article de 2013 de frais et osbourne
deux économistes d'oxford qui disent que
tout simplement 47 % des emplois aux
etats-unis vont être supprimés dans les
dix ans à venir et cette étude elle a
été dupliquée dans tous les pays et elle
a fait le tour du monde et là évidemment
énormément inquiéter tout le monde la
thèse de ces deux ouvrages et articles
c'est que les nouvelles technologies
détruisent irréversiblement l'emploi
c'est aussi que la fameuse thèse de
rifkin dont je vous parlais tout à
l'heure publié en 1995 the end of work
est confirmé et c'est une bonne nouvelle
c'est la fin du travail et c'est une
bonne nouvelle le travail sera de plus
en plus collaboratif c'est la fin des
organisations hiérarchiques et du
salariat et je crois que dans la plupart
de ses réflexions c'est aussi une bonne
ou elle la création de valeur se fait au
sein de plateformes où les consommateurs
qu'aux construisent le profit c'est
super sympa on fait du coworking et du
crowdsourcing
les règles encadrant le marché du
travail entrave le processus de
destruction créatrice et doivent être
supprimés donc mon scénario numéro deux
il se rejoint un peu par certains
aspects avec mon scénario numéro un et
chacun doit devenir son propre manager
son propre employeur chacun doive nom et
devenir responsable de ça de sa carrière
alors je voudrais insister avant de
revenir à mon scénario numéro 3 qui est
mon préféré bien sûr je voudrais en
venir au leem vous préciser les limites
de cette conception c'est à dire les
limites d'une conception qui voit dans
la révolution technologique l'alpha et
l'oméga et qui considèrent que la
révolution technologique va nous tirer
de tous nos problèmes à la fois résoudre
nos questions d'emploi est en quelque
sorte permettre une nouvelle
une nouvelle conception du travail aura
plus de différence finalement entre
travail et non travail tout sera tout
sera formidable quelles sont les limites
de cette conception va d'abord les
études sur ces questions raphaël l'a dit
tout à l'heure les études sur ces
questions sont très controversés c'est à
dire que si on regarde en rétrospective
qui s'est passé sur les 150 dernières
années on voit que l'innovation c'est
très souvent accompagnée de créations
d'emplois donc c'est pas certain que le
développement de la révolution
technologique va supprimer tous les
emplois vous voyez je suis pas sergio je
conseille c'est vraiment beaucoup dire
je conseille benoît hamon je soutiens
benoît hamon mais il ya des points où je
suis en effet en désaccord avec lui par
exemple sur cette histoire de fin du
travail mais d'ailleurs il a il le dit
plus maintenant il dit plus que c'est la
fin du travail il dit simplement qu'il
ya des mutations très importante et
qu'il va falloir accompagner ces
mutations je crois que c'est plus est
quand même plus raisonnable parce que
les études non seulement elles sont très
controversés mais j'ai l'impression
personne n'en sait rien du tout les
études elles disent des choses vraiment
extrêmement extrêmement différentes
le rapport n'aura minc en 1978 qui était
consacrée à l'informatisation de la
société prévoyait tout simplement la fin
de la création d'emplois dans les
services or comme vous le savez c'est
pas du tout ce qui s'est produit
puisqu'on est passé de 57 % à 80 % 2
point pour les pour leurs services entre
80 et aujourd'hui donc ça pour dire il
faut faire très attention à ce qu'on dit
aux prévisions
et surtout alors on a fait beaucoup de
critiques à l'article de frais osbourne
ce sont des souvent des sociologues qui
ont fait cesser ses critiques c'est à
dire que ils ont absolument pas pris en
compte le contexte organisationnel
ils ont fait comme si que dès qu'il y
avait une une innovation dans une
profession plouffe toute la profession
était automatisé or c'est pas du tout
comme ça que ça se passe d'abord c'est
pas parce qu'il ya une invention qu'elle
est implanté dans l'organisation et puis
il faut raisonner plutôt en termes de
tâches que de profession et parce que
tout le monde ne travaille pas de la
même manière et donc il ya eu beaucoup
de d'études disant que ce n'était pas
comme ça qu'il fallait raisonner alors
je crois aussi que cet article de frais
osbourne là c'est quand même tous à un
retour de la vision enchantée de la
nouvelle économie qu'on avait un peu
connu dans les années 2000 et puis un
déterminisme technologique complètement
fou comme si tout ce qui est inventé
allait obligatoirement
s'implanter comme si tout ce qui est
possible devait être réalisée dire qu'on
prend jamais en compte les résistances
quoi les résistances des travailleurs
les résistances des consommateurs par
exemple à ce que les personnes âgées ou
envie d'avoir uniquement des caisses
automatiques dans les dans les
supermarchés est ce qu'on a envie là
encore les personnes âgées dans des
ehpad est ce qu'elles ont envie de
parler exclusivement à des robots non je
crois pas et d'ailleurs le travail est
quand même encore largement matériels
humains taylorien et hiérarchique donc
je crois que cette thèse dieu la
révolution technologique elle va un
petit peu un petit peu trop vite et puis
je crois qu'il faut dire aussi que de
nombreux secteurs ne sont pas destinées
que c'est pas souhaitable que ces
secteurs soit automatisé aussi bien
l'agriculture si on veut développer une
agriculture bio les soins aux personnes
l'éducation l'artisanat la réparation
sans doute que tout ça ne
n'est pas automatisable pour finir sur
ce point il ya eu donc une étude
allemande publiant en 2016 raphaël je
crois on a parlé aussi tout à l'heure
que s'était sans doute plutôt 9 % des
emplois qu'ils allaient disparaître mais
là encore est ce que ces neuf est ce que
c'est qu'un je crois que personne n'en
sait rien
et mes mails aux chiffres il me semble
important c'est celui-là c'est que 50 %
des emplois seront transformées c'est à
dire certes beaucoup moins d'emplois
vont être simplement supprimé on doit
aussi penser aux emplois qui vont être
créés mais ce qui semble quand même
assez probable c'est qu'un très grand
nombre d emplois existants seront
transformés et là ça va nous obliger à
vraiment faire des faire des efforts et
puis je termine pour le sur mes
critiques de cette de cette thèse
si les propos de cette thèse sur la
quantité d'emplois doivent être pris
avec beaucoup de prudence en revanche il
me semble que sur le sur le travail
cette thèse risque d'avoir des
voiles à cette thèse a des conséquences
terrifiantes sur le sur le travail on le
voit déjà à l'oeuvre avec l'ubs et
risation des risques de déshumanisation
du travail avec ce qu'on appelle le
travail au robinet c'est à dire des gens
qui font qu'ils vont être payés
maintenant de plus en plus à la à la
tâche à la demande avec des micros
travailleurs du digital labor et donc je
crois que les promoteurs de cette de
cette thèse ils oublient les
conséquences d'une telle vision du
travail ils oublient les risques
attachés à la sortie du du salariat et
des protections il ne voit pas les
immenses risque de polarisation et de
fragmentation que l'on risque d'avoir
est globalement le ried le grand risque
de retour au travail libre du 19e siècle
qui s'annonce et puis ma dernière
critique c'est quand même que ce
scénario de la révolution technologique
il défend une vision automatiser et
dématérialiser de la production alors
que la consommation de matières n'a
jamais été aussi élevé et surtout que ce
scénario de la révolution technologique
il n'est pas du tout des matières
dématérialisant lui il est aussi tout à
fait lourd pour pour l'environnement et
il fait une impasse radical sur
l'augmentation du coût des matières
premières et de l'énergie et sur la
disparition des maths et des métaux
rares qui sont utilisés pour fabriquer
les ordinateurs les robots et tout ça
donc je crois que ce scénario il fait
l'impasse sur la nécessité absolue la
priorité absolue qui est d'engager nos
sociétés dans la reconversion écologique
et il fait l'impasse totale aussi sur
l'ambivalence de la croissance il ne
nous dit pas ce que nous devrions faire
si la croissance ne revient pas aussi
nous sommes de plus en plus convaincus
que la croissance est génératrice de
dégâts je saute ça parce que europe je
fais ma transition avec mon scénario
numéro 3 dont je vous disais qu'il était
mon préféré que j'ai appelé le scénario
de la reconversion écologique et qui
consiste tout simplement à dire que la
priorité absolue c'est de prendre au
sérieux la crise écologique et la
nécessité de prendre soin des ressources
et écologique et j'aime pas ce terme les
ressources humaines peut-être
pourrait-on parler de de santé de santé
social en tout cas ce scénario numéro 3
il met au centre de ses réflexions la
question centrale de la croissance
voilà les taux de croissance en france
depuis les années 60 voyez
5,6 pour cent dans la décennie 60 et
puis dès la fin des années 60 ça
commence à baisser ça baisse ça baisse
ça baisse alors c'est pas parce que ça a
baissé depuis 50 ans que ça va continuer
à baisser on en est tout à fait d'accord
mais mais vous savez que certains
économistes comme robert gordon un
économiste américain
10e et essaye de démontrer que la
croissance c'est fini dire que la
croissance a été une belle parenthèse
mais qu'on la retrouvera plus jamais il
met en question le fait que la
croissance serait un processus éternel
dit on en avait pas avant 10 750 on en
saura plus après 2020 2010
et surtout aucune garantie que la
croissance continue indéfiniment et
surtout pas au rythme exceptionnel que
les états unis ont connu et surtout il
met l'accent sur ce qu'il appelle 6,20
contraire des vents contraires qui vont
empêcher que nous puissions continuer à
avoir de la croissance et qui fait que
même si on avait à peu près 1,8 pour
cent
de croissance en moyenne pour les états
unis dans les prochaines décennies si on
enlève tous ces vents contraires on
tomberait à 0,2 pour cent l'an à cause
donc de la fin du dividende
démographique
le plafonnement du niveau de
scolarisation de la croissance des
inégalités de la mondialisation de
l'environnement et l'écologie et du
niveau élevé des déficits budgétaires
mais est-ce bien l'essentiel après tout
le fait que la croissance ait décru en
quelque sorte depuis des années 60 qu'il
y ait certains économistes qui nous
disent qu'elle ne reviendra pas est-ce
que c'est l'essentiel non je crois que
l'essentiel c'est que on est en train
aujourd'hui de découvrir ou de
redécouvrir que la croissance n'est pas
seulement génératrice de bien fait on
est tous d'accord qu elle a apporté
d'immenses bien fait mais qu' elle est
aussi en même temps génératrice de mots
et de dégâts en même temps qu'elle
apporte des bienfaits elle a apporté des
dégradations à la fois sur le patrimoine
naturel et sur la cohésion sociale et
ses dégâts ces dégradations ils ont été
systématiquement occultée ils ont été
systématiquement mis sous le tapis
pourquoi
c'est pour voir si vous suivez
je vais vous dire voilà pourquoi eh bien
à cause à cause de la construction même
de notre indicateur à moi ça fait des
années que je raconte ça si on ne prend
pas un petit peu pour une folle de temps
en temps mais c'est à dire que les gens
sont prêts à reconnaître que le pipe et
un mauvais indicateur mais ils sont pas
prêts à faire le saut hors première
première chose que je vous rappel c'est
que notre indicateur pibe ou taux de
croissance du pib encore pire c'est un
très mauvais indicateur pourquoi petit 1
il ne valorise pas il ne tient aucun
compte il compte pour zéro des activités
extrêmement importante pour la
reproduction de la société le trap tout
le travail domestique
le loisir le bénévolat d'ondés
énormément de choses très très important
deuxièmement il n'est pas affecté par
les inégalités de participation à la
production à la consommation
ils s'en fichent complètement que 10% ou
90% de la population consomme
troisièmement il mélange les productions
bonne et toxiques c'est pareil pour lui
les comptes exactement de la même
manière ce qui compte c'est la valeur
monétaire qu'il va enregistrer et 4e
défaut il ne met pas en évidence il
n'est pas fait pour ça c'est pas une
comptabilité patrie monial donc il ne
met pas en évidence les dégradations
apporté au patrimoine naturel ou sociale
à l'occasion de la production il n'y a
pas de bilan donc vous pouvez avoir vous
savez le pipe c'est la somme des valeurs
ajoutées dont vous pouvez avoir la somme
des valeurs ajoutées c'est super et puis
pendant ce temps là un patrimoine
naturel ou une santé social qui se
dégrade vous
dégradez complètement votre
votre capital naturel donc vous n'avez
plus voilà vous avez plus d'air
respirable n'avaient plus d'eau potable
mais plus rien c'est pas grave le pipe
continue à augmenter mais votre
indicateur ne vous montre pas les
dégradations opéraient sur vos
patrimoine essentiel en quelque sorte
vos patrimoine critique bon ben si on
est d'accord là dessus normalement on
doit aussi remettre en cause le
processus même la dynamique même de
croissance si notre indicateur n'est pas
bon ça veut bien dire qu'il faut
sûrement résonner au delà de la
croissance dans les années 70 on avait
eu des critiques multidimensionnelle de
la croissance était la pleine époque de
la remise en cause de la croissance dans
son double volet indicateurs et
dynamique de croissance souvenez-vous de
limits to growth démis doses en 1972 qui
montrait que la poursuite de la
croissance a abouti à des catastrophes
souvenez vous de tous ces ouvrages
publiés dans les années 70 les dégâts du
progrès bertrand de jouvenel ilitch tout
ça est alors encore mieux edmond maire
en 72 le secrétaire quand même général
de la cfdt dix ans c'est 5% de
croissance non pour nous aucun sens
souvenez vous qu on avait bien mis en
évidence que c'était pas vrai y avait
pas de ruissellement vous souvenez le
ruissellement c'est ont produit beaucoup
et puis ça va se répandre jusqu'en bas
et donc le tout le niveau va remonter
non ya pas de ruissellement il ya des
inégalités accrues et c'est bon ici ou
poupe il s'est rien passé pourquoi parce
que les économies sont critiqués tout ça
en disant par exemple que les gens qui
avaient fait limits to growth il avait
oublié de prendre en considération les
prix que si on prenait les prix tout
allait bien que 6 et que surtout il
fallait avoir confiance dans le génie
humain les humains ils sont tellement
géniaux qui inventeront toujours des
progrès technologiques qui nous
permettront de nous sortir
de l'ornière et puis surtout la crise
est arrivée donc tout a été refermé on a
eu à nouveau à la fin des années 90 un
retour de ces critiques plus faiblement
du côté social que du côté
environnemental
peut-être vous souvenez-vous qu'on a eu
deux articles essentiels dans la revue
nature's
le premier sur les neuf limites
planétaires que nous étions en train de
dépasser et puis un autre disant que les
humains sont en train de forcer les
transitions désormais les humains domine
la terre et la modifie selon des
modalités qui menace sa capacité à nous
supporter nous et les autres espèces il
ya eu les rapports du giec et donc je
crois que vraiment il ya eu depuis
quelques années une prise de conscience
des dégâts de la croissance avec une
relecture de la modernité par exemple ce
livre très intéressant qui s'appelle une
autre histoire des trente glorieuses oui
les trente glorieuses ont été géniales
nous ont apporté des progrès
fantastiques et ses drames mais en même
temps si on regarde le verso de la
médaille elles ont apporté d'immenses
dégradations notamment sur le sur le
patrimoine naturel avec l'apparition du
terme d'entrepôts scène cette idée qu on
entrerait dans une nouvelle ère une
nouvelle ère où l'action humaine et
sociale est devenu la première force
j'ai aussi eu géo géophysique or je
crains d'être un peu en retard oui donc
je saute ça hop
est-ce qu'il ya pas des risques a
abandonné l'objectif de croissance
puisque ce que je vous propose c'est
d'abandonner l'objectif de croissance
d'abord donner enfin du moins pas pas
nécessairement d'abandonner l'indicateur
pygmées de laisser un peu de côté et de
développer d'autres indicateurs et puis
surtout au lieu de vouloir toujours
poursuivre des taux de croissance pour
obtenir d'autres résultats d'aller
directement à la recherche de ses autres
résultats essayer de satisfaire les
besoins sociaux plutôt que de faire le
détour par la croissance est-ce qu'il ya
pas des risques énormes risques pour
l'emploi risque pour notre modèle social
risque pour les revenus risquent une
allemande un retour au moyen-age si on
abandonne la croissance
ma réponse ma réponse c'est qu'il faut
faire de la résolution de la question
écologique une opportunité et non une
contrainte une opportunité pour sortir
du chômage pour sortir de la perte de
sens du travail bref une occasion alors
là je retrouve raphaël liogier va pas
être d'accord avec moi mais une occasion
de renouer avec le plein emploi et la d
intensification du travail
je j'explique ça renouer avec le plein
emploi pour deux raisons premièrement
parce que la reconversion écologique
dans laquelle on doit s'engager vaincre
et des emplois va être créatrice
d'emplois on va fermer certains secteurs
mais on va ouvrir d'autres secteurs qui
sont plus intensifs en main d'oeuvre que
les premiers et donc cette reconversion
écologique sera créatrice d'emplois
plusieurs études ont montré que le solde
d'emplois seraient positifs et on a de
très beaux scénarios aujourd'hui par
exemple le scénario négawatt qui nous
montrent que c'est possible c'est
possible de sortir du nucléaire et de
créer beaucoup d'emplois simplement
faudra faire attention faudra faire
attention à ne pas faire comme
d'habitude lorsqu'on a fait des
restructurations c'est à dire en gros on
fait des restructurations et on laisse
les personnes sur le bas côté 1
sidérurgie textile on met les personnes
en préretraite on met les personnes au
chômage donc là nous devons absolument
ne pas faire comme ça et c'est pour ça
que moi je parle de reconversion
écologique à la fois une conversion des
mentalités et une reconversion
industrielle
gigantesque puisqu'il s'agit de rebâtir
tout notre système productif et
énergétique met donc voilà il faudra
qu'on soit capable de faire ça sans
exclure les personnes on aura besoin de
puissants mécanismes de sécurisation de
véritable politique industrielle
deuxième moyen de renouer avec le plein
emploi partagé le travail je suis une
farouche défenseuse du de la réduction
du temps de travail il faudra qu'on
fasse un bilan serein de la réduction de
temps de travail je rappelle juste que
350 mille emplois ont été créés avec les
35 heures et que plusieurs études ont
montré que ça avait été une des mesures
d'emploi les moins coûteuses les moins
coûteuses 9000 euros net par part emploi
donc il me semble qu'il faut substituer
au partage du travail sauvage auquel on
assiste actuellement avec des gens qui
sont attend pas si elle subit ou qui ont
zéro et bien qu'est ce que ça veut dire
à un partage du travail civilisé ça veut
dire une norme d'emploi une norme de
travail à temps complet plus courte que
l'actuel avec beaucoup de gens autour de
7,2 cette norme propositions concrètes
qu'on avait fait avec pierre larrouturou
l'an dernier utilisez les dépenses
d'indemnisation du chômage pour relancer
l'emploi je rentre pas dans la dans la
technique je m'arrête un tout petit
instance j'espère ne pas prendre trop de
temps vous avez il ya des économistes
qui disent oh là là mais le partage du
travail c'est terrifiant faut surtout
pas le faire on ne peut pas partager le
travail mais si à tout instant le volume
de travail est partagé à tout instant
dans une société vous avez un certain
nombre d'heures du travail qui est
distribué sur la population active d'une
certaine d'une certaine façon et il
suffit de comparer par exemple ce qui se
passe en france et ce qui se passe en
allemagne dans un cas en france le temps
de travail à temps complet plus court
notre temps de travail à temps complet
français est plus court que le temps de
travail à temps complet des allemands
mais on a un temps total travaillé en
durée moyenne hebdomadaire plus long et
comme je suis en retard hop le tout
pour vous montrer ça
pour vous montrer que en france si on
n'oublie pas les temps partiels si on
est d'accord pour compter tout le monde
tous les gens qui travaillent à temps
complet plus tous les gens qui
travaillent à temps partiel vous savez
qu'en général ces femmes qui travaillent
à temps partiel donc quand on a par
exemple des organismes comme ces
horreurs et ses codes qui ne parlent que
des temps complets ça veut dire que les
femmes comptent pour 0 donc si on prend
bien
en compte les femmes et si on calcule
temps complet plus temps partiel vous
voyez qu'on travaille plus en dur
hebdomadaire que les pays bas que le
danemark que l'allemagne dont on nous
rebat les oreilles que la suède le
royaume-uni l'italie et la belgique donc
non on n'est pas des paresseux et donc
la proposition que je fais regardez
juste peut-être pour vous pour vous
montrer comment ça s'explique un c'est
que finalement la france et l'allemagne
elles ont diminué autant leur temps de
travail mais l'allemagne l'a fait en
multipliant le temps partiel un temps
partiel très développé mais tout petits
des temps partiel très court dans les
services réservés aux femmes mal payés
versus la france qui l'a fait elle en
utilisant le temps complet et en
réduisant la norme de travail à temps
complet donc moi ce que je propose c'est
qu'on ait un cran plus loin on continue
à réduire la norme de travail à temps
complet et qu'est ce que ça nous permet
pas ça nous permet de continuer à lutter
pour l'égalité hommes-femmes
[Musique]
oui ça c'est un chiffre que je voulais
vous montrer maintenant je me dépêche je
sais que je vais me faire gronder
voilà très important cette fragmentation
de l'emploi en allemagne avec la
création de plein de petits emplois à
temps partiel qu'est ce qu'est la caisse
qu'elle a générée elle a généré des
salariés pauvres 22 % des salariés
allemands sont pauvres contre 8% en
france je me dépêche pour vous dire ça
pour moi la réduction du temps de
travail c'est pas seulement un moyen de
créer des emplois c'est aussi une
occasion de mieux concilier vie
professionnelle et vie familiale de plus
impliquer les pères dans la vie
familiale faut bien qu'ils travaillent
moins s'ils veulent s'occuper plus des
activités domestiques et familiales
donc c'est un enjeu décisif pour
l'égalité hommes femmes pour moi alors
j'ai dit que cet engagement dans la
reconversion écologique il allait nous
permettre de faire deux choses
premièrement renouer avec le plein
emploi deuxièmement d intensifier le
travail je suis un économiste que jamais
nommément qui me semble très important
on n'en parle pas assez qui s'appelle
jean gadrey jean gadrey propose quelque
chose qui paraît complètement fou à des
économistes normaux c'est de rompre avec
les gains de productivité vous vous
venez par exemple que fourastié dissèque
les gains de productivité c'est vraiment
le coeur du progrès gadret dit non il
faut il ya des tas de secteurs dans
lesquels si on continue à faire des
gains de productivité on va détruire le
travail le sens du travail dans
l'éducation dans les soins aux personnes
ça sert à rien de faire des gains de
productivité ou du moins des gains de
productivité tels qu'ils sont
aujourd'hui mesure est donc lui dit il
faut au contraire faire des gains de
qualité et de durabilité
bon comment les mesurer c'est compliqué
et surtout comment les produire comment
produire des gains de qualité et de
durabilité
avec quelle organisation du travail
c'est là dessus que je vais conclure
passe-t-il je pense que c'est un des
sujets essentiels aujourd'hui si on veut
mettre la priorité écologique devant
devant devant tout et si on veut à la
fois avoir une résolution de la crise
écologique est mise au service de
l'emploi de la qualité de l'emploi alors
il faut révolutionner nos organisations
du travail
mais voilà lesquels lesquels faut-il
mettre en place or il ya une question
beaucoup plus générale c'est celle de la
compatibilité entre capitalisme et post
croissance est-ce qu'on peut développer
tout ça dans un système capitaliste mais
la question concrète sur laquelle je
conclurai et qui est un enjeu de
recherche très important aujourd'hui me
semble-t-il c'est celle là c est ce que
plus de démocratie dans l'entreprise ou
un changement même de la définition de
l'entreprise pourrait être propice à la
fois à la désintensification du travail
et finalement à cette nouvelle société
dans laquelle on chercherait à faire
plutôt des gains de qualité et de
durabilité que des gains de productivité
ma réponse est celle ci gallier où ces
deux chercheurs qui utilisent l'enquète
européenne sur les conditions de travail
pour dire en gros je vous la fait courte
que il ya vraiment des bonnes
organisations du travail voilà ils
disent qu en europe il ya 27 % des
organisations du travail qui permette
aux salariés d'avoir une prise sur la
décision à la fois sur leur propre
travail et sur ce qui se passe dans
l'entreprise ce qu'il constate c'est que
ces bonne organisation du travail elles
sont plutôt développé dans les pays du
nord
et quand il cherche à comprendre avec
quoi c'est corrélés c'est bonne
organisation du travail qui vont de pair
avec plus de bien-être à moindre
absentéisme la qualité du travail il
trouve une seule variable c'est à
vérifier mais il trouve une seule
variable c'est la force des syndicats
autrement dit plus les syndicats sont
forts dans un pays plus les
organisations du travail sont propices
aux au bien-être des salariés ça peut
paraître complètement c'est complètement
intuitif n'apparaît pas fou non plus
mais c'est intéressant de le de le
mettre en évidence voilà ma dernière
diapos c'est pour se demander s'il ne
faudrait pas changé la définition
d'entreprise si ce n'est pas ça la
solution rompre avec la théorie de
friedman vous savez que
milton friedman disait en 1977 que la
seule responsabilité de l'entreprise
c'est de faire du profit aujourd'hui on
a des tas de travaux de chercheurs de
toutes disciplines
qui disent non qui disent que
il faut rompre avec cette théorie de la
seule responsabilité de l'entreprise
consistant à faire du profit que ni la
conception de l'entreprise somme de
contrat ni celle de l'entreprise
communautés ne sont satisfaisantes et
donc on doit changer radicalement la
définition de l'entreprise que
l'entreprise c'est ce juriste robes et
qui explique dans de très beaux articles
entreprise n'est pas la propriété des
actionnaires qu'on confond sociétés et
entreprises et donc voilà ma dernière
diapos c'est un monsieur qui s'appelle à
déodat boissard qui écrit en 1910 il
décrit le il réfléchit un juriste qui
réfléchit sur le premier code du travail
c'est avec notre premier code du travail
date de 1910 et en gros il compare
l'évolution
politique et l'évolution économique et y
dit en gros que il ya trois régimes type
en fait d'organisations économiques et
il ya trois étapes successives de
l'organisation politique le patriarcat
la monarchie la démocratie et y dit en
gros que nous avons connu le patriarcat
en matière économique c'était le régime
communiste
on se répartissaient les produits comme
ça qu'ensuite on a été en monarchie
c'est le régime actuel qu'il appelle un
régime de partage inégal il appelle le
salariat un régime de partage inégal et
il propose de passer à un état
démocratique et pour lui cette
démocratie c'est ce qui s'appelle
l'associationnisme et donc voilà ce
qu'il écrit l'évolution politique a
devancé l'évolution économique dans nos
sociétés modernes en ce sens que le
troisième système de répartition
économique le régime associationniste
n'a encore été pratiquée que sur une
très petite échelle à titre d'expérience
très localisées tandis que le principe
démocratique par est informé de plus en
plus des constitutions politique des
états contemporains ce qui est certain
c'est que nous sommes actuellement au
point de vue économique en régime
monarchique tendant vers le
constitutionnalisme et donc sa
proposition c'est de passer au régime
démocratique et l'associationnisme alors
est ce vers l'associationnisme que nous
devons aller ou en tout cas ce que nous
devons aller vers un système où il y
aura beaucoup plus de pouvoir donner aux
salariés dans l'entreprise pour changer
radicalement
l'organisation de l'entreprise et la
manière de produire pour faire ces
fameux gain de qualité et de durabilité
en tout cas c'est ça la voix qui me
paraît tout à fait intéressante pardon
d'avoir dépassé mon temps et merci pour
votre attention
[Applaudissements]
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